Soutenabilité Fiscale au Cameroun : Une évaluation de la règle de politique fiscale.( Télécharger le fichier original )par T. H. Jackson Ngwa Edielle Institut Sous - Régional de Statistique et d'Economie Appliquée (ISSEA) - Diplôme D'ingenieur Statisticien Economiste 2007 |
III. ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS DES ESTIMATIONS AU CAMEROUN.Dans cette section, nous allons présenter les principaux résultats de nos estimations. Dans un premier temps, nous allons tester la non linéarité de relation existante entre les ratios surplus primaire et dette publique au Cameroun. Ensuite nous allons estimer des fonctions semi paramétrique en considérant des relations linéaires dans lesquelles les coefficients sont des fonctions non linéaires du temps. III.1. MODÈLE NON PARAMETRIQUE.L'équation à estimer dans cette approche est : (3.13) Dans un premier temps, nous avons estimé l'équation (3.13) avec le ratio dette non corrigé. On obtient ainsi une valeur 49(*) pour la variable GVAR indiquant une relation linéaire entre les ratios surplus primaire et dépenses publiques (voir Tableau 3.04 en annexe). Sans aucune perte sur la qualité des résultats, nous avons retenu l'estimation de (3.13) en considérant GVAR linéaire. Les résultats obtenus sont reportés au Tableau 3.01. Ils indiquent que la réaction du ratio surplus primaire sur PIB au Cameroun suite à l'accroissement du ratio dette publique sur PIB est statistiquement non linéaire et croissante. Les Figures 3.06 et 3.07 indiquent les relations fonctionnelles entre les ratios surplus primaire et dette sur PIB d'une part et le cycle des affaires d'autre part. Tableau 3.0150(*) : Estimation de l'équation (3.13), ratio dette non corrigé On constate sur la Figure 3.06 que la fonction de réaction de la politique fiscale est croissante et concave. La croissance du ratio surplus primaire sur PIB ralenti à mesure que le ratio dette publique sur PIB s'élève. A partir d'un niveau supérieur à 50% du PIB, la réaction du ratio surplus primaire devient très faible. La Figure 3.07 montre que le surplus primaire est une fonction croissante du cycle des affaires. Un climat des affaires favorable améliore la situation financière de l'Etat. Dans un second temps, nous avons estimé l'équation (3.13) avec la variable ratio dette publique corrigée de l'effet dévaluation de 1994. On obtient des résultats presque identiques au cas précédent à la différence que le R2 est plus petit et le GCV est plus élevé (voir Tableau 3.02). Tableau 3.02 : Estimation de l'équation (3.13), ratio dette Corrigé de l'effet dévaluation 1994 Les Figures 3.08, 3.09 et 3.10 montrent les relations fonctionnelles de l'équation (3.13) avec le ratio dette corrigé. Dans ce cas le surplus primaire demeure une fonction croissante concave du ratio dette publique mais une fonction non linéaire du ratio dépenses publiques. A la lumière des résultats ainsi présentés, il n'est pas possible de conclure que la politique fiscale au Cameroun entre 1975 et 2005 est soutenable au sens de Bohn (1998). Ceci est dû à l'absence de linéarité entre les ratios surplus primaire et dette publique sur PIB. Toutefois on constate que l'Etat réagit positivement à l'accroissement du ratio dette publique sur PIB avec une vitesse de réaction faible pour des ratios dette élevés. Si on considère uniquement les niveau de ratio dette publique sur PIB inférieur à la zone [40%, 50%], on constate que l'hypothèse de linéarité est vérifiée (voir Figure 3.06). On peut ainsi garantir que la politique fiscale au Cameroun était soutenable au cours des périodes où le ratio dette publique sur PIB était inférieur à 50%. Ainsi, si l'on fixe l'évolution de l'économie Camerounaise telle que observée entre 1975 et 2005, alors pour des niveaux de ratio dette publique sur PIB inférieur à 50%, le gouvernement respecte sa contrainte budgétaire intertemporelle, donc la soutenabilité fiscale au sens de Bohn (1998). Contrairement au résultats de Greiner et al. (2005) qui montre dans le cas de l'Allemagne que le gouvernement réagit négativement pour des ratios faibles et positivement pour des ratios élevés, le gouvernement Camerounais a toujours réagit positivement mais très faiblement pour des ratios élevés. Nous allons essayer de vérifier ces résultats en vérifiant la stabilité du coefficient de réaction entre 1975 et 2005. * 49 La valeur edf indique la trace de la matrice de lissage pour chaque fonction et donne le niveau de complexité de chaque terme. Si cette valeur est proche de un alors la relation est linéaire et si elle est assez élevée par rapport à 1 la relation est statistiquement non linéaire. * 50 ***, **, * indiquent la significativité à 0%, 0.1%, et 1% respectivement. |
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