L'émergence de l'économie chinoise et son impact sur l'économie mondiale( Télécharger le fichier original )par Bilel Ben Nahia FSEG de Nabeul (Tunisie) - maitrise en science économie 2006 |
Chapitre 2 : L'adhésion à l'OMC et les conséquences sur l'économie ChinoiseAprès des longues et difficiles négociation la Chine a réussit l'adhésion l'OMC qui s'est tenu à Doha, capitale qataroise. Pour la Chine, l'adhésion à l'OMC marquera la fin de la stratégie d'ouverture sélective suivie depuis 20 ans. Nous allons procéder par un bref présentation de l'OMC ensuite une chronique sur la Chine et l'OMC puis les réformes d'après l'entrée et enfin les effets bénéfiques de cette adhésion. Héritière du GATT (General Agreement on tarif and trade-Accord général sur les tarifs douanier et le commerce), l'OMC (l'organisation mondiale de commerce) lui a succéder en 1995 (accords de Marrakech de décembre 1994) afin, principalement de mieux accompagner le mouvement de libéralisation du marché mondial de procédures de contrôle. En effet, l'OMC est la seule organisation internationale qui s'occupe des règles régissant le commerce entre les pays. Ainsi l'OMC favorise autant que possible la bonne marche, la prévisibilité et la liberté des échanges. Au cours de ces 50 dernières années, le commerce mondial a connu une croissance exceptionnelle. Les exportations de marchandises ont augmenté de 6 % par an en moyenne. Le total des échanges en 2000 était 22 fois supérieur au niveau atteint en 1950 ; le GATT et l'OMC ont donc contribué à créer un système commercial solide et prospère, favorisant une croissance sans précèdent. 2) Pourquoi la Chine veut-elle adhérer à l'OMC ? D'après les autorités chinoises il y a neufs avantages6(*) de l'entrée à l'OMC : · Contenir les tendances protectionnistes étrangères · Étendre les marchés d'exportation · Obtenir un accès non-discriminatoire aux marchés · Être assuré du renouvellement inconditionnel de la clause de la nation la plus favorisée · Être traité comme un pays en développement lors des négociations internationales · Améliorer les capacités chinoises lors de futures rondes de négociations · Encourager les entreprises chinoises à être plus compétitives au niveau international · Améliorer la transparence de l'économie du pays · Améliorer la confiance en l'économie du pays auprès des investisseurs et des partenaires commerciaux effectuant des transferts de technologie · Protéger la position de négociation de la Chine lors de des préparatifs devant déboucher sur des ententes multilatérales portant sur de nouveaux aspects de l'activité économique internationale Ce plan de la politique commerciale chinoise cherche à tirer le plus possible profit de l'avantage comparatif7(*) chinois qui réside dans son gigantesque bassin de main-d'oeuvre plus ou moins spécialisée (comme par exemple dans le secteur textile-habillement8(*) qui représente 20 % de ses exportations en 1999) pour accélérer le développement de l'économie. 3) Chine-chroniqe9(*) : le parcourt à l'OMC 1947 La Chine signa le protocole temporairement praticable du GATT.
Deux mois après sa demande, la Chine a acquis les statuts
d'observateur au sein du GATT 4) Les réformes d'après adhésion10(*): Après l'adhésion à l'OMC et jusqu'à l'élaboration de ce travail la Chine a procédé à 3 types de réforme: a) Libéralisation des capitaux d'Etat: En libéralisant l'investissement, le gouvernement chinois n'entend pas privatiser l'Etat dans le sens d'une vente en gros comme ce fut le cas en Russie et dans plusieurs pays d'Europe de l'Est au tournant des années 1980-90. Ce que veut faire la Chine, c'est de briser le monopole d'Etat traditionnel dans plusieurs secteurs, facilitant ainsi l'accès au marché pour les investisseurs privés et étranger. En effet, l'entrée graduelle dans le marché, plutôt que la privatisation d'un seul coup offre souvent une meilleure solution à la compétition pour une économie en transition11(*). b) L'ouverture de secteur tertiaire: L'adhésion à l'OMC a créé d'énormes occasions commerciales dans les services, qui sont devenus, à leur tour, les nouveaux points chauds des investissements étrangers. En effet, après l'entrée de la Chine dans l'OMC, bien des restrictions imposées à l'entrée des entreprises nationales et étrangères dans le secteur tertiaire ont été levée et la concurrence émergera dans le secteur. La vitalité rétablie permettra de remédier à la situation de l'insuffisance de l'offre par rapport à la croissance de la demande. c) La réforme de la structure financière: Après l'adhésion, le secteur se trouvait face à face avec la concurrence étrangère d'où la nécessité de réforme. Ainsi la structure organisationnelle financière a été progressivement améliorée et a offert un fort appui au développement rapide et sain de l'économie. Les banques commerciales d'Etat se sont transformées progressivement en entreprises financières modernes qui se livrent principalement aux opérations monétaires. Les institutions financières comme ceux de titres et de l'assurance ont été normalisées. Une série d'institutions financières à capitaux étrangers ont été introduites. Actuellement la Chine possède une structure financière composée de diverses formes des banques commerciales, compagnies de valeurs et d'assurances.
II. Les conséquences de cette adhésion sur l'économie chinoise:
Fig. 2:PIB et sa croissance pendant 2001-2005 Source: National Bureau of Statistics of China Le PIB a connu une importante progression pendant les années qui ont suivi l'adhésion de la Chine à l'OMC de 109655 milliards yuan en 2001 à 182321 milliards yuan en 2005. En effet, la croissance de PIB a passé de 8,3 % en 2001 pour se stabiliser à environ 10 % pendant ces trois dernières années (Fig. 2). Ce niveau atteint en 2005 a permis à la Chine de se placer au 6iéme rang en dépassant l'Italie et d'après les estimations elle dépassera la France et la Grande-Bretagne à horizon 200712(*). Fig. 3: La place de la Chine dans le PIB mondiale pour 2003 En 2003, le PIB réel de la Chine était évalué à 6354 milliards de dollars américains, plaçant ainsi le pays au second rang mondial après les Etats-Unis et avant les économies japonaise et allemande (Fig. 3). L'IDE:Un IDE (investissement direct étranger) est la détention d'un intérêt stable par une entreprise située dans le pays d'origine d'un montant équivalent de 10% ou plus d'une entreprise située dans pays étranger (le pays hôte). Bien que cette proportion de 10% soit généralement suffisante pour donner à l'entreprise du pays d'origine des moyens de contrôle importants de l'entreprise située dans le pays hôte, la plupart des IDE sont en général des contrôles à 100% ou presque de filiales. Les IDE regroupent trois types d'investissement:le capital en actions, les prêts intra entreprises et les profits réinvestis sur place. i. La modération des coûts salariaux Dans les pays développés, les entreprises sont soumises aux exigences en matière de prix des consommateurs et aux évolutions des coûts salariaux et sociaux. L'exportation à partir des pays développés vers les pays intermédiaires où le pouvoir d'achat est encore faible est impossible et l'implantation locale s'impose. Les industries les plus touchées ont été le textile et l'automobile, mais également les services qui ne sont pas en contact avec la clientèle. Dans les services, la délocalisation de certaines activités (gestion des plateformes téléphoniques, traitement de l'information, opérations liées à la gestion des contrats) a débuté. ii. Les contraintes de localisation Nombre d'activités sont soumises à des contraintes géographiques fortes (pétrole, produits coûteux ou difficiles à transporter). Il s'agit là d'un vecteur important de la mondialisation, qui concerne particulièrement l'activité bancaire. Cette obligation de proximité vis-à-vis du client touche également les industries plus traditionnelles que sont l'automobile et le textile, puisqu'il s'agit d'amener les coûts à des niveaux compatibles avec les salaires locaux. iv. L'élargissement des marchés Le souci d'atteindre une taille minimale est fréquent pour les banques et les assurances. En particulier, le nécessaire péréquation géographique des risques incite au développement à l'échelle du monde. En outre, de nombreuses régions du monde voient l'émergence d'une classe moyenne dont l'épargne et les besoins d'assurance, de prévoyance retraite et santé sont considérables. La progression des IDE entrants en Chine a été spectaculaire. En effet, après l'adhésion de la Chine à l'OMC en 2001, l'IDE a augmenté de 15,1% par rapport à l'an 2000 pour atteindre 46900 millions USD en 2001. Depuis, l'IDE est en expansion pour atteindre 60300 millions USD en 2005 c'est-à-dire une augmentation de 28,6% par rapport à 2001 (Fig. 4). Fig. 4:L'IDE utilisé actuellement et son croissance par rapport à l'année précédente Source: National Bureau of Statistics of China Fig. 5 : l'exportation et l'importation chinoise pendant 2001-2005 Source: National Bureau of Statistics of China
L'exportation chinoise a augmenté de façon remarquable pendant la période 2001-2005 pour atteindre 762000 million USD à la fin de l'année 2005 soit une augmentation de 186,36% par rapport à l'année 2001, l'année de l'adhésion de la Chine à l'OMC. En matière d'exportation de biens, La Chine a dépassé le Japon en 2004 pour devenir 3ème exportateur de biens, derrière les Etats-Unis et l'Allemagne. D'un montant de 593 Milliards USD, ses exportations ont représenté 6,5% du total mondial. Dans les seuls biens manufacturés, sa part du marché mondial est supérieure à 12%. En matière d'exportation de services, La Chine continentale a exporté pour 62 Milliards USD en 2004, soit 2,9% du total mondial. Elle occupe ainsi le 9ème rang mondial, juste devant Hong Kong (54 Milliards USD). En combinant ces deux zones douanières, on obtiendrait un ensemble classé au 4ème rang mondial, devant la France et le Japon (une telle estimation est toutefois abusive puisqu'elle est par exemple gonflée par les flux croisés de tourisme ou de négoce, entre le continent et Hong Kong). En ce qui concerne l'importation, il a augmenté au fur et à mesure avec l'augmentation de l'exportation mais tout en gardant une balance commerciale positive. Cette augmentation est due à l'accroissement de la demande de l'économie chinoise que se soit en matière première ou en énergie13(*). En matière d'importation de biens, après avoir enregistré une croissance des importations de 40% en 2003, la Chine est passée du 6ème au 3ème rang des importateurs de biens. Elle a conservé ce rang en 2004 grâce à une croissance de 36% des importations. D'un montant de 561 Milliards USD, celles-ci ont représenté 5,9% du total mondial. En matière d'importation de services, La Chine a importé pour 71,6 Milliards USD en 2004. Avec 3,4% des achats mondiaux, elle occupe ainsi le 8ème rang des importateurs (comme en 2003), tout juste derrière les Pays-Bas. En ajoutant Hong Kong, on dépasserait, sous les mêmes réserves que précédemment, la France au 5ème rang mondial. Après 15 ans de négociations la Chine a accédé à l'OMC. Cette adhésion a été profitable pour l'Empire de Milieu en tant que pays le plus favorisé. Elle est devenue l'atelier de monde avec sa capacité d'attractivité de l'IDE et sa compétitivité en matière de bas prix de sa main d'oeuvre d'où la théorie de la "menace chinoise". Alors quel sera l'impact sur l'économie mondiale? * 6 HARRIS, Stuart. « China's Role in the WTO and APEC » in GOODMAN, David S. G. et Gerald SEGAL (Dir.). China Rising: Nationalism and Interdependence. New-York, Routledge, 1997. p.: 137 * 7 L'avantage comparatif d'un pays est mesuré à partir de l'indicateur de Balassa de spécialisation internationale des échanges, IIC={E(k)-M(k)}/{E(k)+M(k)} où E(k) représente les exportations du bien k et M les importations du même bien avec IIC varie dans l'intervalle [1,-1] et donne le degré de dépendance de la production d'un bien à l'égard des exportations ou des importations. * 8 Qui sera l'objet de la deuxième partie de ce travail. * 9 D'après Le Quotidien du Peuple en ligne du 11/12/2001. * 10 D'après le site de web chinafrique.com * 11 D'après Kenneth Arrow, le lauréat de prix Nobel, professeur d'économie émérite de l'Université de Stanford. * 12 Si on prend en considération les estimations du gouvernement chinois qui prévoient une croissance minimum de 7,5 % par an de PIB jusqu'au 2020. * 13 Cette partie sera traité en détaille dans le 3éme chapitre. |
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