II- DELIMITATION DU CHAMP DE LA RECHERCHE
Tout travail scientifique doit obéir à une
certaine délimitation au risque de créer un manque de
connaissance approfondie sur la question. Ainsi, de peur de tomber dans un
imbroglio sans détour, ce travail ne dérogera pas à la
règle et s'inscrit dans la logique de la délimitation tant
spatiale que temporelle.
1- Délimitation spatiale
La question des réfugiés est une question qui
touche le Tchad dans sa plus grande partie, notamment à l'Est avec les
réfugiés du Soudan, dans la région du Lac, puis plusieurs
camps au Sud parmi lesquels les camps de Goré qui font l'objet de notre
étude. Ainsi, le cadre spatial de l'étude consiste à
présenter l'espace géographique dans lequel va être
menée l'étude. Comme nous l'avons précédemment
énoncé, nous situerons Goré géographiquement et
historiquement par rapport au Tchad.
Le canton de Goré est situé à une dizaine
de kilomètres de la frontière. Par sa situation
géographique, il sert de refuge aux milliers de centrafricains qui sont
en quête d'abri suite aux violences perpétrées en RCA.
Appelé jadis poste de Goré, la ville de Goré fut
créée en 1909 par le capitaine Mercier. En 1992, elle devient la
circonscription de la Pendé dépendant de l'Oubangui et un canton
en 1926. Par arrêté du 30 avril 1950, Goré est devenu Poste
de Contrôle Administratif (PCA). Par décret n°132 du 12 Aout
1964, elle est transformée en sous-préfecture, puis le 23 Octobre
1997, Goré est érigée en commune et devient fonctionnel
en
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Février 1999. Enfin, avec le nouveau découpage
lié à la politique de décentralisation, la commune de
Goré est devenue chef-lieu du département de la Nya Pendé
par décret n°419/PR/PM/MAT/02 du 17 Octobre 2002. Ce
département compte 4 sous-préfectures à savoir : Donia,
Bekan, Yamodo et Goré rural.
Goré abrite plus de 42.000 réfugiés
centrafricains chassés par les violents combats qui ont
débuté depuis 2003. Ces réfugiés sont
installés dans les camps d'Amboko, de Gondjé, de Dosseye et de
Doholo, ils vivent grâce aux nombreuses ONG humanitaires qui les
assistent dans le cadre de leur prise en charge. Cependant leur présence
influence considérablement l'environnement socioéconomique et a
des répercussions sur le développement économique de la
localité. La commune de Goré est limitée au Nord par le
Département de la Pendé, au Sud par la RCA, à l'Est par le
Mandoul et à l'Ouest par les Monts de Lam. La majorité de la
population de Goré est chrétienne ou animiste. On note
également la présence des musulmans (commerçants et
éleveurs) dans cette circonscription. La ville de Goré est
animée par des échanges commerciaux internes, facilités
par un réseau dense des marchés hebdomadaires et quotidiens mis
en place par les autorités traditionnelles et administratives locales.
Au niveau national, ces échanges sont développés avec les
marchés de Moundou, Doba, Bébedja, Bodo, ainsi que dans les pays
voisins notamment M'baimboum au Cameroun et Betoko en RCA. Les principales
voies de communication sont le tronçon qui relie la ville de Goré
à Moundou construit à base de latérite sur une distance de
112km, qui continue jusqu'en RCA. Depuis plus d'une décennie par sa
situation géographique, cette localité a servi de refuge à
des milliers des réfugiés centrafricains qui ont fuis les
violents combats répétitifs du Nord de la RCA.
2- Délimitation temporelle
Notre étude couvre la période allant de 2013
à 2018. En effet, l'année 2013 est le point de départ du
véritable enlisement de la crise centrafricaine. Allant de coups d'Etat
en coups d'Etat, engendrant des crises économiques et crises
humanitaires. Occasionnant l'instabilité chronique de la RCA, cette
situation conduit à l'émergence d'une multitude de groupes
armés rebelles. Et depuis 2013, une nouvelle crise politique a surgi,
prenant rapidement des dimensions ethniques et religieuses dont les civils sont
les premières victimes. Cette prise à partie de la population
civile pousse les habitants à fuir les exactions et les
représailles pour se réfugier au Tchad précisément
au Sud. Alors depuis 2013 jusqu'à 2018 période couvrant notre
étude, il y'a eu plus de 42.000 réfugiés qui sont
arrivés à Goré. C'est cette affluence qui oblige
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les ONG internationales à se ruer dans ces camps afin
de secourir les réfugiés d'où l'étude de leur
action qui fait l'objet de ce travail.
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