CONCLUSION.
L'objectif de ce chapitre était d'évaluer la
soutenabilité fiscale au Cameroun à l'aide de la l'approche du
FMI. Il s'est agit d'aller au delà de la viabilité de la dette
extérieure présentée dans FMI (2006) pour simuler une
analyse de la viabilité fiscale qui prend en compte la dette
intérieure.
Nous avons pour cela utilisé le nouveau cadre
d'analyse de la viabilité de la dette des pays à faible revenu
fondé comme toutes les analyses du FMI sur l'approche de la balance des
paiements. Les principaux seuils retenus comme critère sont ceux
élaborés par le FMI dans le cadre de l'initiative PPTE.
Nos analyses nous ont montré qu'au sens strict du FMI,
la dette publique du Cameroun en 2006 après l'atteinte du point
d'achèvement est soutenable et présente un risque faible de
surendettement. Nous avons obtenu que si le Cameroun maintien ses performances
macroéconomiques au niveau historique et se restreint à des
nouveaux prêts concessionnels il assure une viabilité fiscale
jusqu'à l'horizon 2020.
Les analyses sur les perspectives d'endettements futures nous
ont permis de voir que si le gouvernement Camerounais contracte de nouveaux
emprunts non concessionnels sans s'assurer de la bonne gestion de ces fonds et
de la rentabilité des projets bénéficiaires, il se
retrouvera en moins de 10 ans dans des problèmes d'endettement avec un
ratio dette publique sur PIB supérieure à 100%. Par contre si les
nouveaux emprunts permettent au pays de relancer l'investissement garantissant
ainsi une croissance réelle annuelle moyenne de 7%, les ratios vont
d'abord s'accroître au delà des niveaux seuil avant de se
stabiliser à des niveaux très inférieur au niveau seuil
à l'horizon 2020.
Cette analyse bien qu'utilisant le cadre
macroéconomique réel pour faire des projections sur la situation
de soutenabilité de la dette demeure comme le calibrage du chapitre 1
limité par un très grand nombre d'hypothèses et de
scénario plus ou moins vraisemblable les uns que les autres. De plus,
cette approche ne tient pas compte du caractère aléatoire de la
survenue des évènements économiques. Nous allons dans le
chapitre 3 nous intéresser à une approche beaucoup plus
probabiliste.
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