3-3-1-5- Pente dérisoire autour de la zone de
confluence Chari-Logone
Les berges du fleuve Chari à N'Djamena sont inscrites
dans des terrains sablo-argileux de l'Holocène récent. D'amont en
aval de Milezi (1e arrondissement), une plaine alluviale
surdimensionnée (500 - 1500 m de largeur) accueille le fleuve Chari qui
y développe un système de méandres mobiles peu
adaptés. Au plan morphométrique, les plaines d'accumulation du
Chari présentent une topographie monotone, elles comportent cependant
quelques modelés superficiels. Au sud, entre Maïlao et Logone-Gana,
la morphologie offre une succession d'interfluves orientés SSE-NNW dont
le substratum est constitué de sable fluviatile induré en
surface. (DOUDJE K et al, 2014)
Le Chari dans son parcours depuis sa source en RCA,
présente un lit de forme hétérogène et une pente
entre 0,1 à 0,5% par Km (Billion et al 1974) autour de la confluence.
Cette forme hétérogène de lit correspond à une
variation de pente entre 2 et 10,8. Cette pente entrainant un faible drainage
naturel des eaux des pluies et joue sur l'efficacité des ouvrages
d'évacuation d'eau construits par les populations.
Ces différents niveaux de pente entrainent des
contraintes d'écoulement des eaux dans le lit de telle sorte que les
cours d'eau débordent (Maniga T 2014).
3.2.2- Facteurs anthropiques
Plusieurs facteurs anthropiques provoques les inondations dans
le 9eme arrondissement de N'Djamena en voici quelques-uns :
3.2.2.1- Extension démographique
la croissance urbaine que connait la ville est causée
par l'absence d'une véritable politique d'urbanisation et un manque de
connaissance en matière d'aménagement urbain, largement
alimenté par l'exode rural qui provoque l'insécurité,
l'appauvrissement du milieu rural et les inondations (Wyss, 2000 cité
par Hemchi, 2015 p9). Cela entraine l'occupation anarchique dans de la ville
qui ne cesse de provoquer les inondations dont les plus marquantes sont
celles
80
des années 1988, 1998 et 2012 où plus de la
moitié de la population était touchée (Abakar, 2015). La
forte croissance de la population dans la commune constitue un risque de
survenance et d'exposition d'importants enjeux aux inondations. Avant qu'elle
ne soit administrée par la commune, le canton Madiagoh avait une
extension démographique très faible. Elle couvre une superficie
de 61, 88 km2 avec une population de 78 241 habitants, selon les
statistiques de 2003. Aujourd'hui, elle est estimée à 127 446
habitants. La ville commence à grandir et l'extension
démographique augmente de manière croissante, la population n'a
pas d'autre choix que de quitter la ville pour les quartiers
périphériques en raison de prix de vente de terrains, d'autres
sont forcées de libérer les espaces de l'Etat ce dernier pour les
dédommager, il les attribue des terrains dans les zones inondable au
9eme arrondissement à l'exemple des quartiers Gardolé
Djedit et Toukra. C'est dans ce sens que notre informateur conduit ses propos
comme suit :
Parlant des inondations, depuis je suis petit, il y avait
des inondations mais c'est son juste des petites inondations temporaire
qu'aujourd'hui qualifié juste de l'eau stagnée. Entretemps il
n'avait pas les dégâts comme ceux de maintenant mais, après
que la commune fut administrée, nous avons commencé à
connaitre les véritables inondations parce que la commune commence
à surpeuplé et les habitants s'installaient sans le respect de
code urbain voilà la véritable cause des inondations dans notre
commune et surtout dans notre quartier. (Entretien avec Koum, 64 ans,
secrétaire général a la mairie du 9eme
arrondissement, à Walia, 03 août 2021).
Selon ces propos, la croissance démographique que
connait cet arrondissement pose vraiment des problèmes sur
l'urbanisation de ce dernier. Depuis que les villages de canton Madiagoh sont
érigés en commune (9eme arrondissement) en 2004, cet
arrondissement connait le surpeuplement de manière croissante. Les
occupants à leur tour, construisent dans des zones marécageuses
et dans des passages de l'eau, c'est ce qui fait qu'en saison pluvieuse, ledit
arrondissement enregistre les inondations.
|