Analyse jurisprudentielle du principe du règlement pacifique des différends en droit international publicpar Pacifique ISSA AMURI MAICON Université de Lubumbashi - Diplôme de graduat 2023 |
CONCLUSION GENERALENous voici au terme de notre travail qui nous a permis d'analyse la jurisprudence du principe de règlement pacifique de différends en droit international public. En introduisant ce travail, nous nous sommes posé une question de recherche suivante: comment la jurisprudence de la cour internationale de la justice se prononce pour le règlement pacifique de différends entre Etats ? Cette question a fait naître deux autres sous petite question qui suivent: quelle est la place de la cour internationale de la justice dans le règlement pacifique de différends? Quelle valeur d'un avis de la cour internationale de la justice en droit international public Pour répondre à ces questions, nous avons provisoirement formulé des hypothèses suivantes : la Cour ne peut connaître d'un différend que si les Etats en cause ont accepté sa compétence de l'une des trois manières suivantes : en vertu d'un accord (aussi appelé «compromis») conclu entre eux dans le but précis de soumettre leur différend à la Cour ; en vertu d'une clause compromissoire, lorsque les Etats concernés sont parties à un traité dont l'une des dispositions permet de soumettre à la Cour certaines catégories de différends ou de litiges concernant l'interprétation ou l'application dudit traité et par effet réciproque de déclaration faites aux termes du statut et en vertu desquelles chacun des états en cause a accepté la juridiction de la cour comme obligatoire pour ses différends avec un autre Etat ayant fait une telle déclaration. Un certain nombre de ces déclarations, qui doivent être déposées auprès du secrétaire général de l'organisation des nations unies, sont toutes fois assorties De réserves excluent certaines catégories de différends. La Cour Internationale de Justice constitue un rouage, non seulement du mécanisme de règlement pacifique des différends mis au point par la Charte, mais aussi du système général de maintien de la paix et de la sécurité internationale que celle-ci a instauré. La Cour est l'organe judiciaire principal de l'Organisation. Dénués d'effet obligatoire, les avis consultatifs de la Cour n'en possèdent pas moins une haute valeur juridique ainsi qu'une grande autorité morale. Ils constituent souvent un instrument de diplomatie préventive et ont des vertus pacificatrices. Les avis consultatifs contribuent également, à leur manière, à l'éclaircissement et au développement du droit international et, par ce biais, au renforcement des relations pacifiques entre les Etats. 33 Sur base de nos analyses personnelles et de ce que nous avons trouvé dans la documentation diversifiée, il y a lieu d'affirmer sans ambages que nos hypothèses de départ ont été vérifiées et confirmées. Au cours de notre cheminement, il a été d'abord question de tourner notre raisonnement autour des concepts règlement pacifique de différends Entre Etats en droit international public, ici nous avons compris que le droit a évolué lorsque deux principes phases ont été posés et confirmés par les textes. Tout d'abord, le principe de l'interdiction du recours à la force, est consacré dans le principe d'obligation de régler pacifiquement les différends, c'est à dire que l'on passe à une interdiction de recourir à tout moyen belliqueux quel qu'il soit. Le texte signé par 12 États ne comporte toutefois pas de portée universelle puisqu'il ne concerne que l'interdiction dans le cadre d'États qui auraient préalablement signé le pacte. Cette interdiction est consacrée à l'échelle internationale par la Charte des Nations Unies, signée à San Francisco le 26 Juin 1945, plus précisément à son article 2 paragraphes 3 et 4. A partir de cette date, le principe de règlement pacifique des différends à l'échelle internationale est officiellement proclamé. D'autre part, il s'agissait de faire une brève présentation de la Cour Internationale de Justice tenant compte de sa naissance, ses principes directeurs sa compétence, bref sa mission et la façon dont elle l'accomplit de notre travail qui est d'analyser la jurisprudence du principe de règlement pacifique des différends en droit international public. Ce chapitre nous a permis de réaliser que la Cour, telle qu'elle est organisée aujourd'hui, est relativement similaire à la Cour Permanente de Justice Internationale qui la précédait. Alors qu'on a pu constater un changement assez radical dans les pouvoirs et la composition des organes politiques après la seconde guerre mondiale, peu de progrès ont été réalisés en ce qui concerne l'organe judiciaire. Au lieu de devenir le principal organe judiciaire des Nations Unies dont la juridiction serait obligatoire et automatique, la Cour Internationale de Justice demeure, de la même façon que la Cour Permanente de Justice Internationale, une juridiction attributive fondée strictement sur le consentement des Etats. L'efficacité de la Cour Internationale de Justice dans la détermination et le respect des normes de Jus Cogens se voit donc limitée par le fait que le Statut de celle-ci et la Charte des Nations Unies délimitent de façon restrictive tant sa compétence rationae personae que sa compétence rationae materiae. faudrait que les conséquences du génocide et d'autres crimes contre l'humanité commis au 34 Nous avons succinctement montré que plusieurs raisons expliquent la méconnaissance par l'opinion publique de la Cour Internationale de Justice ainsi que le rôle mineur joué par celle-ci dans la société contemporaine en général et dans la détermination et le respect des normes de Jus Cogens en particulier : les raisons juridiques tiennent, d'une part, à ce que la saisine de la Cour est restreinte, et d'autre part, au déclin de la clause facultative de juridiction obligatoire. Paradoxalement, le besoin d'un organe judiciaire efficace au niveau international capable de déterminer et de faire respecter les différends entre Etats se fait de plus en plus sentir. D'une part, la régulation des rapports interétatiques mettant en cause les normes de Jus Cogens est nécessaire pour prévenir tout abus et contrer toute mesure arbitraire. Dans l'état actuel des Choses, il est essentiel d'élargir la base de compétence de la Cour qui est limitée par le consentement de tous les Etats parties au différend. Afin de conférer à la Cour le rôle d'organe judiciaire principal des Nations Unies, il serait nécessaire d'agir sur deux plans différents. Sur le plan politique, il serait, tout d'abord, souhaitable de mener une véritable campagne en faveur de la Cour, dans le but de surmonter la réticence de certains Etats. Enfin, sur le plan juridique, il faudrait, d'une part, étendre la juridiction obligatoire de la Cour à tous les Etats et, d'autre part, élargir les possibilités de saisine de la Cour que ce soit sur le plan contentieux ou sur le plan consultatif. Aussi, pour que ces mesures puissent être bénéfiques, il serait nécessaire de mettre en branle quelques actions que nous proposons humblement dans les paragraphes suivants. Nous nous adressons d'abord aux Nations Unies. Pour que la Cour Internationale de Justice soit capable d'accomplir efficacement sa noble mission, l'amendement de son Statut et celui de la Charte des Nations Unies quant à la compétence de la Cour serait fondamental. Nous faisons appel pareil à la Cour Internationale de Justice dont la noble mission qui lui est assignée lui oblige à déterminer et à faire respecter les normes de Jus Cogens. Il est temps de montrer que ce respect est une obligation et non une faculté. Cela impose la ferme volonté de la CIJ de rendre caduques toutes les réserves contraires au principe de Jus Cogens faites par les Etats en fraude à la loi internationale. Nous voulons surtout redire notre confiance à la communauté internationale. Il 35 Rwanda et ailleurs ces dernières années offrent l'occasion d'annoncer un changement qualitatif en paroles et en actions. Il faudrait donc tenir compte de l'importance du respect des normes internationales de Jus Cogens et de poser un jugement efficace 36 TEXTES JURIDIQUES ET REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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OBJECT D'ETUDE 1 II. ETAT DE LA QUESTION 5 III. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES 8
IV. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE 10 A. METHODES 11
B. TECHNIQUES 11
V. DELIMITATION DU TRAVAIL 12
V. DIVISION DU TRAVAIL 12 CHAPITRE 1 : LES MECANISMES DU REGLEMENT PACIFIQUE DES DIFFERENDS INTERNATIONAUX 13 SECTION 1 : LES PROCEDES NON JURIDICTIONNELS DE 13 PARAGRAPHE 1 : Les procédés diplomatiques classiques 14 a. Le mode de règlement direct entre les parties 14 b -Le mode de règlement recourant à l'intervention d'une tierce partie 16 PARAGRAPHE 2 : Les procédés encadrés au sein d'une Organisation Internationale 17 a- Les organisations régionales, actrices locales du règlement pacifique des différends 19 43 |
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