WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'action des ong internationales dans les camps de refugies de Gore au Tchad


par Auriol DJEKODOUM NADJI
Institut des relations internationales du Cameroun/Université de Padoue - Master II en Relations Internationales Option« Coopération Internationale et Action Humanitaire  2019
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Paragraphe I: Les insuffisances sur le plan législatif, institutionnel et fonctionnel

La présentation de l'insuffisance des instruments de gestion des réfugiés précèdera (A) celle de la faiblesse des structures étatiques de coordination (B).

A- Insuffisances législatives et stratégiques

En dépit de sa volonté politique manifestée par la ratification de la totalité des conventions internationales relatives à la question des réfugiés, le Tchad n'a toujours pas encore incorporé les principes issus des ces instruments internationaux et régionaux dans sa législature nationale. Ainsi, il n'existe pas de textes juridiques régissant spécifiquement le fonctionnement des organisations non-gouvernementales, la question des migrations des populations et de l'aide humanitaire au Tchad. A ce jour, les Organisations Non-Gouvernementales et les acteurs humanitaires au Tchad en général, évoluent dans un cadre

97

législatif inadapté ou du moins peu étoffé. En septembre 2013, un projet de loi devant régir la question des réfugiés avait été élaboré et devait ensuite être soumis à l'Assemblée Nationale pour adoption. Mais ce projet est resté sans suite jusqu'à ce jour. Alors qu'au regard des enjeux que représente la question des réfugiés et l'action des organisations humanitaires au Tchad, une telle loi devient plus que nécessaires pour rationnaliser et optimiser ce secteur. Ce qui a amené Mme Aminata Gueye, représentante résidente du HCR au Tchad à tirer la sonnette d'alarme en déclarant que «l'adoption d'une loi nationale sur l'asile devient une nécessité impérieuse en ce sens qu'elle permettra de fournir un cadre légal national de protection des réfugiés et des demandeurs d'asile». Elle avait à cet effet, exhorté l'Etat, les responsables politiques, les dirigeants locaux, la société civile et les médias tchadiens à «contribuer à créer un climat de tolérance permettant de le gérer de manière appropriée le processus, afin de rendre concret cette volonté politique de légiférer en la matière.

Pour ce qui concerne le cadre de fonctionnement des institutions internationales en général et des organisations humanitaires en particulier, l'expérience de terrain montre que depuis plus d'une décennie, le Tchad entretient avec elles d'excellentes relations de coopération tant sur plan de leurs investissements, dans l'assistance humanitaire que dans l'aide au développement. Mais il n'en demeure pas moins que l'existence d'un cadre juridique spécifique permettrait de mieux canaliser ces investissements tous azimutes pour faire en sorte qu'ils soient mieux alignés à la stratégie nationale de développement. Il est vrai que le fonctionnement des organisations humanitaires, surtout des ONG est soumis aux principes d'indépendance et de neutralité. Mais étant donné qu'elles opèrent sur le territoire tchadien, définir un cadre de base pour harmoniser les opérations en la matière ne saurait être contraire à ces principes. A l'image du seul texte juridique national relatif à la question des réfugiés, notamment le Décret n°839/PR/PM/MAT/2011 du 02 août 2011112 portant création de la Commission Nationale d'Accueil, de Réinsertion des Réfugiés et des Rapatriés (CNARR) qui, en plus d'avoir institué ladite commission, a eu le mérite de clarifier ses compétences et son fonctionnement, d'autres lois en la matière permettraient de rendre beaucoup plus fluide le secteur des Organisations Non-Gouvernementales et de l'aide humanitaire au Tchad. Au terme de ce décret, la Commission Nationale d'Accueil, de Réinsertion des Réfugiés et des Rapatriés est rattachée au Ministère de l'Administration du Territoire. Quant à l'instrument d'encadrement stratégique, il s'agit en réalité d'un instrument non juridique ayant pour objet, la

112Décret n°839/PR/PM/MAT/2011 du 02 août 2011 portant création de la Commission Nationale d'Accueil, de Réinsertion des Réfugiés et des Rapatriés (CNARR)

98

planification stratégique de la gestion des réfugiés et de l'aide humanitaire en rapport avec le plan national de développement. Le Tchad dispose certes d'une base de données relative à la question des réfugiés issue des résultats du Deuxième Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH2, 2009) et des différents rapports du Haut Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés. Mais cette base de données statistique n'a pas été suivie d'un plan d'action stratégique de gestion des réfugiés. Alors qu'un tel plan aurait pu permettre d'aborder par exemple la question de l'intégration des dimensions socio-économique et environnementale dans la gestion des réfugiés, laquelle constitue d'ailleurs le gage de l'efficacité de l'action humanitaire. Même s'il est vrai que des textes juridiques peuvent prescrire la nécessité de prise en compte de telles dimensions, les instruments d'orientation stratégique et le plan national de développement sont mieux indiqués pour servir de base d'orientation et de définition des programmes humanitaires intégrant réellement les réalités socioculturelles des réfugiés et des populations hôtes et les préoccupations socio-économiques et environnementales du pays du Tchad. A ces insuffisances liées au cadre juridique et stratégique, il faut ajouter celles relatives à la faiblesse, ou même l'inexistence de structures étatiques et la faiblesse de coordination entre les services de l'Etat et les organisations humanitaires.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein