2. JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET
Les enjeux du monde actuel obligent l'homme à affronter
les risques et les catastrophes de toutes sortes, qu'ils soient naturels ou
provoqués pour atteindre ses objectifs (Mazet, 2000). L'inondation,
considéré comme un des risques naturels les plus dramatiques, se
veut de plus en plus récurent à travers le monde et ceci sous
divers type de climat. N'Djamena, la capitale tchadienne n'est pas
épargnée de cette catastrophe naturelle qui est l'inondation. De
ce fait, le choix porté sur ce sujet de recherche comporte deux raisons
: scientifique et personnelle.
Le choix de travailler sur la
, comme objet
2.1- Raisons Scientifiques
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de recherche anthropologique trouve son fondement, du fait que
l'Anthropologie du développement porte un discours autre que la
sociologie, la géographie ou l'économie. Cette discipline
s'intéresse aux questions liées à l'environnement, car
elle dispose ses propres théories et des méthodes qui peuvent
nous permettre de comprendre la question des inondations dans une perspective
anthropologique. Aussi, nous avons procédé à la recherche
documentaire. Cela nous a permis de parcourir plusieurs écrits se
rapportant aux inondations en milieu urbain. Cette thématique a
été abordée par plusieurs chercheurs (géographes,
environnementalistes, urbanistes, anthropologues...) internationaux et
nationaux mais les recherches sur l'anthropologie de l'inondation est rarissime
au Tchad en général, et N'Djamena en particulier. Cependant, il
nous a paru digne d'apporter notre modeste contribution à
l'élargissement du champ de l'anthropologie du développement pour
cerner les inondations dans le 9eme arrondissement de N'Djamena.
2.2 Raisons personnelles
Sur cet angle, les motivations personnelles qui nous poussent
à travailler sur ce thème émanent d'un constat personnel,
environnant et médiatique. L'inondation dans la ville de N'Djamena a
toujours été et est un problème majeur que les populations
font face presque chaque saison pluvieuse. Pour elles, qui dit saison de pluie,
dit automatiquement inondation.
Personnellement nous avons été victimes des
inondations en 2012 qui avaient fait un ravage dans l'histoire de la ville.
Nous avons connu des pertes matérielles qui avaient une valeur
inestimable (les diplômes, actes de naissance, les cartes
d'identité nationale, les passeports, les titres fonciers, les permis de
conduire, des appareils électroniques endommagés, le hangar
démonté), des diverses maladies comme le choléra et la
diarrhée nous ont frappé. Nous étions obligés de
nous refugier chez les parents les plus proches parce que la concession
menaçait de s'écrouler. Cet évènement
catastrophique a laissé des cicatrises physiques et psychologiques qui
restent incurable chez presque toutes les populations touchées par les
inondations. En outre, lors de notre stage au musée national tchadien en
août 2019, un débat autour des questions des inondations
était organisé par la télé-Tchad au sein du
musée dont nous avons pris part. Ce qui nous a permis de côtoyer
le coordinateur d'eau et assainissement à la mairie de N'Djamena,
Directeur Général du Ministère de l`Aménagement du
Territoire et le maire de la ville de N'Djamena. Cette rencontre autour des
catastrophes liées aux inondations a renforcé notre motivation
sur la question des inondations à N'Djamena et a suscité en nous
une recherche pour mieux comprendre et approfondir ce
phénomène.
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