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UNIVERSITÉ DE YAOUNDÉ I THE
UNIVERSITY OF YAOUNDE
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I
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FACULTÉ DES ARTS, LETTRES ET FACULTY OF
ARTS, LETTERS AND
SCIENCES HUMAINES SOCIAL SCIENCES
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CENTRE DE RECHERCHE ET DE POST GRADUATE SCHOOL
FOR
FORMATION DOCTORALE EN SCIENCES THE SOCIAL AND
EDUCATIONAL
HUMAINES, SOCIALES ET ÉDUCATIVES
SCIENCES
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UNITÉ DE RECHERCHE ET DE DOCTORAL RESEARCH
UNIT FOR
FORMATION DOCTORALE EN SCIENCES HUMAN AND SOCIAL
SCIENCES
HUMAINES ET SOCIALES *********
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Mémoire présenté
et
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DÉPARTEMENT D'ANTHROPOLOGIE DEPARTMENT OF
ANTHROPOLGY
Spécialisation
soutenu publiquement en vue de l'obtention de
Master en Anthropologie
: Anthropologie du développement Par :
MOUKHTAR ADOUM OUMAR Licencié en
Anthropologie
Sous la direction de
ANTANG YAMO Chargé de
cours
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du diplôme
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Mai 2022
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i
À
mes parents ADOUM Oumar Abakar et KHADIDJA Hassan Ibrahim
ii
REMERCIEMENTS
La réalisation du présent travail de recherche a
été rendu possible grâce à la conjugaison de
multiples contributions. En présentant les résultats de notre
travail que voici, nous ne pouvons-pas empêcher de penser à tous
ceux qui, tout au long de ce travail, ont soutenu nos efforts. Il convient
à cet effet de nommer et de remercier ces personnes grâce à
qui ce travail a pu voir le jour.
Nous remercions du fond du coeur notre Directeur de
Mémoire, le Docteur ANTANG YAMO qui a accordé du crédit
à ce mémoire dès les premiers tâtonnements, et il
m'a soutenu tout au long de mon parcours. Cette recherche doit beaucoup
à la pertinence de ses remarques et à son engagement sans faille
dans un tutorat associé à un coaching exigeant.
Nous exprimons également notre reconnaissance au chef
du Département d'Anthropologie de l'université de Yaoundé
1, le Professeur KUM AWAH Paschal pour son implication dans notre formation
durant notre séjour au Cameroun au sein du Département
d'Anthropologie.
Nous tenons également à exprimer notre
sincère gratitude aux enseignants du Département d'Anthropologie
qui ont contribué à notre formation académique. Nous
pensons notamment : aux Professeurs MBONJI EDJENGUÈLÈ, Luc
MEBENGA TAMBA, Antoine SOCPA, Pierre-François EDONGO NTEDE, Paul ABOUNA,
DELI TIZE TERI, Isaïah AFU KUNOCK, et enfin aux Docteurs David NKWETI
(qu'il repose en paix), Célestin NGOURA, Marguerite ESSOH,
François BINGONO BINGONO, Lucy FONJONG, Exodus TIKÉRÉ
MOFFOR, Evans KAH NGAH, Alexandre NDJALLA, Guy Séraphin BALLA NDENGUE,
ASANWA Constantine, Germaine NGA ELOUNDOU et Antoinette Marcelle NGA EWOLO.
Nos remerciements vont à l'endroit de tous nos
informateurs, particulièrement à ABDELGADER Abdaraman Koko et
YAMADJE SOTINAN Serge dont la participation a contribué à
apporter l'information indispensable dans la construction de ce travail. Nous
saisissons par ailleurs cette occasion pour exprimer notre reconnaissance
à nos ainés académiques et camarades pour leur soutien et
leur encouragement permanent. Nous pensons à TSONA Dimitri Brice, Ami
bienvenu, ABDALLAH Abba, NANGA Sylvestre pour leur apport au présent
travail
Enfin toute notre profonde gratitude va à l'endroit de
mes parents ADOUM Oumar et KHADIDJA Hassan pour leur soutien
indéfectible sur les plans : financier, matériel, moral et
affectif; particulièrement à mes oncles IBRAHIM Hassan et
YOUSSOUF Tom. Nous disons infiniment merci à tous ceux qui, de
près ou de loin ont participé à la réalisation de
ce travail et dont les noms ne figurent pas ici. Ce travail est aussi le
vôtre.
iii
Le présent travail porte sur «
». Il s'attèle à étudier la
recrudescence des inondations dans le 9eme arrondissement de la
ville de N'Djamena. Pour lutter contre les inondations, le Gouvernement
tchadien a élaboré un premier Plan de contingence, les plans
consistaient entre autres : la construction du pont reliant le Chari
côté tchadien à la rive camerounaise Logone à
Kousseri, il a construit également une digue pour éviter que les
eaux du fleuve Chari n'envahissent la ville. Ces constructions
infrastructurelles avaient permis aux populations de N'Djamena en
général et celles du 9eme arrondissement en
particulier de réduire les dégâts liés aux
inondations. Malgré le plan de contingence, de nos jours, les risques
liés aux inondations demeurent omniprésents. Ceci dit, la culture
étant l'ensemble de mécanisme d'adaptation ou de
résilience que la population adopte pour résoudre un
problème précis. De ce fait, la population dudit arrondissement
ne baisse pas les bras et attendre tout de l'Etat et de ses partenaires, elle
met sur pied des mécanismes de résilience permettant à
lutter contre les inondations.
Pour mieux comprendre l'inondation, la question
formulée est de savoir comment comprendre la recrudescence des
inondations dans le 9eme arrondissement à N'Djamena ? Cette
question principale a suscité 03 questions secondaires : quels sont les
facteurs des inondations dans le 9eme arrondissement de N'Djamena ?
Ensuite, de savoir quels sont les impacts liés aux inondations dans le
9eme arrondissement de N'Djamena ? Et enfin, de savoir comment
mettre sur pied de mécanismes d'adaptations pour lutter contre les
inondations dans le 9eme arrondissement de la ville de N'Djamena ? Cette
recherche a été bâtie autour de l'hypothèse selon
laquelle la récurrence des inondations dans la ville de N'Djamena
s'explique à travers la situation de colère des esprits
(génies, ancêtres, dieux), des drains et le débordement des
lits de fleuves (Chari-Logone) par les eaux de pluies, de croissance
démographique, des activités liées à l'homme, de
l'insalubrité et des occupations anarchiques des zones inondables.
L'objectif à atteindre qui meuble ce travail est de comprendre la
recrudescence des inondations dans le 9eme arrondissement de N'Djamena.
En guise de méthodologie, nous avons
procédé à une double recherche : la première c'est
la revue documentaire. Elle nous a permis de recenser les écrits et
réorienter notre recherche en faisant ressortir son originalité.
La seconde est celle du terrain. Le présent travail a été
basé sur une approche qualitative réalisé à travers
l'exploitation des données de récit de vie, de l'observation et
des entretiens approfondis individuels. Les données collectées
ont été soumises à l'analyse de contenu et
interprétation. De ce fait, cette recherche a mobilisé les
théories de l'ethnométhodologie (1960) et de l'écologie
culturelle (1995) pour interpréter les résultats.
Ce corpus de données et modèle d'analyse ont
abouti aux résultats selon lesquels l'origine des inondations dans le
9eme arrondissement est due d'abord aux colères des
génies. Ces derniers manifestent leurs colères par excès
de pluie provoquant des inondations. Ces derniers à des impacts sur les
lieux sacrés tels que le cimetière et lieux des cultes, sur
l'environnement et l'habitation. On assiste à des pertes
matérielles et humaines. A l'égard de cette catastrophe, la
population locale adopte de mécanisme de résiliences tant dans
leur individualité que collectivité pour faire face aux
inondations. Notons que l'Etat et ses partenaires apportent aussi leur
appui.
Mots-clés : recrudescence, gestion,
endogène, inondation, écologie, vulnérabilité.
iv
ABSTRACT ABSTRAC
The present work deals with " Culture and flood management in
N'Djamena, case of the 9th district: Contribution to ecological anthropology "
It harness the increase in flooding in the 9th district of the city of
N'Djamena. To fight against floods, the Chadian government has developed a
first contingency plan, the plans consisted among others: the construction of
the bridge linking the Chari river on the Chadian side to the Cameroonian bank
of the Logone river in Kousseri, it has also built a dam to prevent the waters
of the Chari river from invading the city These infrastructural constructions
had allowed the populations of N'Djamena in general and those of the 9th
district in particular to reduce the damage caused by flooding. In spite of the
contingency plan, nowadays, the risks related to floods remain omnipresent.
This being said, culture is the set of adaptation or resilience mechanisms that
the population adopts to solve a specific problem. Therefore, the population of
the said district does not give up and expect everything from the State and its
partners, it sets up resilience mechanisms to fight against floods.
To better understand the flooding, the question formulated is
how to understand the recrudescence of flooding in the 9th district in
N'Djamena? This main question gave rise to three secondary questions: what are
the factors of flooding in the 9th district of N'Djamena? Secondly, what are
the impacts related to floods in the 9th district of N'Djamena? And finally, to
know how to set up adaptation mechanisms to fight against floods in the 9th
district of the city of N'Djamena? This research was built around the
hypothesis that the recurrence of floods in the city of N'Djamena can be
explained through the situation of anger of the spirits (genies, ancestors,
gods), drains and overflow of river beds (Chari-Logone) by rainwater,
population growth, activities related to man, insalubrity and anarchic
occupations of flood-prone areas. The objective of this work is to understand
the increase in flooding in the 9th district of N'Djamena.
By way of methodology, we have carried out a double research:
the first is the documentary review. It allowed us to identify the literature
and reorient our research by highlighting its originality. The second is the
field research. The present work was based on a qualitative approach carried
out through the exploitation of life story data, observation and individual
in-depth interviews. The data collected was subjected to content analysis and
interpretation. Thus, this research mobilized the theories of ethnomethodology
(1960) and cultural ecology (1995) to interpret the results.
This corpus of data and model of analysis led to the results
according to which the origin of the floods in the 9th arrondissement is due
primarily to the anger of the genies. The latter manifest their anger by excess
rainfall causing flooding. The latter have impacts on the sacred places such as
the cemetery and places of worship, on the environment and on housing. There
are material and human losses. With regard to this disaster, the local
population is adopting resiliency mechanisms both in their individuality and
collectively to cope with the floods. Note that the State and its partners also
provide support.
Keywords: upsurge, management, endogenous,
flood, ecological, vulnerability
v
SOMMAIRE
DEDICACE
REMERCIEMENTS
RESUME
ABSTRACT
SOMMAIRE
LISTES DE CARTES ET FIGURES
LISTES DES ABREVIATIONS, ACRONYMES ET SIGLES
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : DESCRIPTION DU SITE DE L'ETUDE
CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTERATURE, CADRE THEORIQUE ET
CONCEPTUEL
CHAPITRE 3 : ORIGINES, FACTEURS ET REPRESENTATIONS DES
INONDATIONS
DANS LE 9eme ARRONDISSEMENT DE N'DJAMENA
CHAPITRE 4 : IMPACTS DES INONDATIONS DANS LE 9eme
ARRONDISSEMENT DE
N'DJAMENA
CHAPITRE 5 : MECANISMES DES RESILIENCES POUR UNE GESTION
DURABLE
DES INONDATIONS DANS LE 9eme ARRONDISSEMENT DE
N'DJAMENA
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
TABLE DES MATIERES
vi
LISTE DES ILLUSTRATIONS
Cartes
Carte 1 : carte du Tchad 22
Carte 2 : carte de N'Djamena 25
Carte 3 : carte de la commune du 9eme
arrondissement 26
Tableaux
Tableau no1 : Listes des Arrondissements de la
ville de N'Djamena et ses quartiers 24
Tableau no2 : Répartition de la population
du 9eme arrondissement par quartiers. 27
Tableau no3 : Caractéristique du Chari et
Logone 30
Tableau no4 : Principaux essences des arbres selon
leur famille dans le 9eme arrondissement 32
Tableau no 5 :Toponymie des quartiers et leurs
significations 34
Tableau no 6 : Tableau récapitulatif des
quartiers, carrés et marches 36
Photos
Photo 1 : Inondation à Digangali 83
Photo 2 : Rigole bouchée par les déchets 85
Photo 3 : Le champ de riz situé à Toukra
inondé 88
Photo 4 : Fabrication des briques en terre cuite 90
Photos 5 : dégradation de digue de l'intérieur
92
Photo 7 : Pirogue, un moyen de transport 102
Photo 8 : Axe principal entrant dans le 9eme
arrondissement 103
Photo 9 : Lycée de Walia englouti dans l'eau 105
Photo 10 : Marché de Ngonba envahit par
débordement d'eau 107
Photos 11 : Submersion de cimetière de Ngonba par
l'inondation 108
Photo 12 : Déplacement des sinistrés au site de
Toukra ..103
Photo 13 : Des tentes en pagnes des sinistrés au site
de Toukra. 115
Photo 14 : Construction en matériaux définitifs
132
Photo 15 : Construction de digue pour traverser 135
vii
ISTE LISTES DES DES ACRONYMES ACRONYMS ET ET DE
SIGLESSIGLE
1- ACCRONYMES
AJADES : Association de Jeune Actifs pour le
Développement Economique et Social
ATRENVIRO : Association Tchadienne pour la
Réussite Environnementale
AYA-TCHAD: African Youth Agribusiness
Organization
CRED : Centre de Recherche sur
l'Epidémiologie de Désastres
FALSH : Faculté des Arts, Lettres et
Sciences Humaines
INSEED : Institut National de la
Statistique, des Etudes Economique et Démographique
OCHA: United Nations Office for the
Coordination of Humanitarian Affairs
ONASA : Office National de
Sécurité Alimentaire
ONAT : Ordre National des Architectes du
Tchad
ONEA : Office National de l'Eau et de
l'Assainissement
ORSEC : Projets du Plan d'Organisation de
Secours
SATOM : Société Anonyme de
Travaux d'Outre-Mer
SECADEV : Secours Catholique du
Développement
UNICEF : Fond de Nations Unis pour
l'Enfance
2- SIGLE
AFD : Agence Française du
Développement
BCEOM : Bureau Central d'Etude et Equipement
d'Outre-mer
BM : Banque Mondiale
CTLI : Comité Technique de Lutte
contre les Inondations
CCNUCC : Convention-Cadre des Nations Unies
sur les Changements Climatiques
CNRD : Centre National de Recherche pour le
Développement
CNRS : Centre National de la Recherche
Scientifique.
CPPSA :
Cercle-Philo-Psycho-Socio-Anthropologie
CTLI : Comité Technique de Lutte
contre les Inondations
DFO : Dartmouth Flood Observatory
DTM : Matrice de Suivi des
Déplacement
ECOSIT : Enquêtes sur la Consommation
et le Secteur Informel au Tchad
ETT: Emergency Traking Tool)
viii
FTHH: Fondation Tchad Helping Hand
GIEC : Groupe Intergouvernemental d'Experts
sur l'Evolution du Climat
HCR : Haut-Commissariat des Nations Unis pour
les Refugiés
IFT : Institut Français du Tchad
MHUR : Ministère de l'Hydraulique
Urbaine et Rurale
OIM : Organisation Internationale pour les
Migrations
PANRRC : Plan d'Action National pour la
Réduction des Risques de Catastrophes
PIB : Produit Intérieur Brut
RGPH : Recensement Général de
la Population et de l'Habitat
UNISDR: United Nations International Strategy
for Disaster Reduction
UY1: Université de Yaoundé 1
WWF: World Wildlife Funds
INTRODUCTION
2
1- CONTEXTE DE LA RECHERCHE
Les inondations constituent un risque majeur dans le monde
entier. Elles figurent au premier rang des catastrophes naturelles dans le
monde occasionnant environ 20 000 victimes par an (Simona et Cedric, 2007).
Depuis des millénaires, de nombreuses personnes ont été
affectées par des catastrophes naturelles à travers le monde. Les
pays d'Asie, d'Europe et une partie des Amériques sont
particulièrement concernés. Les inondations sont courantes au
sein des villes causant des pertes matérielles et humaines importantes.
Elles sont définies comme un débordement d'eau qui submerge la
terre. Elles constituent l'un des principaux risques dans le monde et causent
le plus de dégâts de nos jours.
En juin 2009, la Banque Mondiale (BM)1 a
établi une liste des cinq principales menaces liées au changement
climatique : les sécheresses, les inondations, les tempêtes,
l'élévation du niveau de la mer et une plus grande incertitude en
matière agricole. L'Australie a connue en 2010 la plus grande inondation
de son histoire avec plus de 40 villes du Nord-Est du pays touché et
plus de 200 000 personnes affectées par ces phénomènes
(Nouaceur, et al., 2013). Le Bangladesh est en tête des pays les
plus à risque d'inondation. De plus en plus importante, la fonte des
glaciers de l'Himalaya résultant du réchauffement de la
planète risque de gonfler les eaux du Gange et du Brahmapoutre ainsi que
de leurs centaines d'affluents, inondant chaque année 30 à 70% du
pays dans leur parcours vers la Baie du Bengale, au sud, où le littoral
est également vulnérable aux inondations dues à
l'élévation du niveau de la mer. Au Pakistan, en août 2010
dont le nombre de sinistrés a atteint le 15,4 millions de personnes,
plus de 894 000 maisons endommagées et étendu des zones
affectées de 160 000 kilomètres carrés ce qui
représente un territoire aussi grand que la Suisse, la Belgique et
l'Autriche réunis. Le Vietnam est le pays le plus menacé par
l'élévation du niveau des océans : selon une autre
étude de la Banque Mondiale, jusqu'à 16% de sa superficie, 35% de
sa population et 35% de son Produit Intérieur Brut (PIB)2
pourraient être durement affectés si le niveau de la mer
augmentait de cinq mètres.
Les inondations de 1995 en Europe occidentale ont vu
l'évacuation de 300 000 personnes aux Pays Bas, en France 250 000 foyers
furent privés d'eau et 400 entreprises et commerces sinistrés une
crue semblable à celle de 1910 provoquerait près de 60 milliards
de
1 La Banque Mondiale a été
créée le 27 décembre 1945 dans le but de lutter contre la
pauvreté en apportant des aides, des financements et des conseils aux
Etats en difficulté. Elle fait partir des institutions
spécialisées du système de l`ONU.
2 Produit Intérieur Brut (PIB) est un
indicateur économique permettant de mesurer la production de richesse
d'un pays.
3
Francs de dommage (Rizzoli, 1988), pour la Loire des dommages
pourraient s'élever à plus de 10 milliards de Francs pour une
crue similaire à celle de 1856 (Jacq, 1987).
Depuis le début des années 2011 et 2012 en
Afrique, nous avons par exemple enregistré 147 catastrophes sur le
continent africain, dont 19 sécheresses et 67 inondations. Ces
catastrophes ont touché des millions de personnes et ont infligé
des pertes économiques s'élevant à 1,3 milliard de dollars
américaine US. Depuis quelques décennies, les populations des
villes Ouest Africaines se voient confrontées à ce
phénomène chaque année (Wallez, 2010). En 2009, la
Namibie, la République Centrafricaine, le Burkina Faso, le Mali, le
Sénégal, et la Mauritanie ont été touchés
par les inondations. Durant l'année 2010, le Ghana et le Benin n'ont pas
été épargnés de ce phénomène. Les
années 2009 et 2010 sont bien illustratives des inondations survenues
dans presque toutes les localités du Bénin (Azonnako, 2011).
L'Afrique centrale n'est pas épargnée des inondations. En
République Centrafrique (RCA), selon le rapport publié par VOA
Afrique (2017), les récentes pluies diluviennes abattues sur Bangui et
ses environs ont causé d'importants dégâts
matériels. Des dizaines de maisons ce sont effondrées dans la
commune de Bégoua. En République Démocratique du Congo
(RDC), 12 personnes sont mortes et 92 autres sont portées disparues
après l'inondation de deux villages de l'est de la RDC dans la nuit du
17 Septembre 2017. Au Cameroun, les catastrophes naturelles à l'instar
des inondations sont à l'origine de plusieurs dommages. Ainsi, entre
2005-2014, 96867 personnes ont été affectées par les
risques naturels et 717 ont perdu la vie. Entre 2007 et 2015, les inondations
ont affecté 367 000 personnes particulièrement dans les zones
urbaines selon les données du Center for Research on the Epidemiology of
Disasters3, (CRED 2016).
Le Tchad, comme la plupart des pays de l'Afrique
subsaharienne, est sujet à une pluviométrie résultant des
changements climatiques qui provoquent tantôt des sècheresses,
tantôt des inondations. Dans un rapport publié par le Bureau de
Coordination Economique de l'ONU4 en 2010, 150 000 personnes ont
été touchées par les inondations suite à des graves
pluies et près de 53 000 hectares ensemencés ont
été envahis dans 19 des 22 régions du Tchad (Journal le
monde Afrique 2010). En octobre 2012, 466 000 personnes et 250 000 hectares de
champs sont affectés, 96 000 maisons détruites et 34
décès (OCHA, 2012). En milieu urbain,
3 Centre de Recherche de l'Epidémiologie et
Désastres (CRED) crée en 1973 par le Professeur Michel F. Lechat,
il se concentre sur la recherche, la formation et la mise en disposition
d'information liées aux situations des catastrophes naturelles et
technologique, de conflits et leurs impacts sur l'homme. CRED est devenu un
Centre collaborateur de l'Organisation Mondiale de la Santé OMS
(1980)
4 L'ONU est une organisation internationale. Elle a
été instituée le 24 octobre 1945 au lendemain de la
seconde guerre mondiale dans l'objectif de maintenir de la paix et de la
sécurité dans le monde. Elle a remplacé la
Société De Nation (SDN)
4
les inondations sont aggravées par des facteurs tels
que l'exploitation des carrières de sable et de terre le long des
fleuves, la faible couverture végétale du sol, le non
aménagement des berges, le système de drainage inadéquat
ou inexistant, l'augmentation de surfaces compactes empêchant
l'infiltration des eaux. En 2016 et 2017 les inondations ont fait des
dégâts humains et matériels. Des hectares des champs ont
été détruits dans cette ville suite à des fortes
pluies enregistrées et du débordement dans la ville de N'Djamena.
À cela, l'explosion démographique a contraint certaines personnes
dépourvues de moyen à se loger dans les zones inhabitables comme
les berges des lacs, les ravinements et les espaces marécageux qui sont
les causes d'obstruction importante (Boring, 2019). Dans la même ville,
selon le dernier chiffre officiel fourni par le gouvernement en Août
2018, 32 000 personnes étaient sinistrées dans la ville de
N'Djamena. Aujourd'hui, nous en sommes à 34 872 personnes
sinistrées. Des maisons écroulées, pas d'accès dans
certains ménages à cause des routes impraticables. La plupart des
ménages sinistrés est dans des familles d'accueil et on note une
forte concentration des sinistrés au Lycée de Walia (535
ménages) dans le 9eme arrondissement. Un comité de
gestion de crise a été mis en place par le gouvernement, Matrice
de Suivi des Déplacement (DTM 2020).
Le 9eme arrondissement situé entre les deux
fleuves (Chari et Logone), subit des inondations liées à
l'absence des mesures d'aménagement de son site à faible
dénivellation. Malgré des mesures d'organisation du site
après les inondations de 2018, la population est de nouveau victime en
2020. Si ailleurs, les conséquences des inondations suscitent de
réflexion sur l'aménagement des espaces, au 9eme
arrondissement, elles semblent recevoir peu d'attention (Maninga, 2014).
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