5.1.1.4.5- Perception des populations du 9eme
arrondissement
La perception du risque joue sur les capacités de
gestion locale et c'est aussi bien individuellement que collectivement
(Laganier et al., 2004). D'après les données sur le
terrain, la population de ladite commune en grande partie considère
l'inondation comme un phénomène naturel lié aux fortes ou
excès de pluies. Pour certaine, qui dit saison de pluies dit
automatiquement inondation. Elle associe d'ailleurs le phénomène
d'inondation au laxisme des autorités face aux travaux de drainages et
qu'à leur niveau, elles ne peuvent pas faire grand-chose (Kenlack,
2019).
5.1.1.4.5.1- Mauvaises gestions gouvernementales
La faiblesse des pluies des années antérieures
et le « laisser-faire » des autorités publiques ont
favorisé l'installation des ménages dans le lit majeur du Chari.
Les ménages dans leur majorité à une nette
compréhension des causes des inondations. D'autre accuse leurs prochains
en mettant l'accent sur l'occupation anarchique des zones marécageuses,
l'insalubrité et les activités informelles (fabrication des
briques, des charbons, dégradation de la digue).
127
pas les experts en la matière. C'est dans ce contexte
que notre informateur, enseignant chercheur nous affirme en ce sens :
Entre les inondations et les occupations des sols,
qualifiées d'anarchiques, il y a une grande différence;
malgré les liens qui peuvent exister entre elles. Ce n'est pas un
problème de planification urbaine ni de documents d'urbanisme, car il
existe aujourd'hui dans le monde entier, des villes, bien planifiées,
bien aménagés qui sont soumises aux inondations, sur ce, j'accuse
le gouvernement parce que, les géographes, géologues et autres
experts dans le domaine on les déclasse de côté et on met
les personnes qui ne sont pas dans le domaine. Bref, la cause d'après
moi, c'est l'absence de la méritocratie dans ce pays. (Entretien
avec Paul, 59 ans, enseignant de l'université, à Gardolé:
septembre 2021).
Dans le même angle d'idée les données sur
le terrain laisse comprendre que c'est l'Etat aussi a sa part de
responsabilité sur les causes des inondations dans cet arrondissement
car celui qui a fait déplacer les populations d'ancien Gardolé
pour aller occuper l'espace actuel (Gardolé Djedit) qui est inondable
parce qu'il voulait occuper le territoire pour la construction administrative.
Un de nos informateurs appuie ses propos comme suit :
Vous connaissez ancien Gardolé ou l'état a
cassé pour construire l'hôpital mère et l'enfant ?
L'état les a donné des terrains dans cette commune, zone
impraticable, le lit même de l'eau c'est le quartier qu'on appelle
maintenant Gardolé Djadit ; ces habitants-là souffre
énormément des inondations. L'état pense que c'est une
zone viable mais pourtant c'est le contraire. (Entretien avec Paul, 59
ans, enseignant de l'université, à Gardolé: septembre
2021).
D'autre encore par contre pointent du doigt sur les
autorités administratives surtout la marie de ladite commune.
Les acteurs étatiques ne tracent pas les passages d'eau ou aux
crues des caniveaux avant la saison pluvieuse. Un de nos enquêtés
jette aussi les pierres sur les autorités.
S'il arrive que ces habitants soient, par ignorance, dans
les zones inconstructibles, c'est parce qu'ils n'ont pas d'autres choix que
d'habiter ces lieux. Il revient à la commune de veiller au
contrôle des occupations des sols dans leurs territoires respectifs. Car,
les ménages qui occupent les zones non aedificandi, le font par
ignorance. Ces ménages méritent des aides et des accompagnements
et non de déguerpissements sans recasement. Le plus grand défi,
pour l'Etat, consiste à trouver des mécanismes de financement
pour soutenir cette question de l'habitat social. Aujourd'hui, grâces aux
technologies avancées, il n'y a aucun sol inconstructible. Nous avons
des architectes et des ingénieurs très compétents qui font
leur preuve dans d'autres pays en ce moment. La technique a juste besoin d'un
cadre politique pour agir. (Entretien avec Paul, 59 ans, enseignant de
l'université, à Gardolé: septembre 2021).
128
Dans ces propos nous pouvons retenir que le sourd muet des
autorités administratives a l'instar de la mairie de ladite commune fait
avancer l'inondation pour simple et bonne raison que ces dernières
laissent faire les habitants occupent les espaces en leurs guises. Il est
question pour l'Etat de trouver une stratégie solide pour
résoudre le problème de terres.
Les populations ne possèdent pas des Caterpillar ou des
engins solides permettant à bien pour aménager le terrain, donc,
la faute revient à l'absence et l'abandon de gouvernement en laissant
les populations à leur triste sort. D'après notre informateur
:
C'est le changement climatique et la culture du riz sur le
passage des eaux qui seraient à l'origine de cette inondation. Il y a
deux ans environs, les gens ont remarqué que le terrain était
très riche en culture de riz, donc, cette année tout le monde
improvise la riziculture. Peut-être qu'ils ne se rendent pas compte de ce
qu'ils font parce que cela provoque en amont une sorte de bassin de
rétention. (Entretien avec Paul, 59 ans, enseignant de
l'université, à Gardolé: septembre 2021).
|