Chapitre 1
Du développement humain et des Objectifs du
Millénaire pour le
Développement (OMD)
Dans ce premier chapitre, nous jetons les bases
théoriques de ce travail en commençant par
présenter le Maroc dans son contexte institutionnel, économique
et social. Les parties suivantes traitent de la clarification des concepts du
développement humain et des OMD et donne un aperçu
général sur le cas marocain.
I. Contexte institutionnel, économique et
social du Maroc
I.1. Contexte institutionnel du Maroc
Depuis la conquête arabo-musulmane il y a treize
siècles, le Maroc a connu la succession de plusieurs dynasties,
la dernière est la dynastie Alaouite qui s'est établie
en
1666. Ainsi, les principes d'une monarchie se sont
déjà installés. Ce n'est qu'en 1962 que la première
constitution fut adoptée par référendum
faisant du Maroc une monarchie constitutionnelle, démocratique
et sociale. Le Maroc a connu depuis, 4 constitutions
promulguées en 1970, 1972, 1992 et 1996 en plus de deux
révisions entamées en 1980 et
1995. Les cinq constitutions stipulent que le Royaume du Maroc
est un Etat musulman, ce qui confère au Roi une autorité
morale sur les citoyens et lui attribue le titre d'Amir Al Mouminine
(Commandeur des croyants). La constitution lui attribue aussi
plusieurs pouvoirs ; il nomme le premier ministre et détient
à côté du gouvernement le pouvoir exécutif. Au
cours de la dernière révision constitutionnelle, plusieurs
innovations ont été introduites en particulier
l'instauration d'un parlement bicaméral : la chambre des
représentants élus au suffrage universel direct pour cinq
ans et la chambre des conseillers composée d'élus
régionaux et d'élus des chambres professionnelles et
salariés pour trois ans. Conformément à la constitution,
le pouvoir judiciaire est indépendant des deux autres.
Par ailleurs, la constitution du Royaume consacre les
libertés démocratiques et les droits de l'Homme tels qu'ils
sont universellement reconnus. Depuis les années 90 du siècle
dernier, le Maroc a révélé une ferme volonté
de renforcer l'Etat de droit et d'instaurer les principes des droits
humains. Elle s'est concrétisée avec la création du
Conseil Consultatif des Droits de l'Homme suivie, en 1993, par la mise en
place d'un ministère chargé des droits
de l'Homme. Avec l'avènement de SM le Roi
Mohammed VI, plusieurs chantiers et initiatives ont été
instaurés, d'une part pour consolider les droits humains et d'autre part
pour rattraper le retard hérité du passé dans ce domaine.
A cet effet, la création de l'Instance Equité
et Réconciliation (IER) représente un grand
pas vers la transition démocratique. Elle a été
instituée par SM le Roi pour examiner les violations des droits de
l'Homme perpétrées depuis l'indépendance jusqu'en 1999 et
indemniser les victimes de traitements arbitraires. Diwan Al Madalim qui est
chargé de traiter les plaintes des citoyens a été
installé pour les mêmes fins.
La réforme et l'adoption du nouvel Code de la Famille,
la promulgation du Code Pénal et la révision du Code du
Travail et de la Charte de l'Education ne seraient que des grandes
avancées parmi tant d'autres en matière de la
promotion des droits de l'Homme.
Au niveau de la démocratie locale, depuis la
révision constitutionnelle de 1992,
plusieurs attributions ont été reconnues pour
les autorités locales et se sont élargies suite à la
révision de la Charte Communale en 2001. A cet effet, elles se sont
dotées d'une personnalité juridique et d'une autonomie
financière autorisant la prise de décisions sous la tutelle d'une
autorité centrale.
Tout compte fait, le processus de démocratisation du
système et d'amélioration de la gouvernance est en marche,
tout dépend dorénavant de la cohérence de l'action
menée conjointement par l'Etat et les citoyens pour en
faire un facteur essentiel pour le développement du pays.
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