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Effets comparés des doses de costus afer et de fertilisant conventionnel en riziculture de bas-fond: adoption d'une agriculture régénératrice sur sol tourbeux


par Ladji Kanaté
Université Félix Houphouët Boigny de Cocody - Master 2022
  

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CONCLUSION PARTIELLE

Les sols des zones hydromorphes sont caractérisés par des teneurs plus ou moins importantes en matières organiques du faite du ralentissement du processus de minéralisation. Ils ont un pouvoir important de séquestration du carbone et sont des indicateurs du changement climatique. Les tourbes sont réputées pour leurs très grandes richesses en matière organique avec presque pas de matière minérale.

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CHAPITRE II : TOURBE ET RIZICULTURE

La formation de la tourbe peut être appelée turbigenèse, turbification ou tourbification. C'est l'élément fondamental de l'existence de la tourbière. C'est l'accumulation progressive de matière organique non décomposée (essentiellement végétale) et son tassement qui contribue au fil du temps à former la tourbe (Baudin, 2006). La riziculture contribue énormément à la sécurité alimentaire partout dans le monde. En fonction du milieu de production, on distingue la riziculture de bas fond et la riziculture de plateau. En Côte d'Ivoire, le riz est la céréale la plus consommée avec une consommation annuelle d'environ 58 kilogrammes par habitant (Bagal et Victori, 2010).

II.1 SOLS TOURBEUX

Accumulée depuis des centaines de milliers d'années, la tourbe représenterait à l'échelle planétaire environ 500 Gt de carbone, soit environ l'équivalent de soixante-dix ans d'émissions anthropiques.

II.1.1 Conditions de formation des tourbes

II.1.1.1 Pédoclimat

La tourbe nécessite, pour se développer, une humidité à peu près constante au cours de l'année, même si les sphaignes qui la forment ont la capacité de s'adapter un peu en retenant de l'eau dans leurs tissus (Legros, 2007).

II.1.1.2 Ecologie et géomorphologie

Les tourbes se mettent en place dans les dépressions fermées d'origine glaciaire et les dépressions périglaciaires.

V' Dépressions fermées d'origine glaciaire

Les glaciers en reculant à la fin de la dernière glaciation, ont laissés des moraines de fond ; ce dépôt ménage beaucoup de dépressions fermées dont le substrat est souvent peu perméable pour différentes raisons. Souvent les matériaux de tilles sont fins. Par ailleurs en climat très froid, le sous-sol est gelé. Enfin, dans les régions de hautes altitudes, le substrat, généralement gneissique ou granitique, est naturellement imperméable. Cela conduit à l'existence d'Histosol sur des surfaces considérables. Mais ces sols restent discontinus dans l'espace et liés aux fonds des dépressions (Legros, 2007).

V' Dépressions périglaciaires

En climat très froid, sur roche dure imperméable, le gel fabrique des débris et les transfère aisément vers le bas des pentes par colluvionnement ou solifluxion. Mais, par suite de manque d'eau liquide, l'évacuation des débris vers l'aval se fait mal. Il en résulte d'une part des vallons à fond plat et d'autre part des alvéoles qui sont des têtes de talwegs de forme arrondie dont les dimensions restent modestes : quelques dizaines de mètres de profondeur et de quelques centaines de mètres de diamètre. Après réchauffement postglaciaire, de petits ruisseaux s'installent dans ces formes de quelque sorte

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trop grande pour eux. Ce genre de situation est favorable à la stagnation des eaux et au maintien de tourbières (Legros, 2007).

II.1.2 Valeurs agricoles des tourbes

Fondamentalement, la tourbe est composée de substances humiques (acide humique et humine) et de substances non humiques. Les premiers se réfèrent à des matériaux ayant une structure chimique indéfinie, composée de carboxyle, de cétone, d'hydroxyle phénolique et alcoolique. La substance non-humique est quant à elle composée de structures bien définies telles que la lignine, les protéines, etc. En agriculture, les produits à base de tourbe servent comme conditionneurs pour améliorer les propriétés physiques du sol et augmenter l'activité microbienne (Legros, 2007).

II.1.2.1 Caractéristiques morphologiques et physico-chimiques

La matière organique superficielle est de teinte noirâtre et possède une structure grumeleuse fine pour les parties les mieux décomposées. La matière organique profonde est brune, parfois brun rougeâtre et de structure fibreuse grossière. L'épaisseur de la tourbe doit dépasser 40 cm pour être classée comme Hystosol.

La teneur en matière organique est toujours très élevée : 40 à 75 % de la terre totale sèche. Le pH présente des valeurs basses (4 à 5) parfois très acides (3,5 à 4) en particulier dans les tourbières issues de peuplements purs de raphias. Le rapport C/N présente des valeurs élevées, groupées de 16 à 25. La somme totale des bases échangeables (S) peut atteindre des valeurs assez fortes, variant de 5 à 25 meq/100g (Legros, 2007).

II.1.2.2 Cultures et rendements

La grande valeur agricole des sols tourbeux a été prouvée en riziculture de bas-fond à Songon. Selon Koné (2021), on obtient un rendement en grain de 5,12 t/ha sans aucun apport d'intrant au sol. La courbe de réponse prédit même un rendement en grain de 5,6 t/ha sans apport.

II.1.3 Conséquences de la mise en valeur agricole

Les systèmes de riziculture irriguée exigent plus d'eau d'irrigation et de travail du sol en condition humide. La motorisation (combustion d'hydrocarbure) et l'interaction de l'eau (H2O) avec le carbone du sol vont contribuer à libérer des gaz (CO2 et CH4). Cette situation va s'accentuer avec l'émission d'oxyde nitreux (N2O) due à l'apport d'azote pourtant indispensable en riziculture (Flessa et al., 2002). La riziculture est responsable de 10 % des émissions de GES provenant de l'agriculture.

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II.1.4 Tourbes en côte d'ivoire

Ces sols occupent une superficie très restreinte en Côte d'Ivoire.

II.1.4.1 Répartition géographique

Les tourbes ou sols hydromorphes organiques sont surtout limités à la bordure lagunaire et à certaines zones deltaïques étendues comme les marais de l'Agnébi, où nous trouvons les profils les plus typiques (Dabin et al., 1960). Selon Diatta et Koné (2002 ; 2004), on trouve des poches de tourbe dans les bas-fonds de Foro-foro et Songouri.

II.1.4.2 Caractéristiques physico-chimiques

La teneur en matière organique est toujours très élevée : 40 à 75 % de la terre totale sèche. Le pH présente des valeurs basses (4 à 5) parfois très acides (3,5 à 4) en particulier dans les tourbières issues de peuplements purs de raphias. Le rapport C/N présente des valeurs élevées, groupées de 16 à 25. La somme totale des bases échangeables (S) peut atteindre des valeurs assez fortes, variant de 5 à 25 méq/100g (5 à 8 méq/100g le plus fréquemment) (Dabin et al., 1960).

II.1.4.3 Aptitude culturale

Les sols tourbeux d'origine forestière posent, pour leur utilisation, le double problème du drainage et de l'évolution physico-chimique : la matière organique est à l'état brut, l'azote non utilisable, le pH est excessivement bas, les propriétés physiques sont très mauvaises. Le drainage, suivi d'apports répétés d'amendements calco-magnésiens et d'engrais complet (N-P-K) provoquent plus ou moins l'humification rapide de la matière organique, qui se manifeste par une amélioration considérable des propriétés physiques, le pH augmente, la richesse chimique s'accroît, et la culture bananière devient possible et fournit même d'excellents rendements. On observe avec le temps un abaissement du niveau du sol ; il faut éviter de laisser les tourbes se dessécher trop profondément et l'exploitant doit limiter le drainage à 50/ 60 centimètres (Dabin et al., 1960).

II.2 RIZICULTURE

Les écologies rizicoles sont les plateaux, les zones hydromorphes, les bas-fonds et aussi les mangroves (Kotchi, 2000).

II.2.1 Stades de développement du riz

Le cycle de croissance de la plante de riz, d'un point de vue morphologique, commence avec la germination, et passe par le développement des pousses (y compris l'émergence des feuilles et le tallage), l'élongation de la tige, l'émergence de la panicule, la floraison, le remplissage des grains, la maturation des grains (qui est accompagné par la sénescence de la tige et des feuilles) jusqu'à la fin de sa vie. La durée de vie du plant de riz est scindée en phase de croissance végétative et phase reproductive; représentant respectivement la croissance avant et après l'initiation du bébé panicule.

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Les deux phases sont considérés comme étant qualitativement différentes l'une de l'autre (Maruyama, 1995). Chaque phase est subdivisée en fonction des conditions de croissance du plant de riz. La croissance du riz est divisée en deux phases : phase végétative et phase reproductive

II.2.1.1 Phase végétative

La phase végétative comprend la période au cours de laquelle le plant de riz dépend uniquement des nutriments de l'endosperme et celle marquée par le caractère autotrophe du plant de riz. Cette phase est caractérisée par la germination des grains, le tallage actif, l'enracinement, l'allongement de la plante, et l'apparition de feuilles à des intervalles précis (Maruyama, 1995).

V' Germination et levée des graines

Du semi à l'émergence, il faut environ 7 à 10 jours si les graines sont semées à une profondeur de 3 cm et/ ou dans un sol sablo limoneux. Si les graines sont semées à une profondeur de plus de 3 cm et/ ou dans un sol argileux, il faut généralement plus de 7 jours pour l'émergence.

V' Stade de tallage

En botanique, on appelle talle toute branche qui se développe à partir des bourgeons axillaires, cependant, il est appelé « talle » dans le cas du riz. Les talles apparaissent à l'aisselle de chaque feuille. Les talles qui se développent sur une tige principale sont appelés « talles primaires ». Une talle primaire, semblable à la tige principale, produit une talle à l'aisselle de chaque feuille. Les talles qui se développement sur une talle primaire sont appelés « talles secondaires ». Les talles tertiaires se développent sur les « talles secondaire », et talles d'ordre supérieur comme les talles quaternaires et d'autres se développent sur chaque tige mère. Ainsi, la tige principale d'une plante produit un grand nombre de talles. Les talles produisent des panicules à l'extrémité des tiges et enfin contribuent au rendement en tant que talles productifs. Le nombre de panicules dépend en grande partie du nombre de talles. Le développement des talles pendant la phase de tallage est donc importante pour le rendement du riz. La phase de croissance pendant laquelle le nombre de talles augmentera très vite est appelée le « tallage actif », et le stade où le nombre de talles atteint son maximum, quand le nombre de talles commence à diminuer, est appelée la « phase de tallage maximale ».

II.2.1.2 Phase reproductive

La phase reproductive est divisée en deux étapes: l'étape qui précède l'épiaison et celle qui la suit. La première étape est consacrée au développement de la panicule et la seconde au remplissage et à la maturation des grains. La phase reproductive commence par la différenciation du bébé panicule (ci-après noté différenciation paniculaire, DP) et se caractérise par le développement de la panicule (ci-après noté initiation paniculaire, IP) et l'allongement des tiges, parfois appelé étape d'élongation de l'internoeud. Le développement de la panicule est subdivisée en quelques étapes allant de la

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différenciation du bébé panicule à l'épiaison/ floraison (Maruyama 1957). La différenciation de la panicule commence avec le développement de la troisième feuille avant la feuille drapeau (Akimot et Togari 1939). Goto et al. (1990) ont rapporté que lorsque la longueur de la troisième feuille avant de la dernière feuille atteint 30 à 50 % de celle de la feuille précédente, le primordial des bractées dans l'étape de différenciation de la panicule aurait été `atteinte. Par conséquent, l'indentification de la troisième feuille avant de la dernière feuille est importante pour déterminer le moment propice pour l'application de l'engrais azoté (engrais de couverture) en vue de l'augmentation du nombre de grains par panicule. L'étape de différenciation paniculaire (DP), qui est le début de la phase reproductive peut être identifiée par l'observation morphologique dans le champ. A ce stade, les feuilles les plus longues apparaissent au-dessus de la canopée dans une parcelle (38 jours après semis). Le stade d'IP suit celle de la DP (7 à 10 jours après le stade de DP).

V' Stade de différenciation paniculaire et d'initiation paniculaire/ stade de formation de la panicule

La phase reproductive commence avec le stade de différenciation paniculaire. C'est la formation des panicules. De ce fait, il est très important d'identifier ce stade afin d'appliquer les engrais en temps opportun. Cette étape se trouve généralement entre 5 et 6 semaines après le semis dans les conditions optimales. Il est également possible de l'identifier en observant les plantes. L'application d'azote à ce stade augmente le rendement en multipliant le nombre de grains par panicule.

V' Stades de méiose et de montaison

Ce stade est généralement observé environ une semaine avant l'épiaison. L'application d'azote à ce stade peut aussi améliorer le rendement en augmentant le taux de grains remplis. Matsusima et al. (1955) ont montré que la phase méiotique commence lorsque l'auricule de la feuille drapeau est de 10 cm en dessous de celui de la première feuille avant la feuille drapeau et se termine lorsque l'auricule de la feuille drapeau est de 10 cm au-dessus de celui de la première feuille avant la feuille drapeau. Elle est plus active lorsque les deux auricules ont la même hauteur.

V' Stade d'épiaison

La date d'épiaison est l'une des caractéristiques agronomiques les plus importantes. Elle se produit lorsque les panicules commencent à émerger des gaines. La panicule qui émerge en premier lieu dans une parcelle est appelée panicule précoce. La date à laquelle 10 % des plants d'une parcelle produisent des panicules est appelée « date de la première épiaison » alors que celle à laquelle l'épiaison a lieu dans 50 % des tiges est appelé « date d'épiaison » et marque ainsi le moment d'épiaison pour chaque parcelle. La date à laquelle plus de 90 % des tiges d'une parcelle porte les panicules est appelée « date de l'épiaison complète ». La période d'épiaison est celle qui va de la première épiaison à l'épiaison complète. Cette période est généralement courte lorsque le nombre de panicules par plant

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est réduit et longue lorsque le nombre de panicule par plant est élevée. Elle est généralement plus longue à basse température que dans des conditions de température élevée (Hoshikawa, 1975).

V' Stade de maturation des grains

Au moment de l'épiaison et de la floraison, le rachis et les branches du rachis sont tous deux droits. La floraison et la maturation commencent par les rachis supérieures, et environ cinq jours après, l'amidon commence s'accumuler dans les caryopses des rachis supérieurs qui ont fleuri plus tôt. Cela signifie que le poids des caryopses sur les rachis supérieurs augmente en premier lieu. Comme conséquence, les panicules commencent à tomber à partir des rachis supérieurs. Puisque les rachis sont situés plus bas sur la fleur de la panicule ou juste après la floraison sont à ce stade, ils sont encore debout. 5 à 7 jours après l'épiaison, tous les épillets de la panicule ont terminé la floraison, et les grains de riz brun sont déjà formés dans les épillets des rachis supérieurs de telle enseigne que la longueur de ces épillets est déjà déterminé. A ce moment, les panicules tombent. 10 à 15 jours après la floraison, l'augmentation du poids total de la panicule devient plus grande. Les panicules qui ont presque achevé la maturation tombent plus bas que le noeud de la panicule.

II.2.2 Nutrition minérale du riz

Les éléments majeurs (N, P, K), les éléments secondaires (Ca, Mg, S) et les oligo-éléments (Si, Zn, Fe) sont nécessaires pour le bon développement du plant de riz. Une des contraintes qui n'est pas des moindres est celle posée par les effets des déficiences minérales du sol. Selon Roy et al (2006), la production d'une tonne de riz paddy exige environ 20 kg N, 11 kg P2O5, 30 kg K, 7 kg Ca, 3 kg Mg et 40 g Zn. La déficience de l'un de ces éléments dans le sol pose un problème de gestion nutritionnelle dont la maitrise n'est pas totale chez les riziculteurs.

II.2.2.1 Eléments majeurs

V' Azote (N)

Cet élément est absorbé sous forme d'anion N03- en riziculture pluviale et NH4+ condition de riz submergé (ADRAO, 1995). Il participe à la formation des tissus végétatifs et des organes reproducteurs (Tankoano, 2014). L'azote contribue à l'élaboration des nucléotides et des protéines. Son absence se traduit par le blocage du développement dès le tallage. Cet élément est également responsable de :

- l'augmentation du nombre de talles et de la croissance en hauteur ;

- l'augmentation de la surface foliaire ;

- la formation d'épillets fertiles par panicule et la teneur des grains en protéine (ADRAO, 1995). L'azote est indispensable aux premiers stades de développement du riz (stade tallage) et à la phase de reproduction (initiation paniculaire).

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V' Phosphore (P)

Le phosphore permet une meilleure croissance racinaire, favorise un tallage plus actif, avec des talles fertiles, et agit sur le bon développement des grains en élevant leur valeur alimentaire (Lacharme, 2001). La disponibilité du phosphore pour les plantes est plus faible dans les sols acides.

V' Potassium (K)

Le potassium donne de la rigidité à la plante en la rendant plus résistante à la verse. Il régularise les mécanismes d'ouverture et de fermeture des stomates, se révélant ainsi un facteur de lutte contre la sécheresse. D'après ADRAO (1995), chez le riz, le potassium a les effets suivants:

- favorise le tallage et augmente la taille et le poids des grains ;

- augmente la réponse au phosphore ;

- joue un rôle dans l'ouverture, la fermeture des stomates et la tolérance aux conditions climatiques défavorables ;

- permet aux plantes de résister aux maladies telles que la pyriculariose et l'helminthosporiose (Angladette, 1966 in Bambara, 2017).

II.2.2.2 Éléments secondaires (Ca, Mg, S)

Le calcium (Ca), le magnésium (Mg) et le soufre (S) sont des éléments importants pour le riz mais en petite quantité. Selon ADRAO (1995) cité par Bambara (2017), le calcium stimule la croissance et le développement normal des racines tandis que le magnésium, quant à lui, est un constituant de la chlorophylle. Le soufre joue un rôle important dans la respiration de la plante et intervient aussi dans la constitution de certaines protéines et enzymes.

II.2.2.3 Oligo-éléments

Malgré les quantités très minimes, les oligo-éléments sont nécessaires à la vie de la plante. L'élément silice (Si) a des effets bénéfiques sur la croissance du riz (Arraudeau, 1998, in Bambara, 2017). Le zinc (Zn) est un élément très important chez le riz. Selon ADRAO (1995), il est étroitement impliqué dans le métabolisme de l'azote; l'élément fer (Fe) est lui un promoteur de la formation des chlorophylles.

II.2.3 Riz et agriculture organique

Actuellement l'agriculture s'oriente vers des systèmes plus durables comme l'agroécologie (Herinassandratra, 2019). L'agriculture biologique est un système intégré de gestion de la production qui favorise et améliore la santé des agroécosystèmes, y compris la biodiversité, les cycles biologiques et l'activité biologique des sols. Elle met l'accent sur l'utilisation d'intrants naturels (minéraux et produits dérivés de plantes) et la renonciation aux engrais synthétiques et aux pesticides (FAO, 1999). L'objectif de l'agriculture biologique est de contribuer à promouvoir la durabilité. Dans

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le contexte agricole, la durabilité se réfère à la bonne gestion des ressources agricoles qui permet de satisfaire les besoins humains tout en maintenant ou en améliorant la qualité de l'environnement et en conservant les ressources naturelles pour les générations futures. En agriculture biologique, la durabilité doit donc être considérée de manière holistique (dans son ensemble), en prenant en compte les dimensions écologiques, économiques et sociales.

II.2.4 Riziculture et changements climatiques

La riziculture est responsable de 10 % des émissions de GES provenant de l'agriculture.

II.2.4.1 Emission des gaz à effet de serre

Les systèmes de riziculture irriguée exigent plus d'eau d'irrigation et de travail du sol en condition humide. La motorisation (combustion d'hydrocarbure) et l'interaction de l'eau (H2O) avec le carbone du sol vont contribuer à libérer des gaz (CO2 et CH4). Cette situation va s'accentuer avec l'émission d'oxyde nitreux (N2O) due à l'apport d'azote pourtant indispensable en riziculture (Flessa et al., 2002).

II.2.4.2 Résilience aux changements climatiques en riziculture

La biodiversité dans les agrosystèmes rizicoles est vivement recommandée pour réduire l'impact de la riziculture sur la concentration des gaz à effet de serre (FAO, 2015). A cet effet, l'association, la rotation et la succession (séquence) des cultures sont pratiquées en mi-saison. Aussi, un nouveau concept d'irrigation fait son chemin avec des auteurs comme Carrijo et al., (2018) : il s'agit de remplacer la méthode d'irrigation conventionnelle par une irrigation alternée avec le drainage selon une fréquence bien établie durant le cycle de culture du riz.

II.3 COSTUS AFER

Espèce des formations secondaires, Costus afer (Ker Gawl) est une plante herbacée de grande taille répandue dans toute l'Afrique intertropicale (N'guessan, 1995). Elle possède une tige cylindrique gorgée d'eau. Ses feuilles, ovales, elliptiques mesurent entre 15 et 20 cm de longueur avec une largeur qui varie entre 4 et 7 cm de largeur. Ses fruits sont des capsules (N'guessan, 1995). Elle est beaucoup utilisée dans le traitement de nombreuses maladies en thérapie traditionnelle. La classification botanique du Costus est donnée ci-dessous :

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Règne : Plantae

Sous-règne : Tracheobionta

Division : Magnoliophyta

Classe : Liliopsida

Ordre : Zingiberales

Sous-classe : Zingniberidea

Famille : Costaceae

Genre : Costus

Espèce : afer

II.3.1 Concentration en nutriments

L'analyse des minéraux effectuée par Anyasor et al. (2014) a révélé que les niveaux de calcium, de magnésium, de sodium, de potassium et de manganèse dans la feuille et la tige du Costus étaient sensiblement élevés par rapport aux autres minéraux détectés et une teneur en éléments traces métalliques très faible. Cette plante peut donc être employée comme fertilisant grâce à ses minéraux. Les résultats in vivo de Jacobson et al. (1989) ont montré que l'extrait de Costus était efficace pour réduire la pourriture des tubercules ; ce qui suggère que cette l'utilisation du Costus afer pourrait contribuer au traitement du mycosique et dans la lutte contre les maladies fongiques des plantes.

II.3.2 Costus afer et stock de carbone dans les sols rizicole

Selon Koné (2021), l'apport de l'extrait aqueux de Costus afer a permis d'observer des particules grumeleuses mélangées à d'autres polyédriques ; certainement du fait que les microorganismes produisent des molécules organiques qui contribuent à la cohésion du sol (Ritz et Myoung, 2004). Aussi, les filaments observés au microscope provoqueraient des soudures particulières par anastomose en agglomérant les particules du sol et participant ainsi de manière forte à la structuration des sols. Ce rôle est renforcé par la présence de bactérie dans la solution aqueuse de Costus afer car ces derniers se nourrissent de carbone et d'azote (Mcinerney et al., 2009) qu'ils vont restituer au sol par leurs cadavres, fournissant ainsi du carbone structural (saturation en carbone). Cela témoigne du potentiel de régénération des sols tourbeux par une pratique aussi simple qui est l'application d'extrait aqueux de Costus afer.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote