III.2.
VARIATION DU COEFFICIENT DE RÉACTION DANS LE TEMPS.
Soit le coefficient de réaction de la politique fiscale, si alors la politique fiscale est soutenable au sens de Bohn (1998). Pour
le vérifier, nous allons estimer la relation suivante :
(3.14)
, le coefficient de réaction est une fonction du temps. Il est en
principe possible d'admettre la variation de tous les coefficients de la
relation. Mais dans ce cas, les résultats des estimations ne sont pas
significatif (Voir Tableau 3.05 en annexe).
L'estimation de l'équation (3.14) avec la
variable ratio dette publique sur PIB non corrigé de l'effet
dévaluation de 1994 donne les résultats suivants.
Tableau 3.03 : Estimation de
l'équation (3.14),
ratio dette non corrigé
Le coefficient de réaction de l'équation
(3.14) est avec la valeur moyenne du coefficient de réaction sur la
période 1975-2005, et la déviation dans le temps du coefficient de réaction de
sa valeur moyenne.
Le Tableau 3.03 montre que la valeur moyenne du
coefficient de réaction est positive et très fortement significative. La
déviation dans le temps du coefficient de réaction de sa valeur
moyenne est elle aussi très significative. La Figure 3.11
montre l'évolution de la fonction au cours des différentes périodes. On constate que le
coefficient de réaction est caractérisé par une tendance
négative, soit une baisse de la réaction du surplus primaire dans
le temps. Toutefois, le coefficient de réaction est resté positif tout au long de la période
1975-2005 avec pour valeur minimale 0,022 en 1993.
Ceci indique de façon grossière que la politique fiscale au
Cameroun a été soutenable entre 1975-2005.
Ce résultat moyen ne reflète malheureusement
pas la réalité de la dette publique au cours des
différentes sous périodes. Avant 1985, on observe une
déviation du coefficient de réaction par rapport à la
moyenne positive, indiquant une bonne réaction de la politique fiscale
au Cameroun. Il faut ainsi noter qu'il s'agit de la période au cours de
laquelle le ratio dette était inférieur à 40%. Ceci
confirme le résultat précédent sur la croissance et la
linéarité de la fonction de réaction pour des niveaux de
ratio dette inférieur à la zone [40% 50%]. Entre 1985 et 1994 on
observe un détérioration de la politique fiscale,
caractérisée par une déviation négative du
coefficient de réaction par rapport à sa valeur moyenne. Notons
qu'au cours des années 1992-1994, ce coefficient est resté
très proche de zéro. Si on se réfère à la
borne inférieure de l'intervalle de confiance, on peut dire il y a un
risque que ce coefficient ait été négatif. Bien qu'on
observe depuis 1995 une croissance de la déviation, soit une croissance
du coefficient, il faut noter que cette croissance demeure très faible.
Ce résultat indique que des efforts ont été fait depuis
1995, pour améliorer la soutenabilité de la dette publique au
Cameroun. Ces efforts ont sans doute été appuyés par le
retour de la croissance depuis les années 1997. Toutefois des mesures
restent à envisager si on veut améliorer le coefficient de
réaction de la politique fiscale. En fait son niveau en 2005 demeure
proche zéro et tout choc sur l'économie peut faire basculer la
finance publique dans une situation insoutenable. Mais si la tendance que suit
le coefficient de réaction depuis 1993 est maintenue et
renforcée, au cours des années à venir, on peut dire que
la politique fiscale du Cameroun sera soutenable de long terme.
En estimant l'équation 3.14 en
considérant la variable ratio dette publique corrigée de l'effet
dévaluation de 1994, on obtient de façon générale
les mêmes résultats. Le coefficient de réaction est une
fonction décroissante convexe avec la valeur minimale en 1993 (Voir
figure (3.12)
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