Droits de l’homme et conservation de l’environnement: cas des droits des peuples autochtones de la forêtpar Marthe Ngo Ngue Tegue Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC) - Master en Relations Internationales 2022 |
I- LES PROBLEMES LIES A L'ENVIRONNEMENTÀ travers le monde, l'environnement subit de nombreuses agressions d'origines diverses. Il est question ici de présenter ces problèmes63. Pour ce faire, il convient de présenter deux grands groupes de problèmes liés à l'environnement à savoir : la perte de la biodiversité (A) et les changements climatiques (B). A- La perte de la biodiversitéOn attribue à Edward O. Wilson, biologiste américain, l'invention du mot « biodiversité ». Selon l'article 2 de la Convention sur la diversité biologique de 199264, la diversité biologique se définit comme une « variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes ». Les forêts englobent les écosystèmes de la planète nécessaires à la production des aliments, médicaments, matériaux de constructions, vêtements et bien dautres. Elles préviennent l'érosion des sols et aident à régulariser le climat pour l'importance de la biodiversité forestière. Ainsi, la notion de biodiversité renvoie à la prise de conscience des menaces de disparités des espèces et de leur milieu naturel. Il est question ici de présenter la destruction et la contamination des milieux naturels (1), ainsi que la surexploitation des ressources naturelles (2). 1- La destruction et la contamination des milieux naturels La définition de milieu naturel est directement liée à celle de biodiversité. Elle est très large puisqu'il s'agit aussi bien de zones peu ou pas artificialisées que de secteurs perturbés et fortement anthropisés (on parle alors de milieux semi-naturels ou artificiels)65. Les sociétés humaines à travers leurs activités imposent à l'environnement de nombreux changements qui ont des effets pervers66 sur les milieux naturels et les paysages. Les perturbations liées à l'introduction des polluants ou aux changements globaux sont évaluées 63 https://www.bio-ecoloblog.com/les-problemes-environnementaux-majeurs-en-2019/. Consulté le 17 sept 2020 à 15 :31 :44. 64 Article 2 de la Convention de la biodiversité de 1992. 65 Prendre en compte le milieu naturel (habitats naturels et espèces) dans les études d'impact des projets d'infrastructures linéaires Juin 2010, Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL) Provence-Alpes-Côte d'Azur 16, rue Antoine Zattara 13 332 Marseille Cedex 3. 66 Ulrich, B. (1996) La société du risque op.cit., p. 60. Rédigé par NGO NGUE TEGUE Marthe Page 23 Droits de l'homme et conservation de l'environnement : cas des droits des peuples autochtones de la forêt grâce à une meilleure connaissance de la structure et du fonctionnement des différents milieux ou écosystèmes naturels67. Cet état de fait est lié à diverses activités entre autres agricoles (culture, élevage et plantations de bois), industrielles (industries extractives : mines, pêcheries, coupes forestières et cueillettes), et du développement humain (transports et urbanisation). La pollution des sols, de l'eau et de l'atmosphère accentue la dégradation des milieux naturels et affecte directement certaines espèces. Parmi les activités de l'homme, les polluants émis et dispersés dans notre environnement, ainsi que la modification de certains facteurs physiques (débit, température, qualité du sol...) dégradent considérablement notre milieu naturel. Si les ressources naturelles doivent contribuer au développement et à la croissance des pays, ce développement doit être soutenable et préserver le patrimoine naturel68. C'est un des objectifs du « développement durable » qui est un mode de croissance qui garantit à la fois et à long terme le progrès économique, social et environnemental de la société et permet de circonscrire ou même d'atténuer cette empreinte écologique de la civilisation sur les écosystèmes naturels. Depuis l'industrialisation, la pollution est l'un des facteurs des changements de la biodiversité. Elle peut provenir d'une source ponctuelle, c'est-à-dire d'un endroit précis ; ou d'une source diffuse, c'est-à-dire de nombreuses sources. Ces contaminations affectent de nombreux organismes vivants de diverses façons. Ils peuvent être toxiques aigus, toxiques chroniques ou toxiques insidieux.69 La pollution de l'eau, de l'air et du sol par les produits chimiques, les déchets et les produits de l'industrialisation dégrade les habitats de façon diverse et insidieuse et participe à la surexploitation des ressources naturelles. 2- La surexploitation des ressources naturelles La surexploitation des ressources naturelles se décrit comme une exploitation des ressources au-delà des capacités du support des milieux naturels.70 Celle-ci pourrait créer une rupture et altérer l'écosystème ou le modifier de façon permanente. La surexploitation entraine un accroissement de la fréquence et de la gravité des risques naturels comme les inondations, les sécheresses, les canicules, les tempêtes, avec des conséquences négatives 67 DJAMEL (Fadel), Menaces et dégradation des agro -écosystèmes et des milieux naturels continentaux January 2015, Edition: Al Djazaïr Publisher, p. 28. 68 Ibid., p.29. 69 BLONDIN-PROVOST (Julien-Michel), L'aménagement durable du territoire : la conservation des milieux naturels à l'Agenda politique des municipalités Québécoises, Essai présenté au centre universitaire de formation en environnement et développement durable en vue de l'obtention du grade de maitre en environnement (M.Env.) sous la direction de M. Marc-André GUERTIN, Janv. 2014, p. 6/156. 70 Union Internationale pour la conservation de la nature (UICN), Rapport annuel 2014, p31. Rédigé par NGO NGUE TEGUE Marthe Page 24 Droits de l'homme et conservation de l'environnement : cas des droits des peuples autochtones de la forêt importantes sur les populations humaines71. L'exploitation intensive des ressources de la terre est l'un des facteurs d'érosion de la biodiversité avec la fragmentation des habitats, le changement climatique, les pollutions et l'introduction d'espèces envahissantes. Cette surexploitation se manifeste entre autres par des prélèvements supérieurs au taux de renouvellement. L'Homme extrait plus de ressources que les populations ne peuvent supporter via le renouvellement naturel. Cela a donc des conséquences écologiques directes (causes d'extinctions, dérives génétiques, consanguinité...) mais également, de manière indirecte, des conséquences économiques72. L'on peut faire le constat selon lequel le milieu naturel se heurte à de nombreux changements du fait de la perte des espèces par l'usage qu'en fait l'homme73. Ainsi, le milieu de vie de l'homme va devoir s'adapter à ce dérèglement de la biodiversité et va conduire aux changements climatiques. |
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