Pour atteindre un objectif, il faut utiliser une logique
précise. Il s'agit ici de présenter essentiellement la pertinence
et les faiblesses de la technique de recherche utilisée.
a-Pertinence de l'étude cas
La méthode de recherche peut être définie
comme « la procédure logique d'une science, c'est-à-dire
l'ensemble des pratiques particulières qu'elle met en oeuvre pour que le
cheminement de ses démonstrations soit clair, évident et
irréfutable » (Aktouf, 1987). L'étude de cas est ainsi
une enquête empirique qui étudie un phénomène
contemporain dans son contexte de vie réelle, ou les limites entre le
phénomène et le contexte ne sont pas nettement évidentes,
et dans laquelle les sources d'information multiples sont utilisées
(Yin,
57
1994). Toutefois l'étude de cas est une méthode
de recherche ; une méthode largement répandue et utilisée
en sciences sociale et en gestion.
Nous constatons que l'étude de cas s'intéresse
à l'analyse, d'une décision, d'un plan d'action : tels sont les
trois aspects dont nous avons besoin pour intervenir face au problème de
la distribution informelle des médicaments. La méthode de
l'étude de cas permet « une analyse spatiale et temporelle d'un
phénomène complexe par la condition, les évènements
les acteurs et les implications » (Wacheux, 1996) cité par
Socpa, 2011).
L'objectif d'une telle méthode se résume
généralement d'aborder des champs nouveaux, complexes où
des développements théoriques sont faibles, d'analyser un
processus et d'émettre des propositions sur le comment, de mettre en
évidence des causalités récursives de la recherche.
L'objet de l'étude peut être également de fournir une
description, de tester une théorie ou de générer une
théorie.
Une autre participation de définition importante de
l'étude de cas peut être présenter : il s'agit d'une «
description obtenue directement d'une situation managériale à
partir d'interviews, d'archives, d'observations naturelle et autres sources
d'informations construites pour rendre compte du contexte et des contraintes
temporelles dans lesquelles le comportement managérial se déroule
» (Bonoma, 1985). Le cas choisi facilite l'étude et la
compréhension du phénomène étudier. Les cas
sélectionnés permettent des observations, des découvertes
et le suivi à la trace des processus particuliers en étant un
accessoire. Il s'agit-là d'une occasion, un moyen susceptible d'enrichir
l'univers des connaissances.
Ces vertus de l'étude de cas nous permettrons
d'identifier les mécanismes et les moyens utilisés par la
distribution informelle pour faciliter l'adoption de la distribution informelle
des médicaments et les produits issus de ce circuit.
b-Méthode de l'étude de cas : une
technique loin d'être parfaite
Il est à mettre au passif de cette techniques un
certain nombre d'aspects. Nous allons juste aborder les reproches les plus en
vues. Il s'agit du manque d'objectivité et de rigueur, une difficile
généralisation des résultats, une longueur de recueil des
données, une lourdeur des documentations qui en résultent.
A propos du reproche de manque de rigueur et
d'objectivité, on remarque que toute « pensée emporte avec
elle le mensonge ». Il existe des possibilités de biais ou
d'erreurs dans toute étude ou toute expérimentation.
58
« Les critiques sur le manque de rigueur et
l'impossibilité de généraliser sont acceptable. Mais la
rigueur est plus le fait du chercheur que de la méthode et la
généralisation statistique n'est pas l'objectif à
atteindre » (Yin et Wacheux, 1996). On peut également remarquer que
les études de cas sont généralisables aux propositions
théoriques, et non aux populations.
Concernant la longueur du recueil de données qui
mène fréquemment à la construction d'une théorie,
qui en cherchant à capturer la complexité du
phénomène étudier perd ainsi toute perspectives globales
conduisant à une lourdeur des documents qui en résultent. Il faut
savoir qu'il existe plusieurs moyens de réaliser une étude de cas
donc les unes peuvent réduire considérablement cette lourdeur des
documents.
Certains auteurs trouvent que la méthode
d'étude de cas non seulement ne conduit pas à la
généralisation, mais aussi ne privilégie pas le
développement des lois universelles. Elle s'intéresse plus aux
spécificités des phénomènes ce qui est
scientifiquement acceptable. Ainsi son essence est de mettre en doute
l'existence d'une méthode, d'une théorie, d'un discourt ou d'une
tradition pouvant se réclamer d'un droit universel de
vérité ou celle d'une forme privilégiée de
connaissance autoritaire (Richarson, 1994).
Vu tout ce qui précèdent, nous pouvons dire sans
risque de nous tromper que la triangulation de récolte des
données, et autres qualités à son actif font de
l'étude de cas une méthode aux limites largement
réduites.