IV.5. Abandon de la CPS
Une grande proportion des mères (75%) a
abandonné la CPS avant que le nourrisson n'ait atteint l'âge de 24
mois. Une étude préliminaire effectuée en mars 1984 sur
197 enfants âgés de moins de 5 ans à Kinshasa a
indiqué qu'aucun d'eux n'avait été suivi à la CPS
jusqu'à 5 ans (43). Avec 22 ans d'écart, dans 2 milieux aussi
différents que Kisantu et Kinshasa, on trouve la même constante
selon laquelle la CPS n'est pas très utilisée, même si les
deux travaux n'ont pas été effectués dans les mêmes
conditions.
L'âge moyen d'abandon de 12 mois correspond à
celui trouvé dans la ville de Lusaka par MSEFULA (44) parce que, de
même que dans la capitale zambienne, la fin du calendrier vaccinal est le
facteur d'abandon prépondérant aussi bien en milieu rural qu'en
zone urbaine de la RDC à raison de 34,5% dans notre enquête et
43,2% à Kinshasa (43). Pourtant, selon l'étude menée par
KIMBONDO dans la ZSR de Kisantu, la tranche d'âge de 12 à 36 mois
constitue le groupe qui est le plus frappé par l'insuffisance
pondérale à raison de 27% et par la malnutrition chronique dans
33% des cas (7).
A l'inverse de ce qu'ont constaté MAPATANO et
collaborateurs dans la ville de Kinshasa (43), la faible accessibilité
géographique des centres de santé ne figure pas parmi les raisons
qui poussent les mères à abandonner la CPS dans l'AS de Kintanu
I, de loin moins étendue que la capitale congolaise et possédant
trois structures de santé avec un rayon d'action inférieur
à 2 Km.
IV.6.
Régularité à la CPS
Parmi les mères qui ont présenté la fiche
de CPS, à peine 2,4% ont été régulières
à la CPS. Ce taux de régularité à la CPS est 22
fois plus petit que celui de 54,6% estimé par KIMBONDO en 2005 dans les
aires de santé de Kintanu I, Kintanu II et Nkandu (7) mais il peut
s'expliquer par le fait que beaucoup de mères ne trouvent
d'intérêt à la CPS que la vaccination après laquelle
elles abandonnent et par la faiblesse actuelle des activités des relais
communautaires en ce qui concerne la sensibilisation des mères sur
l'importance de la surveillance régulière de la croissance des
enfants.
Dans la ville de Lusaka, MSEFULA avait trouvé que 77%
des mères n'amenaient leurs enfants à la CPS que pour la
vaccination (44). De même que ce dernier auteur, la présente
étude a constaté que les mères n'ont pas été
régulières à la CPS quand bien même elles l'auraient
été pour la vaccination des nourrissons.
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