2-1-4-1- Action des acteurs étatiques
Kamgoh, (2013), pense que la question d'inondation et ses
conséquences se posent principalement dans la zone septentrionale et
littorale du pays (Cameroun). L'arrondissement de ZINA qui abrite le village
Arainaba est englouti par les eaux chaque année pendant la saison
pluvieuse. Les autorités gouvernementales, locales et les populations
tentent de juguler ce problème récurrent. Maret et Goeury,
(2008), invitent le gouvernement à réexaminer les
stratégies de protection contre les risques d'inondation dans des zones
hautement vulnérables comme la Nouvelle-Orléans. Faut-il rappeler
les terribles conséquences du passage de l'ouragan Katrina, en
août 2005, qui a entraîné non seulement de nombreuses pertes
humaines, un exode massif des résidents mais aussi a laissé
derrière lui une ville en bonne partie détruite. Les auteurs
mettent en lumière justement les défaillances des mesures de
sécurité et des modes de gestion qui doivent assurer la
protection des populations urbaines et des infrastructures existantes. À
cet effet, ils soulignent l'importance de prendre en compte les impacts des
futurs aménagements de la ville sur l'équilibre entre le milieu
naturel et la rapide croissance urbaine de cette région. Buh Wung,
(2009), affirme que certains quartiers approximatifs aux rivières, de
Lacs, marécages (à moins de 50m) sont exposés aux risques
d'inondation en période pluvieuse. Pour lui, les risques d'inondation
doivent être pris au sérieux par les autorités
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étatiques à travers des actions solides
permettant de réduire le niveau de risque et de préserver les
vies des populations exposées.
Mbainaissem, (2011), remarque que l'occupation de l'espace
dans le quartier Ngoumna est une résultante de la dynamique
démographique et de la mauvaise maitrise du développement de la
ville de N'Djamena. Des propositions de déguerpissement sont
envisagées par les autorités, cependant, l'auteur insiste sur un
palliatif17 avant les grands travaux. Il s'agit de l'application des
recommandations de documents d'urbanisme devant conduire le
développement urbain. Par contre, Valy et Inserguet, (2008), montrent
comment les conditions hydroclimatiques changeantes ont entraîné,
par le fait même, une succession d'épisodes d'inondation qui,
à leur tour, ont contribué progressivement à revoir et
modifier les plans d'occupation du sol et les plans locaux d'urbanisme et ce,
dans le but de réduire et même d'interdire l'urbanisation dans les
zones inondables.
ONEA, (1993), proposait un plan stratégique
d'assainissement des eaux usées de la ville de Ouagadougou qui
consistait à construire les bassins de rétention et des digues
dans les grands centres urbains afin de collecter les eaux pluviales. Ce plan
pourrait être transposé dans beaucoup de villes africaines ayant
seulement les mêmes caractéristiques géographiques que
Ouagadougou. Une équipe de chercheurs Thaïlandais (Claire, et
al., 2010) menaient une étude sur le processus de
résilience aux risques d'inondation, signalaient des travaux qui ont
été entrepris depuis 30 ans afin de lutter contre les inondations
sur la base d'un système polder (digues, canaux, bassins, stations de
pompage). Un autre plan de gestion des eaux a été entrepris la
même année 2016 destinait à coordonner le pilotage et
l'implantation des infrastructures dans tous les domaines relatifs à la
ressource en eau. Les auteurs insistent sur le fait que ces mesures n'auront de
l'effet positif que si elles sont aussi couplées d'une approche
prospective du développement soutenable intégrant un ensemble de
dynamiques territoriales.
OCHA Tchad, (2010), mentionnait dans son rapport que suite aux
inondations de 2010 aux quartiers Walia 1, 2, et 3 à N'Djaména,
des dons en vivres et en non-vivres ont été apportés pour
assister les sinistrés victimes. Les contributions directes des
partenaires bilatéraux, notamment de la France, de la Libye et du Soudan
ont aussi permis de couvrir les besoins des sinistrés à Faya de
manière satisfaisante. Tchotsoua, et Bonvallot, (1997), cité par
Essounga, (2014, p9), abordaient la problématique des risques dans les
sociétés et espaces urbains en se
17 Moyen provisoire de détourner un danger
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focalisant sur le phénomène d'érosion et
de gestion urbaine dans la ville de Yaoundé. Leurs recherches ont abouti
à la conclusion selon laquelle l'érosion hydrique
accélérée dans la ville de Yaoundé est une
conséquence de l'occupation anarchique de l'espace urbain, notamment sur
les collines, marécageuses et de la mauvaise gestion locale de
déchets urbains. A ce propos, ils pensent qu'il est nécessaire
pour la municipalité de mettre sur pied un observatoire de
l'environnement urbain et des méthodes pertinentes pour l'étude
et la prévision des risques morpho-hydrologique à
Yaoundé.
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