UN RENOUVEAU DE LA PARTICIPATION ASSOCIATIVE ? L'engagement et le militantisme au sein du comité Attac Isèrepar Eric Farges Université Pierre Mendès France - IEP Grenoble - 2002 |
Document 2: Structures générationnelles comparéesTableau 3 : Structures générationnelles comparées avec la population nationale dans son ensemble
1 : Afin de pouvoir différencier la catégorie 20/25 (qui mélange les - de 25 ans (a) et les - de 20 ans (b) ) nous avons utiliser deux sources distinctes pour recouper les deux tranches d'âge : -a : Insee, La France et des régions, édition 1997, Insee publication, 1998. -b : Insee, Données sociales 1999, Insee statistique publique, 1999. Le reste des données provient exclusivement de l'édition 99 des « Données sociales ». Nous avons soustrait de ces données les informations relatives aux - de 20 ans. La population nationale en question s'entend donc comme étant exclusivement comprise entre 20 et 60 ans et +. Tableau 4 : Structures générationnelles comparées avec la population active nationale
1 : Nous avons soustrait de notre échantillon les plus de 60 ans afin d'avoir des données plus cohérentes avec celles de l'Insee (Cf., note 2). Nous avons donc recalculer les fréquences en conséquence. 2 : Insee Résultats n° 662/663, Série Emploi -Revenus n°153/154 Juillet 1999, Enquête sur l'emploi de janvier 1999 ( Résultats détaillés ), p. 57. Dans cette nomenclature des âges de la population active, l'Insee inclut les + de 60 ans. Cependant, cette catégorie étant faiblement représentée (2,3%), nous l'avons exclue afin d'obtenir un système de variables plus cohérent. Les calculs de proportionnalités ont été effectués en conséquence. Source : Marty (Thomas), Sociologie de l'association Attac Toulouse : Des positions sociales aux prises de position cognitives. Etude sociologique par questionnaire et observation directe, mémoire pour le diplôme de l'IEP de Toulouse, Conte (Claire) sous la responsabilité de, 1999/2000, p. 53. L'approche sociographique a été mise à profit afin de tracer les grandes lignes des déterminants sociaux qui qualifient les militants. Elle a mis en évidence que l'engagement politique répond à certaines logiques sociales structurelles. D'autre part, l'étude des structures générationnelles a permis de comprendre les raisons d'une homogénéité entre militants, au sein du comité Attac Isère, et la coupure avec le groupe « campus ». Toutefois, selon Eric Agrikoliansky, une telle approche ne permet pas d'expliquer les raisons de cet engagement401(*). Elle ne parle en rien des logiques qui permettent de comprendre que les investissements militants aient lieu dans telle organisation plutôt que dans telle autre. Elle ne dévoile pas non plus les facteurs qui expliqueraient que parmi les individus partageant des caractéristiques communes, certains s'engagent alors que d'autres restent inactifs. La principale limite du paradigme holiste serait la négation de l'individu dont il prétend expliquer le comportement. Le principe individualiste semble donc nécessaire. La compréhension des comportements collectifs passe nécessairement par la prise en compte de l'engagement individuel. L'individualisme méthodologique402(*), qui consiste à réfuter l'autonomie des organisations, n'équivaut pas, selon François Chazel, à un réductionnisme psychologique403(*). Dès lors, il n'est plus incompatible avec les approches structurelles et holistes. Afin de ne pas se limiter aux causes et de pouvoir rendre intelligible les raisons du militantisme, il est nécessaire d'en comprendre les ressorts individuels. Pour cela, le discours des militants peut servir de point de départ. Martine Barthélémy remarque que les mots utilisés par les militants sont des « représentations symboliques » qui ont un impact sur l'engagement404(*). Toutefois, il faudra dépasser cette présentation de soi pour tenter d'y voir ce qu'elle recouvre. * 401 Agrikoliansky (Eric), op.cit. * 402 L'individualisme méthodologique, selon Wipper, consiste à « attribuer la primauté analytique aux faits sociaux, et la primauté théorique aux individus en tant qu'il prennent des initiatives ». Wippler, « The structural-individualistic approach in dutch sociology : toward an exploratory social science », The Netherlands, Journal of sociology, n°14, 1978, pp. 135-155. Cité dans « A quoi sert l'individualisme méthodologique ». Chazel (François), Action collective et mouvements sociaux * 403 Chazel (François), « A quoi sert l'individualisme méthodologique en sociologie ? », Action collective et mouvements sociaux. * 404 Barthélémy (Martine), op.cit, p. 213. |
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