WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Recrudescence et gestion endogène des inondations dans le 9e arrondissement de N'Djamena: contribution à  l'anthropologie écologique


par Adoum Oumar MOUKHTAR
Université Yaoundé 1 - Master 2 en anthropologie 2021
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

5.1.1.4.5.2- Attachement aux milieux

L'attachement aux milieux physiques est souvent à l'origine des inondations dans cette commune. Certains habitants de ladite commune sont attachés à cette terre, pour eux, c'est une terre, espace promis que les ancêtres les ont légué et ils ne comptent pas de se déplacer à cause des inondations. S'ils quittent les milieux, ils vont perdre leurs objets historiques et qui ont les valeurs sentimentales en leurs yeux. Les lieux sacrés comme les fleuves, marres, rivières et les forêts protégé par les ancêtres deviendrons les lieux de pêche et de chasse tout simplement, c'est pourquoi, ils refusent de quitter pour a mieux protéger leurs lieux sacrés. C'est dans cette perspective que notre informateur lance ses propos en ce sens :

Je suis né et grandir ici dans cette commune, mon père était un grand conservateur de la tradition. Vous voyez la case là-bas ? C'est la case à fétiche de mon père, il m'a légué ses savoirs et maintenant, je conserve aussi à mon tour nos patrimoines culturels. Si je quitte cette concession, je veux perdre ma case à fétiche et cette dernière ce n'est pas construire qui est important mais les locateurs qui se trouvent dedans là c'est-à-dire, mes fétiches qui sont important. On a aussi nos lieux d'initiations qui sont légués par nos ancêtres. Imaginez vous-même si laisse tout ça et je quitte parce qu'il y a l'inondation. (Entretien avec Moun M, 68 ans, chef de terre, à Toukra, 15 Septembre 2021).

Occupation anarchique des espaces, manque de voiries, canaux d'évacuation d'eau, manque d'infrastructure, confluent de deux fleuves, incivisme et la dégradation de la digue sont des véritables causes pour la majorité des populations interviewées. Pour l'anthropologue Émilie Nolet (2019), L'inondation figure parmi les catastrophes naturelles les plus dévastatrices

129

que puissent subir certaines populations. Pourtant, quelques peuples les considèrent comme une bénédiction. C'est le cas de certaines communautés des îles Fidji. Pour elles, une inondation fait naturellement partie d'un cycle ; entre autres avantages, l'événement charrie des sols fertiles et permet de mettre les conflits de côté et de resserrer les liens sociaux et familiaux. Certaines populations de la commune du 9eme arrondissement se partagent les mêmes points de vue que certaines communautés des îles Fidji sur les perceptions des inondations. En effet, pour certains habitants riverains de ladite commune, l'inondation est une bénédiction divine par rapport à leur perception culturelle. Ceci peut être indiqué par le témoignage d'un de nos informateurs :

Tout ce que Dieu fait est bon. On ne s'oppose pas à la volonté de Dieu. L'abondance de pluie dans cette commune nous permet à faire nos activités en toute joie. Les pêcheurs et les agriculteurs que nous sommes, on préfère l'inondation que la rupture de pluie. Nous dépendons de la saison pluvieuse pour nos survies. (Entretien avec Doung, délégué de Walia, à Walia le 23 septembre 2021).

Dans ces quartiers, les populations sont au courant des risques auxquels elles sont exposées notamment les inondations. Certaines pensent que les risques d'inondation qui se posent dans leur environnement sont dus à la colère des dieux ou à la sorcellerie. Les populations autochtones attachées aux croyances locales relèvent le fait que les dieux des eaux, des terres et des forêts seraient contrariés à cause des abus de l'homme sur l'environnement provoquant les fortes pluies. La perception des causes des inondations chez la population permet de déduire que la prise de conscience des dangers encourus en habitant le site est réellement reconnue.

5.1.2- Relation entre la population et leur milieu physique, le 9eme arrondissement de N'Djamena

L'écologie culturelle s'intéresse à l'interaction entre l'être humain et son environnement. C'est ci dit, cette théorie nous a permis à comprendre les relations qu'entretenaient les habitants du 9eme arrondissement avec leur milieu physique qui est le 9eme arrondissement de la ville de N'Djamena.

5.1.2.1- Mécanismes de résilience mis par la population du 9eme arrondissement

Les mécanismes de résilience représentent un ensemble d`actions qu'un individu ou qu'un groupe d'individus met en place pour résoudre les problèmes auxquels il fait face. La représentation du risque joue sur les stratégies des gestions locales ; et c'est aussi

130

individuellement que collectivement (Laganier et al. 2004). Le risque ne peut pas être traité en dehors du cadre social et culturel dans lequel les gens exposés évoluent Ogden, (1995). Les inondations font partie des problèmes extrêmes prioritaires à résoudre. Les populations, beaucoup plus affectées par les inondations dans le 9eme arrondissement ne demeurent pas inactives. Au fil des ans, avant, pendant et après les pluies, elles déploient les stratégies qui visent à préserver les impacts désastreux des inondations. Elles adoptent principalement des mesures endogènes, qui sont des mesures visant à réduire des impacts directs des inondations à l'échelle de la commune. A cet effet, deux grands mécanismes de résilience ont été mis sur pied à savoir individuels et collectifs.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery