I.2. Contexte économique du Maroc
Après le Programme d'Ajustement Structurel
mené dans les années 80 du siècle dernier pour
remédier aux déséquilibres macroéconomiques qui ont
frappé son économie, le Maroc a pu maintenir une relative
stabilité de son cadre macroéconomique. L'inflation a
été maintenue au dessous des 2% du PIB. Le déficit
budgétaire, alourdi par le niveau élevé de la masse
salariale et les dépenses de subventions de produits de base, est quand
même resté à un niveau bas qui avoisine les 3,6% du PIB. Le
compte courant a cependant dégagé un excédent
de l'ordre de 2,4% du PIB.
Le taux de croissance du PIB, qui à peine
atteint les 3%, reste insuffisant pour favoriser un réel
développement économique et social. Ceci étant
donné que le PIB marocain dépend fortement des secteurs à
faible valeur ajoutée. L'agriculture, qui dépend fortement des
conditions climatiques représente 15% du PIB et le secteur
industriel ne contribue que d'environ 18%.
Par ailleurs, cette évolution du PIB reste
inférieure à celle de la population active qui s'accentue
notamment avec l'arrivée de la femme sur le marché. Ce qui n'a
pas permis de générer plus d'emploi et d'absorber le
chômage élevé qui avoisine les 10% de la population active.
Ce taux est plus élevé en milieu urbain (18,4%,), chez les jeunes
âgés de 15 à 25 ans (15,4%) et chez les
diplômés de l'enseignement supérieur (26,9%).
Au niveau des relations internationales, le Maroc a
signé plusieurs accords de libre échange avec un certain
nombre de pays : l'Union Européenne, la Tunisie, l'Egypte, la
Jordanie, la Turquie et récemment les Etats Unies d'Amérique. A
cet effet, il était nécessaire d'entamer des reformes
institutionnelles, juridiques et structurelles pour améliorer
la compétitivité qu'exige cette ouverture économique.
D'où les multiples programmes de mise à niveau de
l'économie qu'entreprend actuellement le Maroc notamment le plan
Emergence du Ministère de l'Industrie.
Malgré cette libéralisation des échanges
extérieurs, les exportations marocaines n'en
ont pas profité. Leur rythme de croissance annuel s'est
ralenti pendant ces dernières années, il
est passé de 14,8% dans la période 1983-1992
à 7,2% pendant la période 1993-2001. Cela est
dû essentiellement à la baisse des exportations des
produits alimentaires et des phosphates
et ses dérivées. Les importations par contre,
avec la baisse des droits de douane, connaissent une augmentation continue, qui
s'accentue avec l'accroissement de la facture énergétique. En
effet, l'énergie et les importations
céréalières absorbent eux seules le tiers des
recettes des exportations. Conséquemment, le taux de couverture des
importations par les exportations ne dépasse pas les 70%, ainsi, le
déficit commercial dépasse les 11% du PIB. Malgré ce
déficit
commercial, la balance des paiements marocaine a
enregistré un excédent pendant la période
2000-2004, qui est essentiellement alimentée par les
recettes touristiques et les transferts des
Marocains Résidents à l'Etrangers (MRE).
Suite à l'amélioration de l'environnement
juridique et réglementaire des affaires et grâce aux efforts
que l'Etat fournit pour stimuler l'investissement, le taux d'investissement
s'est nettement amélioré ces dernières années ;
passant de 19% en 1996 à plus de 22% dans
les années 2000. Cependant, il reste insuffisant
pour relancer la machine économique. En effet, les investissements
de l'Etat en matière d'infrastructure ne se sont pas
accompagnés
par la contribution du secteur privé national ou
étranger. La contribution des investissements directs étrangers
ne dépasse pas les 10% de la formation brut du capital fixe.
Dorénavant, le Maroc devrait porter plus
d'attention sur la reconversion de son économie vers les
activités à forte valeur ajoutée et poursuivre
également ses programmes de mise à niveau pour pouvoir profiter
pleinement de son intégration à l'économie mondiale.
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