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Recrudescence et gestion endogène des inondations dans le 9e arrondissement de N'Djamena: contribution à  l'anthropologie écologique


par Adoum Oumar MOUKHTAR
Université Yaoundé 1 - Master 2 en anthropologie 2021
  

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2-1-2- Facteurs des inondations

Plusieurs auteurs des domaines différents ont contribué aux questions des inondations tant en milieux urbains que ruraux. Les facteurs des inondations ont été abordés sous différents angles.

2-1-2-1- facteurs naturels

Plusieurs auteurs des domaines différents ont contribué aux questions des inondations tant en milieux urbains que ruraux. Pour certains géographes, ils mettent l'accent sur les causes naturelles entre autres les bas-fonds et site environnent des rivières, sont en permanant danger aux inondations. C'est dans ce sens que Denis, (1953), présente le site de la ville de N'Djamena. Pour cet auteur, un des facteurs des inondations dans la ville de N'Djamena est dû à la faible

12 Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) est une organisation intergouvernementale ouest-africaine créée le 28 mai 1975. Son but principal est de promouvoir la coopération et l'intégration avec l'objectif de créer une union économique et monétaire ouest-africaine.

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pente du site de la ville. Pour lui, l'inadaptation des ouvrages de drainage existants comme un problème auquel le gouvernement doit remédier. Kenlacks, (2019), Yaoundé VI se caractérise d'autre part, par son relief formé de hauts plateaux étagés entre 700 et 800 mètres d'altitude, couronnés de massifs montagneux aux formes arrondies (culminant entre 1000 et 1200 mètres d'altitude). Cela crée un paysage très contrasté de pays et de vallons éminemment favorable à la mise en valeur de sites remarquables. Il souligne que cet espace urbain est vulnérable à de nombreux risques naturels au rang desquels, les glissements de terrain, l'érosion de sol et les ravinements et surtout les inondations. Il conclut son analyse que l'aléa hydro climatique est comme vecteur du risque d'inondation dans l'arrondissement de Yaoundé VI.

Le changement climatique provoque parfois l'abondance de pluie. Des auteurs pensent qu'une des causes principales des inondations est liée étroitement au changement climatique. Selon une étude réalisée par le MHUR (2012), les inondations au Tchad, sont dans la plupart de cas d'origine pluviale et sont liées à trois principaux facteurs à savoir l'intensité des pluies, la fréquence de celles-ci et le relief. Dans la même vision, OCHA Tchad (2012), souligne que les perturbations climatiques avec variation brusque des précipitations ont un impact non négligeable sur les villes du Tchad provoquant d'intenses inondations dans la plupart des localités tchadiennes.

Ngansom, (2013), montre que dans le bassin versant de la Besséké règne un climat de type camerounien. Il est très pluvieux (9 mois de pluie). Le relief est diversifié. Les altitudes sont inférieurs à un mètre à certain endroit dans les quartiers Mambada, Nkomba et Besséké ; ce qui favorise la stagnation des eaux. La pression démographique est très forte dans cette zone ; ce qui pousse la population à occuper de plus en plus les marécages et les zones interdites. Saha, (2013) cité par Boring, (2019 : 7), constate que les variabilités climatiques actuelles contribuent grandement aux risques des fortes crues. Pour l'auteur, les aménagements inconséquents ainsi que les facteurs naturels et anthropiques sont aussi les principales causes des submersions dans la ville de Bamenda. Neffati, (2016), soutient que la météo et le climat sont de même les causes majeures des risques de catastrophe. Le débordement des lits en crue et les eaux pluviales engendrent des dégâts matériels, environnementaux et le plus souvent de pertes en vie humaine. Pour lui, les coûts économiques constituent un défi pour le développement des pays les moins développés.

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2-1-2-2- Incivisme de la population

Plusieurs auteurs ont évoqué les problèmes d'assainissement et aménagement comme facteur des inondations en milieu urbain. AFD,13 (2014) : La ville de Yaoundé, présente un relief accidenté et un réseau hydraulique constitué du Mfoundi, principal cours d'eau, et de ses affluents. La pluviométrie à Yaoundé est abondante (2 000 mm d'eau/an). Le manque d'infrastructures d'assainissement se traduit par une forte dégradation des conditions de vie, en particulier dans les zones urbaines à forte densité et par une prévalence des maladies hydriques et du paludisme. Dans la capitale politique camerounaise, les inondations détruisent régulièrement les logements, polluent les nappes phréatiques et sont la cause de nombreux décès, notamment d'enfants et de personnes âgées. Laganier, (2003), pense que le manque des réseaux des conduits d'eau de surface qui est un problème. En effet, la difficulté d'évacuation des eaux de ruissellement constitue une cause majeure des inondations et leurs impacts dans les zones urbanisées. S'il existe par exemple le réseau de récupération des eaux usées, les eaux de pluie viennent s'y ajouter et dépassent la capacité des infrastructures urbaines d'assainissement. ECOSIT, (1998), précisait déjà que « l'écoulement des eaux de pluie pose de sérieux problèmes dans les sites inondés pendant la saison pluvieuse (...). Des progrès significatifs impliquent la réalisation des grands équipements d'assainissement... ». L'insuffisance des équipements accentue la fragilité des ménages dans les quartiers périurbains des villes à l'exemple de N'Djamena. Ils sont vulnérables à cause de ces mauvaises conditions de vie.

Certains auteurs affirment que les problèmes de l'incivisme et l'insalubrité constitue aussi les facteurs des inondations. c'est pourquoi Kertemar, (2010), jette les pierres sur la population du 9eme arrondissement surtout celle des quartiers kerwai, Toukra et Walia Hadjaray investissent dans la confluence du Chari et Logone dans l'exploitation des briques cuites, de remblais, de sable et d'autres activités quotidiennes telle que la pèche. Leurs différentes activités jouent négativement à la durabilité de la digue et fragilisent les fleuves. C'est ce qui cause du recul des berges de fleuves Chari et Logone. Selon Lacede, (2010), revient de retenir que les actions anthropiques notamment la mauvaise gestion et la mauvaise organisation de l'espace accroissent le rythme de survenance des inondations.

13 Agence Française de Développement agit plus de soixante-dix ans pour lutter contre la pauvreté et favoriser le développement dans le pays du Sud. Elle soutient également le dynamisme économique et social des d'outre-mer. La présence de l'AFD au Cameroun assure donc un rôle essentiel dans la gestion et la coordination de projet de l'ensemble de la région.

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2-1-2-2- Occupation anarchique

L'occupation anarchique ou occupation des zones inondables est au centre des questionnements de certains auteurs. Pour eux, l'occupation des espaces non urbanisé ou inondables est l'une des causes des inondations. L'Anthropologue Bouchard-Bastien, (2019), pose la question de savoir : Pourquoi des québécois choisissent-il de vivre en zones inondables? Elle cherche à comprendre ces milieux de vie « à risque » selon les autorités, et de donner une voix aux riverains qui sont visés par ce moratoire. Afin de mettre au jour les savoirs et les pratiques de riverains vivant en zones inondables et leurs interprétations des événements, l'auteure a choisi d'étudier les rapports socio-environnementaux liés aux inondations récurrentes dans le territoire du bassin versant de la rivière Sainte-Anne. Dabara, et al., (2012), dans une revue pensent que « l'analyse des relations entre la dynamique d'urbanisation et les incidences des inondations urbaines dans la ville de Gombe au Nigeria », est la dynamique d'urbanisation mal gérée qui entraine l'occupation anarchique des espaces à risque. Les populations construisent anarchiquement dans les zones non urbanisées sans mesurer les risques qu'elles courent. Ils le décrivent à travers une analyse sur la ville de Gombe (Nigeria). Les auteurs expliquent comment l'implantation informelle des habitations dans les zones inondables, devient un obstacle à l'écoulement des eaux. Ils concluent que l'ignorance des populations contribue à entretenir le risque. Ce risque se transforme en catastrophe dès qu'il y a un phénomène ponctuel de pluviométrie extrême. Dans le même angle d'idée, Mbevo, (2019), démontre que l'un des principaux facteurs de la vulnérabilité des populations du Cap Cameroun aux risques d'inondation est l'occupation anarchique et inadaptée du front de mer. Neba, A. (1987), prenant le cas des villes camerounaises a conclu que la densification de l'habitat sur un espace non planifié est le tremplin de nombreux risques urbain.

Kuetche, (2013), cité par Kenlack, (2019 : 11), estime que le degré d'exposition de la population au risque d'inondation est « sévère ». L'ampleur des inondations observées à Yaoundé montre que les méthodes traditionnelles de lutte ne donnent plus de résultats efficaces. Il conclut que l'imperméabilisation de l'espace urbain favorise le ruissellement et amplifie les effets d'inondation dont les principales causes demeurent les précipitations et le relief.

Les conséquences des inondations pèsent énormément sur la scolarisation des élèves c'est pourquoi Draft Tchad, (2012), dans son « rapport d'analyse des vulnérabilités du système

2-1-3- Dégâts liés aux inondations

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éducatif tchadien aux catastrophes naturelles » plusieurs types des risques sont identifiés parmi lesquels le déplacement de la population et les inondations. Selon le rapport, les inondations ont impacté fortement sur le fonctionnement scolaire. Ce dysfonctionnement est dû à la destruction des infrastructures par l'eau et leur occupation par les sinistrés.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon