III. L'INFLUENCE DE L'AEROPORT ROISSY CHARLES DE GAULLE
SUR SON ENVIRONNEMENT
D
ans un contexte de mondialisation de l'économie,
l'importance de la plate-forme aéroportuaire est évidente comme
lieu de polarisation et de développement économique.
Au vu du nombre d'emplois assurés par la plate-forme de
Roissy-CDG et par les entreprises environnantes, elle est aujourd'hui un
puissant pôle d'activités. De plus, l'interconnexion des
réseaux de transport permet à la fois une meilleure
accessibilité réciproque de l'aéroport et de son
environnement et une extension des aires d'attraction.
L'activité aéroportuaire de l'aéroport
Roissy-CDG constitue donc un remarquable accélérateur
économique. Le potentiel économique généré
par la plate-forme aide logiquement à la création ou la venue de
nouvelles entreprises dans la région environnante.
Ce potentiel est aussi une formidable opportunité pour
les collectivités locales environnantes car le développement
générera de nouvelles ressources en taxe professionnelle et taxe
foncière.
Ainsi, les autorités aéroportuaires et les
collectivités territoriales cherchent à multiplier les
capacités économiques de l'aéropôle afin de
développer ses performances et son attrait.
Véritable pôle économique,
l'aéropôle fait cependant apparaître de fortes
disparités au sein d'un espace économiquement
hétérogène.
A. Le pôle de Roissy : un puissant
pôle économique local
1. Démographie et emplois (plate-forme et
pôle)
L'aéroport est d'abord un véritable moteur pour
l'emploi. Depuis 1990, le nombre d'employés de la plate-forme a
augmenté de 11100 personnes soit une croissance moyenne de 4,3% par an
pour une progression du trafic passagers et de fret de 6% en moyenne.
En terme de création d'emplois, depuis 1990, chaque
million de passagers ou 100 000 tonnes de fret supplémentaires a donc
généré près de 1000 embauches. Le fret est ainsi
également un moteur puissant pour l'emploi : les sociétés
du site accroissent leurs effectifs de 7,8% par an.
TABLEAU N°3 : LA PROGRESSION DE L'EMPLOI
À CDG SUIT CELLE DU TRAFIC AÉRIEN.
Le développement depuis deux ans du
« hub » postal puis l'arrivée de Fedex n'y sont pas
étrangers. La société américaine a choisi
Roissy-CDG pour plate-forme européenne et prévoit à moyen
terme de la faire fonctionner avec un effectif de 3000 personnes et un
investissement d'un milliard de francs sur dix ans.
La multitude d'activités commerciales
(hôtellerie, fabrication de repas servis à bord, ventes hors
taxes...) suit naturellement la progression du trafic de passagers et fret.
ADP (3743 emplois en 1996) a embauché au rythme moyen
de la plate-forme. Les emplois du site non liés directement au trafic
aérien ont augmenté de 7,7% en 1996.
Les deux nouvelles pistes de Roissy-CDG et les nouveaux
terminaux CDG 2 E et F vont provoquer l'accroissement du nombre de passagers
d'environ 25 millions. Cette progression du trafic de passagers va donc
provoquer une forte hausse des effectifs de la plate-forme qui à terme
pourrait atteindre, en théorie, les 75 000 emplois.
Roissy-CDG de Gaulle est donc véritablement un moteur
pour l'emploi sur la plate-forme mais aussi au-delà, l'emploi ne
s'arrêtant pas aux frontières de l'aéroport : les calculs
réalisés dans le cadre des missions officielles chargées
d'évaluer les avantages et inconvénients du développement
de Roissy-CDG (missions Fève, Douffiages, Carrère) montrent qu'il
faut doubler le nombre d'emplois pour tenir compte des emplois indirects et
ceux induits par l'activité aéroportuaire.
50 000 personnes travaillent sur la plate-forme de Roissy-CDG,
100 000 personnes travaillent donc aujourd'hui de près ou de loin pour
Roissy-CDG. A terme, la croissance du trafic aérien permet d'estimer
à 25 000 le nombre d'emplois supplémentaires directs et autant
d'emplois indirects. Au total donc, 150 000 emplois.
Le pôle de Roissy-CDG constitue ainsi le premier
pôle d'emplois de la banlieue nord de Paris. Un tel noeud de
communication dans le nord de Paris permet à ce site d'attirer plus
facilement les implantations industrielles et commerciales que dans d'autres
endroits de la région parisienne qui, sans lui, n'aurait pas un pareil
lien avec l'Europe et le monde.
A Roissy-CDG est ainsi envisagé avec la création
d'environ 50 000 emplois l'accueil d'à peu près 70 000 habitants
supplémentaires sur les trois départements touchés par
l'aéroport : la Seine Saint Denis, le Val d'Oise et la Seine et
Marne.
Déjà, les communes proches de l'aéroport
ont bénéficié d'une croissance démographique
très importante. On observe que la croissance de certaines communes
proches, due essentiellement à la présence de l'aéroport,
a été très forte de 1975 à 1990 :
VILLES
|
EMPLOIS
|
Roissy en France
|
+ 68,6%
|
Mitry-Mory
|
+ 22,5%
|
Compans
|
+ 75%
|
Thieux
|
+ 94,7%
|
Mauregard
|
+ 56%
|
Tremblay en France
|
+ 31,2%
|
|
TABLEAU N°7 : LA CROISSANCE DES VILLES
DE 1975 À 1990.
Sur la plate-forme de l'aéroport Roissy-CDG, une
activité extraordinaire entraîne donc avec elle tout un territoire
puisqu'un emploi naît en dehors du site à chaque création
de poste interne, de même que l'importance de l'aéroport de
Roissy-CDG est telle qu'il exerce une influence profonde sur la distribution et
la structure du marché du travail de son arrière pays, et donc
sur l'évolution démographique.
2. Attraction vis-à-vis des entreprises et
agrandissement du marché du travail
Le secteur de l'aéroport de Roissy-CDG est un
véritable pôle de développement économique. Un grand
nombre d'entreprises vient travailler sur le site même ou à
proximité, à commencer par celles qui sont directement
liées à son fonctionnement : compagnies aériennes
(48% des effectifs sur la plate-forme), sociétés chargées
d'assurer la maintenance des avions, de la sécurité, de la
restauration etc... Viennent ensuite tous les prestataires de services requis
pour les milliers d'employés présents.
L'extraordinaire carrefour séduit aussi bien d'autres
acteurs économiques : certains ont une activité fortement
consommatrice de liaisons aériennes, d'autres sociétés
comme des filiales de groupes étrangers ont surtout besoin de se
développer facilement et apprécient des locaux adaptés
à leur fonctionnement.
L'aéroport Roissy-CDG constitue un puissant pôle
économique pour plusieurs raisons : d'abord, le site
génère une image très positive par sa modernité sa
mobilité et sa qualité.
La mise en valeur du site et la qualité des
aménagements confèrent à Roissy-CDG une qualité qui
séduit les entreprises pour qui l'image de l'aéroport apporte un
facteur objectif de succès commercial. Grâce à la
présence de l'aéroport, Roissy-CDG constitue une adresse
prestigieuse susceptible d'attirer des entreprises à fort rayonnement
international.
Roissy-CDG est ainsi voué au secteur d'entreprises
françaises et étrangères axées sur des domaines
d'activités de transports, de communication, d'échanges, de
logistique de produits à haute valeur ajoutée, de commerce
extérieur, d'activités de formation : l'ensemble constituant un
centre d'envergure européenne et mondiale.
La présence de l'aéroport international et de la
gare d'interconnexion TGV font de Roissy-CDG le site d'Europe le plus
rapidement relié à la fois aux capitales européennes et
aux grandes métropoles mondiales. Sa situation privilégiée
est exploitée pour accueillir par priorité les activités
exigeantes sur la performance des dessertes notamment celles qui sont
liées aux relations internationales dans les domaines de la haute
technologie ou des services d'aide à la décision.
L'ambition pour le pôle de Roissy-CDG est de constituer
à partir de ce dynamisme économique un pôle émetteur
de croissance : il s'agit d'apporter des réponses aux exigences des
entreprises en s'appuyant sur l'excellence de l'outil technique pour devenir
non pas un pôle récepteur, mais un point nodal émetteur de
croissance qui va produire un effet centrifuge autour de l'aéroport.
Ce phénomène d'entraînement va
s'étendre au-delà du strict périmètre de
l'aéroport grâce aux infrastructures routières
environnantes. Disposant de plusieurs zones très bien reliées
à Roissy-CDG tout en étant au coeur du marché francilien,
le secteur bénéficie pleinement de la desserte routière et
autoroutière. On retrouve l'effet Roissy-CDG sur les axes qui permettent
de rejoindre rapidement l'aéroport. De nombreuses entreprises se sont
appuyées sur ce critère pour choisir comme lieu d'implantation
des communes comme Le Blanc-Mesnil, Aulnay sous bois, Le Bourget, La Courneuve
ou la Plaine Saint Denis le long de l'autoroute A1.
L'aéroport apparaît alors comme un outil de
diffusion de développement économique permettant de favoriser tel
ou tel secteur régional pourvu qu'il dispose d'une bonne
accessibilité à l'équipement.
Il faut ainsi la volonté d'assurer les meilleures
conditions d'accès possibles à l'aéroport afin que
celui-ci joue pleinement son rôle d'outil technique au profit de
l'ensemble des entreprises régionales. Le secteur de Roissy-CDG est aux
portes de l'agglomération et à proximité de grands axes de
communication qui conduisent vers les principaux partenaires étrangers.
La plate-forme multimodale air-route-fer renforce fortement
l'attrait du secteur permettant l'accueil d'un maximum d'activités et
notamment de firmes multinationales permettant d'accroître le rayonnement
de l'aéroport, de générer de nouveaux trafics et de
diversifier les ressources.
La présence sur le site d'immobilier d'entreprises de
grande qualité et de nombreux services attirent les entreprises, le
bassin d'emploi s'agrandit ainsi que la force d'attraction du pôle.
Les effets d'entraînement de l'aéroport se
manifestent sur une aire d'influence très vaste du fait des
complémentarités existantes. Quatre autres secteurs seraient
ainsi influencés par le pôle principal à savoir :
La Plaine Saint Denis, Le Bourget, La Courneuve et le
secteur Oise la Vallée (Compiègne, Creil, Senlis):
possèdent des atouts qui manquent au secteur de Roissy-CDG tels que
l'enseignement supérieur, recherche, tradition industrielle et
technologique, cadre de vie
Oise la Vallée, Compiègne, Senlis,
Creil : technopole, formation, recherche, parcs scientifiques
axés sur la chimie bio pharmacie et la métallurgie
mécanique dans un cadre de qualité très attractif.
La Plaine Saint Denis : technologies industrielles dans
les domaines de la mécanique, productique, métrologie et des
matériaux autour d'une halle technologique et d'une « Maison
de l'Industrie » bénéficiant de la présence des
universités de Paris 8 et 13, de l'Institut Galilée, du CNAM, et
de deux IUT.
Le Bourget, Le Blanc-Mesnil, La Courneuve :
décloisonnement et remise en valeur des zones d'activités
existantes (production transformation, équipementiers de
l'aéronautique, mécanique, logistique...).
Dans le choix d'une implantation industrielle, le maillage des
transports est un facteur déterminant. En fait, la proximité de
l'aéroport n'est pas, pour l'essentiel des entreprises installées
sur le pôle, le facteur de localisation décisif. Seulement 35% des
entreprises installées jugent décisive la proximité de
l'aéroport. L'accessibilité, la desserte routière et
autoroutière sont les facteurs les plus fréquemment
prononcés par les entreprises.
En effet, un grand nombre d'entreprises s'installent dans les
environs de Roissy-CDG pour bénéficier de la proximité de
ce noeud de communication exceptionnel.
Par ailleurs, la taille du marché du travail, la
présence de main d'oeuvre qualifiée, la disponibilité de
services, les conditions de vie font partie des facteurs de localisation des
entreprises.
La modernité des installations aéroportuaires
contribue néanmoins à conférer une image et une adresse
valorisantes au secteur. L'aéroport et les différents
critères de localisation cités précédemment sont
donc les conditions optimales de localisation des entreprises.
La qualité des capacités d'accueil des
entreprises, un centre d'exposition, des capacités
hôtelières, un centre de télécommunication
international, des équipements de loisirs, la qualité de
l'urbanisme et de l'architecture, l'animation par des commerces de
proximité, des restaurants, des équipements socio-sportifs sont
autant d'éléments d'attrait à prendre en compte car ils
entrent dans les critères de choix des entreprises internationales.
En résumé, les facteurs de localisation des
sociétés françaises et étrangères voulant
s'implanter sur le pôle de Roissy-CDG sont :
Ø la qualité du site et de l'immobilier
d'entreprises
Ø la qualité du marché du travail
Ø l'accessibilité générale du
site
Roissy Pôle constitue donc à l'intérieur
de la plate-forme aéroportuaire une zone d'accueil excellente pour ces
entreprises du tertiaire supérieur. Des zones d'accueil sont aussi
présentes en dehors des limites aéroportuaires et sont
prêtes à accueillir ce type d'activités : il s'agit du Parc
des Expositions et de la zone d'activités internationales de Paris Nord
II.
Ces deux zones sont excellemment desservies et sont promises
à un fantastique développement.
Le Parc des Expositions (PEX) est un gros inducteur d'emplois
et de consommation culturelle et touristique, carrefour économique et
commercial, occasion pour les entreprises françaises de s'ouvrir
facilement au moindre coût sur les marchés extérieurs. Le
PEX renforce le leadership mondial tenu par l'Ile de France dans le domaine des
salons internationaux et des congrès.
PHOTO N°29 : LE PARC DES EXPOSITIONS DE
VILLEPINTE , IMMENSE BÂTIMENT COSACRÉ AUX SALONS PROFESSIONNELS
INTERNATIONAUX À PROXIMITÉ IMMÉDIATE DE LA ZA
INTERNATIONALES PARIS NORD II.
Paris Nord II est une grande zone d'accueil d'activités
commerciales et de distribution à haute valeur ajoutée. Elle
regroupe un grand nombre d'entreprises internationales utilisatrices de
transport aérien.
Ces deux zones accueillent des activités très
diversifiées, très mobiles, et offrent le maximum de souplesse
dans un environnement à caractère plus urbain, avec un large
éventail de services. Les entreprises ont une dominante
d'activités de logistique et de distribution.
L'accessibilité de ces deux zones est le critère
de localisation le plus important.
D'autres zones d'activités se situent sur des communes
environnantes plus éloignées de Roissy-CDG mais sont
reliées au pôle grâce aux infrastructures routières :
Sarcelles, Villiers le Bel, Louvres, Aulnay sous bois, Othis-Dammartin offrent
des zones d'activités plus diversifiées (production, services,
sous-traitance) : le tout représentant environ 1 400 000 m2 et 18000
emplois.
Le site aéroportuaire et son environnement et les
facilités qu'ils offrent sont unanimement reconnus comme des
éléments majeurs pour l'implantation d'entreprises dans le
secteur.
Le pôle de Roissy-CDG est le centre d'un foisonnement de
projets qui reflètent à la fois son attrait et son dynamisme. Ce
secteur conjugue, autour du pôle central d'activités tertiaires et
de toute une couronne de parcs d'activités, des espaces d'accueil
hôteliers, de loisirs, de tourisme, des espaces verts qui
matérialisent la porte d'entrée internationale en Europe. Il y a
là réunis tous les éléments d'un
développement économique faisant de Roissy-CDG un puissant
pôle économique local.
Un fort développement autour de l'aéroport ne se
produit que pour autant qu'il existe sur le site d'autres facteurs majeurs de
développement auxquels l'aéroport apporte de surcroît une
image valorisante : les facteurs de localisation des entreprises cités
précédemment, mais aussi le fonctionnement du pôle, la
qualité des hommes et de leurs relations qui rendront le site
économiquement plus dynamique et plus attractif.
C'est ainsi qu'ADP qui gère le site
aéroportuaire s'organise afin que davantage d'entreprises et de PME
locales tirent parti de la dynamique aéroportuaire et favorise la
création ou la venue de nouvelles entreprises qui participeront au
développement des communes et départements voisins, et donc au
bon développement du pôle.
L'aéroport doit être un
accélérateur de l'activité économique de son
environnement et ne plus être considéré comme un voisin
gênant. ADP s'efforce par conséquent de développer les
bases d'un partenariat durable entre les entreprises locales et celles de
l'aéroport, créer un véritable maillage et ainsi
développer l'emploi.
Pour rééquilibrer les échanges
économiques avec les PME-PMI environnantes, ADP organise par exemple,
une fois par an à Roissy-CDG, une rencontre entre les dirigeants des
grandes entreprises de Roissy-CDG et les dirigeants des PME-PMI locales. Il
s'agit en quelque sorte d'une clé d'accès au monde
économique de Roissy-CDG.
Occasion exceptionnelle d'échanges et de débats,
le « carrefour des achats aéroportuaires de Roissy-CDG»
permet à 1600 entreprises du Val d'Oise de la Seine Saint Denis et de la
Seine et Marne de s'informer, à la source, sur les attentes et les
besoins des entreprises telles que Air France, AEI, Eliance, Fedex, France
Handling, DHL, Lufthansa, Servair et ADP. Pendant deux journées de
rencontre, 500 à 600 rendez-vous individuels sont planifiés entre
entreprises du site et entreprises extérieures.
Cette opération met en valeur la considération
et l'importance des PME-PMI dans le pôle de Roissy-CDG. En effet, les PME
sont la base du tissu productif régional, elles représentent un
vivier d'emplois important et sont très utiles pour les grandes
entreprises car elles constituent la richesse d'un environnement
économique dans l'espace, un support économique
diversifié, et la proximité d'un réseau de sous-traitance
de qualité.
ADP propose également l'organisation d'actions communes
de promotion et de valorisation des produits et des services offerts sur
l'aéropôle comme la création d'un grand salon annuel
à vocation économique pour inciter à l'implantation
d'entreprises étrangères sur l'aéroport et dans la
région environnante. Vecteur de la promotion du pôle
régional constitué autour de Roissy-CDG, ce salon permettrait de
mettre en évidence la diversité économique de ce
pôle, son attrait pour les entreprises dynamiques, les effets de leviers
qu'elles pourraient trouver en s'y implantant, ainsi que sa vocation
européenne à travers ses moyens d'échanges multimodaux et
internationaux.
ADP envisage aussi la création d'activités
économiques par le biais de pépinières d'entreprises.
Véritable outil d'aménagement du territoire favorisant la
réussite des nouvelles entreprises en amenuisant les obstacles
liés à leur démarrage, une pépinière
d'entreprises installée sur l'aéroport dans des locaux
appartenant à ADP, bénéficiera du dynamisme
économique aéroportuaire. Le principe est d'accompagner le
lancement d'entreprises pendant 24 mois pour qu'elles émigrent
définitivement vers les communes riveraines de l'aéroport. C'est
en « envoyant » des entreprises saines que ADP
souhaite concrétiser son action en faveur du développement
local.
Les entreprises créées seraient dans un premier
temps à vocation tertiaire puis semi-industrielles ou artisanales.
Par ailleurs, des plans de promotion commune à
l'étranger sont élaborés entre ADP et départements
voisins pour aider les entreprises à exporter plus en utilisant et en
mettant en valeur l'image du pôle aéroportuaire et de son
environnement.
De nombreuses mesures sont également prises en faveur
de l'emploi. L'organisation d'un meilleur maillage du tissu social
aéroportuaire doit contribuer à ce que le plus possible d'emplois
directs et induits, générés par le développement de
Roissy-CDG profitent aux demandeurs d'emplois de son environnement.
En raison de la diversité des offres, le marché
du travail de Roissy-CDG ne s'est pas assez organisé. Les entreprises
recrutent souvent par le bouche à oreille et les besoins en formation
sont mal identifiés.
« Notre défi, avec les départements
riverains, est de faciliter l'accès aux emplois de CDG, anticiper les
besoins de formation et repérer de nouveaux gisements d'emplois en
assurant un équilibre entre les régions » explique
René Guérin d'ADP chargé du partenariat économique
et social avec les riverains.
En effet, les collectivités territoriales limitrophes
de l'aéroport profitent peu des retombées économiques en
matière d'emplois. Actuellement, la provenance des employés de
CDG est très éparpillée et ne profite que pour
moitié aux trois départements riverains de l'aéroport (
21% pour la Seine Saint Denis , 16 % pour le Val d'Oise , et 15 % pour la Seine
et Marne en 1997).
De plus, les retombées de l'activité en
matière d'emplois sont inégales de sorte que certaines communes
dont les habitants sont victimes de fortes nuisances sonores, n'abritent qu'une
faible part des salariés de la plate-forme.
Par conséquent, le gouvernement a pris des mesures en
faveur de l'emploi local. Le Ministre des Transports a confirmé lors de
l'annonce de la création de deux nouvelles pistes à Roissy-CDG la
mise en place d'un observatoire sur le bassin d'emplois de Roissy-CDG et "d'une
plate-forme pour l'emploi" notamment destinée aux jeunes en
difficulté qui prendra la forme d'un groupement d'intérêt
public (GIP).
Ces deux organismes associent élus, entreprises,
organisations syndicales, services publics de l'emploi afin de
développer l'emploi sur le pôle de Roissy-CDG.
Autre association : l'AIR (Amitiés
Interculturelles de Roissy-CDG) réunissant une vingtaine de
professionnels de l'aéronautique qui consacrent une partie de leur temps
libre à l'aide à la recherche d'emplois sur le site.
Leur objectif est de créer une passerelle entre
l'aéroport et la banlieue , grâce à l'information et la
formation.
ADP s'associe par ailleurs à la gestion d'une Boutique
Club Emploi à Villiers le Bel. Une telle boutique implantée au
coeur de la ville offre ainsi toute une panoplie de services gratuits qui
permettent à tout demandeur d'emploi de trouver, par ses propres
moyens, un emploi dans un délai raisonnable.
Ainsi, tout est mis en oeuvre pour développer autour de
Roissy-CDG un espace économique fort, un véritable pôle
émetteur de croissance au sein duquel les emplois et les entreprises se
multiplient. Roissy-CDG constitue effectivement un pôle économique
local dynamique, il y a là quasiment tous les éléments
d'un développement à la fois sur le site aéroportuaire
ainsi que dans son environnement. Ce dernier fait donc l'objet d'un
développement initié par les instances aéroportuaires et
les collectivités locales limitrophes.
3. Opportunités économiques pour les
communes (développement local)
Pour développer un pôle économique
puissant autour de Roissy-CDG, ADP prône l'insertion de CDG dans son
environnement, c'est à dire ancrer l'aéroport dans son tissu
économique et social, partager la prospérité.
Les collectivités locales concernées ont donc
l'occasion de profiter du développement généré par
l'aéroport pour développer leurs ressources. Un travail de
maillage social est en cours entre les collectivités locales et
l'établissement public ADP pour une meilleure intégration du site
avec son arrière-pays.
A l'instar d'ADP, les collectivités locales cherchent
à favoriser l'emploi, les contacts entre demandeurs d'emploi et
éventuels employeurs locaux ou services économiques, mais elles
cherchent aussi et surtout à augmenter les ressources fiscales car les
entreprises apportent d'importantes recettes fiscales aux collectivités
sous forme d'impôts.
Les collectivités s'efforcent ainsi d'investir dans des
structures d'accueil aux entreprises et peuvent donc profiter du dynamisme
économique de l'aéropôle pour augmenter leurs recettes en
taxe professionnelle et taxe foncière.
Même si le développement local est un mode de
développement par le « haut » (croissance à
partir de décisions prises par les managers de grandes entreprises ou
sur l'initiative de l'Etat), les gouvernements locaux prennent des mesures pour
la mise en valeur de leur territoire.
Les facteurs du lieu de valorisation économique local
étant présents (proximité d'un environnement professionnel
de qualité et de grands axes de communication), les collectivités
s'organisent pour rassembler tous les acteurs du développement
économique. Le développement local repose notamment sur
l'existence de liens étroits entre les entreprises implantés sur
le même site. Dans la mesure où de telles relations ne
s'instaurent pas spontanément, les gouvernements locaux sont
amenés à intervenir pour les favoriser.
Le développement local est en fait étroitement
lié aux liens qui s'établissent entre les différents
agents économiques, publics et privés qui définissent un
partenariat pour faire face aux problèmes de l'emploi et pour être
plus performant sur les marchés économiques.
Des lieux d'échanges horizontaux se constituent alors
sous forme d'associations, de clubs d'entrepreneurs, de comités de
bassin d'emploi ou de comités locaux d'expansion destinés
à produire des stratégies de développement. Des projets
communs de développement sont aussi instaurés entre entreprises
et collectivités.
Les entreprises doivent être reliées les unes aux
autres, clientes les unes des autres, elles doivent coopérer pour
certains services communs, pour la formation professionnelle, pour l'emploi,
bref que leurs activités se multiplient au lieu de s'additionner. Les
entreprises ainsi confortées iront chercher des marchés à
l'extérieur, des flux financiers viendront donc de l'extérieur se
dépenser ou s'investir dans ce territoire et contribueront donc au
développement du pôle.
De nombreux lieux d'échanges horizontaux ont ainsi
été créés sur le pôle de Roissy-CDG.
Des entreprises de 17 communes riveraines se sont unies pour former
Roissy-CDG Entreprises : forte de ses 212 entreprises adhérentes, cette
association entend participer activement au développement de ce
pôle économique. Le cercle des entreprises privées est
basé sur la communication entre les différents chefs
d'entreprises plus ou moins prestigieuses (SNCF, RATP, La Poste,
L'Oréal, PEX, EDF-GDF, Hyatt, ANPE de CDG) afin de développer
l'emploi, les transports, l'aménagement du territoire et
l'environnement.
Plusieurs villes dynamiques, comme Gonesse ou Goussainville,
organisent des forums emplois pour les jeunes. Les entreprises viennent y
expliquer leurs besoins et leurs projets de recrutement. Un club des directeurs
des ressources humaines des entreprises de Roissy-CDG doit permettre des
échanges de candidatures et d'informations sur les initiatives locales.
Autre initiative : Air France a signé une convention
avec le Val d'Oise pour parvenir à terme à un taux de 20 %
d'emplois valdoisiens.
Sur l'initiative d'ADP, 500 PME-PMI riveraines de CDG ont
bénéficié avec le « carrefour des
achats » d'un coup de pouce important pour développer leur
partenariat avec les grandes entreprises du transport aérien.
En septembre 1994, grâce au Préfet du Val d'Oise,
a été créée l' « association du bassin
d'emploi du pôle de Roissy-CDG » qui a pour objet
l'amélioration de la situation de l'emploi en organisant la concertation
entre élus, employeurs et organisations représentatives des
salariés. Quatre départements sont partis prenants à
savoir le 93, le 77, le 95 et le 60(Oise).
Les comités d'expansion et agences de
développement économique de ces quatre départements et de
l'Aisne (02) se sont regroupés en 1990 en une structure informelle de
réflexion dite « club de Roissy-CDG » pour apporter
leur contribution à la révision du schéma directeur de
l'Ile de France.
L'efficacité de ce regroupement réside dans
l'abstraction de toutes frontières administratives, régionales ou
départementales qui portent, on le verra plus tard, préjudice
à l'homogénéité du pôle de Roissy-CDG.
En effet, ce pôle à cheval sur trois
départements souffre des limites administratives communales de sorte que
les recettes de la taxe professionnelle et de la taxe foncière ne
bénéficient actuellement qu'à quelques communes. Les
retombées économiques du pôle sont donc très
diverses, ce qui empêche le bon développement du secteur.
Avec la mise en place d'un observatoire pour mesurer la
croissance des emplois et les besoins de formation, et d'un GIP pour
améliorer l'accès des demandeurs locaux aux emplois
générés par l'aéroport, l'Etat veut mettre en place
un fonds local de répartition qui devrait redistribuer de manière
équitable le produit de la taxe professionnelle et foncière
liées à l'activité aéroportuaire, un fonds
interdépartementale de solidarité mettant en valeur la
volonté de créer une zone commune économique et
financière.
La communauté de communes de «Roissy porte de
France » créée le 25 mai 1994 et regroupant onze
communes regroupées autour de la commune de Roissy en France est une
réponse aux déséquilibres des recettes fiscales, à
l'extrême parcellarisation administrative communale française.
Cette communauté se propose d'engager des actions
d'organisation, développement économique local et
amélioration du cadre de vie et de gestion (emploi, logement,
sécurité) et prévoit la création d'une taxe
professionnelle de zone et vise à assurer une solidarité
financière des sept communes regroupées.
Le développement local de l'emploi suppose aussi
l'aménagement des transports en commun autour de la plate-forme.
Plusieurs projets seront ainsi accélérés comme la liaison
RER/Roissy-CDG/Cergy ainsi que des dessertes locales par bus et minibus.
Le pôle économique de Roissy-CDG constitue
également un enjeu à l'échelle régionale. En
développant les activités autour de la porte d'entrée
européenne de l'Ile de France, l'objectif a été de
rééquilibrer la diffusion du développement
économique sur le territoire régional.
Le Nord-Est de la région est caractérisé
par un secteur séparé de l'agglomération centrale par une
banlieue dégradée, dont l'image si négative a fait que la
dynamique des investisseurs a été et reste parmi les plus faibles
de la région. Le secteur géographique de Roissy-CDG est
défavorisé à la fois en terme de population et
d'environnement. Plaine agricole sans grand caractère, le secteur
accueille des populations à faible revenu et offre une image
résidentielle globalement médiocre.
Le développement autour de Roissy-CDG va
néanmoins permettre au secteur de devenir une plate-forme
d'échanges sur l'axe majeur vers l'Europe du Nord et un site
privilégié pour l'accueil d'activités commerciales et de
distribution. Ce complexe dessert désormais l'ensemble des zones
d'activités de l'Ile de France et surtout celles des villes nouvelles :
Cergy, Marne la Vallée, Sénart et Massy Saclay.
Ce secteur longtemps mal considéré est
aujourd'hui un point nodal extrêmement attractif et fait l'objet de
nombreuses mesures prises en faveur de la restructuration de la banlieue
Nord-Est de l'agglomération parisienne en développant l'emploi et
les activités.
L'essor de Roissy-CDG peut ainsi être vu à
plusieurs échelles : celle de la restructuration d'une banlieue
Nord qui a du mal à se requalifier ; celle de tout l'arc
périphérique Nord de la région ; celle du Bassin Parisien
avec notamment les perspectives de développement du Sud de l'Oise qui
constitue une zone d'accueil naturelle pour des activités et des
résidents.
Le pôle de Roissy-CDG est destiné à
devenir l'un des principaux moteurs du développement économique
de la région Ile de France autour de l'aéroport international.
CARTE N°6 : L'ARTICULATION DES
PÔLES RÉGIONAUX EN ILE DE FRANCE.
A Roissy-CDG sont donc mises en oeuvre différentes
mesures en faveur d'un pôle économique local fort.
L'aéroport, l'accessibilité du site, les structures d'accueil
sont autant d'atouts que les autorités aéroportuaires et les
gouvernements locaux cherchent à améliorer, à
développer dans un espace économiquement solidaire.
Cependant, cette solidarité économique utile
à l'homogénéité du secteur fait défaut.
L'environnement économique de Roissy-CDG est effectivement
caractérisé par trois espaces différents dont les limites
correspondent aux limites administratives départementales.
B. Une proximité géographique
dominée par de fortes disparités
économiques
Incontestablement, les prescriptions du schéma
directeur régional ont privilégié le sud de la plate-forme
et dans une certaine mesure des communes telles que Gonesse ou Roissy en
France.
Le sud de l'aéroport a déjà subi une
forte dynamique économique grâce à la construction de la
plate-forme routière Garonor, le parc des Expositions et Paris Nord II,
alors que le Nord-Est de l'aéroport n'a été que
très peu concerné par la croissance économique
générée par la plate-forme aéroportuaire.
Le secteur de Roissy en France fut également peu
concerné par le développement de Roissy-CDG mais de nombreux
efforts de la part du département du Val d'Oise rendent cet espace plus
dynamique et attractif.
1. Le secteur de l'Est du Val d'Oise : un espace en
mutation
L'Est du Val d'Oise, représenté par la commune
de Roissy en France, est un espace où était marquée
l'absence de synergie avec l'aéroport. L'aéroport Roissy-CDG a
longtemps été sans véritable effet économique :
l'existence de l'aéroport n'avait pas entraîné de ZALA.
A proximité de celui-ci se sont localisées des
activités à faible valeur ajoutée : stockage,
activités liées au transport routier, entreprises de services de
la petite couronne.
L'impact direct de l'aéroport sur l'emploi valdoisien
n'est en 1988 que de 13%, soit 4 000 emplois occupés par des habitants
du Val d'Oise sur les 31 000 employés recensés sur la
plate-forme. Aujourd'hui, cette part même si elle a
légèrement augmenté reste insuffisante, n'abritant que 16
% d'emplois valdoisiens.
Ce dysfonctionnement traduit la faiblesse de qualification de
la main d'oeuvre locale. Les entreprises locales et celles de la plate-forme
aéroportuaire ont du mal à recruter une main d'oeuvre
qualifiée, les formations de la population locale ne correspondant pas
aux exigences des entreprises.
Se pose alors le problème de formation des jeunes dans
les quartiers d'habitat collectif où le manque d'université ou
d'IUT fait cruellement défaut.
Pour profiter des opportunités économiques
qu'offre l'aéropôle, le département du Val d'Oise s'est
montré particulièrement entreprenant pour développer
à l'Est du Val d'Oise une zone économique dynamique en synergie
avec la plate-forme aéroportuaire.
L'aéroport Roissy-CDG constitue aujourd'hui un enjeu
majeur dans l'aménagement économique du Val d'Oise. Le secteur de
Roissy en France est devenu un espace géo-économique au sein
duquel l'influence de l'aéroport joue un rôle
prédominant.
Roissy en France a connu une forte croissance
démographique depuis les deux dernières décennies ainsi
que la frange Sud-Est du département. L'urbanisation s'est
également fortement développée dans ce secteur : les
quinze communes les plus peuplées du Val d'Oise sont dans cet espace et
concentrent la moitié de la population totale du Val d'Oise en 1990.
A la fin des années 1980, l'économie se
développe considérablement autour du pôle de Roissy en
France (33 000 emplois dans la commune en 1990). Le transport devient alors le
premier pôle d'activités du Val d'Oise. Ce grand pôle
d'emplois attire désormais des actifs. Roissy en France offre 35 fois
plus d'emplois qu'il n'y a d'actifs résidants dans la commune.
Le secteur de Roissy en France bénéficie
d'implantations de sièges sociaux internationaux, entreprises de pointe
et de haute technologie, bureaux, sociétés de fret et
d'entreposage, d'hôtels qui disposent grâce à la
présence de l'aéroport d'atouts considérables pour leur
développement.
La progression globale des emplois est très
marquée : hormis le secteur des transports, les services marchands aux
entreprises, les commerces de gros alimentaires, l'hôtellerie et la
restauration connaissent une forte progression. L'augmentation de l'emploi
salarié dans le Val d'Oise a profité essentiellement au secteur
tertiaire qui représente désormais dans le département 2
emplois sur 3.
|
TAUX DE CHOMAGE
|
TAUX D'EMPLOI
|
REPARTITION DE LA POPULATION
ACTIVE PAR SECTEUR
|
|
|
|
Industrie
|
Bâtiment
|
Tertiaire
|
Ville nouvelle
|
8.5
|
0.96
|
23
|
25
|
32
|
Roissy-CDG en France
|
5.3
|
35.10
|
15
|
20
|
43
|
Argenteuil
|
10.3
|
0.71
|
25
|
16
|
45
|
Bezons
|
10.5
|
0.64
|
28
|
14
|
45
|
Garges
|
15.0
|
0.36
|
19
|
12
|
50
|
Sarcelles
|
13.5
|
0.53
|
17
|
17
|
42
|
TABLEAU N°5.
Cette évolution correspond à la multiplication
des formes de prestations de services s'adressant aussi bien aux particuliers
qu'aux entreprises.
De plus, les entreprises font de plus en plus appel, pour des
tâches périphériques, à des entreprises
sous-traitantes dans les domaines des transports, de la maintenance, de la
réparation, de l'entretien, du conseil, de l'informatique, de la
gestion, du recrutement, de la formation etc... et il existe dans le Val d'Oise
un solide réseau de sous-traitance qui, pour une bonne part, fait appel
à des technologies avancées telles que le matériel
informatique, les équipements industriels ou électroniques, la
fabrication à haute valeur ajoutée.
Les entreprises aéroportuaires feront alors volontiers
appel à ce réseau de sous-traitance qui correspond à leurs
besoins. Cette synergie entre l'aéroport et son arrière-pays dont
l'absence faisait tant défaut est en train de se mettre progressivement
en place.
Cette synergie est importante à double titre : d'abord,
des relations s'instaurent entre les grandes entreprises de la plate-forme et
les PME-PMI locales valdoisiennes ce qui démontre la bonne
intégration de l'Est du Val d'Oise dans le pôle de Roissy-CDG,
puis la présence de PME-PMI qui sont la base du tissu productif
constitue la richesse d'un environnement économique dans l'espace et un
support économique diversifié, et participent grandement au bon
développement du pôle économique.
Par ailleurs, dans l'Est du Val d'Oise, la présence du
TGV, des autoroutes A1, A16 et de la future A104, de la ligne D du RER et de
l'existence de l'aéroport Roissy-CDG confirment l'intérêt
des promoteurs, des investisseurs et des consultants en immobilier
d'entreprise. Bureaux, parcs d'activités high tech, villas d'entreprises
accueillent les entreprises dans tout l'Est du Val d'Oise, à Roissy en
France, Le Thillay , Goussainville , Louvres , Sarcelles...qui
bénéficient de ce noeud de transport exceptionnel.
De nombreuses communes aménagent par conséquent
de nouvelles zones d'activités pour l'accueil d'entreprises
intéressées par la proximité de l'aéroport et de
ses services, par la qualité exceptionnelle des infrastructures
routières ainsi que la vocation internationale de cette zone.
Autre facteur d'attraction : le cadre de vie de
qualité offert par le Val d'Oise. L'environnement est en effet
remarquablement préservé, des grandes forêts domaniales
créent des coupures vertes privilégiées.
Département vert aux portes de Paris, le Val d'Oise joue la carte de la
qualité de vie, très importante pour l'accueil des cadres
supérieurs.
La réhabilitation et une revitalisation
économique des quartiers d'habitat collectif défavorisés
sont aussi nécessaires et prévus.
Si la situation économique de l'Est du Val d'Oise s'est
décantée, c'est en grande partie grâce au
département qui a témoigné d'un dynamisme et d'une forte
vitalité en matière de création d'entreprises. Près
de 50 000 emplois nouveaux ont été créés en 10 ans
soit une augmentation des emplois de 30 %.
L'instrument principal du département en faveur du
développement économique est le Comité d'Expansion
Economique du Val d'Oise (CEEVO). Créé en 1972, le CEEVO
(association loi 1901) a pour mission de réunir les acteurs locaux
exerçant des responsabilités et des fonctions très
diverses afin de promouvoir le développement du département. Le
CEEVO est particulièrement actif, il met en oeuvre de nouvelles
réflexions pour participer à la définition et au
développement des stratégies économiques du pôle de
Roissy-CDG.
L'une des autres missions confiées par le Conseil
Général au CEEVO consiste à présenter le Val
d'Oise, en France et à l'étranger, en tant que territoire propice
à l'accueil et au développement des entreprises. Chaque
année, le Comité participe activement à des manifestations
internationales au cours desquelles il assure la promotion des atouts
économiques du département.
Le CEEVO assure la promotion et une meilleure connaissance du
tissu économique départemental en passant par la
réalisation et la publication d'une collection de documents pratiques ou
d'études, destinés aux élus, aux chefs d'entreprises, aux
étudiants, aux enseignants et au grand public.
Pour développer l'accueil des entreprises sur le Val
d'Oise, le CEEVO s'est installé sur un site stratégique : le
Comité a inauguré en 1996 l'espace « Informations
Entreprises Val d'Oise » en plein coeur de la gare d'interconnexion
TGV de l'aéroport.
Cet espace de 45 m² est une véritable vitrine
économique du Val d'Oise. Seul endroit dans le monde où
convergent un aéroport international, une gare TGV, une gare RER et une
autoroute, c'est l'un des plus beaux sites géo-économiques que
l'on puisse trouver pour cet espace qui a pour objectif de faire
connaître le Val d'Oise, ses opportunités d'implantation et ses
atouts économiques, les avantages offerts par les communes et les axes
de transports.
Il s'agit pour ce centre d'accueil de mettre en relation les
visiteurs à la recherche de partenaires avec les entreprises locales.
C'est un point d'informations, de contacts et de renseignements.
La promotion du Val d'Oise se fait également sur
Internet. En 1996, les responsables du CEEVO ont souhaité rapidement
créer et mettre en place deux sites de diffusion d'informations
économiques sur ce réseau mondial devenu aujourd'hui
incontournable dans le domaine des affaires.
Par ailleurs, le Conseil Général, en partenariat
avec les organismes consulaires, les groupements patronaux, les syndicats
professionnels, les services de l'Etat et les collectivités locales, a
favorisé la mise en place de structures capables d'accompagner les
entreprises : pépinières d'entreprises (Sarcelles, Villiers le
Bel), hôtels d'entreprises et ateliers locatifs, soutiens à la
commercialisation de terrains destinés à l'accueil d'une
activité économique, soutiens aux transferts de technologie,
missions d'aide à l'exportation, participations actives aux salons
professionnels.
Plusieurs organismes sont aussi chargés d'informer,
d'accueillir et accompagner les projets nouveaux. Le Département compte
cinq « points chance pour entreprendre » dont le CEEVO,
tous coordonnés par la mission interdépartementale pour la
création d'entreprises. Des garanties bancaires et des prêts
à taux avantageux sont par exemple proposés aux entrepreneurs.
Pour créer à l'Est du département un
véritable pôle économique, le département a
fixé cinq objectifs principaux d'aménagement :
ð améliorer les conditions d'accès et de
transports avec notamment la création de nouvelles liaisons bus de
manière à permettre un véritable lien entre les communes
et le renforcement des liaisons routières rapides
ð jouer la carte de la formation et de
l'amélioration de la qualification en développant des
équipements de formation correspondant aux demandes potentielles
(transport, commerce, services, hôtellerie, aéronautique)
ð protéger et valoriser l'agriculture
ð préserver les espaces naturels
ð diversifier et améliorer l'habitat et le cadre
de vie
Il s'agit là de mettre en valeur les atouts du
département mais aussi de résoudre les problèmes du
secteur à savoir la formation et le niveau de qualification
professionnelle.
Pour s'associer au sein d'un espace de solidarité, en
vue de l'élaboration d'un projet commun de développement et
d'aménagement, onze communes de l'Est du Val d'Oise se sont
regroupées pour créer la communauté de communes Roissy-CDG
Porte de France. Etablissement public créé en mai 1994, la
communauté de communes compte 27 000 habitants sur les onze communes qui
la constituent : Chennevières les Louvres, Epiais les Louvres, Le
Thillay, Louvres, Puisieux en France, Roissy en France, Saint Witz,
Survilliers, Vaud'herland, Vémars et Villeron.
Ce regroupement communal a pour but :
ð d'additionner les expériences et les moyens pour
améliorer les services publics
ð d'améliorer la répartition des ressources
financières issues du développement du secteur pour profiter
équitablement de son dynamisme
Cette communauté symbolise la volonté pour les
onze communes de mieux gérer les services et les équipements,
d'améliorer la qualité des infrastructures, de préparer de
meilleures conditions de vie au quotidien, de favoriser l'implantation
d'entreprises créatrices d'emplois de proximité, et de consolider
son tissu économique existant constitué en majorité de
PME-PMI.
La communauté exerce donc des compétences en
matière d'urbanisme, d'aménagement, d'action foncière, de
développement économique, de gestion des équipements, de
transports en commun, d'actions sociales. Elle assume le fonctionnement de
services d'intérêts communs, la réalisation et le
financement d'équipements communautaires nécessaires à ses
habitants dont les financements proviennent du fruit de la taxe professionnelle
que versent les entreprises installées sur la communauté. Ce sont
33 membres délégués issus des 11 communes qui sont
chargés de l'administration de la communauté de communes.
Roissy Porte de France profite ainsi de la proximité du
pôle économique de Roissy-CDG en favorisant l'implantation de
nouvelles sociétés et en répondant aux besoins des
entreprises.
De plus, la communauté de communes représente un
interlocuteur unique pour les entreprises, ce qu'elles affectionnent
particulièrement pour simplifier leur démarche de
localisation.
TABLEAU N°8 : L'EMPLOI DE ROISSY PORTE DE
FRANCE EN CHIFFRES (1997) :
Population active
|
8500
|
Nombre d'entreprises implantées
|
1196
|
Nombre d'emplois
|
15000
|
Nombre de chômeurs
|
800
|
Taux de chômage
|
9.4% (moy. nat : 12.5%)
|
Taux d'emploi
|
1.76% (emplois/habitant)
|
LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES ROISSY PORTE DE
FRANCE PORTE UNE GRANDE PARTIE DE SON TRAVAIL POUR QUE LES EMPLOIS REVIENNENT
SURTOUT AUX CHÔMEURS DE LA COMMUNAUTÉ . CELA EXPLIQUE UN TAUX DE
CHOMAGE RELATIVEMENT BAS .
L'amélioration des moyens de transports publics figure
au premier rang des objectifs de la communauté, et ce, depuis sa
création.
Différents moyens de transport sont progressivement mis
en place pour desservir tout le secteur autour de l'aéropôle et
contribuer ainsi au développement local.
TABLEAU N°9 : TAUX DE LA TAXE PROFESSIONNELLE
DE ZONE DE 1997 À 2001 :
Communes
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
Chennevières les Louvres
|
8.33
|
8.53
|
8.73
|
8.93
|
9.16
|
Epiais les Louvres
|
7.01
|
7.54
|
8.07
|
8.60
|
9.16
|
Le Thillay
|
11.77
|
11.12
|
10.47
|
9.81
|
9.16
|
Louvres
|
12.98
|
12.03
|
11.07
|
10.12
|
9.16
|
Puisieux en France
|
10.19
|
9.93
|
9.68
|
9.42
|
9.16
|
Roissy-CDG en France
|
7.72
|
8.08
|
8.44
|
8.89
|
9.16
|
Saint Witz
|
12.65
|
11.49
|
10.32
|
9.16
|
9.16
|
Survilliers
|
10.20
|
9.68
|
9.66
|
9.16
|
9.16
|
Vaud'herland
|
7.44
|
7.86
|
8.28
|
8.70
|
9.16
|
Vémars
|
14.40
|
13.08
|
11.77
|
10.46
|
9.16
|
Villeron
|
10.98
|
10.07
|
9.16
|
9.16
|
9.16
|
La taxe professionnelle concerne les utilisateurs de locaux ,
propriétaires ou non, qui exercent une activité professionnelle.
Avec la création de la Communauté de communes, une taxe
professionnelle de zone s'applique à toutes les zones d'activités
existantes sur la Communauté et remplace la taxe professionnelle
communale. Une uniformisation des taux de taxe professionnelle sur les 11
communes membres s'opère depuis 1994 et ce jusqu'en 2001 pour atteindre
un taux unique de 9,16%.
Ainsi, le secteur de Roissy en France qui
bénéficiait peu des atouts de l'aéropôle
connaît ces dernières années de profondes mutations
propices au développement d'une zone économique attractive
à partir du potentiel aéroportuaire. La volonté du
département de profiter de ce dynamisme économique en est la
principale cause.
Aujourd'hui, le secteur est en train de s'intégrer au
pôle économique de Roissy-CDG, les données
socio-économiques se modifient envers cette intégration.
2. Le Sud de l'aéroport : un espace fortement
développé
Le Sud de l'aéroport est une zone économique
dynamique qui contribue largement à faire du secteur de Roissy un centre
économique d'envergure internationale.
Le Schéma Directeur de la région Ile de France
entend en effet transformer tout l'espace autour de l'aéroport en un
vaste secteur économique européen.
Le secteur désigné en priorité par le
SDRIF est celui du Sud de la plate-forme aéroportuaire qui est le
secteur le plus dynamique pour l'instant.
Cette vitalité s'explique par l'excellence du
réseau de communications présent sur le secteur :
l'aéroport international, la gare TGV ouverte sur l'ensemble du
réseau à grande vitesse, une bonne desserte par les transports en
commun et une excellente accessibilité routière. Ce carrefour
stratégique accueille déjà une pléiade
d'activités engrangeant des flux économiques importants, et
inspire de nombreux projets, encouragés par d'importantes
disponibilités foncières. Ces vastes réserves
foncières ( Tremblay en France) sont naturellement destinées par
le SDRIF à l'accueil de nouvelles activités de niveau
international.
Déjà, avant la construction de l'aéroport
Charles de Gaulle, le Sud de l'aéroport a vu à la fin des
années 1960 l'aménagement de la ZAC Citroën ( Paris Nord I )
et la construction de la plate-forme routière Garonor sur le territoire
d'Aulnay sous Bois qui représentaient deux ouvrages importants dans le
développement économique du Nord-Est parisien.
Avec l'ouverture de l'aéroport CDG en 1974, le secteur
acquiert un potentiel de développement économique
intéressant qui va provoquer de nombreux projets d'aménagement et
de grandes réalisations.
C'est au début des années 1970 que l'AFTRP (
Agence Foncière et Technique de la Région Parisienne ),
établissement d'Etat, opérateur foncier et aménageur s'est
vu confier, par l'Etat, la mission de réaliser au sud de
l'aéroport un vaste pôle d'attraction économique :
Paris Nord II. L'aménagement de cette zone d'activités constitue
un vrai quartier d'entreprises inséré parmi de vastes espaces
verts, avec tous les services que l'on trouve dans une ville. Aujourd'hui,
Paris Nord II est un Parc international d'activités qui constitue un des
éléments structurants du futur centre d'envergure
européenne de Roissy et représente un lieu stratégique
pour l'implantation d'entreprises en région Parisienne.
C'est un site exceptionnel à la porte nord de Paris, au
coeur d'un complexe multimodal unique au monde - aéroport, TGV, RER,
autoroutes -. Atouts majeurs du pôle d'activités, sa localisation
et ses infrastructures de transport lui confèrent d'emblée une
vocation internationale. L'aéroport international de Charles de Gaulle
est à quelques minutes du parc par une liaison routière directe
et à six minutes par le RER. La gare d'interconnexion TGV/RER constitue
une plaque tournante de communication de première importance : le
coeur de Paris est à moins de trente minutes par le RER, Lille à
une heure par le TGV, Bruxelles à 1h30, Lyon Satolas à 2h30 et
Londres à 3h par le Tunnel sous la Manche .
Trois autoroutes irriguent le parc à partir duquel
l'A1, l'A3 et l'A104 (la Francilienne) desservent Paris et toute la
région et permettent de rejoindre n'importe quel point d'Europe.
Paris Nord II offre un cadre de travail adapté aux
exigences des entreprises modernes. Le parc s'étend sur 385 hectares et
se caractérise par la qualité architecturale de ses
bâtiments et de son environnement. Le parc est un site d'exception pour
les entreprises diversifiées offrant des entrepôts à
proximité directe des bureaux et il est renforcé par la
présence d'un grand centre commercial et d'un centre de vie et
d'animation locale.
Aujourd'hui, Paris Nord II, c'est 360 entreprises dont
Calberson, Guerbet, Sharp, Bull, SCV Audio, Hewlett Packard, L'Oréal,
Akaï, Samsung, DHL ... représentant un pôle de 10 000
emplois.
Pour répondre aux besoins quotidiens de ces entreprises
et des employés, le parc dispose de nombreux équipements et
services : hôtels, restaurants (interentreprises), banques, La
Poste, douanes, petits commerces, gare RER , trois lignes de bus, services de
sécurité, complexe sportif ...
Un programme de bureaux « le parc des
Nations » est déjà implanté sur le site ainsi
qu'un parc d'affaires « Europarc » de 2,5 hectares.
Les secteurs d'activités des entreprises
implantées sur le parc sont très diversifiés.
Au départ, la proximité immédiate de
l'aéroport n'a pas été déterminante et les
premières implantations sont plutôt le fait d'entreprises
liées au stockage et à la distribution attirées par la
qualité des dessertes routières. Une seule exception, la
société Bull qui a implanté son centre de stockage lui
permettant ainsi de livrer une pièce détachée en moins de
quatre heures en Europe et 24 heures dans le monde après commande.
Par la suite, une deuxième vague d'entreprises s'est
implantée sur le parc, des entreprises souvent étrangères
et cherchant un ancrage commercial pour investir le marché local :
Akaï, Samsung, Konica par exemple pour le stockage et la distribution de
matériel électronique grand public.
Dans un troisième temps, le parc a vu certaines
entreprises telles que Pilot Pen, Sharp France (bureautique et
électronique) transférer leurs entrepôts sur des communes
proches pour ne conserver dans Paris Nord II que les fonctions de direction
(siège social), les services commerciaux et techniques.
A présent, le parc d'activités commence à
attirer des établissements industriels cherchant à consolider
leur position sur le marché européen et qui implantent des
établissements dans le but d'adapter leurs produits aux normes
françaises. Paris Nord II accueille de même des entreprises
implantées à Paris qui recherchent des locaux mieux
adaptés, une image de marque valorisante et une
compétitivité temps garantie.
Le parc international d'activités jouit par ailleurs de
la présence toute proche du Parc des Expositions de Villepinte. Ouvert
depuis 1983 et géré par la Chambre du Commerce et de l'Industrie
de Paris (CCI), le PEX accueille des grands salons professionnels et des
congrès internationaux. Cet édifice de 60 hectares et de 275 000
m² de plancher est le premier site mondial pour la tenue des salons
internationaux, ce qui contribue très fortement à la valorisation
de l'image du secteur et à sa vocation économique
internationale.
Gros inducteur d'emplois, ce carrefour économique et
commercial de premier plan est une occasion exceptionnelle pour les entreprises
françaises de s'ouvrir facilement sur les marchés
extérieurs.
PHOTO N°40 : LE PARC DES EXPOSITIONS DE
VILLEPINTE , UN IMMENSE HALL D'OÙ CONVERGENT LES DIFFÉRENTS ACCES
AUX SALLES D'EXPOSITION.
La plate-forme logistique de Garonor, née
antérieurement à l'aéroport contribue également
à la vitalité du secteur. Née dans les années 1960,
sur une idée des pouvoirs publics de créer des centres
périphériques d'éclatement des marchandises pour
l'agglomération parisienne. Au départ simple gare routière
pour poids lourds, Garonor est devenue une importante plate-forme de
transbordement de marchandises, instrument d'une logistique européenne
avec des centaines de firmes spécialisées dans le transport. On y
recense actuellement plus de 300 entreprises, dont 150 de transport, pour 4500
salariés.
Garonor peut traiter huit millions de tonnes de marchandises
par an.
La plate-forme logistique de Garonor fonctionne en
complémentarité avec CDG et profite du dynamisme
économique généré par la présence de
l'aéroport. Beaucoup d'entreprises se sont ainsi installées
à Garonor car une implantation à Roissy était trop
coûteuse pour elles.
Avec 400 000 m² de locaux sur 85 hectares, Garonor est
aujourd'hui saturé. Une extension de la plate-forme n'est pas
envisagée par les pouvoirs publics car cette activité est
fortement consommatrice d'espace et à faible valeur ajoutée, elle
nuirait par conséquent à l'image du secteur. En outre,
l'extension de Garonor ne ferait qu'aggraver la saturation des autoroutes A1 et
A3.
Le secteur sud de l'aéroport est donc un espace
économique puissant et dispose de disponibilités foncières
importantes pour l'accueil futur d'activités nouvelles.
Afin de préserver ce patrimoine foncier voué au
développement des activités d'envergure internationale, l'Etat a
engagé sur ces zones libres des procédures de Zones
d'Aménagement Différé (ZAD). Les ZAD permettent à
l'Etat d'acquérir progressivement des terrains par voie de
préemption dans des secteurs d'urbanisation future. Elles permettent
d'éviter la spéculation foncière et constituent une
clé pour l'aménagement futur du secteur.
Ces mesures prises par l'Etat démontrent l'enjeu et
l'importance de ce secteur, clé de voûte du développement
du pôle international de Roissy.
Ce dernier est donc logiquement pris en compte par les
collectivités locales concernées par cet espace, à savoir
le département de la Seine Saint Denis et les communes avoisinantes.
La Seine Saint Denis est le département le plus
favorablement touché par CDG en terme d'emplois (l'aéroport est
d'ailleurs le premier pôle d'emplois du 93), mais aussi en terme de
produits fiscaux.
TABLEAU N°10 :PRINCIPAUX PRODUITS
FISCAUX DE L'AEROPORT CDG REVENANT AUX
DEPARTEMENTS(1993) :
|
TAXE FONCIERE SUR LES PROPRIETES BATIES
|
TAXE PROFESSIONNELLE COMMUNALE
|
DEPARTEMENTS
|
TAUX en %
|
PRODUIT en fr
|
TAUX en %
|
PRODUIT en fr
|
SEINE SAINT DENIS
|
5,49
|
7197804
|
7,21
|
43205692
|
VAL D'OISE
|
6,00
|
3564812
|
5,80
|
13704598
|
SEINE ET MARNE
|
7,45
|
3954396
|
4,61
|
3282285
|
|
LA SEINE SAINT DENIS PERÇOIT BEAUCOUP PLUS
D'ARGENT DE LA PART DE L'AÉROPORT QUE SES DEUX VOISINS. LA SEINE ET
MARNE PARAÎT LA PLUS EN RETARD AVEC UN PRODUIT FISCAL ISSU DE LA TP
EXCESSIVEMENT BAS
La Seine Saint Denis est dotée d'un réseau de
communications, d'un tissu d'entreprises et d'un réseau de
sous-traitance très denses. Le Sud de l'aéroport est une zone
urbaine très peuplée de forte tradition industrielle.
Ces différents critères font que la Seine Saint
Denis est, sur les trois départements, le mieux économiquement
doté. Le secteur des transports est d'ailleurs la filière la
plus répandue.
Les retombées économiques sur le
département sont surtout indirectes. Air France, Servair, Lufthansa, par
exemple, sous traitent des activités très diverses en Seine Saint
Denis.
Pour le COMEX 93 (Comité d'Expansion Economique du 93),
CDG représente l'un des deux atouts de la Seine Saint Denis après
Paris. Celui-ci s'efforce activement de dynamiser l'expansion du
département autour de Roissy en poussant les actions à la
coopération économique.
Tremblay en France est la commune phare vis à vis de
l'aéroport. Elle est la municipalité la plus
bénéficiaire des retombées économiques de
l'aéroport : Roissy Pôle, CDG 2 A et C et toute la zone de
fret se situent sur les terrains communaux tremblaysiens et représentent
30000 emplois. Tremblay en France est ainsi la ville la mieux dotée en
produit fiscal provenant de la taxe professionnelle : quelques 180
millions de francs par an (ZAC CDG comprise).
En plus des activités aéroportuaires, la commune
possède une ZAC dynamique bénéficiant largement de
l'attrait du pôle d'envergure internationale. La ZAC se nomme d'ailleurs
ZAC Charles de Gaulle, un nom très attractif pour les entreprises
intéressées par le secteur géographique
aéroportuaire. On recense dans cette zone d'activités pas moins
de 120 entreprises tournées essentiellement vers l'industrie et environ
2 500 salariés. La zone bénéficie de la présence
d'un lycée dans lequel on trouve un BTS Transport, un IUT dans le
domaine de la maintenance industrielle et de la logistique et d'autres
formations adaptées aux activités de la plate-forme ou du
secteur.
Malgré ces efforts de formation, Tremblay en France
souffre comme presque toutes les communes environnantes ( sauf Roissy en France
) d'un effectif d'emplois sur la plate-forme aéroportuaire très
faible. Sur les 50 000 emplois de la plate-forme, seuls 1000 sont habitants de
Tremblay en France.
Le manque de formation et l'insuffisance des transports en
commun en sont les causes principales. En effet, les exigences des entreprises
aéroportuaires envers les demandeurs d'emplois sont draconiennes :
pour un poste de bagagiste par exemple, l'usage de l'anglais est obligatoire,
la présentation du candidat doit être irréprochable.
Autre commune concernée par le développement de
CDG : Aulnay sous Bois. Cette ville de 100000 habitants a
été la première à prendre la mesure de CDG. Plus
éloignée de Roissy CDG que Tremblay en France, et ne
bénéficiant d'aucune infrastructure aéroportuaire sur le
territoire communal, la commune a néanmoins toujours cherché
à jouir de la vitalité économique de Roissy CDG.
Elle a, en 1985, créé un institut de
développement local (aides aux entreprises, formation, promotion de la
ville). L'IADE (Institut Aulnaysien de Développement Economique)
dirigé par des représentants des entreprises d'Aulnay sous Bois
(industries, PME-PMI, commerçants, artisans, professions
libérales) cherche un ancrage économique avec le pôle
aéroportuaire par la participation à des actions de formation,
d'aide à la mobilité et de valorisation de l'activité
économique aulnaysienne auprès des entreprises de CDG. L'IADE va
au contact de ces entreprises afin de promotionner les entreprises
aulnaysiennes et créer des relations économiques avec le
pôle aéroportuaire (mise en valeur de la sous-traitance surtout).
L'IADE a par ailleurs mis en place des services en matière de formation
professionnelle afin de proposer aux entreprises de Roissy des demandeurs
d'emplois adaptés à leur fonctionnement et à leurs
besoins.
La ville d'Aulnay sous Bois bénéficie en
parallèle du projet européen « Urban » qui
est un projet de restructuration urbaine. Un des objectifs de ce programme
consiste à profiter du développement de Roissy pour
résoudre les différents problèmes socio-économiques
de la ville.
Par ailleurs, Aulnay sous Bois accueille sur son territoire de
grandes entreprises de renom international attiré par la desserte
routière et la proximité du pôle international :
laboratoire Guerbet, L'Oréal (1350 personnes), Rank Xéros (600
personnes).
Les activités les plus représentées sur
la commune sont les services aux transports (affrètement, fret express,
transport terrestre). Le secteur d'Aulnay sous Bois bénéficie
donc bien de l'influence économique du pôle aéroportuaire.
Villepinte est, à l'instar de cette
municipalité, intégrée au développement du
pôle grâce à la présence au Nord de la ville du Parc
international des Expositions, élément structurant du pôle
économique international de Roissy. Les initiatives communales sont
cependant quasi-inexistantes.
L'aéroport représente néanmoins un impact
économique important, un atout pour le développement du nord-est
Séquano-dyonisien. Les communes et les entreprises s'efforcent d'en
profiter au maximum. C'est dans cette perspective que s'est créée
en 1996 « CDG Développement » sur l'initiative du
GIPNEP (Groupement Interentreprises Patronal du Nord Est Parisien) :
association groupant les municipalités de Sevran et Vaujours, de l'IADE,
la Société Générale et d'autres organismes. Son
objectif est de permettre aux entreprises, aux demandeurs d'emplois des
communes riveraines de profiter des retombées économiques de CDG.
L'association est constituée d'élus et de chefs d'entreprises qui
marquent de leur présence le développement du pôle
économique de l'aéroport Charles de Gaulle.
Cependant, le secteur même étant très
attractif et dynamique souffre de problèmes qui empêchent
l'homogénéité géographique du développement
du pôle de Roissy. En effet, le sud de l'aéroport souffre comme le
reste du secteur du problème des transferts des ressources. Certaines
communes comme Tremblay en France perçoivent des recettes
considérables (TP) alors que d'autres comme Sevran, plus
éloignées des zones d'activités aéroportuaires,
n'accueillent pratiquement que de l'habitat et ne disposent pas de ressources
suffisantes pour répondre aux besoins de leur population. Elles se
voient obligées de taxer leurs contribuables et deviennent de ce fait
peu attractives.
Afin de rééquilibrer la situation
financière de chaque commune et de favoriser l'extension du pôle
économique, il serait nécessaire d'envisager des
péréquations intercommunales des recettes provenant des
entreprises à l'instar de la Communauté de communes Roissy porte
de France. Tout accroissement de la richesse fiscale se ferait alors au
bénéfice de tout le secteur sud de l'aéroport, ce qui
augmenterait son dynamisme et son aire d'émission.
De nombreux projets sont ainsi proposés à partir
de ces principes.
3. L'Est de l'aéroport : un impact
économique quasi inexistant
Le retard de la Seine et Marne dans la prise en
considération de la plate-forme aéroportuaire est la principale
cause de ce désert économique à l'Est de Roissy.
Lors d'un colloque sur les aérovilles en 1991, la Seine
et Marne n'a même pas été mentionnée, à
l'inverse des deux autres départements, alors que les aérogares
CDG 2 B et D , E et F sont pourtant comprises dans les limites
départementales. Ni ADP, ni la Région, ni l'IAURIF, ni Air
France, ni la SNCF, ni les promoteurs immobiliers, ni les géographes,
personne n'a évoqué les effets de l'aéroport sur le
développement de la Seine et Marne, à l'inverse du Val d'Oise,
dont la situation économique à cette période était
à peu près semblable à celle du 77, et qui a beaucoup
insisté sur la volonté d'obtenir des retombées du
pôle. Du côté seine et marnais, personne n'était
présent pour prendre la parole et promouvoir le département.
En 1993, un colloque sur l'impact économique de Roissy
Charles de Gaulle sur le pays de France n'avait que trois représentants
seine et marnais contre plus de 50 pour le Val d'Oise.
Les rapports de la Mission Roissy (DRE) font
référence aux zones économiques du pôle de Roissy,
toutes hors des limites départementales de Seine et Marne. Pour les
transports, les routes, la réhabilitation des logements sociaux, le
Ministre n'évoque que Sarcelles, Goussainville, Villiers le Bel, mais
jamais une commune de Seine et Marne.
Cette discrimination est particulièrement
pénalisante pour les jeunes et les chômeurs seine et marnais.
La moitié de la superficie de CDG est pourtant en Seine
et Marne. Ce n'est pourtant pas ce département qui
bénéficiera le plus des emplois induits en compensation des
nuisances complémentaires. Il existe beaucoup plus de
possibilités d'urbanisation dans les zones Ouest et Sud de la
plate-forme que dans la zone Est. En Seine et Marne, le secteur autour de
l'aéroport est pour une grande partie classée non constructible.
De nombreux villages situés dans l'axe des pistes n'évolueront
plus, ce qui rend le secteur peu attractif.
Cependant, même si le département est quasi
inexistant dans la promotion économique de cet espace, les
collectivités locales s'efforcent de trouver des solutions pour profiter
au mieux des retombées économiques de l'aéroport.
Au Mesnil-Amelot, M. le Maire a lui-même
créé une petite zone d'activités dans laquelle on retrouve
l'agro-alimentaire ( Servair ), l'hôtellerie et la logistique (Fedex)
profitant de la proximité immédiate de l'aéroport.
En dix ans, la zone d'activités a créé
1200 emplois. De plus, depuis deux ans, la moitié de la gare TGV
fonctionne sur le territoire communal du Mesnil-Amelot. Ainsi, le produit
fiscal issu de la taxe professionnelle est plus intéressant : 8
millions de francs par an.
Cependant l'argent perçu par la municipalité
était en grande partie ponctionné par le département et le
secteur ne bénéficiait pas de ces recettes.
La taxe professionnelle fut alors transformée en taxe
de zone (à condition pour le Mesnil-Amelot de toucher le même
revenu) répartie au sein du district de la plaine de France
(Mesnil-Amelot, Rouvres, Juilly, Moussy le Neuf, Mauregard, Nantouillet,
Vinantes). Le district touche 60% des recettes ponctionnées par le
département, ce qui permet la construction de divers équipements
au sein de ces sept communes.
Les districts de Dammartin en Goële et de la Plaine de
France se sont récemment rapprochés pour augmenter leurs
ressources issues de l'activité aéroportuaire. Un grand pas
été fait vers une forme d'intercommunalité fructueuse qui
permettra au canton de Dammartin en Goële de récolter une grande
brassée financière de l'aéroport de Roissy.
En créant une taxe professionnelle de zone sur les deux
districts, les présidents feront gagner à la population 80
millions de francs par an, somme qui sera investie dans les services aux
habitants (administration, transports).
Un syndicat intercommunal d'études et de programmation
(SIEP) s'est aussi constitué pour élaborer un schéma
directeur d'aménagement local sur le canton de Dammartin en Goële.
Celui-ci sera d'ailleurs appuyé par un autre syndicat
intercommunal : le SIEP Marne Nord incluant la commune de Mitry-Mory sur
laquelle s'étend une partie de la plate-forme aéroportuaire.
Le SIEP Marne Nord voisin de l'aéropôle a ses
objectifs d'aménagement local fixé sur le pôle de Marne la
Vallée. Cela explique en partie que Mitry-Mory soit si peu
concernée par le pôle de Roissy.
En effet, la ville de Mitry-Mory est amputée par la
seule présence des pistes (pas d'activités), et l'aéroport
n'apporte à cette ville que des désagréments tels que
pollution atmosphérique et gêne sonore. La commune est, compte des
nuisances phoniques sur son territoire (CDG + Le Bourget), peu favorable au
développement d'activités économiques internationales
à forte valeur ajoutée.
La zone industrielle de Mitry-Compans prévue par le
SDAU de 1976 a par conséquent été conçue pour
accueillir des activités classées dangereuses et polluantes.
Cette zone industrielle constituée d'usines chimiques et de nombreux
grands entrepôts contenant des produits dangereux n'a jamais mis en avant
la proximité de l'aéroport. La plate-forme n'a d'ailleurs aucune
relation avec cette zone industrielle hormis une entreprise (sur 200
recensées à Mitry-Compans) travaillant pour l'aéroport
dans le domaine des toboggans de secours.
La zone industrielle s'étend sur 250 ha et
représente 2500 emplois, ce qui est peu proportionnellement à la
superficie de la zone, mais aussi peu en produit fiscal provenant de la taxe
professionnelle, et cela en raison de l'importance des entrepôts. Ainsi,
le produit fiscal de la taxe professionnelle de Mitry-Mory n'est que d'un
million de francs par an (contre 180 millions pour Tremblay en France!).
La seule conséquence positive de l'aéroport sur
la commune, c'est la constitution d'un réseau routier important :
la desserte routière est le seul atout et le facteur principal de
localisation des entreprises à Mitry-Mory. La filière des
transports est ainsi sur-représentée à Mitry-Mory.
Les relations entre la plate-forme et Mitry-Mory en terme
d'emplois sont également très faibles. Sur les 50000 emplois
recensés à CDG, 288 seulement sont mitryens, ce qui est
extrêmement faible pour une commune limitrophe de l'aéroport. Sur
les 6000 actifs de la ville, 4% le sont à CDG. C'est l'effectif le plus
bas de toutes les communes environnantes.
Aucune relation n'existe entre l'ANPE de Roissy et les
demandeurs d'emplois locaux, le manque de structures de formation pour les
emplois aéroportuaires fait cruellement défaut, la desserte en
transports en commun est quasi inexistante. Même le projet Allobus (cf.
III C) ne prend pas en compte la ville de Mitry-Mory. Il existe là une
véritable dichotomie entre l'aéroport et son
arrière-pays.
Aucun projet d'aménagement de zone d'activités
n'est envisagé sur la partie mitryenne de la plate-forme
aéroportuaire.
La ZAC La Villette aux Aulnes créée en 1992 est
semblable à la ZI de Mitry-Compans avec la présence d'une seule
entreprise en relation avec l'aéroport (ADP Bus).
L'Etat a néanmoins créé une ZAD sur
près de 1500 ha de terrains mitryens, soit près de la
moitié de la superficie de la commune. Le destin semblerait lié
à celui de l'aéroport mais les pouvoirs publics n'ont émis
à propos de cette zone aucun projet d'aménagement.
Les impacts constatés autour de l'aéropôle
sont ainsi très divers. Il apparaît trois espaces
différemment concernés par celui ci : un espace
économique pauvre inintégré au pôle
économique à l'Est, un espace économique
modérément touché par l'émission du pôle
aéroportuaire mais dont la dynamique de développement est
très forte au Nord Ouest, et enfin un espace économique
très attractif au Sud contribuant à faire de
l'aéropôle un centre économique d'envergure
internationale.
Ces trois espaces correspondent aux limites
départementales sur lesquelles s'étend la plate-forme
aéroportuaire. Il apparaît ainsi clairement le défaut de
fonctionnement du pôle, dû aux frontières administratives
qui s'avèrent être aussi des frontières économiques.
Il paraît donc urgent de faire intervenir un interlocuteur et des mesures
uniques sur l'ensemble du secteur afin de permettre un développement
homogène favorable à l'extension économique du pôle
de Roissy.
En attendant, le secteur est sujet à de nombreux
projets d'aménagement ayant pour but d'améliorer la
qualité et l'attractivité du site.
C. Projets d'aménagement pour une
optimisation des capacités économiques autour de
l'aéropôle
Les différents projets mis en oeuvre, par la
région et par ADP essentiellement, ont pour but de développer les
potentialités économiques du pôle par la bonne
intégration de Roissy CDG dans son environnement, exemple
caractéristique de la recherche actuelle du développement
durable.
L'ambition affichée dans ces projets de conforter Paris
dans la position de capitale internationale implique des efforts pour
développer d'autres zones d'activités, l'accessibilité
générale de l'aéropôle ainsi que la qualité
de l'environnement et du cadre de vie qui représente désormais un
enjeu économique.
1. Le Triangle de Gonesse
Pour la Direction Régionale de l'Equipement de la
Région Ile de France (DREIF), le triangle de Gonesse est un des deux
sites, avec le secteur de Tremblay-Villepinte, destiné en
priorité, compte tenu des nuisances sonores, à l'accueil
d'entreprises françaises ou étrangères ayant besoin
d'être proche de l'aéroport, axées sur les transports, la
communication, les échanges, la logistique de produits à forte
valeur ajoutée, le marché des affaires, le commerce
extérieur...
Ce programme est complémentaire du programme de bureaux
Roissy Pôle développé sur l'aéroport.
Le Triangle de Gonesse est une vaste réserve
foncière agricole situé entre l'A1, la RN 17, et le futur
Boulevard Intercommunal du Parisis qui devrait voir se développer une
zone d'activités de prestige permettant, à l'instar de Paris Nord
II, l'accueil d'entreprises internationales à forte valeur
ajoutée dans des locaux d'activités de grande qualité
entourés d'espaces verts.
Les aménagements prévus devront en effet avoir
un caractère très paysager car le paysage est devenu un enjeu
économique, un facteur de développement pour les entreprises qui
souhaitent fonctionner dans un environnement véhiculant une image forte
autour de leur activité. Les entreprises émettent la
volonté d'accueillir leurs clients dans un cadre architectural et
paysager de qualité, facteur objectif de succès commercial
(producteurs de cosmétiques et de parfumerie par exemple).
Ce projet de zone d'activités doit donc répondre
à cette demande car la qualité paysagère des
aménagements et la mise en valeur du site constituent un instrument
désormais obligatoire pour l'accueil des sociétés high
tech et un vecteur fondamental de réussite d'un centre d'envergure
européenne.
L'aménagement d'espaces verts contribuerait
également à développer la ceinture verte autour de Roissy
CDG, l'agriculture sera d'ailleurs maintenue sur les franges de la future zone
d'activités.
Ce secteur représenterait en tout environ 425000
à 475000 m² dont 375000m² d'activités et de bureaux,
correspondant à la création de 5000 emplois et 75000m²
résidentiels (2000 habitants).
Toutefois, cette réserve foncière n'est
actuellement recouverte que par des activités agricoles et est par
conséquent totalement vierge. Les transports en commun et la voirie
locale sont inexistants. Il est ainsi envisagé un projet de gare RER
avec ligne souterraine sur la ligne tangentielle Roissy Cergy, le
développement de la voirie locale et l'aménagement d'une voie
rapide par le BIP.
Un centre plus dense et mixte autour de la gare sur la
tangentielle permettrait d'y accueillir hôtels, logements collectifs et
para-hôteliers, bureaux, commerces, centres de formation et
équipements.
L'aménagement de la zone d'activités du Triangle
de Gonesse contribuerait fortement au développement des activités
internationales autour du pôle aéroportuaire. Roissy Pôle,
la zone d'activités internationales de Paris Nord II, le PEX et le
Triangle de Gonesse constitueraient alors un vaste secteur
économiquement dynamique et attractif pour les entreprises vouées
aux échanges internationaux.
2. Agrandissement du Parc des Expositions et de Paris Nord
II
La DRE envisage effectivement l'aménagement de 300
hectares sur les communes de Tremblay en France, Villepinte et
Mitry-Mory :
la création d'une zone d'activités de 160
hectares (hors PEX) en prolongement de Paris Nord II, en synergie avec le PEX,
destinée à recevoir des entreprises et des activités de
haut niveau bénéficiant de la proximité de
l'aéroport. Elle comporterait un pôle de formation, des logements
et des équipements, notamment autour de la gare RER et en bordure du
futur parc urbain. La zone bénéficiera, comme pour Paris Nord II,
d'aménagements paysagers et environnementaux.
l'extension du Parc des Expositions (75 à 80 hectares)
intégrant l'ensemble des activités et services nécessaires
(accueil, réunion, réception, hôtellerie et restauration et
un centre industriel de rencontres) pour face à la concurrence
internationale. En raison d'une configuration actuelle proche de la saturation,
la CCI de Paris qui gère le PEX a la volonté de doubler la
surface d'exposition faisant du PEX une véritable «cité
internationale d'exposition». La surface d'exposition serait ainsi
portée à terme à 360000m² pour 700000m² HON
totaux contre 164000m² et 241000m² HON aujourd'hui. Outre l'extension
des surfaces d'exposition, le programme vise à développer les
fonctions, de plus en plus sophistiquées, d'accueil et de services aux
exposants et aux visiteurs.
Le secteur tout entier représentera à terme
550000m² de locaux d'activités et de bureaux, 180000m² de
logements et 120000m² d'équipements, de commerces et de services
correspondant à 8500 emplois et 5000 habitants supplémentaires
(Vieux pays de Tremblay).
Le secteur verra notamment la construction de deux
départements d'IUT insérés dans un aménagement
paysager, la mise en place d'une navette RER entre la gare actuelle du PEX et
une nouvelle gare desservant l'extension du Parc, l'élargissement de
l'A104, des réaménagements de la voirie locale, la
réalisation de la première phase d'aménagement du
boulevard périphérique sud de l'aéroport (voie de
contournement) et d'accès supplémentaires au PEX.
PHOTO N°43 : LA CONFIGURATION DU PARC
DES EXPOSITIONS ETANT À SATURATION, LE DOUBLEMENT DE LA SURFACE DU
BATIMENT PREVU EST EN COURS DE RÉALISATION.
Le développement attendu de la plate-forme CDG, le
doublement du PEX et l'extension de Paris Nord II, leurs effets
d'entraînement sur toute la zone nécessitent par ailleurs que soit
maîtrisée et organisée la croissance du secteur, et que
soit renforcée la qualité de l'environnement. Il s'agit notamment
d'éviter une trop forte densification des activités pour limiter
l'engorgement des infrastructures, de s'attacher à une urbanisation plus
qualitative et bien desservie et de réaliser la ceinture verte de l'Ile
de France dans cette zone.
Ces éléments qualitatifs en faveur de
l'urbanisation et de l'environnement sont donc aujourd'hui pris en compte dans
l'aménagement du secteur de Roissy car ils sont désormais
facteurs de localisation au près des entreprises.
3. Aménagement d'un cadre de vie
général attractif
Ce type d'aménagement est très important pour
l'accueil des entreprises de haute technologie.
La mise en valeur du site et la qualité des
aménagements confèrent au secteur une image forte susceptible
d'attirer les entreprises. Le centre d'envergure européenne ne sera
ainsi viable que s'il s'appuie sur une urbanisation requalifiée et
active.
En effet, le secteur accueille des populations à faible
et offre une image résidentielle assez médiocre. Il est de plus
séparé de Paris par une banlieue ouvrière
déstructurée par la désindustrialisation des
dernières décennies.
Un aménagement qualitatif du cadre de vie doit ainsi
offrir aux entreprises sur l'ensemble du secteur, des espaces et des liaisons
restructurés, des quartiers et des pôles de vie mieux
conçus dans un environnement proche ou éloigné mais
aisément accessible depuis les zones d'emplois. La diversité des
logements et la présence d'un habitat de qualité est, pour les
entreprises notamment étrangères, un facteur important dans le
choix d'une implantation.
Mais le secteur est actuellement déficitaire en ce
domaine et beaucoup de cadres, en particulier ceux d'entreprises
installées sur la plate-forme recherchent plutôt un logement dans
la région de l'Oise.
L'amélioration du cadre de vie s'effectuera
principalement par des réaménagements urbains et
l'amélioration de l'habitat par la construction de logements qui devront
contribuer à la restructuration des villes en s'intégrant dans
des projets urbains de qualité, par le soutien aux communes pour des
opérations de restructuration urbaine, par l'accélération
de la réhabilitation des logements sociaux et de la diversification des
communes telles que Tremblay en France, Goussainville, Villiers le Bel,
Sarcelles, Aulnay sous bois, Sevran...
La réhabilitation des grands ensembles d'habitat
collectif sera accompagnée d'actions visant à insérer les
populations dans le tissu économique et social local : actions en
faveur de l'emploi, la formation professionnelle, la lutte contre le
chômage, la santé, l'école et le
rééquilibrage habitat/emploi. Le développement de zones
d'activités locales permettra d'accueillir des activités
complémentaires et de rééquilibrer les taux d'emploi.
L'Etat interviendra sur les différents sites
concernés par le biais de Contrats de Développement Urbain (CDU)
négociés avec les collectivités locales sur la base d'un
projet d'aménagement qui définit les objectifs en termes
d'environnement, de logement, de développement économique, de
politique foncière et d'équipements. L'Etat s'inscrit
également dans une démarche partenariale par le biais de Contrats
de Ville et de grands projets urbains, dans des actions lourdes de
restructuration urbaine sur les quartiers en difficulté.
ADP veille de son côté à installer sur
l'aéroport une Mission d'Aménagement du pôle de Roissy qui
vise à :
proposer aux partenaires du site un environnement social de
qualité facilitant leur fonctionnement et leur vie quotidienne
orienter son action de développement local dans le
but de mieux intégrer l'aéroport dans son environnement
Dans le domaine de l'habitat, ADP a installé un
« Comité Habitat CDG » pour apporter des
réponses concrètes aux besoins d'habitat de proximité des
salariés de la plate-forme.
Par ailleurs, l'augmentation du trafic de CDG et la
création à terme de 50000 emplois nouveaux sur
l'aéropôle pose un nouveau problème de logement. A
l'horizon , la Région prévoit donc l'accueil dans tout le secteur
de plus de 100000 habitants supplémentaires. Deux sites ont
été désignés pour répondre aux besoins en
logements avenir des actifs du pôle :
Louvres-Puisieux-Villeron au nord de la plate-forme autour
d'une gare RER
Dammartin en Goële définie par le SDAURIF comme
ville trait d'union
Ces deux pôles moyens sont les plus aptes à
accueillir des milliers d'habitants supplémentaires mais aussi recevoir
des activités de services liées à l'aéroport. De
nouveaux quartiers seront ainsi aménagés autour des gares en
réalisant une urbanisation équilibrée de
qualité.
Aujourd'hui, la présence d'une université et des
établissements de formation de haut niveau sont également des
éléments fondamentaux pour inciter les entreprises à venir
s'installer qui trouveront sur le site une main d'oeuvre qualifiée. Le
pôle économique constitué autour de l'aéroport doit
être un ensemble important d'établissements d'enseignements
primaire, secondaire et supérieur.
La création de ces institutions incitera
l'implantation de sociétés de haute technologie françaises
ou étrangères et la domiciliation de leurs cadres. Un
échange permanent entre Ecoles et Entreprises, pour le
développement de la formation en alternance s'avère essentiel, en
rapport avec les orientations économiques de la zone.
Seule la qualité du cadre de vie et de l'environnement
pourra engendrer pour les entreprises des avantages en termes de
compétitivité et de productivité.
L'accroissement des activités et la qualité du
personnel employé seront d'autant plus grands que les conditions de
logement seront plus attractives notamment pour l'habitat social dont il faut
améliorer la conception et l'environnement.
L'environnement est également un facteur important dans
l'amélioration du cadre de vie des employés et des entreprises.
Comme il a été décrit précédemment, la
qualité de l'environnement est à ce jour un facteur de
développement économique car il concourt à la
qualité de l'image du site si importante pour l'implantation des
entreprises high tech. L'environnement est intimement lié à
l'économie.
ADP va largement oeuvrer en faveur de la réhabilitation
paysagère de CDG. Soucieuse de la qualité du développement
économique de l'aéropôle, ADP a entrepris la
reconquête paysagère de la plate-forme de Roissy.
Au fil du temps, l'aéroport se noyait peu à peu
dans une banlieue indifférenciée où il perdait son
identité territoriale. Il jouait de moins en moins son rôle de
porte de France vis à vis des millions d'étrangers qui y
débarquaient.
En 1993 fut donc prise la décision de revaloriser
l'image visuelle de CDG et de ses alentours, de requalifier l'image du site.
Face à la densification urbaine environnante, il est en
effet apparu nécessaire de créer une démarcation
végétale forte au sud de l'aéroport susceptible de donner
au voyageur ou à l'automobiliste arrivant l'impression de
pénétrer dans une forêt. D' où l'idée d'une
ceinture boisée de 200 mètres d'épaisseur à la
périphérie sud sur laquelle la ville de Tremblay en France
appuiera son propre aménagement paysager. Les grands axes de circulation
feront aussi l'objet d'aménagements paysagers.
Cet aménagement paysager s'effectuera dans le cadre de
la ceinture verte autour de Paris énoncé dans le SDAURIF. Les
communes du sud seront donc séparées de la plate-forme par un
aménagement paysager de qualité, symbole de la bonne
intégration de l'aéroport dans son site.
Il s'agira sur le reste du secteur d'irriguer
l'agglomération par des espaces verts et de valoriser le milieu
rural.
D'ici 2001, l'aéroport Charles de Gaulle devrait
devenir la porte verte de l'Ile de France et offrir un cadre de vie social,
professionnel et environnemental de valeur permettant au pôle
économique de renforcer son attractivité par sa
qualité.
4. Une desserte routière de meilleure qualité
et la mise en place de nouveaux moyens de transport
L'accessibilité de l'aéropôle est
déterminante notamment vers la capitale dont la liaison est le point
clé de la réussite du pôle de Roissy.
L'accessibilité doit donc être améliorée notamment
pour ceux qui y travaillent et y vivent.
Les progrès du réseau routier et des transports
en commun représente un enjeu important dans la localisation des
entreprises. Un grand nombre d'entre elles, et notamment les entreprises
internationales, considèrent l'accès à cet
équipement indispensable à leur fonctionnement. La
fiabilité du temps de trajet à toutes heures de la journée
et la qualité de l'accessibilité (variété des modes
de transport, confort d'utilisation...) sont aussi absolument
nécessaires.
L'accessibilité est aussi essentielle pour la bonne
diffusion du pôle économique à travers le territoire. Le
pôle de Roissy est voué à devenir un pôle
spécialisé du commerce international en regroupant des fonctions
qui constituent le fer de lance des activités tournées vers
l'exportation, l'importation ou la relation internationale :
activités qui nécessitent l'utilisation d'une excellente
desserte.
Toutefois, le réseau routier autour de Roissy est
extrêmement chargé, notamment aux heures de pointe de trafic et
essentiellement sur les autoroutes A1 et A3 qui desservent la capitale.
Plusieurs facteurs sont à l'origine de cette forte
difficulté d'accès à l'aéroport par
automobile :
Ø la reprise de la croissance rapide du trafic
aérien alors que ne s'atténuent pas la primauté de la
voiture individuelle et du taxi et la prédominance massive du coeur de
l'agglomération, et en particulier de Paris, pour la clientèle
aérienne
Ø l'intensification des échanges internationaux
et nationaux, pour le transport de marchandises, sur les autoroutes A1 et A3,
principaux axes de liaison entre Roissy-CDG et Paris
Ø le remplissage rapide de l'espace libre entre
l'aéroport et l'agglomération par des activités
génératrices de flux routiers importants (entrepôts, parcs
d'expositions)
Ce problème de gestion de l'accès à
l'aéroport à certaines heures fait peser un risque sur la
qualité de fonctionnement future du secteur de Roissy-CDG, compte tenu
du développement prévu par l'effet Hub et l'augmentation du
trafic engendrée par l'ouverture des terminaux CDG 2 E et F.
La voiture est le moyen de transport prédominant dans
le secteur de Roissy-CDG malgré les efforts fournis en faveur des
transports en commun. La gare routière située en plein coeur de
Roissy Pôle peut concurrencer le transport individuel. Mais les
transports par bus sont aussi tributaires de la saturation des principaux axes
de circulation. De plus, les autobus ne couvrent pas la totalité du
secteur.
Le réseau routier (national et départemental)
est assez bien éclaté autour de Roissy-CDG. Les routes nationales
N17 et N2 peuvent desservir l'aéroport mais ces itinéraires
même s'ils sont assez rapides sont très méconnus du public.
Il en est de même pour les routes départementales
D401 au nord est, D912 au sud est et D902 au sud ouest dont les
itinéraires mentionnent que très rarement la direction de
l'aéroport.
Par ailleurs, les taux d'utilisation des transports en commun
par les voyageurs aériens et par les employés de la plate-forme
sont faibles (respectivement 30% et 10%) bien que seuls ces modes garantissent
les temps d'accès à l'aéroport. Ces taux doivent donc
être augmentés par toute amélioration possible des
dessertes ferroviaires (fréquence, rapidité,
sécurité).
Le pourcentage important des passagers et des employés
utilisant la voiture individuelle ou le taxi est et restera cependant
prépondérant. La fluidité des accès routiers
à l'aéroport est donc en même temps indispensable.
De nombreux projets d'aménagement au sein de
l'aéroport et dans le secteur sont par conséquent prévus
par les responsables de l'aménagement du secteur de Roissy-CDG afin de
résoudre les difficultés d'accès à la plate-forme.
L'Etat prévoit ainsi toute une série de mesures
visant à atténuer la saturation des principaux axes de
circulation tels que la construction de l'A16, l'engagement des travaux sur le
BIP qui doit raccorder l'A1 à Roissy à l'A15 vers Sannois, les
élargissements des autoroutes A1, A3, A104, et de la RN2, le
développement d'un réseau routier local pour insérer les
développements dans l'urbanisation, l'achèvement de la
Francilienne entre Mitry-Mory et Cergy Pontoise permettant la création
d'un accès est sur l'aéroport, le prolongement de l'A104 vers
Montmorency et l'A15 , la jonction A86-A16.
En milieu urbain dense, certaines voies anciennes, supports
d'activités commerciales, d'équipements publics, lieux
traditionnels d'animation urbaine seront réaménagés, des
liaisons avec les zones d'activités locales susceptibles de recevoir des
activités complémentaires et de sous-traitance seront
développées.
Une nouvelle liaison avec Paris est tout aussi
indispensable : une autoroute souterraine à péage reliant
Paris à l'aéropôle est à l'étude.
En matière de transports en commun, de nombreuses
réalisations sont aussi attendues. La plus importante est la
tangentielle ferrée Marne la Vallée-Roissy-Cergy qui permettrait
de relier directement les trois pôles régionaux. Il y a aussi le
report progressif du terminal RER d'Aulnay sous bois à Roissy pour tous
les trains et l'augmentation de leur fréquence, le prolongement de la
ligne RER B jusqu'à Dammartin en Goële, la création d'une
ligne de transport en commun en site propre avec Montfermeil, la
création d'une liaison entre Creil et l'aéroport...
Ainsi, les autorités publics tentent de résoudre
le problème de saturation des principaux axes routiers par
l'amélioration de la desserte routière et de la qualité
des transports en commun.
L'accessibilité de l'aéroport est aussi
insuffisante pour les riverains. Effectivement, du fait des horaires
décalés qui représentent sur la plate-forme plus de 80%
des employés et de l'inexistence d'une offre de transport en commun
adaptée, les habitants des communes environnantes ne peuvent se rendre
à Roissy. L'amélioration de la desserte locale de
l'aéroport est une priorité pour l'accès à
l'emploi.
Deux mesures ont été ainsi prises pour supporter
les demandeurs les demandeurs d'emplois locaux voulant travailler à
Roissy CDG :
L'association Papa Charlie : la plate-forme
aéroportuaire emploie 50000 personnes réparties dans 500
entreprises. Ces emplois sont, pour 81% d'entre eux, réalisés
dans le cadre d'horaires décalés pour lesquels les transports en
commun ne peuvent répondre à ces attentes.
Les entreprises du site recherchent principalement des agents
résidant à proximité de l'aéroport. Pour faciliter
ce recrutement, mais surtout pour permettre aux RMIstes, chômeurs ou
jeunes diplômés des communes riveraines l'accès à
l'emploi sur CDG, ADP a créé avec l'appui de du Conseil
Général du Val d'Oise, d'Air France, de France Handling et du
GIPNEP 93 une association dénommée Papa Charlie dont le but est
de louer un véhicule usager à un chômeur accédant
à l'emploi.
Ce service s'adresse à toute personne en passe
d'être embauchée et ayant pour ce faire, la quasi obligation de
disposer d'un véhicule, car il a été remarqué que
pour les activités en horaires décalés, les entreprises de
la plate-forme ne souhaitaient généralement embaucher que des
agents disposant d'un véhicule personnel.
Compte tenu de cet élément, l'objectif est
double et permet de lutter efficacement contre le chômage et l'exclusion
tout en augmentant le taux de pénétration en matière
d'embauches dans les communes voisines de l'aéroport.
Un futur embauché peut moyennant 600 francs TTC par
mois (tarif le plus élevé de la carte orange) louer un
véhicule pour se rendre sur son nouveau lieu de travail. En fin de
location, l'utilisateur peut racheter le véhicule à sa valeur
nette comptable pour résoudre ainsi définitivement son
problème de transport.
Un système de transport collectif à la demande
24h/24h ayant les mêmes objectifs que Papa Charlie, Allobus , favorise
l'accès à l'emploi de CDG pour les travailleurs locaux.
Il s'agit de trois lignes desservant Roissy Charles de Gaulle
aux départs de Tremblay en France, Goussainville et Sarcelles, un
service de transport en commun à la carte. Des minibus sont ainsi mis
à disposition des usagers pour un titre de transport habituel (tickets,
carte orange) 24h/24h. Il suffit de téléphoner et d'indiquer
l'heure de passage désirée sur l'un des points de rendez vous
indiqués sur chacune des lignes.
Ainsi donc, sur l'initiative d'ADP, un certain nombre de
projets communs avec les partenaires des départements limitrophes, ont
pu être bâtis afin d'améliorer les retombées
économiques et sociales de l'aéroport sur son environnement.
CARTE N°14 : TROIS LIGNES DESSERVENT UN
LARGE SECTEUR AU SUD ET À L'OUEST DE L'AEROPORT
24H/24H.
ON CONSTATE TOUTEFOIS DE NOUVEAU LA MISE À
L'ECART DES COMMUNES À L'EST DE ROISSY .
Cette disposition favorise également les
retombées locales de CDG en matière d'emploi. Il s'agit bien
là, grâce au développement généré par
la plate-forme aéroportuaire, d'entraîner avec elle tout un
territoire en vue d'une polarisation économique ou plutôt d'une
forte émission à travers le territoire.
|