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Recrudescence et gestion endogène des inondations dans le 9e arrondissement de N'Djamena: contribution à  l'anthropologie écologique


par Adoum Oumar MOUKHTAR
Université Yaoundé 1 - Master 2 en anthropologie 2021
  

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3.2.1.2- Fortes pluies

N'Djamena est une ville caractérisée par une moyenne de précipitation d'environ 600 mm/an. La majorité de la précipitation s y abatte pendant les mois de juillet et aout.

Des études faites sur des débits à la confluence Chari-Logone à travers une station installée montrent qu'à 750cm de côte, la ville de N'Djamena sera inondée par les eaux étude par les eaux d'écoulement. Cette cote est considérée à partir de 293,20 m IGN avec un débit d'eau

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estimé à 3400 3/s (BCEOM, op. cit)21. La commune du 9eme arrondissement est située au confluant Chari-Logone, zone marécageuse et argileuse. Par son mauvais aménagement ; pendant la forte ou une abondante pluie dans la ville, l'eau sort de son lit et déverse aux quartiers par manque de passage habituel.

Pendant les périodes des fortes pluies quand un cours d'eau atteint son seuil. Pendant les moments d'extrême pluie (juillet, août et septembre), l'argile est gorgée d'eau, le bilan d'infiltration devient très nul vu que la capacité d'absorption optimale est atteinte. Les eaux de surface ruissellent donc vers le fleuve Logone situé vers l'aval de la ville de N'Djamena ravitaillant à son tour le Chari.

3-3-1-3- Le débordement d'un lit en période de crue

Il s'agit du débordement de lit mineur pendant les périodes d'extrême pluie. Le lit mineur est incapable de tout contenir les eaux écoulées et de transporter à elle seule la charge solide qui lui est soumise. Le ruissellement devient difficile, provoquant donc le débordement de ce lit dont la conséquence immédiate est la submersion des plaines (Désiré 2019)22.

Le quartier Digangali, section 1 et 2, situé dans le 9eme arrondissement de N'Djamena, est envahi par l'eau depuis le mois d'octobre. Le problème c'est arrivé en période de crue des fleuves Chari et Logone. Plusieurs maisons se sont écroulées faisant des sans-abri et des blessés. Les cultures vivrières tout autour des cases sont englouties. Ceux qui ne savent où aller sont obligés de passer la nuit dans ces habitations fortement humides avec tous les risques de santé que cela comporte.

Le débordement d'un lit en période de crue communément appelé « Almé sel » « l'eau de sel » au centre de préoccupation des populations de ladite commune. Considéré comme l'une des causes la plus immaitrisable pour simple et bonne raison que le débordement survient à tout moment et l'improvise. Des berges et des digues ont été construites autour du fleuve pour éviter d'éventuelles catastrophes, mais lorsque les pluies sont abondantes, le fleuve déborde dans les zones environnantes, causant des dégâts humains et matériels considérables.

21 Bureau Central d'Etude et Equipement d'Outre-mer

22 Inondations et maladies hydriques dans la ville de Moundou (Tchad)

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3.2.1.4- Faible altitude du site

N'Djamena, ville de création coloniale, se trouve implantée dans une plaine alluviale à une altitude comprise entre 293-298m pour l'ensemble de sa superficie (Dobingar, 2001). Elle s'étend sur deux zones écologiques presque plates constituant les deux rives du fleuve Chari. Les points les plus élevés est autour des berges de la rive droite (98m) et les plus bas (291296m) s'observent à l'Est, au Nord et Sud de la ville. C'est dans ces points à basse altitude que se sont développés les quartiers. Le relief est représenté dans ce site par des terres exondées submersibles, séparées par endroits par des dépressions et quelques bas-fonds marécageux issus des anciennes carrières. Ces zones sont généralement inondées lors d'une crue rare engendrée par une année humide PIAS J. (1970).

Dans le 9eme arrondissement, plusieurs habitations sont installées sur des altitudes basses. Particulièrement les quartiers comme Walia, Ngoumna et Toukra sont construits en zones humides extrêmement plate, avec une nappe phréatique peu profonde, ce qui provoque bien entendu des remontées de nappe en saison pluvieuse. Cette zone très plate marécageuse et très sensible aux inondations par la remontée des eaux de la nappe. Pendant la saison pluvieuse, le sol s'imbibe d'eau et atteint sa saturation en quelques jours. L'eau du Chari influence la nappe phréatique tout en rechargeant (Chouret et al,. 1977). Celle-ci renforce le volume des eaux conservées dans les bas-fonds et accroit l'humidité du sol. L'avènement des eaux du fleuve Chari et Logone en cru augmente le volume d'eau non infiltré. Ces eaux se déversent en direction des points bas de certains quartiers comme Walia, Ngoumna et Toukra par rapport aux berges et cause des inondations au voisinage (Maninga, 2014).

Les berges du fleuve Chari à N'Djamena sont inscrits dans des terrains sablo-argileux de l'Holocène récent. D'amont en aval de Milezi (1e arrondissement), une plaine alluviale surdimensionnée (500 - 1500 m de largeur) accueille le fleuve Chari qui y développe un système de méandres mobiles peu adaptés. Au plan morphométrique, les plaines d'accumulation du Chari présentent une topographie monotone, elles comportent cependant quelques modelés superficiels. Au sud, entre Maïlao et Logone-Gana, la morphologie offre une succession d'interfluves orientés SSE-NNW23 dont le substratum est constitué de sable fluviatile induré en surface. (Doudje et al., 2014). Le Chari dans son parcours depuis sa source en RCA, présente un lit de forme hétérogène et une pente entre 0,1 à 0,5% par Km (Billion et

23 Désignant les quatre points cardinaux Est, Ouest, Nord et Sud

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al 1974) autour de la confluence. Cette forme hétérogène de lit correspond à une variation de pente entre 2 et 10,8. Cette pente entrainant un faible drainage naturel des eaux des pluies et joue sur l'efficacité des ouvrages d'évacuation d'eau construits par les populations. Ces différents niveaux de pente entrainent des causes d'écoulement des eaux dans le lit de telle sorte que les cours d'eau débordent (Maniga, 2014).

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