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L'interdiction de la fusion General Electric / Honeywell


par - Jan Wasilewski Aude Rousselot
Science Po
Traductions: en Original: fr Source:

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2.3. Remarque : l'évolution du partenariat GE/H

Il doit être ajouté à cette description des stratégies politique et médiatique menée par GE une remarque importante sur l'évolution du partenariat GE/H. Il semble qu'au fur et à mesure que la situation se dégradait, GE ait pris conscience du fait que la fusion n'était finalement pas si souhaitable, pour la raison suivante : la situation économique s'est dégradée depuis octobre 2000 où GE a décidé d'acheter H et il ne serait pas mécontent de se rétracter ; en outre, toute la procédure a déjà coûté fort cher à GE qui a monopolisé l'organisation du lobbying dès novembre 2000 et voit ses dépenses atteindre des coûts échoués non négligeables ; enfin si le deal avortait apparemment H perdrait bien plus que GE, car les opérations de H sont ébranlées sur le long terme et sans possibilité de rééquilibre ni de transferts de capitaux, H étant une entreprise industrielle fonctionnant à flux plus tendus.

D'où sans doute une exaspération de J. Welch qui repousse avec humeur la dernière proposition pourtant quasi-suicidaire au point de vue managérial de M. Bonsignore le 29 juin 2001 : il propose à J. Welch de baisser le prix d'achat12(*) de H et d'accorder plus à la Commission ; mais J. Welch répond que « the new deal you propose cuts the heart out of the strategic rationale of our deal ; it makes no sense for our share owners ».

> La stratégie de brouillages politiques et médiatiques menée par GE a certes créé un flou, mais qui a fini par être contrebalancé par la querelle interne entre GE et H, entraînant une double rigidité de la position de GE pris entre les supplications de H et les remontrances de la Commission.

> On note ainsi l'importance du cas comme «précédent», de la couverture médiatique, du choc de deux modèles de négociation et d'influence : ce qui constitue une occasion de s'interroger sur l'illustration que ce cas offre des divergences qui existent entre les politiques de concurrence et les traditions de lobbying américaine et européenne.

* 12 Soit le ratio d'échange des actions de GE et de H «from 1.055 shares to 1.01 shares of GE for every Honeywell share» », ce qui baisserait la valeur de la transaction de 2 milliards de $, pour que GE puisse vendre plus de segments de son activité et se rendre ainsi aux exigences de la Commission.

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