VI - LEURS CONCLUSIONS
Le climat social du groupe, induit par le leader, de
même que l'histoire du groupe, donne naissance à une
hiérarchie de canaux utilisés pour l'expression des
réactions à la frustration. Tandis que les clubs à
"autocratie agressive" exprimaient plus volontiers leurs frustrations des
"guerres" de groupe à groupe, et que les groupes à "autocratie
apathique" étaient davantage enclins à intérioriser leur
agressivité. Les groupes démocratiques et laisser-faire avaient
tendance à réagir contre la source de frustration.
L'acceptation passive des frustrations induites objectivement
par le leadership autoritaire, correspondait tantôt à une
acceptation dépourvue de sentiment de frustration, d'une relation de
dépendance, et tantôt à un sentiment de frustration sans
espoir face à un pouvoir écrasant. L'orsqu'ils avaient l'occasion
d'être transplantés dans une atmosphère plus
libérale, ces derniers exprimaient leurs frustrations antérieures
par un comportement de "défoulement".
On découvrit que les limitations imposées par
l'adulte, soit par un rôle autoritaire bienveillant, soit en s'abstenant
de structurer l'environnement en situation de laisser-faire, inhibaient
fortement la "liberté psychologique" spontanée, par opposition
à la "liberté objective".
On découvrit que le rôle de leader était
un puissant déterminant des interactions et de l'expression affective du
groupe. Quatre types bien définis de climats sociaux
émergèrent, en dépit de grandes différences
d'expectations sociales et de réactions habituelles dues aux relations
antérieures avec d'autres leaders adultes (parents, professeurs).
Il est évident que l'histoire antérieure du
groupe (c'est-à-dire les climats sociaux précédents) avait
une influence importance sur la façon dont les membres du groupe
percevaient le comportement du leader et réagissaient à ce
comportement. Par exemple, un club qui avait subi passivement un leader
autoritaire au début de son histoire était davantage
frustré et opposaient davantage de résistances à un second
leader autoritaire après avoir expérimenté dans
l'intervalle un leader démocratique, qu'un club ayant une histoire
différente.
Cette recherche a permis de découvrir que les processus
de la vie d'un petit groupe peuvent être étudiés à
l'aide de manipulations expérimentales propres à satisfaire les
exigences scientifiques et se prêtent à des mesures permettant des
analyses quantitatives significatives. Il ressort de toutes ces données
des ensembles significatifs de corrélations entre l'histoire
individuelle des membres des groupes, la perception sociale qu'avaient ces
membres de la situation du groupe, les comportements individuels et collectifs,
et le comportement du leader.
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