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L'histoire de l'évolution de l'agglomération pacénienne au cours de ces vingt dernières années,
montre que beaucoup de facteurs inopinés sont venus influencer son développement. Ceci permet
d'expliquer l'existence aujourd'hui, de nombreux décalages par rapport aux prévisions formulées
par le Plan de Desarrollo Urbano en 1976. Quelle est l'ampleur des principales déviations visibles
aujourd'hui ? Quelles en sont les causes ?
Rappelons-le, le PDU fut élaboré en 1976-77 par des équipes de spécialistes français et boliviens en
vue d'établir un bilan global de la capitale et de proposer des schémas d'évolution tendancielle à
deux échéances, 1990 et 2010.
Le PDU prévoyait que l'agglomération passerait de 655 000 habitants en 1976 à 1 015 000 en 1990.
En 1992, l'INE recense 1 118 870 individus sur l'ensemble de la métropole. Si les pronostics pour la
première échéance s'avèrent globalement vérifiés au niveau de l'agglomération, dans le détail ils
n'en demeurent pas moins très éloignés de la situation actuelle. En effet, d'après le plan, El Alto
devait comptabiliser 215 000 personnes en 1990. Or, en 1992, cette ville rassemble 405 500
individus, selon l'INE, soit presque le double des prévisions.
D'autres erreurs de calcul concernent également la population de Achocalla, une dépression voisine,
plus au Sud (Figure 33) et la population de Rio Abajo. Le plan estimait respectivement leur
population à 65 000 et 10 000 habitants en 1990. Or, on constate aujourd'hui que ces secteurs n'ont
pas connu le développement escompté. En 1992, la partie en aval des gorges de Aranjuez ne
comprend que 4 670 habitants selon l'INE, répartis entre les quartiers Valle de Aranjuez, Mallasa et
Mallasilla, pour l'essentiel (Figure 33). La population de Achocalla, restée largement rurale, est
estimée à moins de 2 000 personnes (elle ne figure pas dans le recensement de La Paz, ni dans celui
de El Alto et n'apparaît pas non plus comme centre de plus de 2 000 habitants dans la province de
Murillo).
D'autres zones non plus n'ont pas été urbanisées. Alors que le plan prévoyait le développement du
Sud de El Alto, en contournant la dépression de Achocalla, l'urbanisation alténienne s'est surtout
opérée de manière concentrique à partir du centre La Ceja (Figure 33). Les périphéries Nord, Ouest
et Sud se sont développé de manière plus ou moins égale, le long des axes de communication
(Figure 23). L'urbanisation a fini par encercler l'aéroport, alors que le schéma directeur projetait de
le déplacer beaucoup plus à l'extérieur de la ville, sur l'Altiplano (plusieurs sites avaient été
proposés). Il semble qu'il y ait aujourd'hui, peu de chances pour qu'on le change d'emplacement.
Les pouvoirs publics alténiens en manifestent certes l'envie, mais les moyens financiers manquent
d'autant que, comme nous l'avons vu, ce dernier a perdu de son importance au niveau national, au
profit de l'aéroport de Santa Cruz. Cette localisation dans le tissu urbain est dangereuse pour les
habitants qui en plus doivent supporter des nuisances sonores considérables.
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