WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Recrudescence et gestion endogène des inondations dans le 9e arrondissement de N'Djamena: contribution à  l'anthropologie écologique


par Adoum Oumar MOUKHTAR
Université Yaoundé 1 - Master 2 en anthropologie 2021
  

sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

 
 
 
 

UNIVERSITÉ DE YAOUNDÉ I THE UNIVERSITY OF YAOUNDE

********* *********
*********

I

 
 

FACULTÉ DES ARTS, LETTRES ET FACULTY OF ARTS, LETTERS AND

SCIENCES HUMAINES SOCIAL SCIENCES

********* *********

CENTRE DE RECHERCHE ET DE POST GRADUATE SCHOOL FOR

FORMATION DOCTORALE EN SCIENCES THE SOCIAL AND EDUCATIONAL

HUMAINES, SOCIALES ET ÉDUCATIVES SCIENCES

********* *********

UNITÉ DE RECHERCHE ET DE DOCTORAL RESEARCH UNIT FOR

FORMATION DOCTORALE EN SCIENCES HUMAN AND SOCIAL SCIENCES

HUMAINES ET SOCIALES *********

Mémoire présenté et

DÉPARTEMENT D'ANTHROPOLOGIE DEPARTMENT OF ANTHROPOLGY

Spécialisation

soutenu publiquement en vue de l'obtention de Master en Anthropologie

: Anthropologie du développement Par :

MOUKHTAR ADOUM OUMAR
Licencié en Anthropologie

Sous la direction de

ANTANG YAMO
Chargé de cours

du diplôme

 

Mai 2022

 
 
 
 
 

i

À

mes parents ADOUM Oumar Abakar et KHADIDJA Hassan Ibrahim

ii

REMERCIEMENTS

La réalisation du présent travail de recherche a été rendu possible grâce à la conjugaison de multiples contributions. En présentant les résultats de notre travail que voici, nous ne pouvons-pas empêcher de penser à tous ceux qui, tout au long de ce travail, ont soutenu nos efforts. Il convient à cet effet de nommer et de remercier ces personnes grâce à qui ce travail a pu voir le jour.

Nous remercions du fond du coeur notre Directeur de Mémoire, le Docteur ANTANG YAMO qui a accordé du crédit à ce mémoire dès les premiers tâtonnements, et il m'a soutenu tout au long de mon parcours. Cette recherche doit beaucoup à la pertinence de ses remarques et à son engagement sans faille dans un tutorat associé à un coaching exigeant.

Nous exprimons également notre reconnaissance au chef du Département d'Anthropologie de l'université de Yaoundé 1, le Professeur KUM AWAH Paschal pour son implication dans notre formation durant notre séjour au Cameroun au sein du Département d'Anthropologie.

Nous tenons également à exprimer notre sincère gratitude aux enseignants du Département d'Anthropologie qui ont contribué à notre formation académique. Nous pensons notamment : aux Professeurs MBONJI EDJENGUÈLÈ, Luc MEBENGA TAMBA, Antoine SOCPA, Pierre-François EDONGO NTEDE, Paul ABOUNA, DELI TIZE TERI, Isaïah AFU KUNOCK, et enfin aux Docteurs David NKWETI (qu'il repose en paix), Célestin NGOURA, Marguerite ESSOH, François BINGONO BINGONO, Lucy FONJONG, Exodus TIKÉRÉ MOFFOR, Evans KAH NGAH, Alexandre NDJALLA, Guy Séraphin BALLA NDENGUE, ASANWA Constantine, Germaine NGA ELOUNDOU et Antoinette Marcelle NGA EWOLO.

Nos remerciements vont à l'endroit de tous nos informateurs, particulièrement à ABDELGADER Abdaraman Koko et YAMADJE SOTINAN Serge dont la participation a contribué à apporter l'information indispensable dans la construction de ce travail. Nous saisissons par ailleurs cette occasion pour exprimer notre reconnaissance à nos ainés académiques et camarades pour leur soutien et leur encouragement permanent. Nous pensons à TSONA Dimitri Brice, Ami bienvenu, ABDALLAH Abba, NANGA Sylvestre pour leur apport au présent travail

Enfin toute notre profonde gratitude va à l'endroit de mes parents ADOUM Oumar et KHADIDJA Hassan pour leur soutien indéfectible sur les plans : financier, matériel, moral et affectif; particulièrement à mes oncles IBRAHIM Hassan et YOUSSOUF Tom. Nous disons infiniment merci à tous ceux qui, de près ou de loin ont participé à la réalisation de ce travail et dont les noms ne figurent pas ici. Ce travail est aussi le vôtre.

iii

RÉSUMÉ RÉSUM

Le présent travail porte sur «

». Il s'attèle à étudier la recrudescence des inondations dans le 9eme arrondissement de la ville de N'Djamena. Pour lutter contre les inondations, le Gouvernement tchadien a élaboré un premier Plan de contingence, les plans consistaient entre autres : la construction du pont reliant le Chari côté tchadien à la rive camerounaise Logone à Kousseri, il a construit également une digue pour éviter que les eaux du fleuve Chari n'envahissent la ville. Ces constructions infrastructurelles avaient permis aux populations de N'Djamena en général et celles du 9eme arrondissement en particulier de réduire les dégâts liés aux inondations. Malgré le plan de contingence, de nos jours, les risques liés aux inondations demeurent omniprésents. Ceci dit, la culture étant l'ensemble de mécanisme d'adaptation ou de résilience que la population adopte pour résoudre un problème précis. De ce fait, la population dudit arrondissement ne baisse pas les bras et attendre tout de l'Etat et de ses partenaires, elle met sur pied des mécanismes de résilience permettant à lutter contre les inondations.

Pour mieux comprendre l'inondation, la question formulée est de savoir comment comprendre la recrudescence des inondations dans le 9eme arrondissement à N'Djamena ? Cette question principale a suscité 03 questions secondaires : quels sont les facteurs des inondations dans le 9eme arrondissement de N'Djamena ? Ensuite, de savoir quels sont les impacts liés aux inondations dans le 9eme arrondissement de N'Djamena ? Et enfin, de savoir comment mettre sur pied de mécanismes d'adaptations pour lutter contre les inondations dans le 9eme arrondissement de la ville de N'Djamena ? Cette recherche a été bâtie autour de l'hypothèse selon laquelle la récurrence des inondations dans la ville de N'Djamena s'explique à travers la situation de colère des esprits (génies, ancêtres, dieux), des drains et le débordement des lits de fleuves (Chari-Logone) par les eaux de pluies, de croissance démographique, des activités liées à l'homme, de l'insalubrité et des occupations anarchiques des zones inondables. L'objectif à atteindre qui meuble ce travail est de comprendre la recrudescence des inondations dans le 9eme arrondissement de N'Djamena.

En guise de méthodologie, nous avons procédé à une double recherche : la première c'est la revue documentaire. Elle nous a permis de recenser les écrits et réorienter notre recherche en faisant ressortir son originalité. La seconde est celle du terrain. Le présent travail a été basé sur une approche qualitative réalisé à travers l'exploitation des données de récit de vie, de l'observation et des entretiens approfondis individuels. Les données collectées ont été soumises à l'analyse de contenu et interprétation. De ce fait, cette recherche a mobilisé les théories de l'ethnométhodologie (1960) et de l'écologie culturelle (1995) pour interpréter les résultats.

Ce corpus de données et modèle d'analyse ont abouti aux résultats selon lesquels l'origine des inondations dans le 9eme arrondissement est due d'abord aux colères des génies. Ces derniers manifestent leurs colères par excès de pluie provoquant des inondations. Ces derniers à des impacts sur les lieux sacrés tels que le cimetière et lieux des cultes, sur l'environnement et l'habitation. On assiste à des pertes matérielles et humaines. A l'égard de cette catastrophe, la population locale adopte de mécanisme de résiliences tant dans leur individualité que collectivité pour faire face aux inondations. Notons que l'Etat et ses partenaires apportent aussi leur appui.

Mots-clés : recrudescence, gestion, endogène, inondation, écologie, vulnérabilité.

iv

ABSTRACT ABSTRAC

The present work deals with " Culture and flood management in N'Djamena, case of the 9th district: Contribution to ecological anthropology " It harness the increase in flooding in the 9th district of the city of N'Djamena. To fight against floods, the Chadian government has developed a first contingency plan, the plans consisted among others: the construction of the bridge linking the Chari river on the Chadian side to the Cameroonian bank of the Logone river in Kousseri, it has also built a dam to prevent the waters of the Chari river from invading the city These infrastructural constructions had allowed the populations of N'Djamena in general and those of the 9th district in particular to reduce the damage caused by flooding. In spite of the contingency plan, nowadays, the risks related to floods remain omnipresent. This being said, culture is the set of adaptation or resilience mechanisms that the population adopts to solve a specific problem. Therefore, the population of the said district does not give up and expect everything from the State and its partners, it sets up resilience mechanisms to fight against floods.

To better understand the flooding, the question formulated is how to understand the recrudescence of flooding in the 9th district in N'Djamena? This main question gave rise to three secondary questions: what are the factors of flooding in the 9th district of N'Djamena? Secondly, what are the impacts related to floods in the 9th district of N'Djamena? And finally, to know how to set up adaptation mechanisms to fight against floods in the 9th district of the city of N'Djamena? This research was built around the hypothesis that the recurrence of floods in the city of N'Djamena can be explained through the situation of anger of the spirits (genies, ancestors, gods), drains and overflow of river beds (Chari-Logone) by rainwater, population growth, activities related to man, insalubrity and anarchic occupations of flood-prone areas. The objective of this work is to understand the increase in flooding in the 9th district of N'Djamena.

By way of methodology, we have carried out a double research: the first is the documentary review. It allowed us to identify the literature and reorient our research by highlighting its originality. The second is the field research. The present work was based on a qualitative approach carried out through the exploitation of life story data, observation and individual in-depth interviews. The data collected was subjected to content analysis and interpretation. Thus, this research mobilized the theories of ethnomethodology (1960) and cultural ecology (1995) to interpret the results.

This corpus of data and model of analysis led to the results according to which the origin of the floods in the 9th arrondissement is due primarily to the anger of the genies. The latter manifest their anger by excess rainfall causing flooding. The latter have impacts on the sacred places such as the cemetery and places of worship, on the environment and on housing. There are material and human losses. With regard to this disaster, the local population is adopting resiliency mechanisms both in their individuality and collectively to cope with the floods. Note that the State and its partners also provide support.

Keywords: upsurge, management, endogenous, flood, ecological, vulnerability

v

SOMMAIRE

DEDICACE

REMERCIEMENTS

RESUME

ABSTRACT

SOMMAIRE

LISTES DE CARTES ET FIGURES

LISTES DES ABREVIATIONS, ACRONYMES ET SIGLES

INTRODUCTION

CHAPITRE 1 : DESCRIPTION DU SITE DE L'ETUDE

CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTERATURE, CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL

CHAPITRE 3 : ORIGINES, FACTEURS ET REPRESENTATIONS DES INONDATIONS

DANS LE 9eme ARRONDISSEMENT DE N'DJAMENA

CHAPITRE 4 : IMPACTS DES INONDATIONS DANS LE 9eme ARRONDISSEMENT DE

N'DJAMENA

CHAPITRE 5 : MECANISMES DES RESILIENCES POUR UNE GESTION DURABLE

DES INONDATIONS DANS LE 9eme ARRONDISSEMENT DE N'DJAMENA

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXES

TABLE DES MATIERES

vi

LISTE DES ILLUSTRATIONS

Cartes

Carte 1 : carte du Tchad 22

Carte 2 : carte de N'Djamena 25

Carte 3 : carte de la commune du 9eme arrondissement 26

Tableaux

Tableau no1 : Listes des Arrondissements de la ville de N'Djamena et ses quartiers 24

Tableau no2 : Répartition de la population du 9eme arrondissement par quartiers. 27

Tableau no3 : Caractéristique du Chari et Logone 30

Tableau no4 : Principaux essences des arbres selon leur famille dans le 9eme arrondissement 32

Tableau no 5 :Toponymie des quartiers et leurs significations 34

Tableau no 6 : Tableau récapitulatif des quartiers, carrés et marches 36

Photos

Photo 1 : Inondation à Digangali 83

Photo 2 : Rigole bouchée par les déchets 85

Photo 3 : Le champ de riz situé à Toukra inondé 88

Photo 4 : Fabrication des briques en terre cuite 90

Photos 5 : dégradation de digue de l'intérieur 92

Photo 7 : Pirogue, un moyen de transport 102

Photo 8 : Axe principal entrant dans le 9eme arrondissement 103

Photo 9 : Lycée de Walia englouti dans l'eau 105

Photo 10 : Marché de Ngonba envahit par débordement d'eau 107

Photos 11 : Submersion de cimetière de Ngonba par l'inondation 108

Photo 12 : Déplacement des sinistrés au site de Toukra ..103

Photo 13 : Des tentes en pagnes des sinistrés au site de Toukra. 115

Photo 14 : Construction en matériaux définitifs 132

Photo 15 : Construction de digue pour traverser 135

vii

ISTE LISTES DES DES ACRONYMES ACRONYMS ET ET DE SIGLESSIGLE

1- ACCRONYMES

AJADES : Association de Jeune Actifs pour le Développement Economique et Social

ATRENVIRO : Association Tchadienne pour la Réussite Environnementale

AYA-TCHAD: African Youth Agribusiness Organization

CRED : Centre de Recherche sur l'Epidémiologie de Désastres

FALSH : Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines

INSEED : Institut National de la Statistique, des Etudes Economique et Démographique

OCHA: United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs

ONASA : Office National de Sécurité Alimentaire

ONAT : Ordre National des Architectes du Tchad

ONEA : Office National de l'Eau et de l'Assainissement

ORSEC : Projets du Plan d'Organisation de Secours

SATOM : Société Anonyme de Travaux d'Outre-Mer

SECADEV : Secours Catholique du Développement

UNICEF : Fond de Nations Unis pour l'Enfance

2- SIGLE

AFD : Agence Française du Développement

BCEOM : Bureau Central d'Etude et Equipement d'Outre-mer

BM : Banque Mondiale

CTLI : Comité Technique de Lutte contre les Inondations

CCNUCC : Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques

CNRD : Centre National de Recherche pour le Développement

CNRS : Centre National de la Recherche Scientifique.

CPPSA : Cercle-Philo-Psycho-Socio-Anthropologie

CTLI : Comité Technique de Lutte contre les Inondations

DFO : Dartmouth Flood Observatory

DTM : Matrice de Suivi des Déplacement

ECOSIT : Enquêtes sur la Consommation et le Secteur Informel au Tchad

ETT: Emergency Traking Tool)

viii

FTHH: Fondation Tchad Helping Hand

GIEC : Groupe Intergouvernemental d'Experts sur l'Evolution du Climat

HCR : Haut-Commissariat des Nations Unis pour les Refugiés

IFT : Institut Français du Tchad

MHUR : Ministère de l'Hydraulique Urbaine et Rurale

OIM : Organisation Internationale pour les Migrations

PANRRC : Plan d'Action National pour la Réduction des Risques de Catastrophes

PIB : Produit Intérieur Brut

RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat

UNISDR: United Nations International Strategy for Disaster Reduction

UY1: Université de Yaoundé 1

WWF: World Wildlife Funds

INTRODUCTION

2

1- CONTEXTE DE LA RECHERCHE

Les inondations constituent un risque majeur dans le monde entier. Elles figurent au premier rang des catastrophes naturelles dans le monde occasionnant environ 20 000 victimes par an (Simona et Cedric, 2007). Depuis des millénaires, de nombreuses personnes ont été affectées par des catastrophes naturelles à travers le monde. Les pays d'Asie, d'Europe et une partie des Amériques sont particulièrement concernés. Les inondations sont courantes au sein des villes causant des pertes matérielles et humaines importantes. Elles sont définies comme un débordement d'eau qui submerge la terre. Elles constituent l'un des principaux risques dans le monde et causent le plus de dégâts de nos jours.

En juin 2009, la Banque Mondiale (BM)1 a établi une liste des cinq principales menaces liées au changement climatique : les sécheresses, les inondations, les tempêtes, l'élévation du niveau de la mer et une plus grande incertitude en matière agricole. L'Australie a connue en 2010 la plus grande inondation de son histoire avec plus de 40 villes du Nord-Est du pays touché et plus de 200 000 personnes affectées par ces phénomènes (Nouaceur, et al., 2013). Le Bangladesh est en tête des pays les plus à risque d'inondation. De plus en plus importante, la fonte des glaciers de l'Himalaya résultant du réchauffement de la planète risque de gonfler les eaux du Gange et du Brahmapoutre ainsi que de leurs centaines d'affluents, inondant chaque année 30 à 70% du pays dans leur parcours vers la Baie du Bengale, au sud, où le littoral est également vulnérable aux inondations dues à l'élévation du niveau de la mer. Au Pakistan, en août 2010 dont le nombre de sinistrés a atteint le 15,4 millions de personnes, plus de 894 000 maisons endommagées et étendu des zones affectées de 160 000 kilomètres carrés ce qui représente un territoire aussi grand que la Suisse, la Belgique et l'Autriche réunis. Le Vietnam est le pays le plus menacé par l'élévation du niveau des océans : selon une autre étude de la Banque Mondiale, jusqu'à 16% de sa superficie, 35% de sa population et 35% de son Produit Intérieur Brut (PIB)2 pourraient être durement affectés si le niveau de la mer augmentait de cinq mètres.

Les inondations de 1995 en Europe occidentale ont vu l'évacuation de 300 000 personnes aux Pays Bas, en France 250 000 foyers furent privés d'eau et 400 entreprises et commerces sinistrés une crue semblable à celle de 1910 provoquerait près de 60 milliards de

1 La Banque Mondiale a été créée le 27 décembre 1945 dans le but de lutter contre la pauvreté en apportant des aides, des financements et des conseils aux Etats en difficulté. Elle fait partir des institutions spécialisées du système de l`ONU.

2 Produit Intérieur Brut (PIB) est un indicateur économique permettant de mesurer la production de richesse d'un pays.

3

Francs de dommage (Rizzoli, 1988), pour la Loire des dommages pourraient s'élever à plus de 10 milliards de Francs pour une crue similaire à celle de 1856 (Jacq, 1987).

Depuis le début des années 2011 et 2012 en Afrique, nous avons par exemple enregistré 147 catastrophes sur le continent africain, dont 19 sécheresses et 67 inondations. Ces catastrophes ont touché des millions de personnes et ont infligé des pertes économiques s'élevant à 1,3 milliard de dollars américaine US. Depuis quelques décennies, les populations des villes Ouest Africaines se voient confrontées à ce phénomène chaque année (Wallez, 2010). En 2009, la Namibie, la République Centrafricaine, le Burkina Faso, le Mali, le Sénégal, et la Mauritanie ont été touchés par les inondations. Durant l'année 2010, le Ghana et le Benin n'ont pas été épargnés de ce phénomène. Les années 2009 et 2010 sont bien illustratives des inondations survenues dans presque toutes les localités du Bénin (Azonnako, 2011). L'Afrique centrale n'est pas épargnée des inondations. En République Centrafrique (RCA), selon le rapport publié par VOA Afrique (2017), les récentes pluies diluviennes abattues sur Bangui et ses environs ont causé d'importants dégâts matériels. Des dizaines de maisons ce sont effondrées dans la commune de Bégoua. En République Démocratique du Congo (RDC), 12 personnes sont mortes et 92 autres sont portées disparues après l'inondation de deux villages de l'est de la RDC dans la nuit du 17 Septembre 2017. Au Cameroun, les catastrophes naturelles à l'instar des inondations sont à l'origine de plusieurs dommages. Ainsi, entre 2005-2014, 96867 personnes ont été affectées par les risques naturels et 717 ont perdu la vie. Entre 2007 et 2015, les inondations ont affecté 367 000 personnes particulièrement dans les zones urbaines selon les données du Center for Research on the Epidemiology of Disasters3, (CRED 2016).

Le Tchad, comme la plupart des pays de l'Afrique subsaharienne, est sujet à une pluviométrie résultant des changements climatiques qui provoquent tantôt des sècheresses, tantôt des inondations. Dans un rapport publié par le Bureau de Coordination Economique de l'ONU4 en 2010, 150 000 personnes ont été touchées par les inondations suite à des graves pluies et près de 53 000 hectares ensemencés ont été envahis dans 19 des 22 régions du Tchad (Journal le monde Afrique 2010). En octobre 2012, 466 000 personnes et 250 000 hectares de champs sont affectés, 96 000 maisons détruites et 34 décès (OCHA, 2012). En milieu urbain,

3 Centre de Recherche de l'Epidémiologie et Désastres (CRED) crée en 1973 par le Professeur Michel F. Lechat, il se concentre sur la recherche, la formation et la mise en disposition d'information liées aux situations des catastrophes naturelles et technologique, de conflits et leurs impacts sur l'homme. CRED est devenu un Centre collaborateur de l'Organisation Mondiale de la Santé OMS (1980)

4 L'ONU est une organisation internationale. Elle a été instituée le 24 octobre 1945 au lendemain de la seconde guerre mondiale dans l'objectif de maintenir de la paix et de la sécurité dans le monde. Elle a remplacé la Société De Nation (SDN)

4

les inondations sont aggravées par des facteurs tels que l'exploitation des carrières de sable et de terre le long des fleuves, la faible couverture végétale du sol, le non aménagement des berges, le système de drainage inadéquat ou inexistant, l'augmentation de surfaces compactes empêchant l'infiltration des eaux. En 2016 et 2017 les inondations ont fait des dégâts humains et matériels. Des hectares des champs ont été détruits dans cette ville suite à des fortes pluies enregistrées et du débordement dans la ville de N'Djamena. À cela, l'explosion démographique a contraint certaines personnes dépourvues de moyen à se loger dans les zones inhabitables comme les berges des lacs, les ravinements et les espaces marécageux qui sont les causes d'obstruction importante (Boring, 2019). Dans la même ville, selon le dernier chiffre officiel fourni par le gouvernement en Août 2018, 32 000 personnes étaient sinistrées dans la ville de N'Djamena. Aujourd'hui, nous en sommes à 34 872 personnes sinistrées. Des maisons écroulées, pas d'accès dans certains ménages à cause des routes impraticables. La plupart des ménages sinistrés est dans des familles d'accueil et on note une forte concentration des sinistrés au Lycée de Walia (535 ménages) dans le 9eme arrondissement. Un comité de gestion de crise a été mis en place par le gouvernement, Matrice de Suivi des Déplacement (DTM 2020).

Le 9eme arrondissement situé entre les deux fleuves (Chari et Logone), subit des inondations liées à l'absence des mesures d'aménagement de son site à faible dénivellation. Malgré des mesures d'organisation du site après les inondations de 2018, la population est de nouveau victime en 2020. Si ailleurs, les conséquences des inondations suscitent de réflexion sur l'aménagement des espaces, au 9eme arrondissement, elles semblent recevoir peu d'attention (Maninga, 2014).

sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld