CHAPITRE I
ENONCÉ DU PROBLÈME ET POSITION DE L'OBJET
DE L'ÉTUDE
Ce chapitre précisera le problème à la
base de cette étude et aussi la position de l'objet d'étude. Il
prend donc en compte, la problématique de la recherche, les
hypothèses, les objectifs de la recherche en autres.
1- Construction de la Problématique de la
recherche
Les travaux de recherche disponible sur le modèle
d'insertion actuelle des émigrants haïtiens sur le marché du
travail chilien, font reposer celui-ci sur des problèmes d'ordre
culturel et sur la ségrégation spatiale. En d'autres termes, sur
l'origine raciale, la non-maitrise de l'espagnol, la non convalidation des
études antérieures à l'émigration et sur le fait de
résider dans des villes, des communes peu développées
où sont nombreux les travaux basics. Le propre de ces travaux est de
montrer que l'insertion au plus bas niveau de la hiérarchie
socioprofessionnelle de l'émigrant haïtien est la
conséquence de sa propre condition dans le système.
Appréciation importante puisqu'elle nous permet de faire une idée
sur le fonctionnement et la configuration sociale du chili. Démarche
cependant simpliste qui néglige d'appréhender le modèle
d'insertion actuelle comme le résultat interactif de l'émigrant
haïtien d'avec le marché du travail. C'est-à-dire,
action-réaction comme déterminant de continuité ou de
rupture du modèle d'insertion actuelle. Autrement dit,
action-réaction comme déterminant de mobilité. D'où
l'intérêt d'explorer cette réalité partant d'une
particularité, l'obtention du diplôme de fin d'étude
secondaire dans le système éducatif chilien d'une
catégorie d'haïtiens résidant de la commune «
Estación Central ». Diplôme qui témoigne de la
volonté de cette catégorie à se déplacer sur le
marché du travail tel qu'a priori le soutient la société
chilienne à travers la facilitation de retour à l'école
accordé aux émigrants haïtiens. D'où
également, une compréhension de la présence graduelle de
ces derniers dans la PSU, examen qui donne droit à s'inscrire dans les
Universités chiliennes et qui aide à comprendre que les
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émigrants haïtiens cherchent la mobilité
dans le système du travail. C'est ainsi, qu'il faut comprendre qu'en
2017 ces émigrants étaient 11,9% à rendre la PSU, 12% en
2018 et 47% en 202014. Et dans le fonctionnement du système
éducatif chilien, au contraire d'avec le nôtre, le diplôme
d'étude secondaire s'obtient sans la PSU. Par conséquent la PSU
est une décision volontaire de ceux qui visent des études
Universitaire. Cette considération du nombre d'Haïtien dans la
PSU15 nous aide seulement à réparer le défaut
de données quantitatives de la présence haïtienne dans les
écoles chiliennes. Revenons. Ces émigrants par l'acte de retour
à l'école contournent le problème de la langue, de la
convalidation des études qu'ils n'ont d'ailleurs point besoin de faire
et quant à la ségrégation sociale spatiale, la recherche
de l'emploi peu se faire dans d'autres villes et communes et de plus,
basé sur la capacité productive dont l'obtention d'un
diplôme en est un signal clé, le marché du travail devrait
avoir autre raison de maintenance du statut quo du modèle. Puisque, par
implication ils ont par le même acte répondre aux exigences de
celui-ci. Pourtant, ils réalisent ou sont toujours embauchés pour
des travaux basics. Partant de cette considération le modèle
d'insertion actuel pose un sérieux problème sociologique qui
interpelle notre curiosité. Car le maintien de ce modèle apparait
comme une anomalie qu'il faut traiter à partir d'une démarche
explicative portant sur l'interaction de ces émigrants avec le
marché du travail. Mieux dire, traitant des émigrants
haïtiens et patrons chiliens sur le marché du travail. D'où
la formulation de nos questions de recherches, nos hypothèses et nos
objectifs de recherches :
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