Partie I
Les initiatives en faveur des pays pauvres très
endettés (IPPTE) : un premier pas nécessaire dans la gestion du
surendettement africain.
Le problème de la gestion de la dette africaine n'a
fait l'objet d'études sérieuse que tardivement. Les
inquiétudes croissantes liées à la crise de la dette, qui
a débuté en 1982 avec l'insolvabilité du Mexique, ont
occulté le surendettement de l'Afrique subsaharienne (ASS), alors
jugé peu susceptible de provoquer une instabilité
financière ou commerciale mondiale.
Lorsque les premiers travaux du FMI et de la Banque mondiale
sont apparus au milieu des années 1980, la situation était
déjà très grave mais le bilan, clairsemé. En effet,
les pays pauvres très endettés (PPTE) d'Afrique subsaharienne
(ASS), très largement dépendants des pays du Nord, ont pourtant
été reconnus seuls coupables de l'insoutenabilité de leur
dette. Les prêteurs en dernier ressort, désormais seuls
décideurs de leurs politiques, leur ont alors imposés des plans
d'ajustement structurel (PAS) avec, comme mot d'ordre, la rigueur.
Néanmoins, l'abandon au seul marché de
nombreuses fonctions de l'Etat n'a pas laissé place à davantage
de compétitivité extérieure. Au contraire, à
l'origine peu compétitifs, les pays africains se sont enlisés
dans la spirale du sous-développement et de la dette, face au jeu d'une
concurrence déloyale menée par les pays et les entreprises du
Nord.
Le bilan général des PAS, loin d'être
glorieux, a alors provoqué la colère de la société
civile internationale. Et cette colère a porté ses fruits,
puisque les discours et les actes des institutions financières
internationales (IFI) ont alors évolué vers davantage de
considération pour les variables sociales. Dans le contexte de
l'adoption des Objec-
tifs du millénaire pour le développement (OMD),
le FMI et la Banque mondiale ont en effet décidé d'orienter leurs
prêts et les conditionnalités relatives à l'octroi de ces
derniers, vers la lutte contre la pauvreté à travers
l'allègement de la dette des PPTE. C'est ainsi que l'initiative en
faveur des pays pauvres très endettés (IPPTE) est née en
1996, et a été renforcée en 1999 pour davantage
d'efficacité. En 2005 ensuite, la persistance des pressions citoyennes a
donné naissance à l'initiative d'allègement de la dette
multilatérale (IADM), impulsée par le G8 et
entérinée par les IFI. Celle-ci est ainsi venue consolider les
efforts et les impacts de son aînée, en allant jusqu'à
annuler les créances multilatérales, alors détenues par
les institutions multilatérales (FMI, Banque mondiale et Banque
africaine du développement notamment). Or, ces créances
constituant la part la plus importante de la dette des PPTE, force est de
constater que ladite initiative et sa cadette ont favorablement
été accueillies par la communauté citoyenne
internationale, oeuvrant contre la pauvreté et sa dette.
Chapitre 1
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