De Laurent Désiré Kabila à Joseph Kabila. La désillusion d'un régime révolutionnaire en République Démocratique du Congo( Télécharger le fichier original )par Eder Kitapandi Luzau Université de Kinshasa, RDC - Licence en Sociologie 2006 |
2. La restauration de la « communion nationale »Dans la perspective de restaurer la communion nationale, Joseph Kabila entreprit la relance du Dialogue intercongolais qui aboutit à la conclusion de l'Accord global et inclusif qui a aménagé le cadre juridique, politique et institutionnel de la transition et, d'autre part, ce qu'il a appelé l'ouverture politique en prenant un ensemble des décrets-lois dans le but de normaliser la vie démocratique. 1°. La relance du Dialogue intercongolais Nonobstant tout ce qui a été dit sur l'Accord de Lusaka, celui-ci mit en place un cadre juridique et politique pour permettre au congolais de se parler en vue de se réconcilier avec eux-mêmes dans le but de doter le pays des institutions démocratiques pour l'avènement d'un Etat de droit en passant par les institutions de la transition40(*). Mais, il sied de rappeler ici que cet Accord a été récusé par le défunt président M'zee LD Kabila estimant qu'il avait failli à ses objectifs. C'est ainsi qu'il avait même fermé le bureau du facilitateur Ketumile Masire. Après sa prise du pouvoir, et évidemment sous la pression des événements ainsi que de la communauté internationale et après avoir reçu les garanties de la préservation de son pouvoir et de sa fonction présidentielle après le dialogue, le président joseph KABILA créa des conditions favorables à la tenue du Dialogue intercongolais, notamment : *Le repêchage de Ketumile Masire Réagissant à une question de collette Braeckman du journal belge « le soir » joseph KABILA dit : « mon père avait déjà accepté qu'il revienne, mais accompagné d'un co-facilitateur, de quelqu'un qui connaisse bien la situation géographique de notre pays (...) mais puisque les autre exigent un facilitateur, nous l'acceptons, il peut venir ». Joseph Kabila ayant ainsi permis le retour du facilitateur du Dialogue intercongolais désigné par l'ONU et UA, l'ancien président botswanais Ketumile Masire, celui-ci entreprit des contacts avec les mouvements rebelles, les partis politiques et les organisations de la société civile qui abouti à la tenue du Dialogue intercongolais à Sun City en Afrique du sud. *La participation au Dialogue Il y a lieu de noter également que contrairement à son défunt père opposé à l'idée de négociations directes avec les rebelles, Joseph Kabila avait accepté de négocier avec les rebelles dans le cadre du Dialogue intercongolais après avoir obtenu les assurances du facilitateur qu'il s'y présenterait comme chef de l'Etat et qu'il allait conduire la transition qui devait suivre la tenu dudit dialogue. 2°. La normalisation de la « vie démocratique » Sur le plan politique, institutionnel et des droits de l'homme, les avancés ne sont pas notables. Notons d'abord que Joseph Kabila a continué administré le pays sous le régime du décret-loi constitutionnel 003 qui pratiquement abolissait la séparation des pouvoirs exécutif, judiciaire et législatif. Certes la loi N° 001 du 17 mai 2001 est venue abroger la très controversée décret loi N° 194 pris en son temps par LD KABILA ; lequel interdisait pratiquement les activités politiques. Bien que cette nouvelle loi reconnaît les partis politiques ayant existé avant l'avènement de L'AFDL au pouvoir, l'interprétation de celle - ci par le gouvernement ne permettait pas aux anciens partis politiques de fonctionner normalement avant le dialogue inter - congolais. Mais, le signale le plus important dans la perspective de normalisation de la vie démocratique a été la dissolution des Comités du pouvoir populaire, CPP en sigle, juste à la veille des travaux de Sun city II, part voie du décret N° 33 / 2003 du 28 mars 2003, qui, au fait, étaient incompatibles avec un système démocratique pluraliste. Cette dissolution a marqué la rupture totale d'avec la philosophie politique de son père et un affranchissement du cercle constitué par les compagnons de ce dernier. Quant à la situation des droits de l'homme, elle est restée trop préoccupante. Dans le bulletin N° 042 de la MONUC, M.Gurane NDIAYE de la section droit de l'homme note que les arrestations des dirigeants politiques se poursuivent jusqu'à présent. Mais un fait est vrai la fréquence a diminué par rapport au temps de LD Kabila. Sur le plan de la sécurité juridique et judiciaire, les arrestations arbitraires continuent et l'administration de la justice se fait à la tête du client sauf, la cour d'ordre militaire qui a été instruite de dessaisir des dossiers relevant des juridictions du droits commun et de ne s'occuper que des infractions relatives aux code et aux règlements militaires, aujourd'hui des moins en moins des civiles comme justiciables. * 40 J.P. Lobho lwa Djugu Djugu, Le Congo à l'épreuve de la démocratie. Essai d'histoire politique, PUK ; Kinshasa, 2006, p.260 |
|