3.2.1.2- Fortes pluies
N'Djamena est une ville caractérisée par une
moyenne de précipitation d'environ 600 mm/an. La majorité de la
précipitation s y abatte pendant les mois de juillet et aout.
Des études faites sur des débits à la
confluence Chari-Logone à travers une station installée montrent
qu'à 750cm de côte, la ville de N'Djamena sera inondée par
les eaux étude par les eaux d'écoulement. Cette cote est
considérée à partir de 293,20 m IGN avec un débit
d'eau
77
estimé à 3400 3/s (BCEOM, op.
cit)21. La commune du 9eme arrondissement est
située au confluant Chari-Logone, zone marécageuse et argileuse.
Par son mauvais aménagement ; pendant la forte ou une abondante pluie
dans la ville, l'eau sort de son lit et déverse aux quartiers par manque
de passage habituel.
Pendant les périodes des fortes pluies quand un cours
d'eau atteint son seuil. Pendant les moments d'extrême pluie (juillet,
août et septembre), l'argile est gorgée d'eau, le bilan
d'infiltration devient très nul vu que la capacité d'absorption
optimale est atteinte. Les eaux de surface ruissellent donc vers le fleuve
Logone situé vers l'aval de la ville de N'Djamena ravitaillant à
son tour le Chari.
3-3-1-3- Le débordement d'un lit en période
de crue
Il s'agit du débordement de lit mineur pendant les
périodes d'extrême pluie. Le lit mineur est incapable de tout
contenir les eaux écoulées et de transporter à elle seule
la charge solide qui lui est soumise. Le ruissellement devient difficile,
provoquant donc le débordement de ce lit dont la conséquence
immédiate est la submersion des plaines (Désiré
2019)22.
Le quartier Digangali, section 1 et 2, situé dans le
9eme arrondissement de N'Djamena, est envahi par l'eau depuis le
mois d'octobre. Le problème c'est arrivé en période de
crue des fleuves Chari et Logone. Plusieurs maisons se sont
écroulées faisant des sans-abri et des blessés. Les
cultures vivrières tout autour des cases sont englouties. Ceux qui ne
savent où aller sont obligés de passer la nuit dans ces
habitations fortement humides avec tous les risques de santé que cela
comporte.
Le débordement d'un lit en période de crue
communément appelé « Almé sel » « l'eau de
sel » au centre de préoccupation des populations de ladite commune.
Considéré comme l'une des causes la plus immaitrisable pour
simple et bonne raison que le débordement survient à tout moment
et l'improvise. Des berges et des digues ont été construites
autour du fleuve pour éviter d'éventuelles catastrophes, mais
lorsque les pluies sont abondantes, le fleuve déborde dans les zones
environnantes, causant des dégâts humains et matériels
considérables.
21 Bureau Central d'Etude et Equipement d'Outre-mer
22 Inondations et maladies hydriques dans la ville de
Moundou (Tchad)
78
3.2.1.4- Faible altitude du site
N'Djamena, ville de création coloniale, se trouve
implantée dans une plaine alluviale à une altitude comprise entre
293-298m pour l'ensemble de sa superficie (Dobingar, 2001). Elle s'étend
sur deux zones écologiques presque plates constituant les deux rives du
fleuve Chari. Les points les plus élevés est autour des berges de
la rive droite (98m) et les plus bas (291296m) s'observent à l'Est, au
Nord et Sud de la ville. C'est dans ces points à basse altitude que se
sont développés les quartiers. Le relief est
représenté dans ce site par des terres exondées
submersibles, séparées par endroits par des dépressions et
quelques bas-fonds marécageux issus des anciennes carrières. Ces
zones sont généralement inondées lors d'une crue rare
engendrée par une année humide PIAS J. (1970).
Dans le 9eme arrondissement, plusieurs habitations
sont installées sur des altitudes basses. Particulièrement les
quartiers comme Walia, Ngoumna et Toukra sont construits en zones humides
extrêmement plate, avec une nappe phréatique peu profonde, ce qui
provoque bien entendu des remontées de nappe en saison pluvieuse. Cette
zone très plate marécageuse et très sensible aux
inondations par la remontée des eaux de la nappe. Pendant la saison
pluvieuse, le sol s'imbibe d'eau et atteint sa saturation en quelques jours.
L'eau du Chari influence la nappe phréatique tout en rechargeant
(Chouret et al,. 1977). Celle-ci renforce le volume des eaux
conservées dans les bas-fonds et accroit l'humidité du sol.
L'avènement des eaux du fleuve Chari et Logone en cru augmente le volume
d'eau non infiltré. Ces eaux se déversent en direction des points
bas de certains quartiers comme Walia, Ngoumna et Toukra par rapport aux berges
et cause des inondations au voisinage (Maninga, 2014).
Les berges du fleuve Chari à N'Djamena sont inscrits
dans des terrains sablo-argileux de l'Holocène récent. D'amont en
aval de Milezi (1e arrondissement), une plaine alluviale
surdimensionnée (500 - 1500 m de largeur) accueille le fleuve Chari qui
y développe un système de méandres mobiles peu
adaptés. Au plan morphométrique, les plaines d'accumulation du
Chari présentent une topographie monotone, elles comportent cependant
quelques modelés superficiels. Au sud, entre Maïlao et Logone-Gana,
la morphologie offre une succession d'interfluves orientés
SSE-NNW23 dont le substratum est constitué de sable
fluviatile induré en surface. (Doudje et al., 2014). Le Chari
dans son parcours depuis sa source en RCA, présente un lit de forme
hétérogène et une pente entre 0,1 à 0,5% par Km
(Billion et
23 Désignant les quatre points cardinaux Est,
Ouest, Nord et Sud
79
al 1974) autour de la confluence. Cette forme
hétérogène de lit correspond à une variation de
pente entre 2 et 10,8. Cette pente entrainant un faible drainage naturel des
eaux des pluies et joue sur l'efficacité des ouvrages
d'évacuation d'eau construits par les populations. Ces différents
niveaux de pente entrainent des causes d'écoulement des eaux dans le lit
de telle sorte que les cours d'eau débordent (Maniga, 2014).
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