2-2-2- Ecologie culturelle
L'écologie culturelle est une théorie qui
explique les relations entre l'Homme et environnement. La paternité de
cette théorie est attribuée à l'anthropologue
américain Julian Steward. C'est dans les années 1950-1960 que
l'écologie culture a pris l'ampleur dans les domaines des sciences
sociales et humaines. L'écologie culturelle ou l'anthropologie
écologique est un courant de pensée qui vise à
étudier l'impact environnemental sur les hommes et leurs
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comportements afin de découvrir dans quelle mesure les
comportements et les modes de vie des hommes son modelé par leur milieu.
L'anthropologue Steward (1955) écrit : « l'écologie
culturelle est l'étude des processus adaptatifs par lesquels la nature
de la société, et un nombre imprévisible de dispositifs de
culture, sont affectés par l'ajustement de base par lequel l'homme
utilise un environnement donné ». C'est cette affirmation que
l'environnement physique affecte la culture parce qu'il implique un
élément de déterminisme environnemental actions humaines
finies. L'écologie culturelle est, en effet, infligé avec le
déterminisme environnemental doux, mais l'approche a la valeur dans les
types de situations qu'elle a été développée. Moins
ainsi dans les sociétés reliées et
généralisées. Il ajoute dans le même sens,
l'écologie culturelle vise à appréhender la culture
à partir des conditions écologiques. L'écologie culturelle
montre que le genre de vie serait une réponse culturelle à
l'environnement.
Le modèle stewardien initie la notion de
rétroaction et de processus systémiques malgré que ces
notions ne soient pas le centre d'intérêt majeur de son approche,
elles sont implicites à l'écologie culturelle de Steward. Son
objectif était de montrer de quelle manière l'adaptation à
un environnement physique influence les caractéristiques d'une culture
particulière (Steward, 1973). L'écologie culturelle pour Steward
est principalement une méthode, dont l'objectif est de préciser
les ajustements des sociétés à leurs environnements. Pour
mener à bien sa recherche, Steward proposa une méthode analytique
afin de mettre à jour les « noyaux culturels » (cultural
cores).
1) Analyser le rapport entre techniques de production et
conditions environnementales.
2) Analyser les modes de comportements (division du travail,
organisation territoriale,...) déployés dans l'exploitation d'un
milieu donné grâce à une technologie donnée.
3) Examiner de quelle manière ces modes de
comportement affectent les autres aspects de la culture Steward (1973).
Chaque type culturel correspond donc une combinaison entre une
forme d'adaptation à un environnement particulier et un niveau
d'intégration socioculturel. Pour Steward, l'évolution des
sociétés ne peut être pensée de manière
uniforme, celle-ci se manifeste à travers le changement culturel.
L'évolution des sociétés s'opère en fonction des
particularités historiques et culturelles et s'exprime de manière
objective à travers la technologie. Le modèle explicatif de
Steward se détache donc des conceptions évolutionnistes postulant
pour une humanité progressant de manière linéaire selon
des stades de développement successifs.
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2-3-4- Opérationnalisation des
théories
En confrontant les théories, la théorie de
l'ethnométhodologie nous a permis de comprendre le sens que la
population du 9eme arrondissement de la ville de N'Djamena donne
à l'inondation, aux différents mécanismes de
résilience mis sur pied pour lutter contre cette dernière. Enfin,
l'ethnométhodologie nous a aidé à expliquer comment la
population de ladite commune met en place leurs cultures a permis à
l'amélioration des conditions de vies. En ce qui est du courant
d'écologie culturelle, il explique l'interaction entre les êtres
vivants et son milieu physique. Ce courant de pensée nous permet de
faire un éclaircissement sur les relations entre la population du
9eme arrondissement et leurs milieux physiques qui sont les zones
inondables. Autrement dit, leur présence et résistance en temps
d'inondation dans leur arrondissement.
Nous retenons de ce chapitre qu'il existe une
littérature abondante tant sur les origines, facteurs, impactes que sur
les stratégies des inondations dans le monde. Nous avons
élaboré la critique à partir de laquelle nous avons
ressorti l'originalité de notre travail des points de vue
méthodologique et du terrain de l'étude qui n'est autre que les
recherches documentaires. De là nous avons dégagé un cadre
théorique que nous avons construit à partir de
l'ethnométhodologie et de l'écologie culturelle. La
définition de concepts a clôturé ce débat en
laquelle nous avons présenté les concepts. Le prochain chapitre
nous amènera à présenter les facteurs des inondations dans
le 9eme arrondissement de N'Djamena.
2-3- CADRE CONCEPTUEL Selon Durkheim, (1895)
:
La première démarche du sociologue doit
être de définir les choses dont il traite, afin que l'on sache et
qu'il sache bien de quoi il est question. C'est la première et la plus
indispensable condition de toute preuve et de toute vérification ; une
théorie, en effet ne peut être contrôlée que si l'on
sait reconnaitre les faits dont elle doit rendre compte.
Le cadre conceptuel désigne l'ensemble de mots qu'un
chercheur fait recours tout au long d'un travail scientifique. Pour faciliter
la lecture de ce mémoire, les concepts clés utilisés ont
été définis en rapport avec le contexte de notre
étude afin d'éviter certaines confusions. La clarification des
concepts est l'une des exigences les plus cruciales dans les sciences sociales.
Il nous convient de donner une lumière aux concepts suivants :
Inondation, Culture, Vulnérabilité et la Résilience.
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2-3-1- Inondation
Étymologiquement, le mot inondation vient du latin:
«inundatio» qui signifie submersion. C'est une submersion, rapide ou
lente, d'une zone habituellement hors d'eau, Qui peut être
provoquée de plusieurs façons, par des pluies importantes en
durée et (ou) en intensité. (Cortes, 2006). Une inondation est un
débordement des eaux de ruissellement ou d'un cours d'eau qui submergent
les terres voisines. Les inondations subviennent pendant les périodes de
crues où les bassins versants reçoivent d'importantes
quantités d'eau de précipitations qui sont collectées et
drainées vers le talweg pour être évacuées. Dans
nombre de pays au monde, les inondations sont des phénomènes
cycliques qui frappent aux mêmes périodes chaque année
(Mbete, 2019).
On peut en outre la définir comme la submersion d'un
terrain résultant du débordement des eaux. Par
débordement, les eaux de la rivière ou d'un cours d'eau
envahissent le lit majeur où elles déposent par
décantation des alluvions généralement fines. Lorsque le
débit et le volume d'eau entrainent un débordement par rapport au
lieu habituel d'écoulement (lit mineur) et que la crue est susceptible
d'affecter les installations humaines on parle d'inondation. L'eau se
répand dans les zones d'expansion des crues, qui correspondent au lit
majeur du cours d'eau et qui sont souvent occupées par les populations
(Fofack, 2016). Ousséni (2016), définie l'inondation comme
l'envahissement passager des lieux habituellement émergés par
l'eau de pluie.
Selon le Glossaire International d'Hydrologie, (2012),
l'inondation est une submersion par l'eau débordant du lit normal d'un
cours d'eau ou d'autres surfaces d'eau, ou accumulation provenant de drainages,
sur des zones qui ne sont pas normalement submergées. Alors, les
inondations sont des phénomènes naturels qui se produisent dans
toutes les régions du monde. A cela, situé à la confluence
de fleuve Chari et Logone, bâtie sur un substrat argileux et plat, la
ville de N'Djamena Capitale du Tchad à chaque saison des pluies, des
inondations dues aux crues du Chari, à ses différents affluents
et aux eaux de son propre impluvium. Ceci étant, il est
nécessaire de clarifier les types d'inondations pour mieux comprendre
leurs différences.
Les différents types d'inondations :
Les inondations peuvent être la conséquence de
crues ou simplement de fortes averses. L'inondation des zones urbanisées
n'est pas toujours liée à la proximité d'un cours d'eau.
Les principaux facteurs qui influences la durée et l'intensité
des inondations sont la quantité de pluie
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qui tombent, l'état des sols : le degré
d'imperméabilisation, les pratiques culturales, l'aménagement et
l'entretien du réseau hydrographique c'est-à-dire l'ensemble des
milieux aquatiques présents. En effet nous avons :
? Les inondations par débordement
direct, le cours d'eau sort de son lit mineur pour occuper son lit
majeur. Le niveau de l'eau augmente et la rivière déborde alors
de sa situation habituelle. Le cours d'eau peut alors envahir des
vallées entières.
? Les inondations par débordement
indirect, les eaux remontent par effet de siphon à travers les
nappes alluviales, ce sont des nappes souterraines, dans les réseaux
d'assainissement ou encore des points bas localisées. Cette
remontée empêche toute infiltration de l'eau dans le sol, ce qui
provoque des inondations.
? Les inondations par ruissellement, ce sont
les inondations qui peuvent se produire principalement en zone urbanisée
lorsque l'imperméabilisation des sols c'est-à-dire la
capacité du sol à faire passer l'eau et la conception de la ville
font obstacle au bon écoulement des "grosses" pluies (dues par exemple
aux orages) ou bien parce que la capacité des systèmes de
drainage ou d'évacuation des sols est insuffisante.
Par essence, on distingue plusieurs types d'inondations en
fonction du paramètre considéré. Selon la rapidité
de submersion du lit majeur du cours d'eau, on distingue deux principaux types
d'inondations.
? Les inondations dites « lentes »
qui sont provoquées par des crues progressives (l'eau monte de
quelques centimètres par heure). Celles-ci surviennent
généralement lors des épisodes orageux de faible
intensité mais sur une longue durée.
? Les inondations dites « brutales » ou
« rapides » qui sont des crues soudaines induites par une
montée brusque et rapide des eaux (plusieurs mètres par heure).
Elles sont dans la plupart des cas causées par des précipitations
de faible durée et d'intensité élevée ou
très élevée. Ce sont par nature des inondations
dangereuses et dévastatrices à cause de leur caractère
brusque et rapide, empêchant ainsi, les populations soumises à cet
aléa à un faible temps de réponse, surtout si elles
surviennent de nuit.
Dans ce contexte, nous définissons l'inondation comme
une invasion des espaces par le masse d'eau soit liée à une
pluviométrie forte soit liée en débordement d'eau sorti de
son lit. La récurrence des inondations dans la commune du
9eme arrondissement s'explique le fait qu'elle est dans une zone
confluente de deux grands fleuves (Chari et Logone).
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2-3-2- Gestion
Pendant longtemps, la gestion fut considérée
comme une affaire de talent, Etymologiquement, le vocable gestion vient du mot
latin « gestio » qui signifie gérer, porter ou action de
gérer, administrer, organiser, coordonner, manager.
Selon Pierre G. et BERGERON (1984 : 91), la gestion est
définie comme étant un processus par lequel on planifie,
organise, dirige et contrôle les ressources d'une organisation afin
d'atteindre les buts visés.
Pour UNISDR, (2009), la gestion est un processus de recours
systématique aux directives, compétences opérationnelles,
capacité et organisation administratives pour mettre en oeuvre les
politiques, stratégies et capacités de réponse
appropriées en vue d'atténuer l'impact des aléas naturels
et risques de catastrophes environnementales et technologiques qui leur sont
liées.
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