2-2-1- Ethnométhodologie
L'ethnométhodologie est un courant de pensée
sociologique qui s'est développé pendant les années 1960
dans les Universités de Californie à partir de l'enseignement
dispensé par les deux principaux chefs de ce courant : Harold Garfinkel
et Aaron Cicourel. Le terme d'ethnométhodologie a été
utilisé pour la première fois par référence
à ce que l'on appelle l'ethnoscience, vocable qui désigne les
méthodes et les savoirs profanes utilisés par les gens pour
gérer leurs pratiques sociales. L'ethnométhodologie est l'un des
courants sociologiques qui pousse le plus loin la mise à distance
nécessaire à l'appréhension des « allant de soi
» comme résultats d'une construction sociale
déterminée Berthelot (1991).
L'ethnométhodologie relie donc une approche des faits
sociaux « comme des oeuvres », qui « voit des processus »,
une approche de la cognition, en l'occurrence celle des « méthodes
des membres », et une approche de la communication.
L'ethnométhodologie rejette la notion « d'idiot culturel ».
Selon Robert Jaulin, « il n'y a pas d'idiot culturel ». Ce
dernier réfute ainsi
58
les modèles qui présentent des individus soumis
à des phénomènes dont ils n'ont pas conscience. L'auteur
estime que « quel que soit son comportement, l'individu est capable de
produire un discours pour le justifier. Si on lui pose une question
inédite, le sens se construira dans l'instant. Peu importe la
véracité du sens construit, le sens existe toujours. Le sens, que
chacun a la capacité de construire, ne doit pas être compris comme
une expression plus ou moins fiable de ce qui se passe en
réalité.
L'ethnométhodologie n'a pas pour objet de construire un
sens, elle tente plutôt de comprendre comment le sens se construit dans
un groupe précis. Si les membres ont une compétence unique pour
construire du sens, ils ne s'interrogent que rarement sur la manière
dont ils se construisent. L'ethnométhodologie repose sur trois grands
principes à savoir :
L'indexicalité : qui stipule qu'il
faut situer chaque évènement dans son contexte. C'est le cas de
la population du 9eme arrondissement vit une situation qu'il faut
bien le contextualiser à savoir l'inondation dans ladite commune. Cette
inondation qui se contextualise par deux éléments : la saison
pluvieuse et les activités des populations de cet arrondissement
La réflexivité : c'est une
notion précise mais délicate à manipuler, car on peut
rapidement la confondre avec l'indexicalité. Contrairement à
l'indexicalité, elle est un phénomène observable dans les
comportements. On peut la comprendre comme la capacité de chacun
à interpréter les signes qu'il observe pour construire du sens.
Ce principe nous permet de comprendre la présence de population dans des
zones inondables et les mécanismes de résilience que la
population met sur pied pour lutter contre les inondations.
La notion de membres : qui stipule que la
compréhension et la pratique des items et valeurs culturels d'un groupe
ne peut se faire que par les membres dudit groupe. Ceci dit, elle nous permet
de comprendre le sens que la population du 9eme arrondissement donne
à l'inondation, leurs représentations culturelles
vis-à-vis de cette dernière.
|