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Recrudescence et gestion endogène des inondations dans le 9e arrondissement de N'Djamena: contribution à  l'anthropologie écologique


par Adoum Oumar MOUKHTAR
Université Yaoundé 1 - Master 2 en anthropologie 2021
  

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2-2-2- Ecologie culturelle

L'écologie culturelle est une théorie qui explique les relations entre l'Homme et environnement. La paternité de cette théorie est attribuée à l'anthropologue américain Julian Steward. C'est dans les années 1950-1960 que l'écologie culture a pris l'ampleur dans les domaines des sciences sociales et humaines. L'écologie culturelle ou l'anthropologie écologique est un courant de pensée qui vise à étudier l'impact environnemental sur les hommes et leurs

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comportements afin de découvrir dans quelle mesure les comportements et les modes de vie des hommes son modelé par leur milieu. L'anthropologue Steward (1955) écrit : « l'écologie culturelle est l'étude des processus adaptatifs par lesquels la nature de la société, et un nombre imprévisible de dispositifs de culture, sont affectés par l'ajustement de base par lequel l'homme utilise un environnement donné ». C'est cette affirmation que l'environnement physique affecte la culture parce qu'il implique un élément de déterminisme environnemental actions humaines finies. L'écologie culturelle est, en effet, infligé avec le déterminisme environnemental doux, mais l'approche a la valeur dans les types de situations qu'elle a été développée. Moins ainsi dans les sociétés reliées et généralisées. Il ajoute dans le même sens, l'écologie culturelle vise à appréhender la culture à partir des conditions écologiques. L'écologie culturelle montre que le genre de vie serait une réponse culturelle à l'environnement.

Le modèle stewardien initie la notion de rétroaction et de processus systémiques malgré que ces notions ne soient pas le centre d'intérêt majeur de son approche, elles sont implicites à l'écologie culturelle de Steward. Son objectif était de montrer de quelle manière l'adaptation à un environnement physique influence les caractéristiques d'une culture particulière (Steward, 1973). L'écologie culturelle pour Steward est principalement une méthode, dont l'objectif est de préciser les ajustements des sociétés à leurs environnements. Pour mener à bien sa recherche, Steward proposa une méthode analytique afin de mettre à jour les « noyaux culturels » (cultural cores).

1) Analyser le rapport entre techniques de production et conditions environnementales.

2) Analyser les modes de comportements (division du travail, organisation territoriale,...) déployés dans l'exploitation d'un milieu donné grâce à une technologie donnée.

3) Examiner de quelle manière ces modes de comportement affectent les autres aspects de la culture Steward (1973).

Chaque type culturel correspond donc une combinaison entre une forme d'adaptation à un environnement particulier et un niveau d'intégration socioculturel. Pour Steward, l'évolution des sociétés ne peut être pensée de manière uniforme, celle-ci se manifeste à travers le changement culturel. L'évolution des sociétés s'opère en fonction des particularités historiques et culturelles et s'exprime de manière objective à travers la technologie. Le modèle explicatif de Steward se détache donc des conceptions évolutionnistes postulant pour une humanité progressant de manière linéaire selon des stades de développement successifs.

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2-3-4- Opérationnalisation des théories

En confrontant les théories, la théorie de l'ethnométhodologie nous a permis de comprendre le sens que la population du 9eme arrondissement de la ville de N'Djamena donne à l'inondation, aux différents mécanismes de résilience mis sur pied pour lutter contre cette dernière. Enfin, l'ethnométhodologie nous a aidé à expliquer comment la population de ladite commune met en place leurs cultures a permis à l'amélioration des conditions de vies. En ce qui est du courant d'écologie culturelle, il explique l'interaction entre les êtres vivants et son milieu physique. Ce courant de pensée nous permet de faire un éclaircissement sur les relations entre la population du 9eme arrondissement et leurs milieux physiques qui sont les zones inondables. Autrement dit, leur présence et résistance en temps d'inondation dans leur arrondissement.

Nous retenons de ce chapitre qu'il existe une littérature abondante tant sur les origines, facteurs, impactes que sur les stratégies des inondations dans le monde. Nous avons élaboré la critique à partir de laquelle nous avons ressorti l'originalité de notre travail des points de vue méthodologique et du terrain de l'étude qui n'est autre que les recherches documentaires. De là nous avons dégagé un cadre théorique que nous avons construit à partir de l'ethnométhodologie et de l'écologie culturelle. La définition de concepts a clôturé ce débat en laquelle nous avons présenté les concepts. Le prochain chapitre nous amènera à présenter les facteurs des inondations dans le 9eme arrondissement de N'Djamena.

2-3- CADRE CONCEPTUEL Selon Durkheim, (1895) :

La première démarche du sociologue doit être de définir les choses dont il traite, afin que l'on sache et qu'il sache bien de quoi il est question. C'est la première et la plus indispensable condition de toute preuve et de toute vérification ; une théorie, en effet ne peut être contrôlée que si l'on sait reconnaitre les faits dont elle doit rendre compte.

Le cadre conceptuel désigne l'ensemble de mots qu'un chercheur fait recours tout au long d'un travail scientifique. Pour faciliter la lecture de ce mémoire, les concepts clés utilisés ont été définis en rapport avec le contexte de notre étude afin d'éviter certaines confusions. La clarification des concepts est l'une des exigences les plus cruciales dans les sciences sociales. Il nous convient de donner une lumière aux concepts suivants : Inondation, Culture, Vulnérabilité et la Résilience.

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2-3-1- Inondation

Étymologiquement, le mot inondation vient du latin: «inundatio» qui signifie submersion. C'est une submersion, rapide ou lente, d'une zone habituellement hors d'eau, Qui peut être provoquée de plusieurs façons, par des pluies importantes en durée et (ou) en intensité. (Cortes, 2006). Une inondation est un débordement des eaux de ruissellement ou d'un cours d'eau qui submergent les terres voisines. Les inondations subviennent pendant les périodes de crues où les bassins versants reçoivent d'importantes quantités d'eau de précipitations qui sont collectées et drainées vers le talweg pour être évacuées. Dans nombre de pays au monde, les inondations sont des phénomènes cycliques qui frappent aux mêmes périodes chaque année (Mbete, 2019).

On peut en outre la définir comme la submersion d'un terrain résultant du débordement des eaux. Par débordement, les eaux de la rivière ou d'un cours d'eau envahissent le lit majeur où elles déposent par décantation des alluvions généralement fines. Lorsque le débit et le volume d'eau entrainent un débordement par rapport au lieu habituel d'écoulement (lit mineur) et que la crue est susceptible d'affecter les installations humaines on parle d'inondation. L'eau se répand dans les zones d'expansion des crues, qui correspondent au lit majeur du cours d'eau et qui sont souvent occupées par les populations (Fofack, 2016). Ousséni (2016), définie l'inondation comme l'envahissement passager des lieux habituellement émergés par l'eau de pluie.

Selon le Glossaire International d'Hydrologie, (2012), l'inondation est une submersion par l'eau débordant du lit normal d'un cours d'eau ou d'autres surfaces d'eau, ou accumulation provenant de drainages, sur des zones qui ne sont pas normalement submergées. Alors, les inondations sont des phénomènes naturels qui se produisent dans toutes les régions du monde. A cela, situé à la confluence de fleuve Chari et Logone, bâtie sur un substrat argileux et plat, la ville de N'Djamena Capitale du Tchad à chaque saison des pluies, des inondations dues aux crues du Chari, à ses différents affluents et aux eaux de son propre impluvium. Ceci étant, il est nécessaire de clarifier les types d'inondations pour mieux comprendre leurs différences.

Les différents types d'inondations :

Les inondations peuvent être la conséquence de crues ou simplement de fortes averses. L'inondation des zones urbanisées n'est pas toujours liée à la proximité d'un cours d'eau. Les principaux facteurs qui influences la durée et l'intensité des inondations sont la quantité de pluie

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qui tombent, l'état des sols : le degré d'imperméabilisation, les pratiques culturales, l'aménagement et l'entretien du réseau hydrographique c'est-à-dire l'ensemble des milieux aquatiques présents. En effet nous avons :

? Les inondations par débordement direct, le cours d'eau sort de son lit mineur pour occuper son lit majeur. Le niveau de l'eau augmente et la rivière déborde alors de sa situation habituelle. Le cours d'eau peut alors envahir des vallées entières.

? Les inondations par débordement indirect, les eaux remontent par effet de siphon à travers les nappes alluviales, ce sont des nappes souterraines, dans les réseaux d'assainissement ou encore des points bas localisées. Cette remontée empêche toute infiltration de l'eau dans le sol, ce qui provoque des inondations.

? Les inondations par ruissellement, ce sont les inondations qui peuvent se produire principalement en zone urbanisée lorsque l'imperméabilisation des sols c'est-à-dire la capacité du sol à faire passer l'eau et la conception de la ville font obstacle au bon écoulement des "grosses" pluies (dues par exemple aux orages) ou bien parce que la capacité des systèmes de drainage ou d'évacuation des sols est insuffisante.

Par essence, on distingue plusieurs types d'inondations en fonction du paramètre considéré. Selon la rapidité de submersion du lit majeur du cours d'eau, on distingue deux principaux types d'inondations.

? Les inondations dites « lentes » qui sont provoquées par des crues progressives (l'eau monte de quelques centimètres par heure). Celles-ci surviennent généralement lors des épisodes orageux de faible intensité mais sur une longue durée.

? Les inondations dites « brutales » ou « rapides » qui sont des crues soudaines induites par une montée brusque et rapide des eaux (plusieurs mètres par heure). Elles sont dans la plupart des cas causées par des précipitations de faible durée et d'intensité élevée ou très élevée. Ce sont par nature des inondations dangereuses et dévastatrices à cause de leur caractère brusque et rapide, empêchant ainsi, les populations soumises à cet aléa à un faible temps de réponse, surtout si elles surviennent de nuit.

Dans ce contexte, nous définissons l'inondation comme une invasion des espaces par le masse d'eau soit liée à une pluviométrie forte soit liée en débordement d'eau sorti de son lit. La récurrence des inondations dans la commune du 9eme arrondissement s'explique le fait qu'elle est dans une zone confluente de deux grands fleuves (Chari et Logone).

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2-3-2- Gestion

Pendant longtemps, la gestion fut considérée comme une affaire de talent, Etymologiquement, le vocable gestion vient du mot latin « gestio » qui signifie gérer, porter ou action de gérer, administrer, organiser, coordonner, manager.

Selon Pierre G. et BERGERON (1984 : 91), la gestion est définie comme étant un processus par lequel on planifie, organise, dirige et contrôle les ressources d'une organisation afin d'atteindre les buts visés.

Pour UNISDR, (2009), la gestion est un processus de recours systématique aux directives, compétences opérationnelles, capacité et organisation administratives pour mettre en oeuvre les politiques, stratégies et capacités de réponse appropriées en vue d'atténuer l'impact des aléas naturels et risques de catastrophes environnementales et technologiques qui leur sont liées.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon