3. Le défi
diplomatique.
La RDC se trouve pratiquement dans l'isolement diplomatique
à l'accession de Joseph Kabila au pouvoir. Outre la SADC dont les Etats
membres étaient d'ailleurs partagés quant à la position
à prendre sur la situation au Congo, les autres organisations (Union
européenne, FMI, BM, notamment) et les partenaires traditionnels
(France, Belgique et Etats-Unis) avaient cessé de fréquenter la
RDC sous le régime de LD Kabila. Cet isolement a contribué
à l'enlisement de la crise congolaise en privant le Congo du soutien
diplomatique dont il avait besoin pour faire entendre sa voie sur la
scène internationale. Aussi, l'a-t-il privé des moyens financiers
et logistiques indispensables pour la relance de l'économie et la
reconstruction nationale.
C'est ainsi que Joseph Kabila s'était résolu
d'améliorer les rapports de coopérations avec les principaux
partenaires de la RDC, à savoir l'Union européenne, les
Etats-Unis, la France et la Belgique, en pansant, disait-il, les plaies
causées par certaines incompréhensions qui ont prévalu
entre ces partenaires et le régime de son défunt père.
Car, estime-t-il, ces partenaires avaient un rôle important à
jouer dans le développement du Congo. Il a pensé aussi renforcer
les relations fraternelles qui existaient déjà entre la RDC la
Chine, la Russie et les autres Etats d'Asie.
Au niveau africain, tout en appelant à la
redynamisation de l'Union africaine dans l'esprit des pères fondateurs,
Joseph Kabila avait plaidé pour une grande intégration dans le
cadre de la SADC et du COMESA. C'est dans cette perspective qu'il promettait de
s'impliquer personnellement pour la réussite de processus de paix au
Burundi.
Ainsi, Joseph Kabila s'était fait fort de voir la RDC
jouer un rôle plus actif dans les affaires internationales et de
contribuer aux cotés des autres pays à des solutions
adéquates devant la prolifération des guerres, l'aggravation de
la pauvreté et de la mondialisation.
En définitive, et comme nous pouvons le constater, les
propositions de solutions faite par Joseph Kabila pour relever les défis
de l'heure suscitent des interrogations quant à son engagement
d'inscrire son action dans « l'esprit et l'orientation
politique » de LD Kabila, comme il n'a cessé de le rappeler
dans ce discours d'investiture. Ces propositions de solutions, pour tout
analyste averti, montrent plutôt sa volonté de rompre avec la
ligne politique et idéologique de LD Kabila. Car, face à la
gravité de la crise, Joseph Kabila a souligné qu'il n'avait plus
droit à l'erreur (sous-entendues les erreurs commises par son
père dans la conduite de la République). C'est ainsi que dans ce
même discours, en acceptant la magistrature suprême lui
confiée par les Institutions de la République, il affirmait qu'il
s'emploiera à réaliser des changements profonds et ce, dans tous
les secteurs de la vie nationale. Ces changements profonds sous-entendaient une
nouvelle manière de conduire les affaires publiques différente de
celle de l'ordre ancien. La rupture avec son père se
concrétisera à travers les actions qu'il a pu menées
pendant les trois ans de survie du régime AFDL (2001-2003). Ainsi, nous
semble-t-il l'assassinat de LD Kabila et l'avènement de Joseph Kabila
avaient mis fin aux illusions d'un régime qui se voulait
révolutionnaire.
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