II.2.2. ADÉQUATION
CONCESSIONNALITÉ - RENDEMENT DES PROJETS.
L'explosion très rapide de l'endettement du Cameroun
face à une politique d'emprunt non concessionnel peut être
maîtrisée si l'on s'assure une bonne évaluation du
rendement interne des projets d'investissement avant tout accord de prêt.
Nous allons appeler Scénario B une situation
dans laquelle le gouvernement consent à contracter des prêts non
concessionnels tout en s'assurant que les fonds sont orientés vers des
investissements générateur de croissance rapide, assurant ainsi
un niveau de croissance annuel moyen de 7%. Les Figures 2.06 et 2.07
montrent que les ratios Van dette sur PIB et VAN dette sur recettes vont dans
un premier temps se détériorer considérablement en allant
au delà du niveau large défini par les intervalles de confiance.
Ceci ne traduit pas une situation de non viabilité fiscale dans la
mesure où l'accroissement rapide des ressources progressivement
réduire atteignant le niveau seuil en 2013. Au delà de 2013, les
ratios vont décroître progressivement vers 30% et 200% pour la VAN
dette sur PIB et la VAN dette sur Recettes respectivement.
Cette nouvelle évaluation de la viabilité
montre que le Cameroun est capable de souscrire aux prêts non
concessionnels tout en assurant la viabilité fiscale. Tout ceci doit se
faire au prix d'une bonne gestion des ressources mises à disposition et
d'études préalable de la rentabilité des projets devant
bénéficier de ces nouveaux crédits. Il est aussi important
que les délais d'exécution des projets soient
considérablement réduits de façon à permettre que
l'accroissement des ressources soit plus rapide que l'accroissement des
intérêts de la dette.
La priorité à notre avis doit être
portée sur les projets de grandes envergures générateurs
d'externalités positives sur l'économie toute entière. Il
s'agit notamment des programmes énergétiques qui favoriseraient
l'épanouissement d'industries lourdes comme la métallurgie. Il
s'agira d'infrastructure de communication permettant l'acheminement rapide de
la production à travers le pays et au delà des
frontières.
Assurer la viabilité fiscale tout en maintenant
prioritaire les objectifs de développement nécessite plus un
endettement orienté qui stimulerait la croissance qu'une politique trop
prudente qui limiterait les nouveaux emprunts.
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