2-1-2- Facteurs des inondations
Plusieurs auteurs des domaines différents ont
contribué aux questions des inondations tant en milieux urbains que
ruraux. Les facteurs des inondations ont été abordés sous
différents angles.
2-1-2-1- facteurs naturels
Plusieurs auteurs des domaines différents ont
contribué aux questions des inondations tant en milieux urbains que
ruraux. Pour certains géographes, ils mettent l'accent sur les causes
naturelles entre autres les bas-fonds et site environnent des rivières,
sont en permanant danger aux inondations. C'est dans ce sens que Denis, (1953),
présente le site de la ville de N'Djamena. Pour cet auteur, un des
facteurs des inondations dans la ville de N'Djamena est dû à la
faible
12 Communauté Economique des Etats de
l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) est une organisation intergouvernementale
ouest-africaine créée le 28 mai 1975. Son but principal est de
promouvoir la coopération et l'intégration avec l'objectif de
créer une union économique et monétaire
ouest-africaine.
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pente du site de la ville. Pour lui, l'inadaptation des
ouvrages de drainage existants comme un problème auquel le gouvernement
doit remédier. Kenlacks, (2019), Yaoundé VI se caractérise
d'autre part, par son relief formé de hauts plateaux
étagés entre 700 et 800 mètres d'altitude,
couronnés de massifs montagneux aux formes arrondies (culminant entre
1000 et 1200 mètres d'altitude). Cela crée un paysage très
contrasté de pays et de vallons éminemment favorable à la
mise en valeur de sites remarquables. Il souligne que cet espace urbain est
vulnérable à de nombreux risques naturels au rang desquels, les
glissements de terrain, l'érosion de sol et les ravinements et surtout
les inondations. Il conclut son analyse que l'aléa hydro climatique est
comme vecteur du risque d'inondation dans l'arrondissement de Yaoundé
VI.
Le changement climatique provoque parfois l'abondance de
pluie. Des auteurs pensent qu'une des causes principales des inondations est
liée étroitement au changement climatique. Selon une étude
réalisée par le MHUR (2012), les inondations au Tchad, sont dans
la plupart de cas d'origine pluviale et sont liées à trois
principaux facteurs à savoir l'intensité des pluies, la
fréquence de celles-ci et le relief. Dans la même vision, OCHA
Tchad (2012), souligne que les perturbations climatiques avec variation brusque
des précipitations ont un impact non négligeable sur les villes
du Tchad provoquant d'intenses inondations dans la plupart des localités
tchadiennes.
Ngansom, (2013), montre que dans le bassin versant de la
Besséké règne un climat de type camerounien. Il est
très pluvieux (9 mois de pluie). Le relief est diversifié. Les
altitudes sont inférieurs à un mètre à certain
endroit dans les quartiers Mambada, Nkomba et Besséké ; ce qui
favorise la stagnation des eaux. La pression démographique est
très forte dans cette zone ; ce qui pousse la population à
occuper de plus en plus les marécages et les zones interdites. Saha,
(2013) cité par Boring, (2019 : 7), constate que les variabilités
climatiques actuelles contribuent grandement aux risques des fortes crues. Pour
l'auteur, les aménagements inconséquents ainsi que les facteurs
naturels et anthropiques sont aussi les principales causes des submersions dans
la ville de Bamenda. Neffati, (2016), soutient que la météo et le
climat sont de même les causes majeures des risques de catastrophe. Le
débordement des lits en crue et les eaux pluviales engendrent des
dégâts matériels, environnementaux et le plus souvent de
pertes en vie humaine. Pour lui, les coûts économiques constituent
un défi pour le développement des pays les moins
développés.
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2-1-2-2- Incivisme de la population
Plusieurs auteurs ont évoqué les
problèmes d'assainissement et aménagement comme facteur des
inondations en milieu urbain. AFD,13 (2014) : La
ville de Yaoundé, présente un relief accidenté et un
réseau hydraulique constitué du Mfoundi, principal cours d'eau,
et de ses affluents. La pluviométrie à Yaoundé est
abondante (2 000 mm d'eau/an). Le manque d'infrastructures d'assainissement se
traduit par une forte dégradation des conditions de vie, en particulier
dans les zones urbaines à forte densité et par une
prévalence des maladies hydriques et du paludisme. Dans la capitale
politique camerounaise, les inondations détruisent
régulièrement les logements, polluent les nappes
phréatiques et sont la cause de nombreux décès, notamment
d'enfants et de personnes âgées. Laganier, (2003), pense que le
manque des réseaux des conduits d'eau de surface qui est un
problème. En effet, la difficulté d'évacuation des eaux de
ruissellement constitue une cause majeure des inondations et leurs impacts dans
les zones urbanisées. S'il existe par exemple le réseau de
récupération des eaux usées, les eaux de pluie viennent
s'y ajouter et dépassent la capacité des infrastructures urbaines
d'assainissement. ECOSIT, (1998), précisait déjà que
« l'écoulement des eaux de pluie pose de sérieux
problèmes dans les sites inondés pendant la saison pluvieuse
(...). Des progrès significatifs impliquent la réalisation des
grands équipements d'assainissement... ». L'insuffisance des
équipements accentue la fragilité des ménages dans les
quartiers périurbains des villes à l'exemple de N'Djamena. Ils
sont vulnérables à cause de ces mauvaises conditions de vie.
Certains auteurs affirment que les problèmes de
l'incivisme et l'insalubrité constitue aussi les facteurs des
inondations. c'est pourquoi Kertemar, (2010), jette les pierres sur la
population du 9eme arrondissement surtout celle des quartiers
kerwai, Toukra et Walia Hadjaray investissent dans la confluence du Chari et
Logone dans l'exploitation des briques cuites, de remblais, de sable et
d'autres activités quotidiennes telle que la pèche. Leurs
différentes activités jouent négativement à la
durabilité de la digue et fragilisent les fleuves. C'est ce qui cause du
recul des berges de fleuves Chari et Logone. Selon Lacede, (2010), revient de
retenir que les actions anthropiques notamment la mauvaise gestion et la
mauvaise organisation de l'espace accroissent le rythme de survenance des
inondations.
13 Agence Française de Développement
agit plus de soixante-dix ans pour lutter contre la pauvreté et
favoriser le développement dans le pays du Sud. Elle soutient
également le dynamisme économique et social des d'outre-mer. La
présence de l'AFD au Cameroun assure donc un rôle essentiel dans
la gestion et la coordination de projet de l'ensemble de la région.
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2-1-2-2- Occupation anarchique
L'occupation anarchique ou occupation des zones inondables est
au centre des questionnements de certains auteurs. Pour eux, l'occupation des
espaces non urbanisé ou inondables est l'une des causes des inondations.
L'Anthropologue Bouchard-Bastien, (2019), pose la question de savoir : Pourquoi
des québécois choisissent-il de vivre en zones inondables? Elle
cherche à comprendre ces milieux de vie « à risque »
selon les autorités, et de donner une voix aux riverains qui sont
visés par ce moratoire. Afin de mettre au jour les savoirs et les
pratiques de riverains vivant en zones inondables et leurs
interprétations des événements, l'auteure a choisi
d'étudier les rapports socio-environnementaux liés aux
inondations récurrentes dans le territoire du bassin versant de la
rivière Sainte-Anne. Dabara, et al., (2012), dans une revue
pensent que « l'analyse des relations entre la dynamique
d'urbanisation et les incidences des inondations urbaines dans la ville de
Gombe au Nigeria », est la dynamique d'urbanisation mal
gérée qui entraine l'occupation anarchique des espaces à
risque. Les populations construisent anarchiquement dans les zones non
urbanisées sans mesurer les risques qu'elles courent. Ils le
décrivent à travers une analyse sur la ville de Gombe (Nigeria).
Les auteurs expliquent comment l'implantation informelle des habitations dans
les zones inondables, devient un obstacle à l'écoulement des
eaux. Ils concluent que l'ignorance des populations contribue à
entretenir le risque. Ce risque se transforme en catastrophe dès qu'il y
a un phénomène ponctuel de pluviométrie extrême.
Dans le même angle d'idée, Mbevo, (2019), démontre que l'un
des principaux facteurs de la vulnérabilité des populations du
Cap Cameroun aux risques d'inondation est l'occupation anarchique et
inadaptée du front de mer. Neba, A. (1987), prenant le cas des villes
camerounaises a conclu que la densification de l'habitat sur un espace non
planifié est le tremplin de nombreux risques urbain.
Kuetche, (2013), cité par Kenlack, (2019 : 11), estime
que le degré d'exposition de la population au risque d'inondation est
« sévère ». L'ampleur des inondations observées
à Yaoundé montre que les méthodes traditionnelles de lutte
ne donnent plus de résultats efficaces. Il conclut que
l'imperméabilisation de l'espace urbain favorise le ruissellement et
amplifie les effets d'inondation dont les principales causes demeurent les
précipitations et le relief.
Les conséquences des inondations pèsent
énormément sur la scolarisation des élèves c'est
pourquoi Draft Tchad, (2012), dans son « rapport d'analyse des
vulnérabilités du système
2-1-3- Dégâts liés aux
inondations
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éducatif tchadien aux catastrophes naturelles
» plusieurs types des risques sont identifiés parmi lesquels
le déplacement de la population et les inondations. Selon le rapport,
les inondations ont impacté fortement sur le fonctionnement scolaire. Ce
dysfonctionnement est dû à la destruction des infrastructures par
l'eau et leur occupation par les sinistrés.
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