II.2. Amélioration du confort et
prévention des pathologies
D'après Johnston (2007), la pratique du cyclisme, par
ses faibles contraintes articulaires, peut être un moyen de
rééduquer des sujets atteints d'un trouble physique.
Néanmoins, pour prévenir les blessures non-traumatiques, il est
essentiel de réduire au maximum ces contraintes (Menard et al.,
2020). De ce fait, une synergie équilibrée entre la
cinématique articulaire et les groupes musculaires des membres
inférieurs et supérieurs doit être garantie (Holliday et
al., 2019). La sollicitation importante du membre inférieur en
flexion/extension génère, chez bon nombre de cyclistes, des
tendinopathies du genou (Bini & Bini, 2018). De plus, douleurs dorsales et
cervicales s'y ajoutent, concernant plus d'un cycliste sur deux (Mellion,
1991). Dans certains cas, ces douleurs et/ou pathologies entraînent une
période de repos et de soins contraignante (Ruby et al., 1992),
ainsi, la gestion des blessures en cyclisme doit passer de prime abord par la
compréhension du mécanisme déclencheur pour ensuite en
éliminer la cause (Bini & Bini, 2018). L'ajustement de la position
sur le vélo ou du matériel rentre souvent en ligne de compte
à ce moment-là (Mellion, 1991). Selon Holmes, Pruitt et Whalen
(1994), plusieurs facteurs liés à l'interface homme-machine
peuvent expliquer l'apparition de ces problèmes : (i) La configuration
symétrique du vélo tandis que le corps humain ne l'est pas
forcément (e.g. membre inférieur plus long, scoliose,
etc.). Celle-ci causerait des contraintes musculo-tendineuses. (ii) Le nombre
de tours de pédale s'élevant à près de 5000 par
heure, cela implique qu'un réglage inadapté du vélo peut
s'avérer néfaste dans le temps. (iii) La liberté de
mouvements des membres inférieurs réduite par les pédales
automatiques accroît le risque de pathologies en cas de mauvais
réglage. Tous ces paramètres requièrent un ajustement
minutieux de la position afin d'optimiser la biomécanique de
pédalage. Il a dernièrement été montré
qu'une étude posturale personnalisée s'associait à une
diminution de la perception de la douleur et à un meilleur confort sur
le vélo (Priego Quesada et al., 2019). Selon Ayachi et ses
collaborateurs (2015), une
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enquête réalisée auprès de 244
cyclistes met en exergue l'essentialité de la notion de confort pour 90
% des répondants. De plus, le choix des composants du vélo
(géométrie cadre/selle/cintre, matériaux), les ajustements
posturaux (position cales/selle/cintre) et la condition physique
influenceraient fortement le confort perçu par les cyclistes. Le dernier
point fait référence aux augmentations brutales et
incontrôlées des charges d'entraînement (surtout en volume)
pouvant être à l'origine de douleurs et blessures en cyclisme
(Asplund & St Pierre, 2004).
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