2- Evolution de la trajectoire des opérateurs
:
e l a t é l é p h o n i e m o b i l
e
- Orange :
L'opérateur historique avait tendance à perdre
ses parts de marché au profit des nouveaux entrants. De 1996 à
1997, il perda prés de 45 points de sa dotation concurrentielle, avec
une très légère hausse de l'ERMC, due probablement
à une augmentation absolue de sa clientèle.
Cette perte en dotation concurrentielle s 'amoindrit à
partir de 1997, pour ne diminuer que de 10 points entre 1997 et 1998 et
quelques 2 ou 3 points à partir de 1998, et se stabilisa à ce
niveau tout en restant positive.
Quant à l'ERMC, il devient négatif en 1999,
situation due à la politique tarifaire pratiquée par les trois
opérateurs (baisse de prix) et offres promotionnelles).
Depuis 1999, nous remarquons une stabilisation du
positionnement d'Orange avec en 2002 : 31 € de revenu moyen par client
(inférieur à la moyenne et il traduit l'ERMC) et une part de
marché de 49,8%.
- SFR :
L'évolution de la position d'SFR se déroule en 2
phases essentielles.
La première correspond à la phase de
perturbation du marché où il passe de la position d'entrant
à la position de mass marketer grâce à l'augmentation de sa
part de marché qui a traduit une évolution de la dotation
concurrentielle de -28% à 15 %, une augmentation de 43 points. Par
contre, son ERMC est resté inchangé pendant cette même
période.
A partir de 1999, SFR devient légèrement premium
mass marketer grâce à l'évolution de son ERMC qui devient
positif mais touj ours inférieur à 10 %. Alors que sa dotation
concurrentielle retsa presque inchangée de 1997 à 1998 mais avec
une diminution de 1998 à 1999 de presque 10 points, ce qui
n'empêcha pas SFR de rester premium mass marketer, une
légère hausse a été ensuite remarquée et
cela à partir de 2001, pour qu'enfin SFR se stabilise à une
position d'équilibre de marché avec une part de 34,8 % et un
revenu moyen par client de 39, 8 € / mois. #177; 4 €
* Bouygues Télécoms :
L'évolution de Bouygues Télécoms a
été totalement différente de celle d' SFR, car pendant la
période de perturbation du marché, Bouygues
Télécoms a préféré d'augmenter son ERMC, pas
en augmentant ses prix mais en bénéficiant d'économie
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d'échelles avec l'augmentation de ses revenus, il passa
donc de -62 % en 1996à -37 %
d e l a t é l é p h o n i e m o b i
l e
en 1997 et -7% en 1998. son ERMC devient alors positif en 1999
avec 5 %. Durant cette période, sa dotation concurrentielle a
évolué de -77% à -55% (augmentation de 22 points) alors
qu'elle n'a évolué que de 2 points de 1996 à 1997.
A partir de 1999, sa situation s'est stabilisé et finit
en 2002 avec -55% de dotation concurrentielle et un ERMC
légèrement positif, correspondant à un revenu moyen par
client de 39 € / mois #177; 5 € hors TVA. Alors que sa part de
marché volume fut de 16.3 % #177; 1.25 %.
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Figure 22 : Trajectoire des trois opérateurs
français 1996-2002 ; écart du revenu moyen par client à
la moyenne du pays en fonction de la dotation concurrentielle. Source : ART
Cette évolution de situation des 3 opérateurs
résulte de leurs stratégies respectives à aborder le
marché.
Eu égard au graphique ci-dessus, nous remarquons que
chaque opérateur a opté pour une stratégie distincte et
différente des autres opérateurs, ce qui justifie
l'évolution d'SFR en faveur de la dotation concurrentielle et
l'évolution de Bouygues Télécoms en faveur de l'ERMC.
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Ecart au revenu moyen par client
100%
-100%
100%
Dotation concurrentielle
-100%
1
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Orange suant à lui, il a subi des pertes en dotation
concurrentielle au détriment
a t é l é p h on i m o b l
e
des concurrents, et il a été touché
beaucoup plus par la stratégie de SFR que de Bouygues
Télécoms, puisque les 45 points qu'il a perdus en dotation
concurrentielle ont été récupérés par SFR
à hauteur de 95%.
Le schéma suivant montre l'allure général de
la trajectoire des opérateurs, il nous montre comment ces
stratégies différentes ont donné des résultats
différents :
Orange SFR Bouygues Télécoms
|
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Bouygues Télécoms a en 1997, gagné en
dotation concurrentielle les parts perdues par SFR à partir de cette
même année.
En résumé
le partage des parts de marché s'est fait comme suit :
1996 - 1997 :
? SFR gagne en dotation concurrentielle.
?
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Bouygues Télécoms gagne en ERMC.
a t é l é p
h o n i e m o b i l e
? Orange perd en dotation concurrentielle.
1997 - 1998 :
? SFR stable.
? Bouygues Télécoms gagne en dotation
concurrentielle.
? Orange perd en dotation concurrentielle
1998 - 1999 :
? SFR perd en dotation concurrentielle et gagne en ERMC.
? Bouygues Télécoms gagne en dotation
concurrentielle et en ERMC.
? Orange stable.
1999 - 2002 :
Stabilité relative des partages des parts de
marché.
Remarques :
? Au cours de chaque période, toute diminution en
dotation concurrentielle d'un opérateur induit son augmentation chez un
autre opérateur.
? Le gain en ERMC pour un opérateur n'influence pas le
taux de ses concurrents (principe d'indépendance).
? Le gain en ERMC d'un opérateur n'a pas conduit les
opérateurs à une perte en dotation concurrentielle, c'est
dû au manque de concurrence et à l'effet d'économies
d'échelles.
? L'augmentation en dotation concurrentielle ne s'accompagne que
rarement d'une augmentation en revenu moyen par client.
? Sur toute la période, SFR a gagné plus en
volume, Bouygues Télécoms a gagné plus en revenu moyen par
client. Ces évolution répondent à des stratégies
bien différentes et c'est ce que nous allons voir au cours de la partie
suivante.
1
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