5.1.1.2- Inondation comme malédiction
Elle est considérée comme malédiction
parce qu'elle laisse derrière elle de dégâts
matériels et pertes en vies humaines. L'inondation a pour
conséquences de diverses maladies contagieuses et mortelles. Elle rase
toutes les surfaces cultivables. La destruction des champs par les inondations
baisse l'économie et favorise la pauvreté. Du point de vue
culturel l'inondation détruit les lieux sacrés tels que le
cimetière et le lieu de culte (église, mosquée, lieux de
d'initiation), c'est dans ce sens que notre informateur dit :
Je suis toujours victimes des inondations. À chaque
qu'il y est inondation, je refuge de ma maison, je perds les mes volailles, mes
économies sont toujours faibles, en période des inondations, on
entend constamment les noyades, écroulements des maisons, pertes en vies
humaines. Donc, l'inondation pour moi c'est vraiment de la
malédiction. (Entretien avec Elis, 62 ans, ancien
délégué et responsable de sinistré de Toukra,
à Toukra, 27 août 2021).
Lorsque l'inondation ne tue pas de cette manière
(noyade, écroulement de maisons, électrocution...), elle cause
des maladies épidémiques ou la présence des insectes
dangereux pour la santé de l'Homme. Miserez, (2003).
5.1.1.3- Indexicalité des inondations dans le 9eme
arrondissement
Elle est un phénomène observable dans les
comportements. L'ndexicalité nous a permis de comprendre le terme «
inondation » dans son contexte.
5.1.1.3.1- Appellation de l'inondation dans socioculture
Arabe Choa
Dans cette logique, selon les analyses des données
ethnographiques, il ressort que les appellations courantes de l'inondation chez
les Arabe Choa sont entre, almi akalana, qui littéralement
signifie « l'eau nous a mangé » ; almi chalana quant
à elle, veut dire « l'eau nous
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a emporté ». Pour la communauté Arabe Choa,
la présence de l'inondation dans milieu constitue que de catastrophe et
perte.
5.1.1.3.2- Appellation de l'inondation dans socioculture
Lélé
Chez les Lélé, l'appellation courante de
l'inondation est Kama ag?a kur littéralement veut dire «
l'eau a occupée l'espace » ce qui signifie qu'il a eu l'inondation.
Pour eux, c'est quand l'eau occupe l'espace ou stagne sur un espace, c'est
là où on parle de l'inondation.
5.1.1.3.3- Pratique du sacrifice de kikiringang pour
lutter contre les inondations
Les morts ne sont pas morts, ils sont juste éloignent
des vivants, ils ne sont pas totalement oubliés ; ils avertissent
automatiquement si les situations sont anormales. Les vivants en contrepartie
les honorent collectivement. Dans le 9eme arrondissement de la ville
de N'Djamena, en temps de catastrophes liées aux colères des
génies, des ancêtres ou encore des dieux, la population adopte des
stratégies pour calmer les génies afin de réduire les
dégâts. En effet, la population procède au sacrifice
qu'elle appelle, Kikiringag. Le sacrifice Kikiringag consiste
en une offrande effectuée en faveur d'un esprit supranaturel
(ancêtre, génie de possession, divinité de la montagne,
etc). L'animal destiné au sacrifice c'est le coq blanc ou rouge, si la
menace semble élevée ; c'est la chèvre blanche
destinée au sacrifice. Il faut un initié pour tuer la bête.
L'ancêtre ou le génie que l'on veut honorer doit recevoir des
fragments prélevés sur certaines parties de l'animal. Dont les
vivants ne peuvent pas s'en servir. Dans le cas de noyade ou le menace de
débordement par exemple, dans chaque ménage, on tue le coq,
n'importe lequel mais les initiés dont le sacrifice par eux, tuent le
coq blanc ou rouge, son sang et ses plumes vont déverser dans le fleuve
menaçant et interdisent aux enfants de se baigner pendant trois jours.
Si les génies de l'eau acceptent le sacrifice, un vent doux
accompagné de quelques gouttelettes d'eau arrose la zone. Ces
différents mécanismes par la population donnent le
résultat à l'immédiat.
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