2-1-4- Stratégies et gestion durable pour lutter
contre les inondations
La gestion des inondations et des améliorations des
conditions de vie des populations est au centre de préoccupations de
plusieurs auteurs et les ONGs. La Convention-Cadre des
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Nations Unies sur les Changements
Climatiques(CCNUCC)15 et le Protocole de Kyoto traitent de l'urgente
nécessité à mettre en oeuvre des stratégies
d'adaptation aux changements climatiques et de réduction des risques, et
de renforcer les capacités et la faculté de résilience au
niveau local.
2-1-4-1- Aménagement urbain
Beucher et Reghezza-Zitt, (2008), présentent les
principales difficultés de gestion des risques d'inondation au regard
des politiques actuelles d'aménagement du territoire français et
qui ne sont pas nécessairement bien adaptées aux grands espaces
métropolitains et densément urbanisés comme Paris et sa
banlieue. Sighomnou, (2003) cité par Moumouni, (2020 : 57), traite de la
question des inondations dans la plaine du Logone. Pour lui,
l'aménagement des bassins versants, et d'une manière
générale la gestion durable des zones inondables, demeure une
opération délicate. À travers son article, il analyse des
effets des inondations annuelles dans la plaine du Logone et les impacts des
aménagements hydro-agricoles réalisés sur les rives du
fleuve par les pouvoirs publics à la fin des années 1970.
L'étude s'appuie sur les travaux antérieurs de nombreuses
recherches et sur un solide travail de terrain réalisé dans le
cadre du projet Waza-Logone, une initiative de l'union internationale pour la
conservation de la nature, du World Wildlife Funds (WWF)16, de la
Coopération Néerlandaise et du Gouvernement Camerounais.
Bouchard-Bastien, (2018), Décrivait les
stratégies que certaines villes canadiennes mettent sur pied pour lutter
contre les inondations. À Saint-Raymond, où des inondations
surviennent en moyenne tous les deux ans depuis un siècle, la
majorité des résidents est munie de pompes et de
génératrices, en plus d'avoir accès à un
système d'alerte électronique. À Saint-Casimir,
l'architecture est adaptée aux inondations, avec des bâtiments
munis de doubles vides sanitaires. Les habitants de
Sainte-Anne-de-la-Pérade, pour leur part, ont appris à vivre avec
les «mers de mai» et les grandes marées du printemps en
privilégiant, entre autres, la construction sur pilotis. Khalifa,
(2015), fait un état de dégât causé par les
inondations dans certaines villes algériennes et propose des pistes des
solutions pour réduire les dommages causées par les inondations.
L'Algérie est confrontée aux phénomènes des crues
et d'inondations qui sont plus fréquents que les séismes. Ces
phénomènes provoquent des catastrophes plus destructrices et
15 Convention-Cadre des Nations Unies sur les
Changements Climatiques (CCNUCC) a été créé en 1992
a New York (U.S.A) et adoptée au cours du sommet de la terre de Rio de
Janeiro en 1992. Elle est entrée en vigueur le 21 mars 1994, et le
siège est à Bonn en Allemagne.
16 World Wildlife Funds (WWF)/ Fond Mondial pour la
Nature est une organisation non-gouvernementale créée en 1961
à Gland, Suisse, vouée à la protection de l'environnement
et au développement
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occasionnent d'importants dégâts humains et
matériels. Les exemples de Bab El Oued - Alger en 2001, de Sidi Bel
Abbes en 2006, de Ghardaïa en 2008 et El Bayadh en 2001. La protection
contre le risque `inondations' est une action importante pour le
développement durable. Pour réduire les dommages causées
par les inondations et pour assurer la sécurité des biens et des
personnes, il faut une parfaite identification des régions
présentant le risque d'inondabilité et des facteurs favorisant ou
amplifiant l'ampleur des dégâts et des pertes engendrés par
ces catastrophes. Tamdjim, (2020), soutient que les inondations constituent une
menace cruciale dans la ville de N'Djaména. Selon lui, elles sont
accentuées par de très forte pluie enregistrée ces
dernières années et une urbanisation incontrôlée.
Les résultats ont révélé que le bâti a connu
une progression, qui est passé de 3546,50 ha en 1988 à 17266,19ha
en 2019. La cartographie des zones à risques révèle que
47,69 % du territoire sont exposés à un risque fort d'inondation
et environ 27,88 % et 24,44 % respectivement à un risque moyen et
faible. La modélisation prédictive des éléments
l'extension urbaine en 2035 confirme une hausse du bâti dans les zones
inondables. De ce fait, il faudrait intégrer la gestion des zones
à risque d'inondation dans le plan d'aménagement de la ville.
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