Chapitre I : Généralités
Par ailleurs, les cellules épithéliales de
l'intestin remplissent une fonction de cellules présentatrices
d'antigènes grâce à l'expression des molécules du
CMH I et II à leurs surfaces. Elles jouent un rôle dans les
réponses immunitaires innées et adaptatives au niveau de la
muqueuse intestinale en exprimant à leur surface des récepteurs
de nombreuses chémokines et cytokines. Elles produisent donc de nombreux
signaux immuno-régulateurs, limitant l'inflammation à un
état stable.
Des IEC spécialisées, appelées cellules
Microfold (cellules M) jouent un rôle important dans
l'échantillonnage des agents microbiens présents dans la
lumière intestinale. En effet, elles ont pour rôle la capture
d'antigènes luminaux de micro-organismes à partir de la
lumière intestinale grâce à leur transport
vésiculaire actif (activité d'endocytose) pour la
présentation au système immunitaire de la muqueuse sous-jacente.
Ces cellules M sont concentrées dans les plaques de Peyer et les
follicules lymphoïdes isolées (Neutra et al., 2001 ;
Peterson & Artis ; 2014).
Les cellules de Paneth quant à elles, peuplent la base
des cryptes de Lieberkühn dans l'intestin grêle de la plupart des
mammifères. Elles jouent un rôle important dans la réponse
immunitaire innée via la production de peptides antimicrobiens. Elles
expriment à leur surface des PRR tels que les TLRs et des
récepteurs intra-cytoplasmique tels que le NOD2. Ces récepteurs
reconnaissent des motifs bactériens déclenchant une cascade de
signalisation qui aboutit à l'activation du NF-êB (Ouellette,
2010).
Un autre élément important de la barrière
intestinale implique les immunoglobulines A sécrétoires (sIgA).
Les sIgA favorisent la clairance des antigènes et des micro-organismes
pathogènes de la lumière intestinale en empêchant leur
contact avec les récepteurs des cellules épithéliales,
conduisant ainsi à leur neutralisation dans le mucus et leur
élimination ultérieure par les activités
péristaltiques et mucociliaires (McCole, 2014).
Les cellules dendritiques (DC) présentent les
antigènes à des cellules T CD4 + naïves, selon le
microenvironnement cytokinique, ces cellules T auxiliaires se
différencient vers Th1, Th2, Th9, Th17, Th22. Elles sont alors
activées et circulent ensuite à la lamina propria intestinale,
où elles exercent des fonctions effectrices. À l'état
physiologique et en absence d'agents pathogènes invasifs, les cellules
dendritiques induisent la différentiation des LT vers un profil T
régulateur (Treg). De plus, elles stimulent la sécrétion
d'IgA par les lymphocytes B. Une balance homéostatique est maintenue
entre les cellules Treg et les cellules T effectrices. Les DC jouent aussi un
rôle majeur dans l'échantillonnage des antigènes de la
lumière intestinale, grâce à leur capacité à
exprimer des protéines des jonctions serrés qui leurs permettent
la formation de dendrites trans-épithéliales qui
pénètrent le lumen intestinal et entrent en contact
d'antigènes exogènes (Wells et al., 2011 ; Peterson
& Artis ; 2014).
Les macrophages au niveau de la muqueuse intestinale sont
situés directement sous la couche épithéliale, ils jouent
ainsi un rôle important dans l'échantillonnage des
antigènes de la lumière intestinale (MacDonald et al.,
2011; Bar-On et al., 2011).
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