B- Les plans de réponse
Dans le même élan du partenariat entre l'Etat et
les autres acteurs humanitaires, le plan de réponse s'inscrit dans le
cadre de la mise en oeuvre du Cadre d'Action Global pour les
Réfugiés (CRRF)88. Le Plan de Réponse pour les
Réfugiés est axé sur le renforcement des liens entre les
autorités tchadiennes, les acteurs humanitaires et de
développement afin d'améliorer
88L'assemblée générale des
Nations unies, Déclaration de New York pour les
réfugiés et les migrants, résolution adoptée par
l'Assemblée générale le 19 septembre 2016,
A/RES/71/1, 3 octobre 2016. Le Cadre d'action global pour les
réfugiés (« Comprehensive Refugee Response Framework »,
ou « CRRF » en anglais), l'une des deux annexes de la
Déclaration de New York pour les réfugiés et migrants,
trace les contours d'une réponse globale aux mouvements de
réfugiés à grande échelle, en s'appuyant sur une
démarche collective impliquant un éventail d'acteurs et
d'approches. Son objectif est « d'alléger les pressions
exercées sur les pays d'accueil concernés, d'accroître
l'autonomie des réfugiés, d'élargir l'accès
à des solutions faisant appel à des pays tiers et d'aider
à créer dans les pays d'origine les conditions nécessaires
au retour des réfugiés dans la sécurité et la
dignité
63
l'environnement de protection des réfugiés et
soutenir tant les réfugiés que les communautés
hôtes. Cela sous-entend un plaidoyer conjoint à l'endroit du
Gouvernement pour l'adoption d'une loi nationale d'asile garantissant les
droits socio-économiques des réfugiés au Tchad. Ceci entre
dans la logique des recommandations du forum national sur l'inclusion durable
et socio-économique des réfugiés de 201789. Par
ailleurs, des initiatives ciblées visant à renforcer
l'autosuffisance et la résilience seront essentielles dans les zones
d'accueil de réfugiés, ciblant à la fois et les
réfugiés et les communautés hôtes. Les partenaires
tels que la Banque mondiale et l'Union européenne seront
étroitement associés à la réponse aux
réfugiés dans la logique de leurs programmes respectifs pour les
zones d'accueil de réfugiés. L'inclusion des
réfugiés dans les programmes locaux et nationaux sont
prioritaires dans le cadre de la mise en oeuvre du CRRF afin que les
réfugiés bénéficient des services sociaux
existants. Ceci entre dans la logique des engagements pris par le Gouvernement
dans sa Lettre de Politique de Développement (annexée à la
demande de financement du Tchad adressée au Groupe de la Banque
Mondiale) ainsi que des recommandations issues du Forum sur l'inclusion
socio-économique durable des réfugiés organisés en
juillet 2017. Pour ce qui est du plan de réponse 2019-2020, il est
prévu :l'augmentation et le renforcement de la participation des acteurs
du développement du secteur privé et d'autres partenaires non
traditionnels à la réponse aux problèmes des
réfugiés :
1- L'engagement et l'accord des acteurs humanitaires et de
développement sur un ensemble de priorités communes visant
à renforcer le développement et le bien-être de la
communauté dans les zones d'accueil des réfugiés et
à améliorer la prestation de services aux réfugiés
et aux communautés d'accueil ;
2- La promotion de l'autonomie des réfugiés
dans le cadre d'une approche basée sur le développement
communautaire.
3- D'évaluer la situation et la capacité du
Gouvernement et des autres parties prenantes à fournir des services dans
les zones d'accueil afin de déterminer les besoins à couvrir ;
89Le ministère de l'administration du
territoire et de la gouvernance locale avec l'appui du HCR a organisé un
forum national sur l'intégration socio-économique et durable des
réfugiés au Tchad du 25 au 27 juillet 2017.Ce forum porte sur
l'échange des principaux acteurs sur des mesures qui pourraient
faciliter l'inclusion et réunit tous les représentants des
agences du système des Nations Unies et partenaires, refugiés,
les bailleurs et le gouvernement tchadien
4-
64
D'adopter, de manière consensuelle, une feuille de
route indiquant les actions à entreprendre et les responsabilités
clairement définies de chaque acteur afin d'atteindre un niveau optimal
de services dans les zones d'accueil ;
5- De mettre en place un mécanisme de suivi de la mise
en oeuvre des activités prévues dans le plan d'action CRRF avec
la participation des parties prenantes ;
6- De faire un suivi régulier de la mise en oeuvre des
actions convenues de manière consensuelle afin d'adapter la feuille de
route aux progrès accomplis.
Grace à ces stratégies, les ONG internationales
et leurs partenaires mènent leurs activités tout en respectant
leur cahier de charge. De ce fait, il est important de voir quelles sont
effectivement les réalisations des ONG dans les camps de Goré.
SECTION II : L'EFFECTIVITE DES ONG INTERNATIONALES DANS
LES CAMPS DE REFUGIES DE GORE
L'effectivité des ONG consiste à constater
toutes les réalisations des ONG dans les camps. Ces réalisations
vont des secteurs prioritaires aux besoins secondaires.
Paragraphe I : Les réalisations dans les secteurs
prioritaires A- La satisfaction des besoins vitaux
1- Éducation
Après une longue période de grève au
Tchad, les cours ont repris sur l'ensemble du Territoire. Dans les camps de
Goré, les réfugiés n'ont pas été
touchés par la grève, car les écoles situées dans
les camps ont continué à fonctionner. Au niveau national, des
mesures importantes ont été prises pour intégrer les
réfugiés dans le système éducatif national. Ainsi,
75 écoles primaires et 21 écoles secondaires situées dans
des camps de réfugiés ont été officialisées
par le ministère de l'Éducation. Dans le Sud, des milliers de
réfugiés nouvellement arrivés de République
centrafricaine ont été et continuent d'être
intégrés dans des écoles locales et des camps. Pour ce qui
est des chiffres, avec le concours des ONG comme ACRA, le Secours Islamique
France (SIF) et RET International. 16.712 enfants réfugiés sont
scolarisés. Il y'a eu 24 TLS et 3 salles de classes construites. 6880
élèves du primaire ont bénéficié des cours
d'été.
2- Eau, hygiène et assainissement
Le système d'approvisionnement en eau potable dans les
camps de réfugiés de Goré se fait avec du nouveau
matériel grâce à l'aide apportée par ADES, du SIF,
de la FICR,
65
d'OXFAM et de l'International Developpement Organisation (IDO)
et aussi avec les efforts fournis par le HCR et ses partenaires. Actuellement,
le taux d'approvisionnement est de 47 litres par personnes par jour. La
couverture des latrines familiales est de 71% à 58. Quant aux
réalisations, 977 latrines communautaires construites. 45 forages
réalisés et 22 autres réhabilités. 45 kits
d'assainissement fournis.
3- Moyens de subsistance
Selon le rapport d'évaluation de BEDRAT mené au
début de 2018, la production de sorgho (récolte) est
passée de 500 kg /ha à 900 kg /ha à Goré. 5019
personnes ont reçu une assistance en activités de subsistance.
Les réfugiés ont bénéficié des formations
professionnelles, l'on compte un total de 466 bénéficiaires.
Quant aux plants mis en terre ils sont au nombre 600 et 1199 hectares de terres
agricoles négociées pour les nouveaux réfugiés. Ce
secteur est géré par l'ADES et de CARE.
4- Protection
La protection est l'un des points cruciaux dans les camps de
réfugiés de Goré, car ils sont exposés aux
pillages, vols, agressions et des exactions de toute nature. Dans le souci de
leur garantir un certain standard de confort sécuritaire, les ONG
internationales, à savoir l'Association de la Coopération Rurale
en Afrique et en Amérique latine (ACRA), l'Agence de
Développement Economique et Social (ADES), la Fédération
Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du
Croissant-Rouge (FICR)s'activent dans le domaine avec la collaboration de
l'OIM. Ainsi, pour mieux assurer cette protection il a été
effectué un enregistrement. 22010 réfugiés ont
été enregistrés et 513 cas de violence sexuelle
assistés. 728 incidents de protection enregistrés. 410
assistances juridiques offertes. 1668 enfants à risque, 19260 actes de
naissance délivrés aux enfants. 2600 enfants
bénéficiaires de la cantine scolaire. Et enfin 48 dossiers BID
conduits.
5- Santé et nutrition
La prévalence de malnutrition aigüe est
globalement en dessous du seuil d'alerte de 10% aussi dans les camps de
Goré (6,8%) mais cette tendance est baissière. Cette diminution
s'explique par les efforts multisectoriels des différents intervenants
dans les camps. Cependant ces efforts doivent être maintenus dans les
camps avec une prévalence acceptable. La
66
prévalence de malnutrition chronique globale,
malgré le fait qu'elle diminue, reste critique dans la
quasi-totalité des camps (la prévalence étant partout
supérieure à 40%). La prévalence globale de
l'anémie chez les enfants de 6 à 59 mois est élevée
(65%) et interpelle sur la poursuite des activités de diversification
alimentaire et de fortification. Les ONG comme l'ADES, CARE International, The
Johns Hopkins University (Jhpiego), Mentor Initiative (MI), Médecin Sans
Frontière France (MSF-F) conscients de la situation, ont construit 1
centre de santé et en ont réhabilité 3. Puis 9027 enfants
pris en charge dans les programmes de soins et prévention de la
malnutrition.
6- Sécurité alimentaire
La dégradation de la situation de
sécurité alimentaire des ménages réfugiés,
est liée au mauvais déroulement de la campagne agricole. La
situation de la sécurité alimentaire des réfugiés
s'est beaucoup détériorée. Les discussions avec les
réfugiés, la réduction des quantités de la ration a
entrainé une diminution de la fréquence des repas. Ainsi, pour
améliorer cette situation, les ONG à l'instar de l'ADES, et de
Cooperative for American Remittance to Europe (CARE International) en
collaboration avec le PAM et le FAO ont porté assistance à 10550
ménages sur les 42010 que comptent les camps de Goré.
7- Abris
Les ménages vulnérables ont
bénéficié chacune de 350 dollars américains pour la
construction de leurs abris. Au delà de cette somme, 5464 abris
d'urgence ont été construits avant que 1339 abris ne viennent
compléter. Ensuite 116941 articles ménagers essentiels ne
puissent être distribués par ADES, la Fédération
Luthérienne Mondiale (FLM), la FICR, l'Oxford, Committee for Famine
Relief (OXFAM).
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