De la bibliothèque manuelle à la bibliothèque hybride: cas du Centre de Documentation de l'OMS/AFRO( Télécharger le fichier original )par Pascal MOUHOUELO Université Marien Ngouabi, Brazzaville - Maitrise en Sciences et Techniques de la Communication, Option : Documentation 2003 |
1.3. COOPERATION DOCUMENTAIRE INTERNATIONALE1.3.1 UNITES DOCUMENTAIRESLe Centre de Documentation de l'OMS pour l'Afrique se situe au coeur de la politique de gestion et de diffusion de l'information documentaire sanitaire et médicale en Afrique. Cette unité documentaire a pour mandat de conseiller les pays membres de la Région africaine. Ainsi, elle développe une coopération documentaire internationale multiforme. La Bibliothèque et Réseaux d'Information à l'Appui des Connaissances du siège à Genève est sa première partenaire. C'est avec elle que sont discutées des questions relatives au développement des collections, des bases de données, des projets communs ou sectoriels, des abonnements aux revues médicales, du personnel, du budget et du prêt inter bibliothèques. La Bibliothèque du siège a mis en place une liste de discussions des responsables de toutes les bibliothèques des Régions de l'Organisation Mondiale de la Santé et du Siège pour discuter des questions techniques. Cette liste permet à tous ces responsables de développer une collaboration étroite entre ces structures documentaires régionales. Tous les deux ans, ces Bibliothécaires régionaux se retrouvent dans l'une des Régions ou au Siège afin d'évaluer l'évolution de chaque unité documentaire du point de vue des stratégies et des politiques mises en place pour améliorer la diffusion de l'information sanitaire et médicale. Le Centre de Documentation collabore également avec le Centre de Documentation de l'ancien Programme de Lutte contre l'Onchocercose en Afrique de l'Ouest (OCP), basé à Ouagadougou au Burkina Faso, devenu depuis 2002 Programme africain de Lutte contre l'Onchocercose (APOC) qui fut lancé en décembre 1995. A côté de cette structure de l'Organisation Mondiale de la Santé, le centre de documentation développe une coopération appuyée et étroite avec tous les Responsables chargés de la Communication, les Documentalistes et les Assistants documentalistes des Bureaux de la Représentation de l'OMS des 46 Pays Membres. Cette collaboration concerne l'organisation des centres de documentation, l'acquisition des logiciels documentaires, l'abonnement aux revues médicales et les projets d'intérêt commun. Les différents Assistants documentalistes, les documentalistes et les Professionnels chargés de l'Information et de la Communication des Bureaux de la Représentation de l'OMS servent de relais aux structures nationales citées. Ainsi, ces relais transmettent au Bureau régional les demandes de recherches déléguées (documentaires) formulées par les étudiants en médecine, les professionnels de santé, les Organisations Non Gouvernementales (ONG), les chercheurs et autres usagers. Les résultats de ces demandes sont renvoyés aux émetteurs par les mêmes canaux. Le Centre de Documentation a contribué à la création de l'Association pour l'Information et les Bibliothèques de Santé en Afrique (AHILA), www.ahila.org. Elle propose aux autorités du Bureau régional de contribuer au financement de la participation des bibliothécaires médicaux africains au congrès biennal de cette institution qui se tient dans chacun des pays membres de l'OMS/AFRO. Cette coopération est renforcée par de grandes structures internationales traitant de l'information sanitaire ou des technologies de l'information. Il s'agit de : v INASP du Royaume Uni (International Network for the Availability of Scientific Publications: http://www.inasp.info ); v La NLM des Etats Unis (National Library of Medicine : http://www.nlm.nih.gov ) ; v CRIPS de France ( Centres Régionaux d'Information et de Prévention du Sida : http://www.lecrips.net ) ; v TALC du Royaume Uni (Teaching-aids At Low Cost : http://www.talcuk.org); v NISC des Etats Unis (National Information Services Corporation : http://www.nisc.com ). Le Centre de documentation de l'OMS/AFRO qui gère une Région de 46 pays, aux diverses réalités, est obligé, dans le cadre de la coopération documentaire internationale, d'initier et d'appuyer des projets favorisant une meilleure diffusion de l'information sanitaire dans ces Etats Membres. La Bibliothèque bleue est une collection qui a été mise au point par la bibliothèque de l'Organisation mondiale de la santé, en collaboration avec les Centres de documentation des Bureaux régionaux. Elle est destinée à être installée dans les centres de santé de district en Afrique afin de pallier au manque d'information médicale et sanitaire. Cette collection, pré classée par grandes rubriques, contient une centaine de livres portant sur la médecine et la santé publique. Pour faciliter son transport et sa conservation, la collection d'ouvrages est emballée dans une malle en tôle bleue puis équipée de deux étagères sur lesquelles sont classées les boîtes à brochures numérotées de livres. Parmi les ouvrages sélectionnés, la priorité a été donnée aux manuels pratiques (en particulier ceux publiés par l'OMS) dans lesquels on trouve facilement la réponse aux problèmes de santé et de gestion sanitaire auxquels le personnel médical pourrait être confronté. Il a été, également, tenu compte des différents niveaux de formation du personnel médical du district, des sujets traités dans plusieurs ouvrages mais sous des angles différents : celui du médecin, de l'infirmier(e), de l'aide-soignant(e) ou de l'auxiliaire de santé. Cette collection, de taille réduite, n'est pas exhaustive. D'autres ouvrages importants et adaptés existent au niveau local et peuvent être rajoutés à la collection. Le prix de chaque module est de 2000$ EU pour l'Afrique, soit un équivalent de 1.100.000 FCFA. Ce prix comprend les livres, le transport et la formation du responsable de la Bibliothèque bleue dans le district. Un processus de mise à jour des publications de l'OMS a été mis sur pied ; un suivi et une évaluation du fonctionnement des Bibliothèques bleues sur leurs sites sont assurés par un coordonnateur national avec l'appui de la Représentation de l'OMS dans le pays. A ce jour, plusieurs pays africains ont pu acquérir cette collection et les responsables, chargés de sa gestion au niveau des districts de santé, ont été formés par les documentalistes du Bureau régional de l'OMS pour l'Afrique et ceux du Siège, à Genève. Ces pays ont pour noms : Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Comores, Ethiopie, Guinée, Madagascar, Mali, Mauritanie, Ouganda, République Démocratique du Congo, Rwanda, Sénégal. Les sessions de formation dans les pays ont été une première occasion de voir comment le projet s'inscrivait-il dans les réalités des pays africains. Une première constatation rassurante a été de noter que le projet répondait à un réel besoin et qu'il était particulièrement bien accueilli par le personnel des centres de santé de district. Les statistiques suivantes nous donnent plus de détails sur l'intérêt suscité par les Bibliothèques Bleues. 0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 Anglais Français Total 1403 BIBLIOTHEQUES BLEUES BIBLIOTHEQUES BLEUES 1997-2003 1997 1998 1999 2000 2001 2002 Anglais 5 69 153 104 109 62 Français 89 106 231 114 55 58Total 94 175 384 218 164 120 La présentation de la collection et l'emballage (dans une malle transportable) sont passés pour des équipements adéquats car ces malles arrivent à destination en bon état. Ce projet, initialement géré en collaboration avec la Bibliothèque du Siège de Genève l'est actuellement avec le service de Marketing et Dissémination de Genève. C'est d'ailleurs ce service qui en assure la responsabilité. Afin de donner un accès libre à l'information publiée en Afrique et sur l'Afrique, d'encourager la publication locale, le Bureau régional de l'Organisation mondiale de la Santé pour l'Afrique et l'Association pour l'Information et les Bibliothèques de Santé en Afrique (AIBSA ou AHILA en Anglais) ont lancé le projet d'un index international de la littérature sanitaire de l'Afrique. Cet index est appelé l'Index Medicus Africain (IMA ou AIM en Anglais). Pourquoi un index africain de littérature sur la santé ? Les chercheurs, les organismes de développement, les administrateurs et les planificateurs dans les domaines sanitaires ont ressenti, depuis, la nécessité d'améliorer l'accès aux ressources d'information relatives aux problèmes de santé en Afrique. Or, les bases de données bibliographiques mondiales ne contiennent que très peu de sources d'informations sanitaires et biomédicales africaines ; il existe une multitude des données inexploitées et inexploitables contenues dans les ouvrages, les rapports et les études émanant des agences internationales de développement, des organisations non gouvernementales et des institutions locales. En procédant au recensement de toutes les publications locales, on éviterait les redondances dans les rapports de recherche ou la production de matériels didactiques sanitaires. Les nouvelles études pourraient, dès lors, s'appuyer sur les rapports de projets ou des travaux de recherche. Il serait ainsi possible de réduire les coûts, d'améliorer les méthodologies antérieures et de donner à la recherche un surcroît de rentabilité et d'originalité. Ll'Index Medicus Africain favorisera l'édition en Afrique en incitant les auteurs à contribuer à la réalisation des revues professionnelles nationales ou régionales. A l'heure actuelle, les scientifiques et les chercheurs des pays en développement peuvent rivaliser avec les revues internationales "de prestige". Le flux traditionnel d'informations Nord-Sud est ainsi complété par la communication Sud-Sud et Sud-Nord: l'information sur les problèmes de santé d'un pays donné peut être porté à la connaissance de ceux qui font face à des difficultés similaires. Vingt copies imprimées de cette base de données régionales africaines ont déjà été publiées. Pour des raisons financières, les activités de cette base de données furent malheureusement, interrompues depuis 2000. |
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