CHAPITRE III : L'ENVIRONNEMENT DEMOGRAPHIQUE,
SOCIOLOGIQUE ET SOCIO- ECONOMIQUE
Introduction
Les données humaines disponibles ont été
recueillies d'une part a la D.P.S ( RGPH 1988 )
et d'autre part a la mairie de Goudomp disposant des
chiffres sur la population de l'ensemble des villages environnants
recensés lors d'une campagne de distribution de vivres
en 1999. Les autres informations (niveau d'instruction,
répartition des activités socioprofessionnelles...) sont les
résultats directs des enquêtes ménages que nous avons
eu a mener a Goudomp et a Birkama.
I- Structure d'une population jeune et à
croissance exponentielle
La population du bassin de Goudomp, avec environ 15.000
habitants aujourd'hui contre
10.615 en 1988, se caractérise par son évolution
rapide et sa jeunesse.
I-1 Une évolution démographique
inquiétante
Afin d'avoir une bonne perception de l'évolution de
la population, nous essayerons de transcrire les données
chiffrées par un diagramme a bâtons.
L'analyse de données démographiques montre une
forte croissance de la population dans les villages de Goudomp, Birkama,
Bacoundi et Pontodosse.
Cette croissance s'explique par plusieurs raisons parmi
lesquelles :
- un taux de natalité assez élevé eu
égard a l'amélioration du cadre de vie par la mise en place
d'infrastructures sanitaires (poste de santé de Goudomp) ;
- une affluence notable des populations des villages
environnants fuyant les exactions des bandes armées ;
- une arrivée de pêcheurs saisonniers (a Goudomp et
Birkama)
Par contre, nous notons une forte baisse voire une
disparition de la population dans les localités de Diouniki,
Akentou 1 et 2 et Bindaba 1 et 2. Ce fait est consécutif a
l'insécurité qui sévit dans la zone. Les populations ont
quitté leurs villages, abandonnant tous leurs biens pour s'installer
dans les zones plus stables (Goudomp, Pontodosse, Birkama, Bacoundi,
Guinée Bissau...)
Cette augmentation de la densité de population
est a l'origine de la transformation des paysages et des systèmes
de production agricole. Dans ce contexte, il est impératif de trouver
des méthodes adaptées pour analyser correctement la
situation et poser un diagnostic opérationnel mettant en
évidence les contraintes au développement, puis de
concevoir avec les populations un cadre de concertation et de décisions
pour les actions a entreprendre.
I- 2 Une main d'oeuvre disponible
Le volume et la structure de la population déterminent le
volume et la nature des besoins immédiats en matière sociale et
économique3.
. Répartition par âge et par
sexe
Comme partout dans le pays, la population du bassin de Goudomp
se caractérise par son extrême jeunesse: prés de 53,3% ont
moins de 20 ans. La population d'âge adulte (20-59 ans) représente
environ 43,2%. Une proportion non moins négligeable (6,7%) est
composée
de personnes âgées (60 ans et plus)
La structure par sexe montre un déséquilibre entre
la population féminine (52%) et la population masculine (48%)
Cette population jeune et féminine constitue une
main d'oeuvre potentielle pour la mise en valeur des bas- fonds.
. Répartition de la population selon
l'ethnie
L'analyse porte sur les principaux groupes ethniques
présents dans le bassin. A ce titre deux groupes (Balantes et
Mandingues) s'individualisent en constituant plus de 60% de la
population de l'ensemble du bassin. Ensuite viennent le groupe des
Mandjaques et Mancagnes avec 12,3%, les Diolas 10,4%, et les Peuls et
Wolofs 8,9 %. Le groupe des Peuls et Wolofs englobe, outre les Peuls et
les Wolofs, les Toucouleurs ou Walo- walo.
3 DPS, 1988 : Recensement Général de la
Population et de l'Habitat
Les Mandingues, majoritaires a Goudomp (45%) sont
également présents a Bacoundi et a Birkama où
l'écrasante majorité de la population est balante. De même
qu'on retrouve a Goudomp des Balantes (20%), des Mandjaques et
Mancagnes (10%) La population de Goudomp se caractérise ainsi
par son hétérogénéité : 99% des Diolas
du bassin y vivent et constituent 15% de la population. Les Peuls et les Wolofs
essentiellement présents a Goudomp (10% de la population), se
rencontrent également a Bacoundi et Birkama.
Le groupe des Mandjaques et Mancagnes peuple les villages
de Bindaba 1 et 2, Diouniking, Akintou 1 et 2 mais se rencontre aussi a
Birkama, Goudomp, et Bacoundi.
Chaque groupe inculque ses pratiques traditionnelles dans
l'espace où il est majoritaire.
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