3. OPERATIONNALISATION DES
VARIABLES DE RECHERCHE
Cette étape de notre processus vise à
déterminer la nature des données à collecter,
c'est-à-dire de passer du concept à la variable et de la variable
aux données empiriquement mesurables.
Nos hypothèses de recherche proposées
établissent des liens entre trois variables: le pouvoir (contrôle)
la dépendance relative du distributeur et les normes relationnelles dans
le canal de distribution. La critique systématiquement adressée
aux approches théoriques qui fondent les hypothèses de cette
recherche est relative à la difficulté
d'opérationnalisation des concepts choisis. Nous allons donc porter un
soin particulier aux mesures empiriques des variables de notre recherche en
adoptant une méthode appropriée et en nous appuyant aussi sur
les propositions des auteurs académiques.
3.1. La méthode perceptuelle
Notre travail de recherche a un caractère qualitatif
compte tenu de la nature même de nos variables de recherche. Conscient
de la difficulté d'observation de ces variables dans le cadre du canal
de distribution, nous avons opté pour une approche fondée sur
la perception des acteurs pour mesurer empiriquement nos variables de
recherche. Cette méthode consiste en effet à rendre
opérationnelles des informations d'ordre qualitatif en les transformant
en données quantifiées le long d'une échelle ordinale ou
intervalle. Cette méthode est d'usage courant dans bon nombre de
recherches notamment dans les études d'opinions et d'attitudes.
La méthode perceptuelle n'est pas exempte de critiques.
Tout instrument de mesure qui se réfère à l'avis de
l'interviewé doit prendre en compte comme limite, le comportement de ce
dernier. Ce biais constitue un écueil majeur de la méthode
perceptuelle. De toute façon, il y a lieu de signaler qu'une
méthode ne peut être fiable à 100%.
Ces échelles de mesure sont souvent classées en
deux groupes (Evard Y. et al, 2003) :
- les échelles simples :
consistent à mesurer un phénomène avec une seule
question ;
- les échelles
multiples : permettent de mesurer un phénomène
avec plusieurs questions.
Dans notre étude nous retiendrons les échelles
multiples car elles contribuent à augmenter la fiabilité de
l'instrument utilisé. Le principe des échelles multiples consiste
à proposer à la personne interrogée un ensemble d'items
qui sont supposés caractériser concept que l'on veut mesurer.
Ainsi, l'identification des propositions évaluatives ou items constitue
un préalable indispensable pour la rédaction du questionnaire.
Ces items peuvent selon Evard Y. et al (2003, op. cit.) provenir de pré-
études exploratoires ou antérieures. Dans le cas présent
de cette étude, la plupart de nos items sont issus des études
antérieures. Toutefois, il faut noter que nous avons apporté
quelques adaptations pour tenir compte de la spécificité de notre
champ de recherche.
Il existe en effet plusieurs échelles multiples mais
nous souhaitons adopter des échelles de Likert en cinq points de mesure
pour l'ensemble de nos variables qualitatives. Le choix de ces échelles
est motivé par deux raisons fondamentales :
- elle est plus facile à comprendre;
- elle est peu sensible au mode de collecte des
données.
Nos items sont donc évalués sur des
échelles de type Likert à cinq positions qui permettent de
mesurer l'importance d'un critère, le degré de désaccord
ou d'accord avec une proposition, l'appréciation défavorable ou
favorable d'un jugement et la fréquence de certains
éléments de la relation d'échange entre le fournisseur et
le distributeur.
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