3. PROBLEME DE RECHERCHE
La question de l'inondation reste une préoccupation
majeure du gouvernement tchadien et de ses partenaires. C'est ainsi qu'avec
l'appui du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le
Gouvernement du Tchad a élaboré un premier Plan de
Contingence5 pour la ville de N'Djamena en 2013, les projets du plan
d'Organisation de Secours (ORSEC), du Plan d'Action National pour la
Réduction des Risques de Catastrophes (PANRRC), et de la revue juridique
et institutionnelle. Les différents plans avaient pour finalité :
la construction du pont pour relier directement l'Avenue Mobutu qui longe le
Chari côté tchadien à la rive camerounaise à
Kousséri. Ce pont devait fonctionner comme un barrage pour
empêcher l'eau de se déverser en ville et permettre la population
du 9eme d'être à l'abri des catastrophes. En 2012,
l'Etat a construit aussi une digue pour éviter que les eaux du fleuve
Chari n'envahissent la ville. Ces constructions infrastructurelles et
socio-collectives devraient permettre aux populations de N'Djamena en
général et celles du 9eme arrondissement en
particulier d'améliorer leur conditions de vie et de vivre en parfaite
harmonie avec l'environnement. Les risques liés aux inondations
étaient au coeur de la politique gouvernementale. La journée de
salubrité (chaque Samedi de 6h à 10h) une mesure prise par la
municipalité était appliquée à la lettre pour tout
citoyen de la ville de N'Djamena.
Toutefois, malgré le plan de contingence, les risques
liés aux inondations demeurent omniprésents et plus
récurrents que jamais à nos jours. On note l'occupation et la
construction sur les sites inondés par les habitants dans le
9eme arrondissement due à l'extension démographique
qui augmente de manière extrême. Depuis 2008, jusqu'à nos
jours, les habitants du 9eme arrondissement construisent là
ou l'eau passe ; l'eau veut absolument passer par sa trajectoire habituelle et
comme on a construit sur son passage, elle n'a plus d'autres alternatives que
d'entrer dans les quartiers. Avec l'aménagement de la ville de
N'Djamena, d'autres habitants étaient forcés de libérer
les espaces de l'Etat, ce dernier pour les dédommager, il les a
attribué des terrains dans les zones inondables au 9eme
arrondissement à l'exemple des quartiers Gardolé Djedit. A cela
s'ajoute que la politique environnementale n'est plus au coeur du gouvernement
comme avant. La mairie qui est l'organe en charge du contrôle de
l'environnement est devenue vulnérable par manque des matériels
et moyens de garantir un environnement de qualité à ses
habitants.
5 Le plan de contingence est le processus de
gestion utilisé pour analyser l'impact des crises potentielles afin
d'établir de modes d'action à l'avance pour permettre en temps
opportun, des réponses appropriées et efficaces aux besoins des
populations touchées.
![](Recrudescence-et-gestion-endogene-des-inondations-dans-le-9e-arrondissement-de-NDjamena-contrib4.png)
7
Tout compte fait, étant donné que l'homme n'est
pas un « idiot culturel », la population du 9eme
arrondissement met des mécanismes de résilience pour lutter
contre les inondations, leurs stratégies d'adaptations peuvent
être individuelles et collectives.
Au regard de cet écart observé entre la
situation d'avant ou l'inondation n'était pas récurrente et
maitrisable avec la politique gouvernementale et celle d'actuelle causant de
pertes atroce. La population de la commune du 9eme arrondissement de
la ville de N'Djamena met sur pied des stratégies d'adaptation
individuelles et collectives pour faire face aux inondations. C'est dans cette
logique qu'il nous convient de mener une recherche afin de comprendre de quoi
il est question lorsqu'on aborde le sujet « inondation ».
|