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Effets comparés des doses de costus afer et de fertilisant conventionnel en riziculture de bas-fond: adoption d'une agriculture régénératrice sur sol tourbeux


par Ladji Kanaté
Université Félix Houphouët Boigny de Cocody - Master 2022
  

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CONCLUSION PARTIELLE

Les données obtenues dans cette étude ont été possible grâce à l'usage d'un nombre important de matériels. Certains matériels ont été utilisés sur le terrain et d'autres au laboratoire. L'extrait aqueux qui a été utilisé comme biofertilisant est un matériel innovant et facile d'accès.

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CHAPITRE IV : METHODES

Tous travaux de recherche nécessitent l'adoption d'une méthodologie. Ce chapitre abordera donc les différentes méthodes utilisées dans le cadre de notre travail.

IV.1 PREPARATION DU BIOFERTILISANT

IV.1.1 Collecte du costus afer

La matière fraiche de Costus non encore mature (sans fleur) a fait l'objet d'échantillonnage au sécateur. Ces échantillons étaient constitués de feuilles et de tiges. Les tiges entières ont été sectionnées à la base et conditionnées dans un sac en plastique et mises à l'abri du soleil. Elles ont par la suite été lavées à l'eau de robinet pour les débarrasser des poussières et autres éléments potentiellement contaminants. La biomasse a été utilisée directement pour la réalisation de l'extrait aqueux.

IV.1.2 Extraction aqueuse

La technique a consisté à broyer le Costus récolté, dans un mortier, jusqu'à l'obtention du broyat. Au total deux (02) kilogrammes de broyat ont été dilué dans un (01) litre d'eau de robinet ; la solution aqueuse obtenue a été agitée manuellement en malaxant les résidus solides dans l'eau. A l'aide d'un tissu propre, la solution a été filtrée en essorant les résidus dans le tissu servant de filtre. Cette manipulation a été répétée jusqu'à l'obtention d'un filtrat limpide, soit quatorze (14) dilutions. Un échantillon de 500 cc de chacune des quatorze dilutions a été prélevé ; puis le tout a été mélangé dans un grand bidon pour former un échantillon composite. Plusieurs échantillons composites ont été constitués et laissés en fermentation durant quatre mois.

IV.1.3 Conditionnement

L'échantillon composite de l'extrait aqueux de Costus afer Ker Gawl a été conditionné à différents volumes : 250 cc ; 500 cc ; 750 cc et 1000 cc pour une application sur une superficie de 15 m2. Deux conditionnements de 1000 cc ont été réalisés pour deux méthodes d'application.

IV.2 DOSE D'ENGRAIS

Les doses d'engrais NPK et d'urée ont été faites selon la pratique conventionnelle en riziculture. Soit, 150 kg/ha pour le N-P-K et 80 kg/ha pour l'urée.

IV.3 MISE EN PLACE DE L'ESSAI

IV.3.1 Mise en culture

La semence (La variété de riz VA6) a été séchée pendant 24 heures pour lever la dormance avant d'être trempée dans l'eau avec l'emballage durant 24 heures à nouveau. C'est à la suite que la semence a été essorée et séchée sous abri durant 24 heures pour aboutir à une pré germination de la semence.

Cette semence a été légèrement enfouie dans le sol sous un paillage de protection. Apres la germination, la pépinière a duré 11 jours et le repiquage s'est effectué au 12ème jour dans un écartement de 20 cm X 20 cm.

IV.3.2 Mise en place du dispositif

Une surface de 418 m2 a été défrichée et délimitée en 21 micros parcelles de 15 m2 réparties en trois (03) blocs de 7 micros parcelles. Dans un dispositif expérimental en blocs complets randomisés (figure 2), différentes doses d'extrait aqueux fermentés et d'engrais minéraux ont été apporté. Chaque traitement a été répété trois fois. Une distance d'un mètre a été laissée entre les répétitions. A l'intérieur d'une même répétition, les micros parcelles ont été séparées de 0,5 mètre.

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T0 : Témoin à blanc

T1 : 250 cc

T2 : 500 cc

T3 : 750 cc

T4 : 1000 cc

T5 : 1000 cc

T6 : N-P-K et Urée

Figure 2 : Dispositif expérimental

IV.3.3 Application des fertilisants

Chaque fertilisant a été apporté à la dose ainsi qu'à la période indiqué selon un dispositif en bloc de Fischer constitué de sept (07) traitements avec trois (03) répétitions (tableau III).

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Tableau III : Doses et périodes d'application des fertilisants

TRAITEMENT

DOSE A

QUANTITE

PERIODE

TYPE

 

L'HECTARE

APPLIQUEE

D'APPLICATION

D'ENGRAIS

 

(litre/ha)

(cc)

 
 

T0

0

0

 
 

T1

166,66

250

Labour

 

T2

333,32

500

Labour

 

T3

499,98

750

Labour

 
 

166,6

250

Labour

 

T4

166,6

250

Repiquage

 
 

166,6

250

Tallage

 
 

166,6

250

Montaison

 

T5

666,66 kg/ha

1000 g/15m2

Labour

 
 

150

250

Avant repiquage

NPK

T6

40

97,83

Tallage

Urée

 

40

97,83

Montaison

Urée

T0 : Traitement témoin ; T1 : 250 cc au labour ; T2 : 500 cc au labour ; T3 : 750 cc au labour ; T4 : 250 cc au labour ; 250 cc au repiquage ; 250 cc au tallage ; 250 cc à l'épiaison ; T5 : 1000 cc au labour ; T6 : 250 g avant repiquage ; 97,83 g au tallage ; 97,83 g à la montaison

IV.4 COLLECTE DES DONNEES

Les données ont été obtenues sur le terrain ainsi qu'au laboratoire.

IV.4.1 Paramètres agromorphologiques du riz

La hauteur des plantes et le nombre de talles ont été notés aux différents stades d'évolution du riz : Au tallage, à l'épiaison et à la maturité. La hauteur (H) des plantes de riz a été mesurée depuis la surface du sol jusqu' à l'extrémité de la feuille la plus haute à l'aide d'un décamètre. Le nombre de talle sur 1 m2 (unité expérimentale) a été déterminé afin de connaitre la densité de tallage.

IV.4.2 Paramètres de rendement du riz

A la maturité, le riz a été récolté manuellement avec des faucilles sur 8 m2 en laissant 2 lignes de bordure. Après séchage et battage, les grains de riz ont été vannés. Les pailles et les grains ont été séchés au soleil puis pesés séparément. Le taux d'humidité des grains de riz a été déterminé après

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séchage à l'étuve à 70 °C pendant 24 heures et le rendement en grain a été calculé par rapport à l'humidité standard de 14 p.c. Les rendements en grains (RDG) et en paille (RDP), la matière sèche totale (MST) ainsi que l'indice de récolte (IR) ont été calculés selon les formules suivantes :

Soit RDG = rendement en grain et MST = matière sèche totale ; RDP = rendement en paille ;

RDG (t/ha) = (poids sec grain (kg)/ 8 (m2)) X (10000/1000) X ((100-H)/86) équation (1)

RDP (t/ha) = (poids sec paille (kg) / 8 (m2)) X (10000/1000) X (100/86) équation (2)

Avec H (p.c. humidité) = [M. initiale - M. finale / M. initiale] X 100 équation (3)

avec M = masse d'une quantité de riz prélevée pour chaque micro-parcelle.

MST (t /ha) = RDG + RDP équation (4)

JR = (RDG/MST) X 100 équation (5)
IV.5 PRELEVEMENT ET PREPARATION DES ECHANTILLONS

Les échantillons ont été prélevés dans chaque micro parcelle puis séchés au soleil. Après séchage ces échantillons ont été pillés puis tamisés avec un tamis de maille 2 mm afin d'obtenir la fraction fine. Toutes les analyses en laboratoire ont portées sur cette fraction fine. Toutefois, des mottes de sol ont été laissées la détermination de la stabilité structurale.

IV.6 DETERMINATION DU TAUX DE MATIERE ORGANIQUE

Un sous échantillon de 5 g a été mis au four à une température de 600 °c pendant cinq heures. Une fois l'échantillon retiré du four, la différence de masse obtenue a permis de calculer le pourcentage de matière organique à l'aide de la formule ci-dessous.

Mi-Mf

%MO = Mi-Mt

X 100. équation (6)

avec Mt : masse de la tasse vide ; Mi : masse de la tasse contenant l'échantillon ; Mf : masse de la tasse contenant l'échantillon après le retrait du four

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IV.7 DETERMINATION DE LA STABILITE STRUCTURALE DU SOL

Une motte de terre de masse connue (M) a été placée dans un tamis avant d'être immergée dans de l'eau de robinet pendant 72 heures. Pendant ces 72 heures les mottes ont été régulièrement agitées. Une fois les 72 heures écoulées, les mottes ont été retiré et l'eau a été filtrée. Les débris obtenus ont été pesés après séchage (m). La stabilité structurale (SS) a été évaluée par la proportion de terre recueillie dans l'eau (Le Bissonnais, 1996). Soit la formule suivante :

M-m

???? = M

X 100. équation (7)

IV.8 DENOMBREMENT DES MICROORGANISMES DU SOL

Dans le cadre de notre étude, la technique des suspensions dilutions de sol a été utilisée pour la mesure des densités microbiennes. Cette méthode est facile à réaliser, économique, et elle donne des résultats fiables et reproductibles.

IV.8.1 Préparation des suspensions dilutions

Les préparations des suspensions dilutions consistent à disposer sur un portoir une série de 6 tubes stérilisés, contenant chacun 9 ml d'eau physiologique. Puis, peser 1 g du sol et le mettre dans le premier tube : c'est la suspension dilution 10-1. Cette suspension a été agitée pendant 30 minutes puis laissée reposée pendant 10 minutes. Ensuite, nous avons transféré 1 ml de cette solution dans le deuxième tube contenant déjà 9 ml d'eau physiologique ; il s'agit de la suspension dilution 10-2. Agiter vigoureusement et recommencer l'opération pour le restant des tubes en transférant 1ml de solution d'un tube à l'autre, afin de préparer les suspensions dilutions 10-3, 10-4, 10-5 et 10-6 (figure 3).

1 g de sol 1 ml 1 ml 1 ml 1 ml 1 ml

10-1 10-2 10-3 10-4 10-5 10-6

Figure 3 : Procédure de dilution

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IV.8.2 Bactéries

Pour obtenir la densité microbienne du sol après culture, les microplaques ont été ensemencées à l'aide d'une micropipette en commençant par les dilutions les plus faibles. Ceci, dans le but d'éviter les contaminations. Nous avons ensemencé 72 puits de chaque microplaque en raison de 24 puits par dilution. Toutefois, une colonne de huit puits a été laissée vide entre chaque dilution toujours dans le but d'éviter les contaminations. Dans chaque puit nous avons mis 180 ml du milieu de culture NB puis ajouter 20 ìl de suspension. Les microplaques sont ensuite incubées à 28 °C, à l'étuve pendant 7 jours. Après incubation, la croissance des bactéries a été mesurée au lecteur de microplaque à 620 nm de densité optique correspondant, soit à l'apparition d'un trouble bactérien ou d'un changement de couleur. Les résultats ont été traités par un programme statistique déterminant le Nombre le Plus Probable (NPP) de bactéries présentes dans l'échantillon.

IV.8.3 Champignons

La méthode des suspensions dilutions, mise au point pour le dénombrement des bactéries, est également utilisable pour les champignons. 100 ìl de la suspension de chaque dilution (10-1 à 10-3) de sol ont été utilisés pour ensemencer les boîtes de Pétri contenant le milieu Sabouraud de composition suivante : 10 g.l-1 de peptone, 40 g.l-1 de glucose et 20 g.l-1 d'Agar est stérilisé dans un autoclave à 120 °C pendant 20 minutes. Une fois tiédi, un antibiotique, le chloramphénicol est ajouté à la dose 500 mg.l-1 afin d'inhiber la croissance bactérienne. Après trois jours d'incubation à l'étuve à 28 °C, la détermination du nombre le plus probable de propagules a été faite par comptage des colonies et est exprimée en UFC (nombre d'Unités Formant Colonies) /g de sol selon la formule mathématique ci-dessous. Seules les boîtes contenant entre 15 et 150 colonies au niveau de deux dilutions successives ont été retenues pour le dénombrement.

N = ? colonie / (V (ml) X (n1+0,1n2) X d1) équation (8)

Où : N : Nombre d'UFC par gramme de sol ; ? colonies : Somme des colonies des boîtes interprétables ; V : Volume de solution déposée (100 ul) ; n1 : Nombre de boîtes considéré à la première dilution retenue ; n2 : Nombre de boîtes considéré à la seconde dilution retenue ; d1 : Facteur de la première dilution retenue.

IV.9 DETERMINATION DU pHeau DU SOL

Le pHeau a été déterminé à l'aide d'un rapport de 1/2,5 (m/v). De façon plus pratique nous avons prélevé un sous échantillon de 10 g. Par la suite nous y avons ajouté 25 cc d'eau distillée et l'ensemble a été agité (30 minutes) puis laissé reposer pendant 30 minutes. Nous avons procédé à la lecture du

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pH en plongeant l'électrode du pH mètre dans la solution de sol obtenue. Cette manipulation a été répétée trois fois de suite et la moyenne obtenue a été considérée comme la valeur du pHeau.

IV.10 ANALYSES STATISTIQUES

IV.10.1 Analyse de variance

Les données obtenues ont été saisies avec Excel. Les données de la hauteur moyenne (HAUT), de la densité de tallage (TAL/m2) ont été soumises à l'analyse de variances (ANOVA) au seuil á = 0,05 à l'aide du logiciel SAS version 9 pour tester l'effet des traitements appliqués sur le développement végétatif des plants de riz. La classification des valeurs moyennes par la méthode de Newman et Keuls a permis d'identifier les traitements pour lesquels les niveaux de développement végétatif sont significativement différents. Les données de rendements en paille (RDP) ont également été soumises à l'ANOVA pour tester l'effet des traitements. La classification des valeurs moyennes par la méthode de Newman et Keuls a permis d'identifier les traitements pour lesquels les performances agronomiques sont significativement différentes.

IV.10.2 Mixed model

Les données de rendements en grain (RDG) et les indices de récoltes (IR) ont été analysées en tenant compte des dégâts observés. Dans ce model on considère les dégâts observés comme le facteur aléatoire. Cette analyse permet de tenir compte des dégâts et de donner une estimation des rendements ainsi que des indices de récoltes. Avec ce model on peut mieux évaluer l'effet des traitements. A l'aide du t-test nous avons également comparé la différence entre les rendements pris deux à deux.

IV.11 ETUDE ECONOMIQUE

Pour justifier l'adoption du Costus afer, il fallait vérifier si son utilisation nous permettait d'avoir un bénéfice au moins similaire au bénéfice engendré par l'utilisation des engrais. Pour ce faire, nous avons calculé le coût de production et le prix de vente puis des deux nous avons déduire les différents gains. Pour le coût de production nous avons tenu compte que du prix d'achat des fertilisants.

Coût de production (FCFA/t) = Prix d'achat des engrais X Quantité d'engrais utilisée équation (9)

Prix de vente (FCFA/t) = RDG (kg/t) × Prix du kg de paddy équation (10)

Bénéfice (FCFA /t) = Prix de vente (FCFA/t) - Coût de production (FCFA/t) équation (11)

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld