1.4. Problématique
Une prise en charge ostéopathique peut-elle contribuer
à diminuer l'intensité et/ou la fréquence des
céphalées liées à la prise de contraceptifs oraux
?
D'autre part, peut-on par la même occasion avoir un
effet sur les autres effets indésirables de la pilule contraceptive ?
14
2. Matériel et méthodes
2.1. Hypothèses et objectifs de la recherche
La réflexion que j'ai eue avant de formuler une
hypothèse est la suivante : Pourquoi est-ce que ces effets secondaires
ne sont-ils pas constamment présents chez toutes les patientes ? Il y a
la notion d'unité et d'unicité en ostéopathie, et c'est
à partir de là que ma réflexion a commencé. Cette
notion décrit, entre autres, la différence de capacité de
chaque corps à réagir et à s'adapter aux environnements
externe et interne. Cette différence est notamment liée au rythme
de vie de chacun, aux différentes influences quotidiennes. J'ai alors
mis en lien cette unité avec le principe d'homéostasie. Et si
cette différence de capacité à s'adapter était
à cause d'une perte d'homéostasie ?
Pour en revenir au sujet de mon mémoire, j'ai alors
appliqué cette idée au fonctionnement de la pilule
oestro-progestative de telle manière : étant donné qu'elle
donne un taux fixe d'hormones, cela peut perturber l'homéostasie
hormonale et donc la fonction hypothalamo-hypophysaire.
Cette perturbation de la fonction peut théoriquement
avoir une conséquence sur certaines structures anatomiques, en
particulier les membranes de tension réciproques et donc entraîner
une tension de celles-ci à l'origine de céphalées. Cela
étant l'hypothèse que je me suis faite afin de réaliser ce
mémoire, et ce grâce à l'appui du livre cranial
osteopathy, principles and practice écrit par Torsten Liem en 2004,
en particulier dans cette citation : « Endocrine disturbances Hormonal
control is centered in the hypophysis, which is located in the sella turcica of
the sphenoid. Any alteration in the fine mobility of the sphenoid, abnormal
dural tension of the diaphragma sellae, and tensions in the lateral walls of
the cavernous sinus impair the function of the hypophysis. Note: The opening in
the diaphragma sellae is thought to enlarge during the inspiration phase of PRM
for the stalk of the hypophysis, and to become smaller again during the
expiration phase. 1» [28] L'auteur appui ici l'impact que
peuvent avoir les structures anatomiques englobant l'hypophyse sur sa fonction.
Mon but dans ce mémoire étant d'appliquer
1 « Troubles endocriniens Le contrôle hormonal est
centré sur l'hypophyse, qui se situe
dans la selle turcique du sphénoïde. Toute
altération de la mobilité fine du sphénoïde, une
tension durale anormale de la tente du cervelet et des tensions dans les parois
latérales du sinus caverneux altèrent la fonction de l'hypophyse.
Remarque: On pense que l'ouverture de la tente du cervelet s'agrandit pendant
la phase d'inspiration du MRP pour la tige de l'hypophyse, et redevient plus
petite pendant la phase d'expiration. »
|
15
la théorie inverse, c'est-à-dire que la
perturbation de la fonction entrainerait une perturbation des structures par
stress tissulaire.
2.2. Contexte et population
2.2.1. Critères d'inclusion
Femmes entre 18 et 40 ans (de la majorité jusqu'au
début de la potentielle période de ménopause) prenant une
pilule contraceptive dite « combinée » depuis au moins 6 mois,
et présentant au minimum des céphalées afin de
répondre au critère de jugement principal. Il est d'autant plus
préférable qu'elles présentent d'autres effets
indésirables qui seront quantifiables grâce au critère de
jugement secondaire.
2.2.2. Critères de non-inclusion
- Hommes ;
- Femmes ne prenant pas la pilule contraceptive ;
- Femmes prenant un autre type de contraception (qu'elle soit
hormonale ou non) ;
- Femmes de moins de 18 ans ou de plus de 40 ans ;
- Femmes enceintes ;
- Femmes prenant la pilule depuis moins de 6 mois ;
- Femmes ayant commencé la prise de la pilule à
visée thérapeutique, par exemple dans
les cas de syndrome prémenstruel ;
- Femmes présentant une pathologie endocrinienne.
2.2.3. Critères d'exclusion
- Femme déclarant une pathologie hormonale en lien avec
l'hypophyse au cours de la phase expérimentale.
- Grossesse se déclarant au cours de la phase
expérimentale.
- Femme ne souhaitant plus participer à l'étude.
16
- Patiente ayant reçue une prise en charge
ostéopathique non prévue durant la période
d'expérimentation.
2.2.4. Méthodologie de recrutement
Le recrutement des patientes s'est effectué via un
questionnaire, celui-ci étant introduit par un paragraphe de
présentation de l'étude et de l'importance pour moi de recevoir
leur expérience. Ce questionnaire de recrutement est composé de
huit items :
- Date de naissance (pour voir si l'âge correspond aux
critères d'inclusions) ;
- Nom de la pilule (mon but étant de choisir un
même type de pilule afin de limiter les
biais, donc soit microprogestative, soit oestro-progestative,
selon le plus grand nombre de réponses) ;
- Depuis combien de temps prend-elle cette pilule
(durée de 6 mois au moins) ;
- Autre moyen de contraception auparavant (connaître la
durée d'exposition à un
traitement hormonal quel que soit le type) ;
- Fréquence et intensité des effets
indésirables référencés (cela me permet de faire un
tri
en fonction des symptômes et de choisir le plus
présent, bien sûr toujours en fonction du type de pilule) ;
- Depuis combien de temps sont-ils présents ? (afin de
ne pas sélectionner une patiente
présentant par exemple des céphalées
depuis dix ans alors qu'elle ne prend la pilule que depuis cinq ans. Il est
déjà impossible de savoir précisément s'il s'agit
réellement de la pilule à l'origine de la symptomatologie, je
cherche donc à limiter les biais de cette façon) ;
- Présence d'autres traitements médicamenteux
(afin de voir si certains présentent des ef-
fets indésirables similaires à la pilule, ce qui
ne correspondrait pas à mon objectif de recherche) ;
- Présence de pathologies hormonales (de même
cela entrainerait trop de biais dans
l'étude, je préfère rester
spécifique des hormones gonadotropes).
Ce questionnaire a d'abord été soumis au sein de
l'école d'ostéopathie de Paris (EOP) par mail, et via les
réseaux sociaux de chaque promotion afin de servir de « rappel
». Puis ce fût énormément par « bouche à
oreille », que ce soit par mes proches ou par des étudiants.
Enfin,
17
j'ai pu le faire diffuser au sein d'une école de
communication et auprès d'auxiliaires de puériculture en
hôpital.
J'ai donc reçu un total de trente-sept réponses.
Parmi elles, quatorze femmes ne pouvaient pas être
intégrées à cette étude pour diverses raisons :
soit elles ne présentaient aucun effet indésirable, soit il y
avait présence d'autres traitements médicamenteux ou pathologies
hormonales, enfin l'une d'entre elles n'avait pas l'âge requis.
Afin de trouver les critères de jugement les plus
pertinents pour relater les effets des séances, sur les divers effets
indésirables de la pilule, j'ai répertorié chaque
réponse dans un dossier portant le nom de l'effet indésirable, et
différencié le type de contraception (combiné ou
progestatif seul). Ainsi, on peut constater ici que quatorze femmes
présentent des céphalées, onze de la tension mammaire
et/ou des ballonnements ou dysménorrhées, neuf ont une diminution
de la libido, sept relatent des dyspareunies, et trois évoquent la
présence de métrorragies. Parmi elles, trois prennent en
contraception un progestatif seul contre vingt utilisant un contraceptif
hormonal combiné. Bien entendu les données ci-dessus ne prennent
pas en compte les quatorze femmes qui ne peuvent pas être
intégrées à cette étude.
Cette répartition m'a permis d'observer que les
céphalées étaient le symptôme le plus présent
dans les réponses reçues. Ceci a donc orienté ma
réflexion dans la recherche de compréhension de cette
symptomatologie ce qui a abouti à la problématique
évoquée précédemment. En effet avant de
réaliser ce mémoire je souhaitais avant toute chose pouvoir aider
un maximum des femmes m'ayant répondu, d'où mon choix de prendre
la symptomatologie la plus présente.
Parmi ces quatorze femmes présentant des maux de
têtes, quatre n'ont pas été retenues pour diverses raisons
:
- l'une d'entre elles utilisant un moyen de contraception
micro progestatif seul, et dans la mesure où il n'y a pas
présence d'hormone oestrogène, l'effet sur le corps n'est pas le
même. C'est pourquoi j'ai choisi de ne pas l'inclure dans la population
finale afin de limiter les biais expérimentaux ;
- trois autres femmes n'ont pas souhaité participer
à cette étude. D'une part lier à la crise sanitaire ce qui
explique qu'elles n'ont pas voulu se déplacer pour des séances
d'ostéopathies. D'autre part en raison du manque de temps pour
répondre aux multiples questionnaires qu'elles trouvaient trop
contraignant étant donné qu'il fallait faire attention au
quotidien aux différents effets indésirables décrits dans
les questionnaires. Ce que je comprends tout à fait et qui fera
d'ailleurs parti des biais expérimentaux concernant la fiabilité
et rigueur des critères de jugement.
18
2.2.5. Sujets
Il y a donc un total de dix patientes qui ont
été retenues pour le déroulement de
l'expérimentation. La tranche d'âge est de 19 à 29 ans,
avec une majorité se situant entre 22 et 24 ans. La répartition
entre patientes témoins et patientes traitées a été
faite de manière aléatoire et surtout selon les
disponibilités de chacune. En premier lieu je cherchai à savoir
celles qui accepteront de se déplacer au sein de la clinique
malgré la crise sanitaire, afin de m'organiser au mieux pour avoir le
temps de réaliser l'emploi du temps des séances
d'ostéopathies. J'ai d'abord effectué un tirage au sort qui m'a
indiqué les cinq premières personnes à contacter, ceci
afin de ne pas les choisir en fonction de l'intensité du symptôme.
Je leur ai tout de même laissé le choix en leur présentant
et expliquant les deux solutions possibles. Ainsi trois d'entre elles ont
accepté de se déplacer et les deux dernières ont fait le
choix de population témoin car elles habitaient trop loin du lieu de
consultation. Pour compléter la population testée j'ai alors
effectué les sollicitations dans le même principe aux deux femmes
suivantes. Etant donné qu'elles ont toutes deux voulues faire partie de
la population testée, j'ai pour finir imposé aux trois
dernières patientes d'être population témoin, en leur
expliquant la nécessité pour moi d'avoir un nombre
équivalent entre les deux populations et que ceci avait
été fait de manière aléatoire.
Chacune des patientes a reçu une lettre de consentement
éclairé détaillant l'objectif et le déroulement du
mémoire. Par la suite ont été remis un formulaire de
consentement éclairé à remplir et à remettre,
attestant de leur participation à cette étude en toute
connaissance de cause.
Le type d'étude sera ici sous forme d'étude
expérimentale pilote contrôlée (c'est-à-dire
comparé à un groupe témoin).
Population testée n= 4. Population témoin t= 3.
Au départ il y avait un nombre équivalent entre
les deux populations. Mais dans la population témoin deux femmes ont
été exclue de l'étude lors de son déroulement :
l'une ne souhaitant tout simplement plus participer sans aucune autre raison,
la seconde n'a jamais renvoyé les critères de jugements remplis
malgré les nombreuses sollicitations.
19
Pour la population testée, une patiente a
été exclue des résultats en raison d'une séance
d'ostéopathie prodiguée par une personne tierce, ceci entre les
deux séances prévues lors de l'expérimentation. À
la suite de cette séance imprévue, la patiente s'est plainte de
l'apparition de divers symptômes faisant partis du critère de
jugement secondaire. Cela aurait donc créé un biais
d'expérimentation trop important pour les résultats.
2.3. Critères de jugement
2.3.1. Moyen de quantification primaire
Afin de quantifier l'évolution des
céphalées après mon intervention ostéopathique,
j'ai choisi d'utiliser l'échelle de référence HIT-6, car
c'est un outil précis et pratique qui quantifie l'impact des maux de
têtes sur la vie des répondants. [1]
Il s'agit d'un formulaire abrégé permettant
d'évaluer l'impact des céphalées, et qui a une large
couverture de contenu tout en restant bref, fiable et suffisamment valide pour
être utilisé dans le dépistage et le suivi des patients
dans la recherche et la pratique clinique. « Il s'agit de la
première évaluation dynamique de la santé (DynHA)
largement disponible. » [13]
Celui-ci est composé de six items et tient compte de
plusieurs facteurs : la sévérité de la douleur, l'impact
global de la qualité de vie sur divers aspects tels que la fatigue, le
ressenti émotionnel et la limitation dans les activités du
quotidien. Ces six items ont été choisis parmi un large
éventail d'items suggérés par des cliniciens. « Les
items ont été sélectionnés et modifiés en
fonction de la validité du contenu, des fonctions d'information de la
théorie de la réponse aux items (IRT), de la cohérence
interne des items, des distributions des scores, de la validité clinique
et des analyses linguistiques ». [7] [10]
Le calcul du score s'effectue de telle manière :
- pour chaque item il y a cinq choix possibles allant de
« jamais » à « tout le temps », ces cinq choix sont
nommés respectivement : N (= never/ jamais), R, S, V, A (= always/ tout
le temps).
-Chacun de ces choix valent un certain nombre de points : N=
6; R= 8; S= 10; V= 11 et A= 12.
-On additionne alors chaque réponse afin d'avoir un
score total compris entre 36 et 78. Plus le score est élevé, plus
l'impact des maux de têtes sur le quotidien est important. Un total
inférieur
20
à 55 est le témoin d'un impact léger ou
modéré, par conséquent un score supérieur à
55 est le signe d'un impact important à majeur. [34]
Pour mieux visualiser consulter l'annexe 1.
2.3.2. Moyen de quantification secondaire
Ne voulant pas seulement me limiter aux
céphalées étant donné les divers autres effets
indésirables que la pilule peut engendrer, j'ai choisi d'utiliser
l'échelle d'évaluation nommée « cyclicity diagnoser
». Cette échelle se compose de quatre paramètres d'humeur
négatifs (dépression, fatigue, irritabilité et tension),
de deux paramètres d'humeur positifs (convivialité et
énergie par exemple) et de trois symptômes somatiques (gonflement/
ballonnements, sensibilité des seins et saignements menstruels). «
Le nombre de paramètres est défini au départ dans la
méthode selon l'étude ». « L'échelle CD est une
échelle de Likert allant de 0 à 8, 0 indiquant une absence
complète d'un symptôme particulier et 8 exprimant la
gravité maximale du symptôme ».
Pour mon étude j'ai sélectionné
l'ensemble des symptômes somatiques présentés ci-dessus, en
y rajoutant la diminution de la libido, ainsi que les paramètres
d'humeurs négatifs : fatigue, irritabilité et tensions. Ceci afin
d'observer l'effet global que pourrait apporter le traitement effectué
sur la qualité de vie des patientes, d'autant plus que les
symptômes somatiques présentés sont parmi ceux
présents dans les effets indésirables de la pilule contraceptive.
Visible en annexe 2.
En ce qui concerne le score total, il s'agit de la somme des
notes de chaque symptôme. Le résultat est donc compris entre 0 et
56. [12]
J'ai choisi cette échelle car elle me semblait la plus
adaptée pour mon sujet et la moins contraignante. D'autres
questionnaires sur le syndrome prémenstruel, dont les symptômes
sont assez similaires, nécessitaient par exemple une prise note tous les
soirs sur un tableau. Certes cela paraît bien plus fiable car tout se
note par journée, mais c'est aussi un travail plus important pour les
patientes qui ne doivent pas oublier de le remplir au risque de fausser les
résultats. D'ailleurs l'analyse des résultats aurait aussi
été bien plus complexe.
21
2.4. Méthodologie de la consultation 2.4.1. Test
et traitement
- 1ère séance :
Tout d'abord j'ai posé quelques questions clés
lors de l'anamnèse. En toute logique le type de céphalées,
les circonstances d'apparition et d'aggravation ainsi que la localisation, afin
de cerner le motif de consultation principal. Puis je me suis
intéressé à certains antécédents en lien
direct avec le crâne : antécédents de chocs au crâne
ou de chute sur le bassin ? Accidents de la voie publique ? Présence de
correction oculaire ? Antécédents d'otites, troubles de
l'audition (par exemple des acouphènes) ? Troubles de la mastication,
port d'un appareillage dentaire ? Et circonstances de la naissance pour celles
qui en ont déjà discuté avec leur mère (voie basse
? Usage de forceps ou ventouse...).
J'ai fait le choix d'essayer « d'isoler » le
crâne du reste du corps afin de répondre à un protocole
expérimental, mais tout en essayant de rester dans une vision
ostéopathique.
Pour cela chaque début de séance débutera
par une technique de traction céphalique de la dure-mère
rachidienne et/ou technique intra-osseuse du sacrum (en fonction de
l'anamnèse et du bilan), cela permettra d'essayer de limiter l'influence
du système membraneux rachidien sur la mobilité
crânienne.
Puis si nécessaire une technique de libération
de l'ensemble crico-thyro-hyoïdien et une technique de tendon central afin
de libérer le crâne des tensions musculo-aponévrotiques
antérieurs. En effet de par leurs insertion les aponévroses
cervicales, l'aponévrose péri pharyngée ainsi que
l'ensemble des muscles et ligaments sus-hyoïdiens ont une influence sur la
mobilité des os du crâne.
Enfin une technique de libération C0/C1/ ayant deux
objectifs : l'un étant de limiter les biais myo-fasciaux ascendants
postérieurs, l'autre objectif est à visée
neuro-végétative par la présence du ganglion cervical
supérieur duquel sort le nerf carotidien qui va transmettre
l'information orthosympathique à l'hypophyse (rôle sur la
vasomotricité du système porte hypothalamo-hypophysaire) et le
plexus caverneux entre autres. [25]
A présent que le crâne est en quelque sorte
« isolé » des influences mécaniques du reste du corps,
je peux commencer le diagnostic ostéopathique en lien direct avec mon
objectif thérapeutique : l'hypophyse et le sinus caverneux.
22
Cela passe par le test de la suture sphéno-basilaire
car il s'agit de la « clé de voute » du crâne. De plus
l'hypophyse étant logée dans la fosse pituitaire du
sphénoïde et le sinus caverneux se situant faces latérales
du corps du sphénoïde, ils sont donc en lien direct avec sa
mobilité de par leur proximité anatomique. Si une dysfonction est
présente, son traitement s'effectuera par une technique en physiologie
inversée ayant pour visée une action de « pompage » de
l'hypophyse.
[25]
Puis test de la tente du cervelet car celle-ci est en lien
direct avec les sinus pétreux supérieurs et inférieurs qui
drainent le sinus caverneux. De plus elle émet une expansion formant la
tente de l'hypophyse, cette expansion est traversée en son centre par le
conduit porte hypothalamo-hypophysaire. C'est par ce canal que les
neurohormones sécrétées par l'hypothalamus circulent afin
de transmettre l'information de sécrétion hypophysaire
nécessaire. Un excès de tension de cette membrane peut donc
avoir, théoriquement, un impact sur la circulation hormonale au sein du
crâne. [25]
Pour chaque patiente il y aura donc test et traitement de ce
qui a été énuméré ci-dessus. Puis test et
traitement du reste du crâne et/ou de la face. Bien entendu toujours
selon les dysfonctions retrouvées.
Fin de la séance par une rééquilibration
crânio-sacré afin d'aider le corps à intégrer les
informations reçues et de s'équilibrer en conséquence.
- 2ème séance :
Retester en particulier SSB, TDP et tente du cervelet.
Puis les structures à investiguer en priorité pour
cette consultation :
- Le foie car il va métaboliser la pilule contraceptive
ingérée pour lui permettre d'agir. [3]
De plus il est aussi en lien avec l'intestin grêle de
par le système entéro-hépatique participant à
l'absorption du principe actif [23] ;
- Le rein car il élimine les « déchets
hormonaux » qui subsistent après utilisation des
hormones au sein de leur lieu d'action, ainsi que les
déchets restant après métabolisation de la pilule par le
foie ;[24]
- Le système gynécologique par la
sécrétion des hormones oestro-progestative ayant un
rétrocontrôle sur LH/FSH.
23
Bien sûr il s'agit d'investigation et non de traitement
systématique. D'ailleurs le traitement sera en fonction du schéma
retrouvé chez chacune des patientes ; avec les liens neurologiques,
vasculaires et anatomiques de chacune des structures citées ; ceci afin
de garder en vue l'aspect global de la prise en charge ostéopathique.
2.4.2. Durée de
l'expérimentation
L'expérimentation a eu lieu entre novembre 2020 et
janvier 2021 (donc sur trois mois), comprenant deux séances
d'ostéopathie espacées d'un mois, afin de respecter le
critère de jugement principal. Chaque séance est
précédée de la réponse aux questionnaires. La fin
de l'expérimentation est marquée par le retour de la
dernière réponse aux questionnaires un mois après la
seconde séance délivrée.
Dans le même temps les questionnaires sont aussi
envoyés à la population témoin, afin que les
réponses entre ces deux populations arrivent le plus possible au
même moment. Ceci de manière que les résultats soient
comparables.
2.5. Stratégie d'analyse
2.5.1. Critère de jugement principal
En premier lieu je vais effectuer une analyse intra-groupe de
l'évolution des céphalées des patientes testées,
grâce à l'échelle HIT. Cette analyse sera sous la forme
d'un histogramme avec sur l'axe vertical la valeur exprimée par le moyen
de quantification, et sur l'axe horizontal les différentes patientes.
Pour chaque patiente sera donnée le résultat des trois
questionnaires chacun représentés par une couleur
différente. Pour clarifier, les questionnaires envoyés avant la
première séance seront représentés d'une certaine
couleur, ceux entre les deux séances d'une autre couleur, et enfin les
derniers avec une couleur tierce. Par conséquent on pourra observer sur
le même graphique la différence de résultat entre chaque
patiente pour chaque questionnaire, en fonction de la temporalité des
séances. On considèrera que le traitement a été
bénéfique à partir d'une baisse du score d'au moins cinq
points.
24
2.5.2. Critère de jugement secondaire
L'échelle « Cyclicity diagnoser » comprenant
de nombreux symptômes, je trouve qu'il est bien plus intéressant
de s'intéresser à chacun d'entre eux que simplement au total
donné par leur somme. C'est pourquoi cela sera représenté
sous la forme d'un tableau. Dans ce tableau nous pourrons observer les
résultats de toutes les patientes pour chacun des questionnaires. Puis
seront présentés plusieurs graphiques indiquant, pour chaque
symptôme, la moyenne du score chez les patientes traitées en
comparaison avec celui des patientes témoins. On pourra prétendre
que le traitement a été favorable dès une diminution d'au
moins deux points pour l'analyse par symptômes, et de cinq points pour le
score total.
25
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