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Les enjeux de la conservation de la biodiversité pour les pays du bassin du Congo: cas du parc national de Lobéké au Cameroun


par Jean Marie Bakeleki Bohin
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC) - Master en Relations Internationales 2023
  

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B. WWF

1. Le WWF au PNL

La connaissance des interactions systémiques entre les enjeux anthropiques, environnementaux, technologiques, inter et intra culturels de la conservation de la biodiversité, demande un haut niveau de formation dans la recherche scientifique. Le WWF est sans conteste l'un des plus importants acteurs en matière de défense des valeurs environnementales dans le monde. Bien que des rapports récents d'ONG locales font état de nombreux cas d'ingérence, de stigmatisation et parfois de violence physique de la part de certains assistants techniques peu ou mal informés sur les enjeux culturels de la forêt pour les populations riveraines des aires protégées au Cameroun.

Au parc national de Lobéké, le WWF apporte un appui dans la gestion communautaire de la périphérie mais aussi et surtout dans le suivi écologique. La logistique du parc est assurée conjointement et parfois transversalement par le personnel du MINFOF et celui du WWF. Les missions du parc sont systématiquement soumises au contrôle financier et

144GIZ/ V., Eligne, « Bilan de 25 années d'appui de la GTZ/GIZ à l'aménagement forestier durable au Cameroun (1992-2013), 2014». [En ligne : « https://docplayer.fr/89185666-Bilan-de-25-annees-d-appui-de-la-gtz-giz-a-l-amenagement-forestier-durable-au-cameroun-vincent-beligne.html » Consulté le 23/06/2022 à 04h09].

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technique du WWF. Y compris les patrouilles intelligentes, les déplacements du conservateur dans le cadre des rencontres bi ou tri nationales, les rencontres avec les organisations de la société civile (OSC) et COVAREV, les différents partenaires financiers du parc comme la fondation pour le tri national de la sangha (FTNS) et aussi les touristes.

Ce transfert de politique sous régionale est implémenté ou tout au moins devrait l'être sur le terrain par le WWF et d'autres partenaires techniques145. Dans le but d'optimiser le rôle de l'assistance technique au Cameroun et dans la sous-région, certaines organisations supra nationales comme la CA.WH. FI apportent des recommandations techniques claires.

2. Les recommandations de la CA.WH.FI pour une optimisation de l'assistance technique

La CA.WH.FI (Central africa world heritage forest initiative / initiative pour le patrimoine mondial forestier d'Afrique centrale) émet comme recommandations structurelles à l'amélioration de l'assistance technique des aires protégées :

- Créer ou redynamiser les Comités Nationaux du Patrimoine Mondial dans le cadre de la mise en place des plateformes nationales de concertation des différents acteurs concernés par la gestion de sites inscrits ou potentiellement éligibles au Patrimoine Mondial ;

- Réaliser l'étude sur l'harmonisation des législations relatives à la gestion de la faune tel que programmée avec le RAPAC ;

- Réaliser l'étude sur la vulgarisation des expériences de la RCA et du Cameroun sur la gestion de la faune (ZCV et COVAREF) à engager en rapport avec RAPAC, ECOFAC, WWF-JENGI, FFEMRCA. Dans ce cadre, il s'agit de manifester aux partenaires de la sous-région l'intérêt de partager les données sur leurs expériences et de susciter un débat en fonction des résultats ;

- Poursuivre et intensifier le travail de communication sur le Patrimoine Mondial, thématique qui n'a pas bénéficié d'assez d'interventions au cours des dernières années ;

- Maintenir et améliorer la formule consistant à faire le point sur l'exécution des contrats et budgets à l'occasion de chaque comité de pilotage, pour assurer davantage la transparence dans la gestion du programme afin de renforcer la visibilité et la confiance au sein des partenaires ;

- Veiller au respect des dates limites de soumission des rapports financiers et techniques par les partenaires pour ne pas retarder les paiements et par conséquent la réalisation des activités dans les délais et les meilleures conditions ;

- Veiller à l'homogénéisation de la qualité des rapports techniques et financiers ;

- Mettre la matrice de la coordination partiellement actualisée en circulation auprès des différents partenaires concernés pour achever sa mise à jour ;

- Etudier la possibilité de coordonner l'évaluation finale des activités financées sur les fonds du l'UNF d'une part et l'évaluation à mi-parcours de activités financées par le FFEM

145Samuel Christian Tsakem, M. Tchamba, et R.B., Weladj, « Les gorilles du parc national de Lobéké (Cameroun) : interactions avec les populations locales et implications pour la conservation », Department of Biology, Concordia University, Sherbrooke Street West, Montréal, Canada, 2009, P.1. [En ligne : http://ajol.info/index.php/ijbcsConsulté le 23/06/2022 à 06h01].

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d'autre part, afin de réduire leurs coûts et d'éviter dans la mesure du possible un double emploi ;

- Susciter une réflexion sur les modalités d'une participation effective des partenaires du programme à la célébration de l'évènement Yaoundé +10 ainsi que celle des pays du Bassin du Congo au prochain Congrès Forestier Mondial prévu à Buenos Aires en Argentine ;

- Etudier et améliorer les modalités de distribution des publications, afin que celles-ci parviennent sans complications aux administrations nationales et aux conservateurs des sites concernés ;

- Valoriser les résultats de l'important atelier organisé par le RAPAC avec les appuis de CA.WH.FI, FAO et ECOFAC sur la thématique de la conciliation des contraintes de la conservation avec les besoins de développement socio-économique des populations vivant dans la périphérie des aires protégées, en allant au-delà des simples actes publiés, par la mobilisation des financements nécessaires pour une mise en oeuvre effective des recommandations très pertinentes adoptées au cours dudit atelier ;

- Introduire un axe d'intervention qui mettra un accent particulier sur la contribution des aires protégées à l'atténuation des changements climatiques ainsi que sur les mesures à prendre pour l'adaptation des sites du patrimoine Mondial aux dits changements ;

- Améliorer la gestion et consolider les sites du Patrimoine Mondial existants créés dans le cadre du programme CAWHFI, par la mise en place de mécanismes de financement durable. Une piste à explorer par la valorisation des stocks de carbone et mécanismes de reboisement ;

- Rappeler aux États, leurs engagements et obligations en rapport avec la nomination des sites de leurs pays respectifs en qualité de Réserves de biosphère ou de Sites du Patrimoine Mondial ;

- Etudier dès maintenant les solutions viables et déterminer avec les gouvernements des pays, les modalités de prise en charge par les États des salaires des écogardes actuellement payés par CAWHFI après la fin du programme prévue en juin 2010 ;

- Prendre les modèles des textes juridiques de la RCA et du Congo définissant le statut des écogardes pour proposer un texte similaire aux autres pays, en vue de l'harmonisation des politiques et législations, dans le cadre de l'étude programmée par le RAPAC avec les appuis des programmes CAWHFI et ECOFAC. À cet effet, les administrations des pays impliqués dans le programme CAWHFI doivent se procurer ces textes pour les vulgariser auprès de leurs autorités de tutelle respectives, avec les appuis et la facilitation des programmes du RAPAC et de la COMIFAC ;

- Demander une intervention forte de la COMIFAC pour une régulation plus rigoureuse146.

Dans ce contexte institutionnel et relationnel où l'on relève facilement un foisonnement d'enjeux liés à l'appropriation réelle des textes internationaux et le positionnement technique et stratégique de certains partenaires internationaux, la législation camerounaise pourrait- elle être efficace et efficiente sur le long terme sans véritablement intégré les paramètres comme les droits des peuples autochtones et les impératifs de développement durable ? Dans le

146Rapport de la CA.WH.FI, IVème Réunion du comité de pilotage, 2008, [En ligne : https://archive.pfbc-cbfp.org/docs/news/mars_avril2009/CAWHFI_actescomitepiltage_2009.pdf , Consulté le 23/06/2022 à 05h17].

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chapitre suivant, nous tenterons une critique constructive de l'encadrement législatif camerounais afin d'en dégager de potentielles améliorations.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote