CONCLUSION
La surveillance de la croissance des enfants est une
activité très importante de la CPS au même titre que la
vaccination et la supplémentation en vitamine A. Elle sert non seulement
au dépistage des enfants mal nourris mais encore plus à la
promotion de l'état nutritionnel de ceux qui sont bien portants.
La plupart des mères, n'accordant le plus
d'intérêt qu'à la vaccination, inscrivent tôt leurs
enfants à la CPS mais abandonnent aussi précocement lorsque le
calendrier vaccinal est achevé. Le profil de ces dernières
n'influence pratiquement pas leur régularité à la CPS
pendant que le niveau d'instruction des pères des nourrissons a un
impact positif. La communauté peut, elle aussi, jouer un rôle
bénéfique sur le comportement des mères vis-à-vis
de la surveillance de la croissance mais le nombre insignifiant des relais
communautaires ne permet pas un contact fréquent entre ces volontaires
et les mères, alors que c'est au cours des visites à domicile
qu'ils peuvent mieux les sensibiliser et parvenir à les convaincre,
d'autant plus qu'un entretien personnel entre l'infirmier et chacune des
mères au centre de santé est quasiment inexistant.
RECOMMANDATIONS
La CPS en général et la surveillance de la
croissance en particulier doivent se poursuivre régulièrement
jusqu'à 59 mois. Sur base des résultats de cette étude,
nous pouvons recommander ce qui suit :
Ø aux responsables du Bureau Central de la Zone de
Santé Rurale de Kisantu :
· recommander à toutes les structures de
santé d'avoir un infirmier chargé de la CPS qui aura la
responsabilité d'identifier tous les enfants cibles et de planifier un
nombre hebdomadaire de séances de CPS communautaires en vue d'atteindre
chaque enfant ;
· développer des centres de
récupération nutritionnelle un peu partout dans la Zone de
Santé pour la prise en charge des enfants détectés mal
nourris lors des CPS ;
· utiliser les média locaux et les églises
pour sensibiliser les parents sur la CPS ;
· organiser une cérémonie où l'on
fête les enfants qui ont été suivi à la CPS
jusqu'à 5 ans et où on leur remet des cadeaux en terme de
fournitures scolaires par exemple ;
Ø aux infirmiers des centre et postes de santé
de l'AS de Kintanu I :
· relancer les visites à domicile pour les
enfants dont les mères abandonnent la CPS ;
· impliquer d'avantage les mères dans la
surveillance de la croissance de leurs enfants en leur apprenant à
interpréter la courbe de croissance afin de les amener à
considérer la fiche de CPS, mieux qu'un simple carton, comme le miroir
sanitaire de leur enfant qu'elles se doivent de bien garder ;
Ø aux relais communautaires : faire comprendre aux
mères l'intérêt de la surveillance régulière
de la croissance des enfants, non seulement pour le dépistage des
enfants avec malnutrition mais aussi et surtout pour la promotion de
l'état nutritionnel de ceux qui sont bien portants ;
Ø à la Faculté de Médecine de
l'Université Kongo : mener une étude plus approfondie pour
mieux comprendre les facteurs associés à l'abandon de la CPS.
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