La biomasse, activité alternative au développement des zones ruralespar Marie Suraud UCL Louvain la Neuve - Master in European Studies 2001 |
a) Un système de chauffage combiné biomasse-solaire à l'échelle d'un villageA Deutsch-Tschantschendorf en Autriche, une coopérative villageoise, créée au printemps 1993, met sur pied en octobre 1994 une station de chauffage central de 1100kW. L'alimentation est assurée par du petit bois et de l'écorce provenant presque exclusivement du nettoyage des forêts alentours. Le système se combine avec 325m2 de panneaux solaires. Les panneaux solaires fournissent de l'eau chaude aux vingt-neuf utilisateurs, en particulier en été quand la chaudière n'est pas allumée et apportent un supplément d'énergie le reste de l'année. Le projet s'intègre dans un programme baptisé « Région d'énergie renouvelable »37(*)et qui concerne l'arrondissement de Güssing. Les agriculteurs des villages du Burgenland, région où se trouve le village de Deutsch-Tschantschendorf, ont une forte tradition d'entraide familiale. Associations et coopératives sont couramment créées pour soutenir des projets locaux. A Güssing, chef-lieu d'environs 3000 habitants, la municipalité s'est déclarée intéressée à créer dans le château de la vieille ville un « centre pour l'énergie renouvelable » qui jouerait le rôle d'agence régionale de l'énergie. Les agriculteurs étaient intéressés à tirer un supplément de revenu du nettoyage des forêts mais le bois de chauffage n'est pas compétitif par rapport au mazout ou à l'électricité. Le district et la région ont donc décidé la création d'un système de protection et d'aides financières : · il n'y a pas et n'y aura pas de distribution de gaz local · puisque le bois et les copeaux importés de Hongrie sont bien moins chers que ceux produits localement, le gouvernement régional, qui finance en partie ces installation communales, impose un prix minimum pour les copeaux provenant des forêts locales. Il fournit aussi aux utilisateurs un crédit à taux d'intérêt très bas (0,5% sur 10 ans) pour financer les dépenses individuelles de connexion. De son côté, le Fonds Fédéral pour l'écologie assure le contrôle et la recherche scientifique. En Autriche, l'histoire des stations collectives de chauffage à la biomasse a commencé dans les années quatre-vingt. En 1990, la première station du Burgenland voit le jour sur l'initiative d'une coopérative d'agriculteurs. Début 1993, deux habitants de Deutsch-Tschantschendorf décident de recenser, en faisant du porte-à-porte, toutes les personnes intéressées par l'installation d'un système de ce genre. Au coeur de la station, une chaudière de 1 100kW avec deux réservoirs fonctionne environs sept mois et demi par an. Le bois est entreposé prés de la station et broyé deux fois par an par une dechiqueuteuse mobile. Les copeaux sont ensuite entreposés. Toutes les une à quatre semaines, en fonction des besoins, une partie du tas est versée dans un container d'où elle est transportée automatiquement vers un séchoir puis dans la chaudière. La chaudière est équipée d'un système d'aération et brûle à haute température afin que la combustion soit complète. La fumée est filtrée, les résidus et les cendres pouvant servir d'engrais dans les champs. La chaudière a une efficacité de 85%, les pertes de distribution étant de 15%. Le rapport entre capacité de l'installation et longueur du système montre que les habitants dispersés ne doivent pas recourir à ces systèmes de chauffage, les pertes étant trop importantes. La première année, la coopérative a vendu 750 000 kWh à 0,04 euro/kWh, ce qui correspond au coût moyen de production de kW à partir du mazout, la moins chère des énergies fossiles. L'amélioration du cadre environnementale que l'initiative a apportée aux résidents permanents est un facteur de stabilisation dans ce village où la tradition d'émigration est ancienne. * 37 Document internet, Rural Europe, http://www.rural-europe.aeidl.be, consulté le 20.02.01 |
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