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Utilisation des monnaies virtuelles a l'epreuve du droit monetaire congolais: une étude des crypto-monnaies bitcoin et ethereum


par Oscar UFOYURU
Université de Kisangani (UNIKIS) - Licence 2022
  

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Section I. Etude comparative des réglementations internationales sur les

cryptomonnaies

Cette section se scinde à l'étude des réglementations des cryptomonnaies en Afrique et passe en revue les réglementations des cryptomonnaies en Europe, en France notamment.

I.1 La réglementation des cryptomonnaies en Afrique

Dans le cadre de la réglementation des cryptomonnaies en Afrique, ce point traitera de deux sous-points : sur l'état des lieux de la règlementation des cryptomonnaies en Afrique et la régulation plurielle en marche et en ordre dispersé des pays africains.

I.1.1 Etat des lieux réglementaire66

Aucun pays africain ne reconnait aux cryptomonnaies le statut de monnaie légale, excepté la République Centrafrique (RCA) qui a fait du bitcoin une monnaie ayant cours légal, même pour le paiement des impôts et taxes. L'Afrique du Sud par contre ne lui a pas accordé ce statut légal mais l'a admise comme moyen de paiement, c'est-à-dire qu'il peut étendre une dette.

Pour autant, force est de constater que cette interdiction formelle est peu suivie d'effet. Par contre, l'absence d'un cadre réglementaire dédié aux cryptomonnaies est une source de confusion au regard de la complexité de sa nature.

De manière générale, l'Afrique dispose actuellement d'une régulation plurielle en marche et en ordre dispersé. Sa situation actuelle en matière de la réglementation des cryptomonnaies est binaire. Interdites officiellement, en 2022, dans 7 pays et acceptées officiellement dans 1 pays avec les restes des pays sous une interdiction ou admission tacite. Cette situation laisse lire généralement sur le continent, une Afrique avec l'interdiction non respectée et celle d'avec une tolérance non encadrée.

I.1.2 La régulation des cryptomonnaies en Afrique : la régulation plurielle en marche et en ordre dispersé

Dans ce cadre, nous utiliserons encore les résultats de l'étude d'Henri-Louis VEDIE, qui, au lieu de traiter de chacun des pays africain, a privilégié une trichotomie suivante : les pays du Maghreb, ceux de la CEMAC et ceux de la CEDEAO.

66 VEDIE Henri-Louis, op. cit. p.16

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A. Maghreb divisé entre interdire, tolérer et réguler

A.1 Des mesures

En Algérie, l'article 113 de la loi de Finance 2018 interdit de vendre, d'acheter et même de posséder une monnaie virtuelle. Les cryptomonnaies, bitcoin en particulier, sont donc au premier chef concernées par cette loi. Pour les autorités algériennes, cette interdiction a pour objectif de lutter efficacement contre l'évasion fiscale, le trafic de drogue, le blanchiment d'argent que le manque de la traçabilité des cryptomonnaies rend non seulement possibles mais aussi les facilite. Cette loi fait toujours autorité et n'empêche pas cependant, les cryptomonnaies de se développer. Mais à un rythme beaucoup moins élevé (moins de 2%) qu'au Maroc (qui a plus de 3%), comme le montre les tableaux au chapitre II. Cela prouve, à quel point cette loi fait autorité. Déjà un exemple à suivre.

En Libye, on est toujours, concernant les cryptomonnaies, soumis officiellement à la déclaration de la Banque centrale Libyenne de 2018, l'interdisant. Une interdiction qui prend la même forme que celle de la RDC liée à la déclaration de la Banque Centrale du Congo de 2021 après les vagues ou l'épisode des groupes Macys, Otto market ou Louis Vuitton et d'autres groupes d'arnaqueurs évoqués au chapitre précédent. Comme l'Algérie, cette interdiction semble efficace, la Libye n'ayant que 1,30% de sa population détenant les cryptomonnaies contrairement à la RDC (avec plus de 2%).

La Tunisie est le seul des 4 pays du Maghreb retenus dans cette étude où les cryptomonnaies sont tolérées (une admission de manière tacite). Ce qui signifie implicitement que les cryptomonnaies ne sont soumises à aucun cadre réglementaire. Ce qui conduit à des décisions et des déclarations contradictoires des autorités tunisiennes. Si pour eux, posséder du bitcoin n'est pas une infraction, pour autant, les cryptomonnaies n'ont pas de statut légal.

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