II- Caractéristiques socioéconomiques
II-1 Niveau d'instruction et niveau de vie
Les questions posées sur l'instruction lors de
l'enquête n'ont permis que de déterminer la fréquentation
de l'école française, le niveau le plus élevé dans
cet enseignement et le niveau d'alphabétisation dans les langues
nationales.
Dans l'ensemble, le taux d'alphabétisation est de 72%
pour les moins de 20 ans. La plupart des adultes ont fréquenté
l'école française (50,12%) alors que ce taux chute a 23% chez les
vieillards.
Le taux d'individu ayant fréquenté
l'école primaire est de loin le plus important. Néanmoins,
même si ce taux brut de scolarisation du primaire a progressé
très rapidement ces dernières années, il n'en demeure
pas moins que le taux de déperdition scolaire au primaire
reflète un faible maintien des élèves a l'école.
Cette situation est plus prononcée chez les filles qui ont
difficilement accès a l'instruction compte tenu des pesanteurs
sociales
et le manque de confiance au système éducatif. Les
faiblesses des revenus des ménages et
la lutte pour trouver le pain quotidien, la dégradation
des conditions et du cadre de vie ne sont pas par ailleurs a la faveur
d'une initiative familiale scolarisante. Les familles pour la plupart
pauvres - plus de 80% de la population- ne peuvent pas prendre en
charge les dépenses d'éducation.
L'analphabétisme concerne davantage les femmes que les
hommes.
Enfin l'alphabétisation en langues nationales
(Mandingue et Balante), initiée par les promoteurs des opérations
de développement, ne concerne qu'une fraction négligeable de la
population féminine. Sans qu'il y ait une véritable
demande de la part des villageois, ces programmes sont mis en oeuvre pour
remplacer une école primaire largement déficiente et pour
proposer aux adultes un apprentissage de la lecture, de l'écriture et du
calcul a partir de supports «fonctionnels». L'acquisition des
connaissances ne manque pas de soulever de nombreuses difficultés.
Mais en fin de compte, on peut s'interroger sur la fonction
d'alphabétisation dans les diverses langues nationales,
car elle comporte le risque majeur de renforcer la dimension ethnique des
associations paysannes, et ainsi d'entretenir des particularismes
culturels et éventuellement des conflits entre les groupes.
Le niveau de vie de la population du bassin de Goudomp
est précaire. Le revenu moyen mensuel est de 8000F CFA (environ 13
euros) chez les paysans, alors qu'il avoisine
40 a 45000F CFA (61 a 68 euros) chez les pêcheurs.
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